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terre. Les tombeaux ordinaires sont bâtis en en pierres grossières, et sont précisément d'une dimension suffisante pour contenir un corps et cinq ou six vases': un petit est près de la tête, et les autres sont entre les jambes du cadavre, ou bien ils sont rangés de chaque côté, souvent seulement du côté gauche. On trouve ordinairement un vase à anse en forme d'aiguière et une patère; mais le nombre et la beauté des vases varient probablement, selon le rang et la fortune de celui à qui appartenoit la sépulture (39). Les tombeaux de la première classe sont plus grands, et ont été bâtis avec de grandes pierres taillées (40) et rarement liées avec un ciment; les murs sont intérieurement enduits de stuc, et ornés de peintures ces tombeaux ont l'apparence d'une petite chambre; le corps est couché au milieu; les dents du squelette sont quelquefois attachées avec un fil d'or (41), les vases

briques ou en pierres

(39) On peut voir, dans la vignette du second volume des Peintures de Vases, la figure d'un tombeau ordinaire trouvé à Nola. Il y a dans la galerie de Malmaison un modèle antique d'un de ces tombeaux.

(40) Il est gravé dans la même vignette.

(41) Il est question, dans la loi des douze tables, de l'usage d'attacher avec des fils d'or les dents des corps Neive ausom aduitor ast quoi auso denteis

sont autour de lui; souvent on en remarque quelques autres qui sont accrochés aux murs avec des clous de bronze. Le nombre des vases est toujours plus considérable dans ces tombeaux; ils sont aussi d'une forme plus élégante. On trouve dans les tombeaux des œufs (42), une espèce de cire blanche (43), des boucles, des agraffes d'argent ou de

vinctei escint im com olo sepelire urereve sed frauded estod. CICERON, de Legib., II, xxiv, 60: « Qu'on

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n'enfouisse pas de l'or avec un cadavre; mais si « les dents du défunt sont attachées avec de l'or, << qu'il soit permis de le brûler et de l'inhumer

avec le cadavre. » BOUCHAUD, Commentaire sur la loi des douze tables, II, 3or. LUCIEN RHETOR, Præc., c. XXIV, t. III, p. 26, en parlant d'une vieille de soixante-dix ans, dit que ses dents étoient attachées avec de l'or dos xguria evdedeμévor.

(42) On a trouvé dans un de ces tombeaux un ceuf d'autruche: HAMILTON, p. 31. J'ai parlé, t. I, p. 2 (3), de l'usage des œufs dans les cérémonies sacrées et de leur signification.

(43) MEYER, Nachrichten in BOETTIGERS Vasen Gemahlden, I, 64. Je ne crois pas, comme M. Meyer, que cette matière blanche, semblable à la cire, ait été placée dans ces tombeaux; il me paroît plus probable que c'est une masse produite par la combinaison de la graisse avec l'ammoniaque qui se forme, par la putréfaction des matières animales. Cette matière onctueuse et blanche, analogue au blanc de baleine, a été nommée, par Fourcroy, adipocire.

bronze, des pointes de piques, des tronçons d'épées de fer ou de bronze, des cercles d'argent, d'airain, ou de plomb; des mords de chevaux, des baudriers avec des agraffes de métal; l'étoffe est quelquefois conservée presque entière; des anneaux de cuivre, de fer ou de plomb qui ont encore la marque des moules dans lesquels ils ont été coulés, d'autres qui ont été portés au doigt; des cornalines taillées en scarabées gravées ou sans gravures, des pâtes vertes, bleues, grises ou blanches; des masques, des grenades, des pommes, des cochons, des figurines en terre cuite (44); des instrumens à nettoyer les dents (45), des tessons isolés (45*), etc.

X. Ces vases sont faits d'une terre plus ou moins fine et légère, selon les fabriques dont ils sortent leur couverte, jaune ou rougeâtre, ne paroît contenir aucune substance métallique; elle est composée d'une

(44) Voyez la dernière planche, Peintures de Vases,

t. I.

(45) On peut voir plusieurs objets de cette sorte qui sont gravés dans la seconde collection d'Hancarville: TISCHBEIN, II, pl. I.

(45*) On a trouvé à Bari, dans un tombeau qui n'avoit point été fouillé, plus de cinq cents tessons isolés avec lesquels on n'a jamais pu réformer qu'un seul vase, encore n'est-il pas entier. Voyez, Peintures de Fases, pl. LXXVIII.

terre particulière (46), qui semble être une espèce d'ocre jaune ou rouge réduite par le broiement en une pâte très-fine, mêlée avee un corps gommeux ou huileux, et appli quée au pinceau (47); mais la couverte noire a un éclat qui la rend semblable à l'émail (47*).

(46) On a cru que c'étoit de la manganèse; M. SCHERER, célèbre chimiste, dans une lettre à M. BOETTIGER, Vasen-Gemahlde, II, 35, dément cette assertion.

(47) CHAPTAL, Notice sur quelques couleurs trouvées à Pompeia. Voy. Mém. de l'Inst., classe des sciences physiq, ann. 1808, p. 229.

(47*) Mon savant confrère à l'Institut M. Vauquelin a bien voulu examiner des fragmens de vases que je lui ai remis: il a trouvé que le vernis noir qui les recouvre est formé avec une matière charbonneuse, qu'il soupçonne èiré de la plombagine ou de l'anthracite; car toute autre ne lui paroît pas capable de résister à la chaleur nécessaire pour cuiré éetté poterie. Il est probable, m'écrit-il, que ces malières ont été appliquées en poudre sur les vases pendant qu'ils étoient encore humides, ou qu'elles ont été délayées dans un coulis d'argile, et appliquées lorsque les vases ont été desséchés. Il est néanmoins certain que les fragmens de cette poterie exposés à une chaleur blanche n'ont éprouvé aucune altération dans leur couleur, ce qui permet de supposer que ces poteries ont été cuites avec leur vernis. Le corps de la poterie, analysée avec soin, a donné sur cent par ties : 1.o silice, 53; 2.o alumine, f5; 3.o chaux, 8; 4. fer oxydé, 24.

Tome I. Janvier 1811.

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XI. Les couleurs sont appliquées de différentes manières; les plus anciens vases ont un vernis noir, et quelques figures peintes aussi avec le même noir que le vernis, et qui forment une espèce de silhouette sur le fond jaune ou rouge qui a été épargné dans le lieu où on a placé la peinture ou les ornemens. Ces vases, qu'on appelle communément vases noirs, sont ceux du plus ancien style; on y trouve des sujets intéressans, et en général ils sont très-curieux, parce qu'ils font connoître les premiers progrès des arts, et qu'ils rappellent les plus anciennes traditions mythologiques (48). Il paroît qu'on a regardé comme un perfectionnement de couvrir tout le vase d'un vernis noir, en épargnant seulement la place des figures qui sont de la couleur de la pâte du vase; les contours, les traits nécessaires pour exprimer les cheveux, les vêtemens, etc., sont de la même teinté que le vernis. Ces vases sont moins rares que les précédens: quelques parties, même sur les plus anciens vases, sont peintes d'un rouge foncé (49); très

(48) Les vases qui représentent Thésée combattant le Minotaure, Peintures de Vases, t. II, pl.. LXI; Hercule qui tue l'Hydre, Ibid., II, pl. LXXV; un combat de Grecs et d'Amazones, Ibid., tom. II, pl. X, XI, etc., sont de ce genre.

(49) Tels sont les vases déja cités, Ibid,, II, pl, XIX et LXI.

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