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Une phrafe eft fouvent comme enveloppée par deux propofitions fubordonnées.

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Quand un prince veut devenir aimable, il n'eft rien qu'il ne tente pour fe corriger de fes défauts.

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Un grand nombre de propofitions peuvent être fubordonnées à une feule.

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,, Vous avez vu qu'une fubordination de caufe & d'effets fuppofe néceffairement un premier principe; que l'ordre qui eft dans tout ce que: ,, nous obfervons, prouve fon intelligence & fa puiffance infinie; qu'il eft indépendant, parce qu'il eft premier; qu'il eft libre, parce que connoiffant tout & pouvant tout, il fait tout ce qu'il veut; qu'il eft immenfe & éternel, qu'il exifte dans tous les tems & dans tous les lieux, ,, qu'il a été, eft & fera par- tout la premiere caufe; & que fon action embraffe tout ce qui exifte qu'il eft immuable, parce que ne pou,, vant point acquérir de connoiffances, il ne fau,, roit changer de deffein; qu'il eft juste, parce ,, que connoiffant tout & pouvant tout, il con,, noît le mieux, il le peut & qu'il n'eft pas en lui de ne pas le vouloir; qu'enfin tous ces attributs nous donnent une idée de la providence, par laquelle ce premier principe, que ,, nous appelons Dieu, pourvoit à tout.,,

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Dans tous les exemples que je viens de mettre fous vos yeux, la liaifon eft auffi grande qu'elle peut l'ètre, & il ne manque rien à la netteté des conftructions. Vous remarquerez que tantôt la phrafe fubordonnée précede la phrafe principale, & que tantôt elle la fuit. Quand elle la: précede, il faut que, dès qu'on arrive à la

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principale, on voie que c'eft celle à laquelle la fubordonnée fe rapporte. Par exemple :,, tandis que les hommes adoptent avec tant de facilité des opinions qu'ils n'entendent pas, ils ,, fe refusent aux vérités les plus claires. A. peine lifez-vous ils, que vous voyez que c'eft le commencement de la phrafe principale, à laquelle vous devez rapporter la précédente.

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Lorfque la phrafe fubordonnée vient après il faut qu'en lifant le premier mot, vous connoiffiez à quelle phrafe principale vous devez la rapporter. Par exemple :,, on remarque des chofes fi fingulieres fur les infectes, qu'on croiroit les animaux les plus admirables par ,, le méchanisme, font ceux qui nous reffemblent ,, le moins. Vous n'avez pas befoin de lire ici: toute la phrafe fubordonnée, pour connoître la phrase principale dont elle dépend. Voici un exemple, où cette liaifon eft altérée.

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Polybe voyoit les Romains du milieu de la Méditerranée porter leurs regards par-tout aux environs, jufqu'aux Efpagnes & jufqu'en Syrie, obferver ce qui s'y paffoit; s'avancer réguliérement & de proche en proche; s'affermir avant ,, que de s'étendre; ne fe point charger de trop d'affaires; diffimuler quelque tems & fe décla,, rer à propos; attendre qu'Annibal fut vaincu ,, pour défarmer Philippe, roi de Macédoine`, qui ,, l'avoit favorife. Après avoir commencé l'affaire, ,, n'être jamais las ni contens, jufqu'à ce que, ,, tout fut fait; ne laiffer aux Macédoniens aucun » moment pour fe reconnoître, &, après les », avoir vaincus, rendre, par un décret public, à la Grece fi long-tems captive, la liberté à la

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quelle elle ne penfoit plus; par ce moyen répan ,, dre d'un côté la terreur, & de l'autre la véné,,ration de leur nom; c'en étoit affez pour faire voir que les Romains ne s'avançoient pas à la conquête du monde par hafard, mais par conduite.

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,, Après avoir commencé l'affaire, après les avoir vaincus, par ce moyen,, font des expreffions qui fufpendent la liaison, & qui rendent le difcours languiffant. Après avoir commencé l'affaire, a même l'inconvénient de paroître appartenir à la phrafe qui précéde, comme à celle qui fuit. Il faut éviter toute équivoque; car ce n'eft pas affez que, quand on a lu une phrafe, on fente la vraie liaifon des idées; il faut que, dès les premiers mots, on ne puiffe pas s'y méprendre.

