Planche quatre-vingt-troisième. — Aveu de Roxane à Bajazet; Dessin de M. Gérard. Roxane offre la vie et le trône à Bajazet, que son frère Amurat a condamné à périr; elle lui demande en retour son cœur et le titre d'épouse; mais Bajazet aime Atalide, il ne peut promettre à Roxane de l'aimer; et quand elle lui parle de l'hymen qui doit les unir sur le trône, il lui oppose les lois de l'empire, et la coutume religieusement suivie des empereurs ottomans, qui, parmi leurs esclaves, font choix d'une maîtresse et jamais d'une épouse. BAJAZE T. Je vous dois tout ; ma vie est votre bien; Mais enfin, ROXAN E. Non, je ne veux plus rien. Je ne puis séparer tes intérêts des miens. Mais je m'assure encore aux bontés de ton frère ; Dans ton perfide sang je puis tout expier, Et ta mort suffira pour me justifier. N'en doute point, j'y cours, et dès ce moment même.... Bajazet, acte II, scène 1's, Planche quatre-vingt-quatrième.—Douleur de Bérénice, en apprenant que Titus l'abandonne; Dessin de M. Sérangeli. Titus veut éloigner de Rome Bérénice, qu'il adore; mais il ne peut se résoudre à lui annoncer lui-même une résolution que l'intérêt de sa gloire et la volonté de Rome lui ont fait prendre ; et craignant de céder à l'ascendant que la beauté et les pleurs de cette reine charmante ont si souvent obtenu sur lui, il charge Antiochus de lui annoncer cette affreuse nouvelle. BÉRÉNICE Après tant de sermens Titus m'abandonner! Titus qui me jurait.... Non, je ne le puis croire ; Il ne me quitte point, il y va de sa gloire. ANTIOCH US. Quoi, vous pourriez ici me regarder? BÉRÉNICE Vous le souhaitez trop pour me persuader; Non, je ne vous crois point; mais quoi qu'il en puisse être, Pour jamais à mes yeux gardez-vous de paraître. (A Phénice.) Ne m'abandonne pas dans l'état où je suis. Hélas! pour me tromper je fais ce que je puis. Bérénice, acte III, scène III. |