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gétal! et, comme l'a très bien observé un des anciens membres de cette Société, «ce

qu'il y a de plus étonnant, c'est que les << deux principes les plus actifs de la fer«<mentation, la chaleur et l'humidité, dé<<<< truisent cette substance, loin d'en favo<< riser l'accroissement, puisque dans l'eau « elle se résout assez promptement en une liqueur fétide, et que les premières at<< teintes des rayons du soleil la dessèchent « à tel point, qu'elle disparoît dans peu sans l'on en aperçoive aucune trace. »

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« que

Votre Société, Messieurs, qui honore d'un respect religieux la tombe des hommes qui lui ont appartenu, et qui conserve toujours présens à son souvenir leur mémoire et leurs écrits, n'a point perdu de vue l'excellente dissertation qu'a publiée sur cet objet le R. P. Vernisy, dominicain, et qu'il a consignée dans le second sémestre des Mémoires de l'Académie de Dijon, année 1784, pag. 15 et suiv.

Ce sont sans doute des occupations de la nature de celles dont je viens de vous entretenir, qui ont suggéré à M. Vallot l'idée de s'adonner à l'ouvrage dont il vous a présenté un aperçu, et qu'il se propose d'intituler : Systême de Concordance; ces sortes de tra

vaux exigent trop de recherches pour ne pas mériter quelque estime ; mais l'intérêt qu'ils offrent ne peut être en rapport avec les peines qu'ils occasionnent. En effet, n'est-on pas en droit d'assimiler ces ouvrages à ceux qui ne traitent que de nomenclatures; et un végétal ou un minéral acquiert-il un nouveau degré d'intérêt pour avoir porté tel ou tel nom chez les anciens, ou pour avoir perdu celui que lui avoit assigné l'immortel Daubenton? La véritable science méprise le prestige du charlatanisme; et ces sortes de changemens ne peuvent avoir d'heureux résultats, qu'en ce qui concerne les substances mixtes tirées du règne minéral, parce qu'alors on peut être assez heureux pour former leur nouveau nom de celui des substances qui les constituent; sans cette circonstance, en parcourant des ouvrages de synonymie ou de nomenclature, il semble lire ces écrits d'un voyageur, qui, sans faire mention des habitudes, des usages et des mœurs d'un pays, sans parler de ses lois, de son commerce, de ses productions, se borneroit à nous entretenir du nom des habitans, de la nomenclature de leurs villes, de leurs bourgs, de leurs rivières, de leurs montagnes, et de leurs degrés de longitude et de latitude : l'ennui suit de près la lecture

d'un ouvrage où il ne se présente rien qui puisse émouvoir l'ame et prêter aux charmes de l'imagination.

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Chargé, Messieurs, par suite de circonstances imprévues, de l'analyse de cette branche de vos travaux, j'ai lieu de croire que cette rédaction faite précipitamment ne répondra point à vos désirs; mais j'espère que vous userez d'indulgence à mon égard, en pensant que je n'ai point eu le temps de mûrir ce travail, et que dans cette position j'ai fait le sacrifice de mon amour propre à l'intérêt de l'Académie qui ne pouvoit déroger au devoir qu'elle s'est imposée, de publier chaque année le Compte rendu de ses travaux. Celui de 1822, si nous en jugeons par les ouvrages que nous avons déjà reçus de MM. les Associés non résidans, sera d'un grand intérêt, et vous dédommagera amplement de la rédaction imparfaite du Compte rendu de 1821, par rapport à la partie des sciences, Eh! qui pourroit méconnoître, Messieurs, les charmes de l'étude, surtout lorsque de funestes divisions semblent avoir rompu ces liens de bienveillance mutuelle, cet ensemble de procédés et d'égards qui faisoient jadis l'agrément et les délices de la société?

La science fait le bonheur de l'homme, toutefois lorsqu'il sait en pénétrer toute la grandeur et toute la vérité ; elle assure sa véritable indépendance en lui faisant connoître le 'vide des vanités humaines, et le rend meilleur pour tous, en lui imposant le devoir d'être utile; alors l'orgueil et l'ambition n'agitent point sa vie, et son ame éprouve cet état de calme et de sérénité, que l'on ne trouve point au milieu du tourbillon du monde sans cesse agité par de cruels déchiremens, suite inévitable des désirs ambitieux, des prétentions déplacées et du délire de l'orgueil. Puisse sous peu le progrès des lumières répondre aux vœux du Monarque qui nous gouverne, et faire renaître en France ces temps de prospérité et de gloire littéraire, qui signalèrent le règne d'un de ses augustes aïeux !

COMPTE RENDU

POUR 1821

Présenté à l'Académie par son secrétaire adjoint,

AU NOM DE LA CLASSE DES LETTRES.

MESSIEURS,

Lorsque les lettres et les arts, bannis de la Grèce depuis plus d'un siècle, et déjà languissans dans l'Italie, commencèrent à s'acclimater sous le ciel hospitalier de la France, d'estimables écrivains, dont on n'a point assez, honoré la mémoire, se sentirent pressés du désir de fixer la langue de leur pays et de former parmi nous une littérature nationale. Leur réunion naissante ne put échapper toutefois aux attaques si souvent renouvelées depuis contre les compagnies littéraires. Mais l'autorité royale protégea leur berceau; et, lorsqu'on vit le royaume se couvrir de sociétés savantes, on put reconnoître qu'en créant l'Académie française, le génie de Richelieu répondoit à un besoin réel qui devoit s'éten

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