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Dans le blason le bleu signifie chasteté, loyauté, fidélité et bonne réputation (1). Ainsi du dogme de l'éternelle sagesse l'homme passe à la contemplation de son immortalité; le dogme s'oublie, le symbole se matérialise et n'a plus de nos jours que la signification de fidélité.

(1) Anselme, Palais de l'Honneur, p. 11.

DU NOIR.

reur,

Le blanc est le symbole de la vérité absolue, le noir devait être celui de l'erdu néant, de ce qui n'est pas. Dieu seul possède l'existence en soi; le monde est une émanation de sa pensée, le blanc réfléchit tous les rayons lumineux, le noir est la négation de la lumière; il fut attribué à l'auteur de tout mal et de toute fausseté (1).

La Genèse et les cosmogonies mentionnent le combat de la lumière contre les ténèbres, la forme des fables varie selon chaque peuple, mais partout le fond reste le même; l'école matérialiste voit dans ces

(1) La symbolique des couleurs reconnaît deux noirs, l'un opposé au blanc, c'est-à-dire à la vérité divine, et l'autre opposé au rouge ou à l'amour divin; la peinture représente ce dernier par la couleur tannée ou rouge sombre.

traditions les emblèmes du retour périodique de l'été et de l'hiver, du jour et de la nuit; en d'autres termes elle y retrouve la lutte de la chaleur contre le froid et de la lumière contre les ténèbres. Il est difficile d'y voir autre chose; mais ce combat était-il matériel? alors toutes les religions sont fondées sur la météorologie; ou bien la lutte qui existe dans la nature physique n'était-elle que le symbole du combat spirituel du bien contre le mal, et de la vérité contre l'erreur ? J'adopte ce dernier système en l'établissant sur deux témoignages: les cosmogonies elles-mêmes, qui, sous le symbole de la création du monde, offraient le tableau de la régénération, ainsi que nous avons tâché de le démontrer, et enfin l'initiation qui figurait la formation de l'univers et reproduisait dans toute sa puissance l'antagonisme de la lumière et des ténèbres.

Mourir, dit Plutarque, c'est être initié aux grands mystères (1). Un passage de

(1) Conf. Sainte-Croix, Mystères du Paganisme. I, 380.

Themistius, cité par Stobée (1), nous apprend de même que les mystères étaient l'image de la vie et de la mort. On acquérait le premier degré de l'initiation par le baptême, symbole de mort et de régénération. Dans la cosmogonie égyptienne, comme dans la Genèse, les eaux primitives et ténébreuses, fécondées par la lumière, donnent naissance au monde; de même dans les mystères de l'Égypte,comme dans tous les autres, les cérémonies de l'initiation se pratiquaient pendant la nuit (2). Dans les Isiaques, dit SainteCroix, le récipiendaire était d'abord conduit au bain et purifié par certaines ablutions; après le jeûne de dix jours, revêtu d'un vêtement blanc grossier, il était introduit par le prêtre dans la partie la plus reculée du sanctuaire. Je me suis approché des confins de la mort, dit Apulée; ayant foulé aux pieds le seuil de Proserpine, j'en suis revenu à travers tous les élémens; au milieu de la nuit le soleil

(1) Serm. 119., p. 104.

(2) Sainte-Croix, tom. II, p. 161.

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