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de cendre ou tanné. On sacrifiait à Osiris le bon génie, des hommes roux et des tau. reaux roux ou tannés; Typhon est le serpent maudit, et le serpent de l'Apocalypse, qui est le diable et Satan, est roux où

tanné.

Dans la mythologie grecque, le feu sombre explique la fable de Vulcain, de même Anteros est l'amour dépravé; ses cheveux sont noirs et d'un roux ardent ou tannés.

A la fin du monde, disaient les Scandinaves, l'adultère et l'homicide régneront sur les hommes, et l'univers sera consumé dans un feu noir.

Cette couleur, consacrée par l'Apocalypse, fut, dans le christianisme, le symbole de la réprobation. Judas est représenté avec des cheveux roux ou tannés, en opposition avec les cheveux d'or du Messie. Enfin, les Maures attribuèrent cette couleur à tous les maux qui affligent l'humanité.

Le gris, dans la symbolique chrétienne, désigne la résurrection des morts. Le deuil est d'abord noir, ensuite gris, enfin blanc,

triple symbole de l'élévation de l'ame du tombeau à l'immortalité.

Les artistes du moyen-âge donnent à Jésus-Christ un manteau gris lorsqu'il préside au jugement dernier.

Dans la langue profane, cette couleur, composée de noir et de blanc, fut l'emblème de l'innocence accusée et de la foi mentie; elle finit par désigner, dans la langue vulgaire, l'homme qui perd la raison dans l'ivresse.

CONCLUSION.

Un grand fait domine les recherches que je soumets au monde savant : l'unité de religion parmi les hommes; et, comme preuve, la signification des couleurs symboliques, la même chez tous les peuples et à toutes les époques.

La religion et la signification des couleurs suivent une marche identique; l'une est l'expression de l'autre. Le spiritualisme anime-t-il le dogme? le symbole est spirituel; le matérialisme entraîne-t-il le culte? le symbole se matérialise.

Trois fois l'humanité déchue est trois fois réhabilitée; trois fois la symbolique dégradée est trois fois remise en lumière.

Dans la vie de chaque religion se reproduit l'image de ce grand drame, et l'ère divine, l'ère sacrée et l'ère profane se ré

fléchissent dans la triple signification des couleurs.

Il est donc vrai que la symbolique fut une langue, et que son origine ne fut point humaine; que l'homme, loin de la créer et de la transmettre pure, lui imprima le sceau de la dégradation.

Or qu'enseignait-elle ?

Le Dieu de Moïse fut celui des Pharaons, des Brahmes et des Chaldéens; il créa l'homme pour le bonheur, et l'homme abandonna la voie qui lui était tracée pour tomber dans le mal. Alors la rédemption du monde devint la croyance universelle; le christianisme, attendu ou révélé, fut le centre de tous les cultes, avant comme après l'apparition de Dieu sur la terre.

La conclusion nécessaire est que le christianisme est la conséquence et le lien de toutes les religions; que par son action divine toutes s'uniront dans une communauté fraternelle, et, en conservant des formes extérieures différentes, recevront la lumière qui émane de la vérité éternelle.

Le mahométisme fut un premier degré

d'initiation pour les peuples de l'Orient; l'unité de Dieu devint le dogme de la majorité des hommes. Désormais la Providence abandonnerait-elle son œuvre?...

Déjà l'islamisme, travaillé sourdement, emprunte au monde chrétien la vie qui l'abandonne. Dans l'Inde, en Égypte comme à Constantinople, les mahométans appellent la civilisation européenne. La conquête de l'Inde par les Anglais, l'expédition des Français en Égypte, et leur établissement à Alger, semblent les pas marqués par la Providence pour atteindre au grand but de la régénération uuiverselle. Le mouvement imprimé aux sociétés modernes et ce chaos de la politique et des cultes chrétiens eux-mêmes, n'annoncent-ils pas l'aurore d'un nouveau jour?...

FIN.

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