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l'eau, terme ordinaire de comparaison, ont conduit à des résultats si éloignés les uns des autres, qu'on ne peut leur donner aucune confiance. On se contentera de citer ceux de Crawford et de Lavoisier sur l'air atmosphérique. Selon le premier, la chaleur spécifique de l'air, en comparant les poids, est à celle de l'eau comme 1.790 est à 1.000; et selon le dernier elle n'est que de o.300.

La Classe des sciences physiques et mathématiques de l'Institut rappelle l'attention des physiciens sur cet objet dont il est facile de faire sentir l'importance. En effet, tant que la chaleur spécifique des gaz sera indéterminée, on ne pourra faire aucune recherche exacte sur la chaleur dégagée dans diverses combinaisons, ni sur celle que produisent les animaux. On peut espérer que la détermination de la chaleur spécifique des gaz conduira à la solution de la question indécise, s'il existe dans les corps du calorique à l'état de combinaison, ou si toute la chaleur dégagée dans les combinaisons est due au changement de la chaleur spécifique des corps qui se combinent.

La Classe des sciences mathématiques et physiques propose pour sujet du prix de physique qu'elle adjugera dans la séance publique du premier lundi de janvier 1813, la question suivante :

Déterminer la chaleur spécifique des gaz, et particulièrement celle de l'oxygène, de l'hydrogène, de l'azote et de quelques gaz composés, en la comparant à la chaleur spécifique de l'ean; déterminer, au moins par approximation, la différence de chaleur spécifique qui est produite par la dilatation de ces gaz. Les concurrens sont invités à indiquer les principales conséquences de ces nouvelles déterminations dans les théories physiques.

Le prix sera de la valeur de 3,000 fr.

Le terme du concours est fixé au premier octobre 1812. Le résultat en sera publié le premier lundi de janvier 1813.

La Classe des sciences avoit proposé pour sujet d'un prix double qu'elle devoit distribuer dans sa séance du 7 janvier 1811, la théorie des planètes dont l'excentricité et l'inclinaison sont trop considérables pour qu'on en puisse calculer les perturbations assez exactement par les méthodes connues. La Classe ne demandoit aucune application numérique; elle n'exigeoit que des formules analytiques, mais disposées de manière qu'un calculateur intelligent pút les appliquer sûrement et sans s'égarer, soit à la planète Pallas, soit à toute autre déja découverte ou qu'on pourroit découvrir par la suite.

La Classe a reçu deux mémoires seulement. L'auteur du premier n'a pas même entrepris de traiter le sujet proposé.

En le traitant d'une manière qui prouve de grandes connoissances dans l'analyse, l'auteur du second mémoire ne s'est pas assez conformé aux intentions exprimées dans le programme; il a laissé trop de développemens analytiques à exécuter par les géomètres qui voudroient se mettre en état de bien comprendre et de juger la solution qu'il donne du problème; il a surtout trop négligé de se mettre à la portée du calculateur qui voudroit former des tables de Pallas ou de toute autre planète. Un supplément qu'il a depuis envoyé est loin d'aplanir toutes les difficultés.

La Classe, considérant que le temps a pu manquer à l'auteur pour entrer dans tous les détails nécessaires, et que la même cause a pu écarter du con

cours d'autres géomètres qui auroient eu la force et la volonté de traiter une question si difficile et si importante, a cru devoir proroger de cinq ans le terme fixé pour le concours, et elle annonce à tous les géomètres qu'elle va tenir en réserve jusqu'au premier janvier 1816, s'il est nécessaire, le prix qu'elle avoit proposé pour la théorie générale des perturbations planétaires, et qu'elle adjugera ce prix à la première pièce qui, dans cet intervalle de cinq ans, au plus tard, lui sera envoyée et satisfera pleinement aux conditions ci-dessus énoncées.

Le prix sera double, c'est-à-dire une médaille de la valeur de 6,000 fr.

Prix fondé par M. DE LALANDE.- La médaille fondée par M. de Lalande pour l'observation la plus intéressante ou le mémoire le plus utile à l'astronomie qui aura paru dans l'année, a été décernée à M. POISSON, instituteur de mécanique et d'analyse à l'Ecole impériale polytechnique, et professeur de mécanique à la Faculté des sciences de Paris, auteur de trois beaux mémoires publiés dans le quinzième et dernier cahier de l'Ecole polytechnique, et qui ont pour objet les inégalités séculaires des moyens mouvemens des planetes, la stabilité du système planétaire, le mouvement de rotation de la terre, le déplacement des pôles à surface et les équations dont dépendent les mouvemens de son axe.

Ces ouvrages, qui assurent à leur auteur un rang si distingué parmi les analystes, lui ont également mérité la reconnoissance des astronomes auxquels il a démontré, d'une manière plus complète qu'on n'avoit fait avant lui, plusieurs points fondamentaux du système du monde, et qui sont la base de tous les calculs astronomiques.

THEATRE S.

THEATRE FRANÇAIS.

Les Jeunes Amis, comédie en trois actes et en prose, jouée le 20 février.

Cette pièce n'ayant obtenu aucun succès, nous nous dispenserons de l'analyser.

M. Dumilátre continue ses débuts avec succès dans les seconds rôles tragiques.

THEATRE DE L'OPÉRA COMIQUE.

Le Charme de la Voix, opéra comique en un acte, joué le 24 janvier.

Ce petit ouvrage avoit déja été joué, sans succès, sous un autre titre. On en regrettoit la charmante` musique, et c'est ce qui a donné l'idée de raccommoder le poème qui a encore échoué cette fois. Les jolis airs de M. BERTON, la voix de Mesdames Duret, Renaud et de Martin n'ont pu lui procurer qu'une légère existence.

ODÉON. THÉATRE DE L'IMPÉRATRICE.

Confidence pour Confidence, comédie en un acte et en prose.

Le fonds très-peu neuf, n'étant pas racheté par un grand comique, ou par des détails piquants, la Tome I. Février 1811.

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pièce n'a poin eu de succès: on a pourtant nommé les auteurs, MM. BOIRIE et MAXIME.

L'Accord difficile, comédie en trois actes et en vers, jouée le 14 février.

Quelques vers heureux n'ont pu assurer le succès de cette pièce qui a beaucoup de ressemblance avec plusieurs ouvrages connus, entre autres avec l'Esprit de Contradiction.

ODÉON. OPERA BUFFA.

Pirro (Pyrrhus), opera seria en trois actes, joué le 30 janvier.

L'établissement d'un opera seria dans la capitale, et le début d'un tenore que sa réputation brillante avoit précédé en France, avoient attiré l'affluence à l'Odéon. L'opéra de Pyrrhus a été accueilli par des applaudissemens unanimes. Le débutant, M. Crivelli, a joué le rôle de Pyrrhus avec un talent consommé. Jamais on n'avoit entendu à l'Opera Buffa une voix plus belle, plus étendue et plus flexible.

Le sujet de la pièce est Poly xène immolée aux mânes d'Achille. L'auteur italien n'a pas voulu ensanglanter la scène, et son Pyrrhus sait unir à la fierté et au courage, la galanterie et la générosité. Il sauve la princesse des mains des sacrificateurs et consent à la rendre au prince troyen à qui elle étoit depuis longtemps destinée. A cette action, on a joint une espèce de conspiration contre Pyrrhus,

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