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Le blanc est le symbole de Dieu, l'or et le jaune indiquent le Verbe ou la révélation, et le rouge et le bleu la sanctification ou le Saint-Esprit.

Dans son unité Dieu crée l'univers; comme fils de Dieu, il se révèle aux hommes; comme Saint-Esprit, il les régénère par l'amour et la vérité; c'est dans ce sens que saint Cyrille le nomme le fruit de la divine essence (1).

Le Saint-Esprit est Dieu, se manifestant au cœur et illuminant les fidèles; il est l'amour procédant du créateur, le baptême de feu et d'esprit, d'amour et de vérité.

(1) Cyrilli Thesauri, lib. XIII, cap. 3.

Il découle de ces principes une interprétation singulière des livres sacrés des anciens peuples; dans les cosmogonies païennes comme dans la Genèse,le monde est créé par l'Esprit de Dieu, l'Esprit saint ou le Saint-Esprit. Or le Saint-Esprit étant la sanctification de l'homme par Dieu, il en résulte que ces cosmogonies sont le symbole de la formation de l'univers, traitent de la régénération de l'homme. On voit la confirmation de ce fait dans l'initiation aux mystères, qui avait pour but la naissance spirituelle du néophyte et dont les rites figuraient la création du monde. Une nouvelle preuve ressort de la comparaison si fréquente du monde et de l'homme, du macrocosme du microcosme, son image.

La doctrine que j'expose ici a été entrevue par Pic de la Mirandole (1) et pleinement confirmée par Swedenborg dans les Arcanes célestes; les noms mythologiques des jours de la semaine et l'attri

(1) Pici Mirandulæ, Heptaplus de opere sex dierum

Geneseos:

bution des couleurs aux planètes en sont de nouvelles preuves qui seront développées dans l'explication des monu

mens.

Le Saint-Esprit est Dieu se manifestant dans son Église et dans l'homme régénéré: l'Évangile trouve ici sa confirmation dans les traditions sacrées des plus anciens peuples.

S'il est vrai, comme l'indiquent les découvertes modernes de l'archéologie, que le genre humain soit descendu du plateau de la Haute-Asie, la religion de Bouddha conserverait peut-être encore quelques dogmes du culte primitif. Les nombreux points de ressemblance qui existent entre le christianisme et le bouddhisme en sont la preuve dans notre système.

Bouddha n'est pas le nom d'un homme, mais Dieu lui-même se révélant au monde l'intermédiaire de saints personnages par qui se sont assimilés et identifiés à son essence et ont pris son nom. Shakia-Mouni, nommé Bouddha dans l'Inde, et Fo en Chine, n'est pas le fondateur de ce culte,

mais le septième réformateur ou prophète bouddhiste (1).

L'unité trine ou la trinité divine est le dogme fondamental du bouddhisme; le nom de cette triade est Om! comme dans le brahmanisme.

Bouddha est l'Être suprême, d'Harma la loi et Sanga l'union: ces trois êtres n'en font qu'un.

Dans la doctrine intérieure, Bouddha a produit la loi, l'un et l'autre réunis ont constitué l'union, le lien de plusieurs. Dans la doctrine publique, ces trois termes sont encore, Bouddha ou l'intelligence, la loi et l'union, mais considérées dans leur manifestation extérieure, l'intelligence dans les Bouddhas avenus, la loi dans l'écriture révélée, et l'union ou la multiplicité dans la réunion des fidèles ou l'assemblée des prêtres ( ecclesia).

M. Abel Remusat réunit cette doctrine dans ces deux tableaux.

(1) Abel Remusat, de la Triade suprême chez les bouddhistes, p. 25-26.

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Le savant auquel j'emprunte ces documens précieux ajoute que les Chinois considèrent Fo, la loi et l'union, comme consubstantiels et d'une nature en trois substances.

Sanga ou le Saint-Esprit procède de Dieu et du Verbe, et ce dogme nous le retrouverons dans le christianisme; Sanga est l'union de l'homme à Dieu, et le SaintEsprit dans l'Évangile est l'amour et la vérité de Dieu échauffant le cœur et éclairant l'esprit des apôtres; dans le sens le plus intime, le Verbe est le créateur et le

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