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D'ENGUERRAND

DE MONSTRELET,

NOUVELLE ÉDITION,

ENTIÈREMENT REFONDUE SUR LES MANUSCRITS,
AVEC NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS,

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VERDIÈRE, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N° 25.

J. CAREZ, RUE HAUTEFEUILLE, N° 18.

M DCCC XXVI.

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D'ENGUERRAND

DE MONSTRELET.

LIVRE SECOND.

CHAPITRE CCXXVII.

Comment la famine, la guerre et la pestilence fut grande et merveilleuse en plusieurs pays.

Au commencement de cet an, en continuant de mal en pis, la famine universelle, dont en autre lieu est faite mention, commença derechef être si très grande et si détroite, que c'étoit piteuse chose à voir les pauvres gens mourir en grand' multitude le d'icelle famine. Et avecque ce fut par moyen très grande mortalité en diverses parties du royaume de France, et par espécial en la comté de Flandre, et plus en la ville de Bruges que ailleurs, et pareillement dedans la cité de Paris; et d'autre part, la

CHRONIQUES DE MONSTRELET. — T. VII.

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pays

guerre étoit très âpre et dure merveilleusement en plusieurs divers lieux et pays. Pour lesquels trois inconvénients, plusieurs nobles hommes, et généralement tout le peuple dudit royaume et des à l'environ, furent en moult grande et douloureuse perplexité, et moult amatis. Et entre temps, les François, qu'on nommoit en commun langage les Écorcheurs, se tenoient en grand nombre sur les marches de Bourgogne, où ils faisoient de très grands et innumérables dommages, tant de prendre forteresses et prisonniers, comme de tuer et ravir hommes et femmes, tant nobles comme autres, en toute et pareille manière comme eussent pu faire les ennemis et adversaires du pays. Lesquelles entreprises venues à la connoissance du duc Philippe de Bourgogne, en eut au cœur grand' déplaisance, tant pour l'amour du temps de la famine, comme pour les mortalités qui étoient en plusieurs lieux de ses pays.

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