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Compte rendu des travaux de l'Académie pendant l'année 1821, par M. le Secrétaire de l'Académie.

Notice sur la vie et les ouvrages de M. MARET, par M. DURANDE.

Dissertation sur la bataille de FontaineFrançaise, par M. GIRAULT.

Essai sur le genre romantique, par M. FOISSET.

Et si le temps le permet, il sera fait lecture d'une digression sur la bonne chère des Anciens, par M. PEIGNOT.

COMPTE RENDU

DES TRAVAUX DE L'ACADÉMIE DE DIJON, PENDANT L'ANNÉE 1821.

MESSIEURS,

L'ACADÉMIE, en publiant chaque année l'analyse de ses travaux, s'acquitte de ce tribut avec une vive satisfaction par l'espoir d'accroître le goût des sciences, d'encourager les savans et de propager leurs découvertes; il est également flatteur pour elle de saisir cette occasion de manifester publiquement ses sentimens d'estime et de reconnoissance à l'égard de ceux de ses membres qui lui ont fait part du fruit de leurs veilles et de leurs travaux ; et tandis que l'Académie se félicite de pouvoir exprimer en ce jour ses sentimens si bien récompensés par les vues d'utilité qui distinguent les écrits de la plupart de ses collaborateurs, ma plume s'honore de l'hommage qu'elle décerne à leurs talens. Que de satisfaction j'éprouverois, Messieurs, si par l'analyse de ces ouvrages nous pouvions augmenter la somme des connoissances hu

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maines, agrandir la sphère du génie, et surtout propager avec espoir de conviction, le développement de vérités positives, qui, par leur importance dans l'ordre social, pourroient influer sur la destinée des États et sur le bonheur des peuples!

Qui plus que la science doit déplorer nos débats politiques? Les agitations, les déchiremens qu'ils occasionnent, furent toujours nuisibles à ses succès. La culture des sciences exige impérieusement l'absence de toute inquiétude; mais lorsque les vérités positives auront recouvré leur empire, lorsque la France ne sera plus troublée par ces divisions d'opinion, affligeantes pour les États et inquiétantes pour les peuples, espérons que le gouvernement pourra d'une manière plus spéciale diriger sa sollicitude vers les sciences et les lettres; espérons qu'elles trouveront dans une protection éclatante de nouveaux motifs d'encouragement et d'émulation, et qu'enfin elles reparoîtront sur la scène du monde, brillantes de cette gloire et de cet éclat qui jadis les signaloit sous le règne de Louis XIV, et sous l'administration de Colbert.

L'analyse des travaux de l'Académie se divise naturellement en deux parties, Sciences

et Arts, Histoire et Belles-Lettres. M. FOISSET s'est chargé du soin de rédiger cette seconde partie du Compte rendu. Dans le cours de son analyse littéraire, on retrouve l'empreinte de ces vérités fondamentales que les sophistes ont vainement tenté de bannir du cœur de l'homme. Puissent les leçons du temps, puisse le génie de nos meilleurs écrivains les y graver plus profondément pour son propre bonheur, et pour l'intérêt même de la société ! puissent encore tant de jeunes talens, au lieu de perdre leur temps en discussions inutiles ou dangereuses, renoncer à des succès qui ne pourroient être qu'éphémères, et, convaincus de la fausseté de leurs doctrines, chercher une réputation plus durable et mieux méritée, en suivant la route que leur ont tracée les grands hommes des deux siècles précédens !

L'amour de la nouveauté, et peut-être le désir de donner plus d'importance à cet art consolateur dont la pratique doit être simple comme la nature, ont souvent fait perdre de vue cette vérité importante, que c'est principalement dans les plantes qui croissent autour de nous, qu'il faut chercher des remèdes à nos maux, et que le plus souvent

elles doivent être préférées à ces végétaux exotiques qu'à grands frais on transporte des régions lointaines, et qui ne sont en rapport, ni avec les constitutions météoriques qui modifient notre existence, ni avec les diverses maladies qui entravent son action.

Douter de cette vérité, ne seroit-ce point accuser la prévoyance suprême ? eh ! raisonnablement peut-on penser que les Européens eussent été, sans la découverte du Nouveau Monde, victimes des fièvres intermittentes et pernicieuses.

Notre tiédeur pour l'étude, notre défaut d'observation doivent encore être mis au nombre des causes qui nous font juger nos climats peu riches en substances médicinales; peut-être foulons-nous aux pieds des plantes dont nous méconnoissons les vertus, et qui, par suite de notre insouciance, ne servent plus qu'à embellir nos montagnes et nos bois, ou à nourrir nos troupeaux.

On ne sauroit trop le répéter; chaque pays, chaque climat a ses productions qui lui sont propres, et toutes sont en harmonie avec les besoins et les maux de ses habitans; ainsi, dans le Groënland, dans le Kamtchatka, dans ces régions affreuses où la nature semble expirer, le peu de forces dont elle jouit est

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