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grés qu'il est difficile de préciser. Le soleil naturel était le symbole du soleil spirituel, l'or figurait le soleil naturel, et le jaune était l'emblème de l'or (1).

Toutes les religions s'appuient sur ces symboles, comme bases de leurs dogmes.

Au commencement, disaient les Perses, le Verbe fut créé par l'union du feu primitif et de l'eau primitive, Ormusd le prononça et le chef des ténèbres fut vaincu; de la parole sainte émane la lumière primitive qui, à son tour, crée la lumière visible, l'eau et le feu. Honover est le Verbe; dans son essence il se confond. avec Ormusd le dieu créateur; dans le second degré il apparaît sous la forme de

(1) Le blason nous en offre encore la preuve; La Colombière, en remarquant le rapport qui existe entre l'or et le jaune et entre l'argent et le blanc, dit que, comme le jaune qui se tire du soleil peut être appelé la plus haute des couleurs, ainsi l'or est le plus noble des métaux; aussi, dit-il plus loin, les sages l'ont appelé le fils du soleil... L'argent est au respect de l'or, ce que la lune est au respect du soleil; et comme ces deux astres tiennent le premier rang entre les autres planètes, de même l'or et l'argent excellent sur le reste des métaux. (Science héroïque, p. 30-. 31)

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l'arbre de vie, Hom; enfin dans son troisième degré, il est l'annonciateur du Verbe, et sous le même nom d'Hom ou Homanès, fonde le magisme sous le grand Dschemschid (1).

Mithras est la personnification sacerdotale de ce dogme. La doctrine ésotérique voyait en lui l'unité antérieure au dualisme d'Ormusd et d'Ahriman; il était l'Éternel lui-même, Zervane Akerene, tandis que la croyance populaire tendait à l'identifier avec le soleil son symbole.

Mithras est la pensée divine, le Verbe ou la parole de Dieu révélée aux habitans de la Perse; source de toute lumière, l'or et la couleur jaune sont ses attributs comme ceux d'Apollon.

Le premier des génies célestes, Mithras est élevé sur le redoutable Albordj, immortel, coursier vigoureux; le premier, il a habité la Montagne d'or; de sa massue d'or i frappe les esprits impurs, victoil

(1) Creuzer, Religions de l'antiquité, t. I, p. 321 et 343. Vendidad Sadé, p. 138, 140. On retrouve ici les trois degrés dont il a été question dans le chapitre des principes.

rieux, il est assis sur un tapis d'or; luimême est de couleur d'or.

Mithras est encore le médiateur, l'exécuteur de la parole sainte ; il veille sur les morts; c'est par son influence céleste que l'homme, s'élevant dans ses pensées, dans ses paroles et ses actions, ne médite pas le mal. Il secourt celui qui abandonne la mauvaise voie et l'invoque avec des mains pures; il pèse les actions des hommes sur le pont de l'éternité qui sépare le ciel de la terre (1).

Les premiers chrétiens, effrayés de l'identité parfaite des symboles et des cérémonies du christianisme et du mithraïsme, en attribuèrent la cause à l'esprit des ténèbres; ils n'accusèrent point les sectateurs de Mithras d'avoir emprunté leurs mystères au culte du Messie, ils savaient quela doctrine persane était antérieure; le diable coupa le nœud gordien (2), comme de nos jours Dupuis trancha la difficulté

(1) Zent-Avesta, iescht de Mithra et passim.

(2) Sed quæritur a quo intellectus intervertatur eorum quæ ad hæreses faciunt? a diabolo scilicet.... Tingit et ipse quosdam, utique credentes et fideles suos,

par le culte du soleil. La promesse d'un rédempteur, répandue dans tout l'Orient, et le génie symbolique qui personnifiait les prophéties comme les dogmes, offrent la seule solution de ce problème.

Zoroastre ne fut point l'inventeur de la religion qui porte son nom, mais le réformateur de l'ancien culte consacré au soleil spirituel ; son nom signifie astre d'or, brillant, libéral, astre vivant (1). La qualification de Zeré ou doré donnée également à Hom, le Verbe divin, nous ramène dans l'Inde où nous trouvons les mêmes dogmes (2).

D'après le Bagavadam, Vischnou est la première émanation de Dieu; il est le soleil spirituel, la pensée éternelle, le Verbe divin;

expositionem delictorum de lavacro repromittit, et sic adhuc initiat Miltbræ. Signat illis in frontibus milites suos; celebrat et panis oblationem, et imaginem resurrectionis inducit, et sub gladio redimit coronam. (Tertuliani de præscriptionibus, cap. 40).

(1) Zéréthoschtrô, de Zéré qui signifie doré cu d'or. (Anquetil, sur le Zent-Avesta, t. I, part. 2o, p. 4.)

(2) Om, la trinité indienne. Hom est de couleur d'or, ceux qui le mangent anéantissent le mal. (Vendidad Sadé, p. 114.)

Dieu éclatant de lumière, il s'agitait à la surface des eaux primitives, d'où lui vint le nom de Narayana (1). Une de ses épithètes est porteur d'habits jaunes (2). Vischnou s'incarne dans Krichna, le Verbe révélé.

Les lois de Manou attribuent à Brahma le rôle que Vischnou joue dans le Bagavadam: celui que l'esprit seul peut percevoir, ayant résolu, dans sa pensée, de faire émaner de sa substance les diverses créatures, produisit d'abord les eaux, dans lesquelles il déposa un germe; ce germe devint un œuf brillant comme l'or, aussi éclatant l'astre aux mille rayons, et dans lequel l'Être suprême naquit luimême sous la forme de Brahma, l'aïeul de tous les ètres; Brahma est également nommé Narayana, celui qui se meut sur les eaux (3).

que

(1) Bagavadam, p. 46, 49, 62.

(2) Paulin, Systema bramanicum, p. 80.

(3) Lois de Manou, liv. Ier. William Jones's on the Gods of India. III, 353. La même cosmogonie fut adoptée par les Tartares, s'ils n'en furent les premiers possesseurs. Dans le principe, disent-ils, il existait un espace énorme'; des nuages de couleur d'or s'y rassem

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