Puifque la liaifon des propofitions ne fauroit fe faire fentir trop rapidement, il feroit mieux d'inférer les fufpenfions dans le cours d'une phrafe, que de les placer au commencement. Il me femble donc qu'il eut fallu dire,,, répandre par ce moyen, plutôt que par ce moyen répandre. Vous remarquerez que du milieu de la Méditerranée, fait une équivoque: on ne fait d'abord fi c'eft Polybe qui voyoit du milieu de la Méditerranée, ou fi ce font les Romains qui portoient du milieu, &c.

Un autre défaut, c'eft de conftruire une fuite de propofitions fucceffivement fubordonnées les

unes aux autres.

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Le Corrège étoit fi rempli de ce qu'il en,, tendoit dire de Raphaël, qu'il s'étoit imaginé » que l'artifan qui s'étoit fait une fi grande for-.

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, tune dans le monde, devoit être d'un mérite bien fupérieur., Du Bos.

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Il eut été mieux de dire:

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Le Corrège, rempli de ce qu'il entendoit dire de Raphaël, s'étoit imaginé que l'artifan qui s'étoit fait une fi grande fortune dans le ,, monde, devoit être d'un mérite bien fupérieur. Ce n'eft pas parce que les que font répétés que nous fommes choqués de ces conftructions: vous avez vu plus haut une longue phrafe, où cette conjonction eft fort répétée : c'eft donc parce que la même conjonction fert à marquer des fubordinations toutes différentes. On peut fe permettre deux que employés de la forte, parce qu'il eft bien difficile de les éviter : mais on ne doit jamais s'en permettre davantagé. Le fil des idées échappe, quand on fubordonne trois ou quatre propofitions fucceffivement les unes aux autres. Voici encore un exemple de ce défaut.

Je fis entendre au Roi, qu'autant que j'avois ,, pu le pénétrer, je voyois que le prince d'O,,range fe flattoit que le roi d'Angleterre fe démettroit de fa couronne.

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Quelquefois un écrivain s'embarraffe par la difficulté où il eft de lier également à une phrafe principale plufieurs phrafes fubordonnées. Nicole a dit:

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,, La volonté de Dieu étant toujours jufte & toujours fainte, elle et auffi toujours adorable, toujours digne de foumiffion & d'amour, quoi,, que les effets nous en foient quelquefois durs & pénibles; puifqu'il n'y a que des ames injuftes qui puiffent trouver à redire à la juftice. La propofition principale eft ici,,, la volonté

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,, de Dieu eft toujours adorable, &c. Elle est précédée d'une propofition fubordonnée & fuivie de deux: retranchez la derniere puisqu'il n'y a &c. la conftruction fera bonne'; mais cette phrase répand de l'embarras & de la confufion: de l'embarras, parce qu'elle n'eft pas à fa place, car elle fe rapporte immédiatement à la principale; de la confufion, parce qu'elle paroît d'abord fe rapporter à la fubordonnée qui la précéde. On ne corrigeroit pas ce défaut, en faifant une tranfpofition; mais on tomberoit, aucontraire, dans un autre ; & il n'y avoit qu'un moyen de l'éviter. C'étoit de dire:,, la volonté de Dieu..... est toujours digne de foumiffion & d'amour, quoique les effets en foient quelquefois durs & pénibles: il n'y a que des ames injuftes qui puiffent trouver à redire à la juftice. Vous voyez qu'en retranchant la conjonction, vous faites de la phrafe fubordonnée une phrafe principale ; & que par ce moyen elle fe lie à ce qui la précéde.

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Quand une propofition principale fe lie naturellement à d'autres il faut bien fe garder d'en faire une phrafe fubordonnée; car, fi les conjonctions n'embarraffent pas le difcours, elles le rendent au-moins languiffant. Je pourrois dire:

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On ne fent guere dans les divertiffemens de ,, la cour, que de la triftele, de la fatigue & de ,, l'ennui; & le plaifir fuit à proportion qu'on ,, le cherche; parce que nos princes n'ont plus ,, rien de nouveau à voir, puifqu'ils voient tout dans leur enfance, & que dès le berceau on ,, leur prépare leur ennui.

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