Images de page
PDF
ePub

Saint-Esprit le régénérateur; tous les êtres émanent du sein de la Divinité par le Verbe; mais l'homme seul, animé de l'esprit saint, reporte à son créateur l'amour qui lui donna la vie.

Les livres sacrés de l'Inde reproduisent cette doctrine primitive et chrétienne. Quand au moyen du feu céleste, du feu suprême, dit le Yadjour-Veda, on est parvenu dans le ciel, les habitans de ces lieux élevés savourent le fruit de l'immortalité. Ce feu céleste est l'esprit incorporé qui repose dans la caverne au centre du cœur; il est le fondement de l'univers; il est celui par lequel on acquiert le monde sans bornes; il est le principe et l'origine des mondes. Le feu des sacrifices est le symbole de ce feu céleste (1). Il est impossible de méconnaître ici le Sanga des bouddhistes et le Saint-Esprit des chrétiens, créateur de l'univers et régénérateur de l'homme par l'amour et la vérité. Le feu et l'éther sont les symboles de l'esprit in

(1) Nathaka-Oupanichat, extrait du Yadjour-Veda, traduit par Poley.

corporé (1), ainsi que les couleurs, le rouge et l'azur affectées aux divinités cosmogoniques, Vischnou et Brahma.

Cette doctrine, d'une étonnante pureté, se traduisit dans la Genèse en symboles identiques. Jéhovah Dieu forma l'homme de la poussière terrestre et lui inspira dans les narines l'esprit des vies et il fut fait homme en ame vivante; l'esprit des vies est l'amour divin et la vérité divine ou la foi; l'homme fut donc créé par le SaintEsprit ou par l'amour et la vérité; l'humanité est le réceptacle de l'amour divin et

(1) L'ouvrage de Colebrooke sur la Philosophie des Hindous, donne des détails curieux sur ce dogme. Dans un passage descriptif du plus petit ventricule du cœur, il est dit : « Dans ce séjour de Brahma est un petit lotus, « une demeure dans laquelle est une petite cavité occupée par l'éther.... c'est l'être suprême qui est ici désigné. »

«

[ocr errors]
[ocr errors]

Une personne pas plus grosse qu'un pouce habite << au milieu de lui-même; la personne pas plus grosse << que le pouce est claire comme une flamme sans fumée; « c'est le maître du passé, du présent et du futur. »

(Colebrooke, Philosophie des Hindous, p. 170-171.) Brahma, le créateur du monde, naît au sein d'un lotus, et ce lotus est dans le cœur; il apparaît comme feu et comme éther, symbole de l'Esprit saint dans son double attribut d'amour et de sagesse.

son nom hébreu signifie rouge, Adam (1).

Dans la Bible le vent, l'air, l'éther et sa couleur, le bleu, sont les symboles de l'esprit de vérité; le feu et sa couleur, le rouge, représentent l'amour divin. Le souffle de Dieu planait sur le chaos; le verbe de Jéhovah a créé les cieux, dit le roi prophète, et toute leur armée par l'esprit ou l'inspiration de sa bouche (2). L'Oint du Seigneur est nominé l'esprit des narines, car il est la vérité éternelle; il souffle sur ses disciples et leur dit: Recevez le SaintEsprit (3), c'est-à-dire la vérité par l'amour. Lorsque le Saint Esprit descendit sur les apôtres, on entendit tout d'un coup un grand bruit, comme un vent violent et impétueux, qui venait du ciel, et qui remplit toute la maison où ils étaient assis.

(1)

אָדֹם de

Adam, l'homme de, il rougit ou plutôt

, que les Septante traduisent par πuppòs, couleur de feu. « Adam, sicut beatus Hieronymus tradidit, homo sive terrenus: sive terra rubra interpretatur. »

(Isidori Originum liber VII, cap. VI.)

(2) Psalm. XXXIII, 6.

(3) Johan., XX, 22.

En même temps ils virent paraître comme des langues de feu qui se partagèrent, et s'arrêtèrent sur chacun d'eux (1).

La haute antiquité des livres sacrés se reconnaît à un air de famille; tous sont animés de la même pensée spirituelle, quoique revêtus de formes symboliques différentes. Le Pimandre fera comprendre la doctrine secrète de ces anciens codes et peut-être donnera l'intelligence de quelques hiéroglyphes.

Hermès, plongé en extase, voit арраraître Amon ou le Verbe divin: Je suis, dit-il, Pimandre, pensée de celui qui existe en soi; je sais ce que tu veux et suis partout avec toi. Je désire, répond Hermès, apprendre ce qui est, comprendre la nature des choses et connaître Dieu; alors le mystère de la création du monde s'opère dans l'esprit du prophète égyptien, il dit : « Toutes choses devin<< rent lumière et dans mon admiration je « fus embrasé d'amour; les ténèbres ter << ribles et odieuses s'abîmaient et il me

(1) Les Actes des apôtres, chap. II.

« semblait qu'elles se métarmorphosaient << en principe humide; agitées, elles vomis« saient une fumée comme du feu, et de << leur sein s'élevait un son plaintif et inef« fable; je crus entendre la voix de la lu<< mière (1). La terre et l'eau étaient con<«< fuses; la terre n'apparaissait pas, elle << était couverte par le principe humide; le << Verbe spirituel planait au-dessus de cette << nature et l'agitait.

[ocr errors]

<< Pimandre me dit: Comprends-tu cette << vision? la lumière c'est moi, ton Dieu pensée, plus ancien que la nature hu<< mide qui brillait au sein des ténèbres, et « le Verbe éclatant de la pensée est le fils << de Dieu. Que s'ensuit-il, dis-je ? Connais « que ce qui voit et entend en toi est le « Verbe du Seigneur (2). Mais la pensée << est Dieu le père; ils ne sont point sé<< parés, car leur union est la vie. >>

La création du monde est ainsi l'i

(1) Entends la voix du feu, dit Zoroastre: Klüß‹ πupòs φωνήν.

(Oracula Magica Zaroastri.)

[ocr errors]

Οὕτω γνῶθι, τὸ ἐν σοὶ βλέπον καὶ ακοῦον, λόγος κυρίου. der, cap. I, § 6.

« PrécédentContinuer »