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LIVRE QUATRIEM E.

Du caractere du ftyle, fuivant les différens genres
d'ouvrages. Pag. 233.

OBJET

BJET de ce livre.

CHAPITRE L

Confidérations fur la méthode. Pag. 234.

Utilité de la méthode. Les uns aiment les écarts.
Les autres fortent du ton de leur fujet. Pour dire ce
qu'il faut, où il faut, & comme il faut, il est nécessaire
d'embrasfer fon fujet tout entier. Les poëtes & les
orateurs ont connu de bonne heure la méthode. Ils
n'en eft pas de même des philofophes. Comment les
poetes fe font fait des regles. Combien les regles font
néceffaires. Les philofophes n'ont pas connu l'art de
raifonner, parce qu'ils n'ont pas eu de bons modeles.
La liaifon des idées détermine la place & l'étendue
de chaque partie d'un ouvrage. Précaution pour faifir
cette liaison. Le fujet qu'on traite & la fin qu'on fe
propofe, déterminent ce qu'on doit dire. Combien il
eft difficile de fe borner à ce qu'on doit dire. Ufage
qu'on doit faire des digreffions. Comment on peut
obéir à la méthode fans s'y affujettir. Il y a en général
trois genres d'ouvrages.

CHAPITRE II

Du genre didactique. Pag. 244.

Abus qu'on fait des mots. Abus qu'on fait des
définitions. Ufage qu'on doit faire des définitions.
Abus des préfaces. Application du principe de la liaifon
des idées. Ufage des exemples. Ufage des ornemens.
Le ftyle didactique doit marquer l'intérêt, qu'on prend
aux vérités qu'on enfeigne. Il doit fe conformer aux
regles, expofées dans les livres précédens.

CHAPITRE III.

De la narration. Pag. 251.

Les regles font les mêmes que celles que nous avons
déja expofé. Les tranfitions doivent être tirées du
fond du fujet. Regle pour choifir les faits. Un hiftorien
devroit avoir en vue un objet principal. Il faudroit
qu'il l'eût approfondi. Style des récits; des réflexions;
des defcriptions. Il faut peindre d'après les faits. Les
loix font les mêmes pour les romans.

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L'éloquence veut de l'exagération dans le difcours
& dans l'action. Elle en veut même dans les difcours
faits pour être lus. L'action eft la principale partie

de l'orateur. Un difcours fait pour être prononcé, &
un difcours fait pour être lu, doivent être écrits avec
quelque difference. L'éloquence des anciens étoit diffé-
rente de la nôtre. C'est pourquoi nous n'adoptons
pas l'idée qu'ils fe faifoient de l'éloquence. Regles
que l'orateur doit fuivre.

CHAPITRE V.

Obfervations fur le ftyle poétique, & par occa
cafion, fur ce qui détermine le caractere pro-
pre à chaque genre du ftyle. Pag. 261.

La queftion, en quoi la poéfie differe de la profe,
eft une des plus compliquées. La poéfie a un ftyle
different de celui de la profe, lorfqu'elle traite des
fujets différens; & lorfqu'en traitant les mêmes fujets.
elle a une fin différente. Comment la fin de la poéfie
differe en général de la fin de la profe. Elles ont quel-
quefois la même fin. Lorfque la poéfie traite les mêmes
Sujets que la profe, & qu'elle a la même fin, elle
doit encore avoir un ftyle différent, parce qu'elle doit
s'exprimer avec plus d'art. Les analyses d'un côté,
& les images de l'autre font les genres les plus oppofés.
Entre ces deux genres font tous ceux qu'on peut ima
giner. Souvent il n'eft pas poffible de nous accorder
Jur les jugemens que nous portons du ftyle propre
chaque genre. C'eft que nous nous faifons des regles
différentes, fuivant les habitudes que nous avons
contracté. Les bons modeles dans chaque genre nous
tiennent lieu de regles. L'art entre plus ou moins dans
ce qu'on nomme ftyle naturel. On fe fait une idée
vague du naturel, parce qu'on eft porté à prendre ce
mot dans un fens abfolu. Nos jugemens à cet égard

dependent des difpofitions où nous fommes. Ce que
nous nommons naturel, n'eft que l'art tourné en habi-
inde. Pour déterminer le naturel propre à chaque genre
de polfie, il faut obferver les circonftances, qui ont
concouru à former le flyle poétique. L'art change,
lorfqu'il fait des progrès, & lorfqu'il tombe en deca-
dence. Notre goût éprouve les mêmes variations.
Ainfi que le mot naturel, les mots beau & goût n'ont
d'ordinaire qu'un fens vague. Le beau fe trouve dans
les derniers progrès qu'ont fait les arts. Nous nous
en ferons une idée, en obfervant un peuple chez qui
les arts ont eu leur enfance & leur décadence. Jugemens
que nous porterions, fi nous vivions dans le premier
age des arts. Jugemens que nous porterions dans le
Jecond age. Comment dans le fecond age on fe fait
l'idée du beau. Jugemens que nous portons dans le
troifieme age. Les chefs-d'œuvres du fecond âge déter-
minent le naturel propre à chaque genre du ftyle.
L'accord entre le Jujet, la fin & les moyens, fait
toute la beauté du flyle. Il fuppofe que les idées s'offrent
dans la plus grande liaison, Il dépend encore de dif-
férentes affociations d'idées, qui déterminent le caractère
propre à chaque genre. Ces affociations d'idées varient
comme l'efprit des grands poètes, & rendent le
ftyle poétique tout-à-fait arbitraire. Elles varient
comme l'efprit des peuples. Les obfervations qu'on
feroit à ce fujet, donneroient d'une langue à l'autre,
des réfultats différens. C'est donc une chofe fur laquelle
on ne peut point donner de regles générales. Ces
affociations d'idées font que le ftyle de poefie differoit
plus pour les anciens de celui de la profe, qu'il n'en
differe pour nous. Comment le langage de fictions eft
devenu pour les Grecs le langage de la poéfie. Les
peuples modernes n'ont pas pu imaginer de pareilles.
fictions. Ils ont adopté celles des anciens, & ils les
ent cru effentielles à la poéfie. Des circonftances dif-

férentes

la

férentes ont donné à notre poéfie un caractere dif
férent de celui de la poéfie ancienne. Nous jugeons les'
poëtes avec plus de févérité, que ne faifoient les Grecs.
Par conséquent les poëtes euxmêmes fe jugent aujour-
d'hui plus févéremeut. Ils perdent les reffources que
mythologie leur offroit, & ils en cherchent d'autres dans
la philofophie. La poéfie italienne a un caractere
different de la poéfie françoife, parce qu'elle a com-
mencé dans des cironftances differentes. L'idée vague
qu'on a eu de la poésie, a occafionné bien des préjugés.
Les poëtes fe forment en étudiant leur langue, plutôt
qu'en étudiant les anciens. On condamne un nouveau
genre de poefie, parce qu'il n'a pas été connu des
anciens. C'est au génie des poëtes à déterminer le naturel
propre à chaque genre. Les poëmes doivent être écrits
en vers. Conclufion.

CHAPITRE VI.

Conclufion. Pag. 293.

Tome II. Art d'Ecrire.

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