BULLETIN DU Bouquiniste Paraissantle 1" et le 15 de chaque mois. CHEZ AUG. AUBRY, LIBRAIRE, RUE DAUPHINE, 16 4 •rjuillet 1866.—État des ventes de livres.-NÉCROLOGIE. A. SOREL. Madame Auguste Aubry.-VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES ET LITTERAIRES. E. MARNICOUCHE. Addenda à la bibliographie tabarinique.-B. L. Souvenirs de voyage et causeries d'un collectionneur, ou Guide artistique pour l'Allemagne, par M. Auguste Demmin. CATALOGUE DE LIVRES EN VENTE AUX PRIX MARQUÉS. Ouvrages divers anciens et modernes, rares ou curieux. PUBLICATIONS NOUVELLES. État présent de la Noblesse française.-Les conditions économiques de l'Italie au temps de Dante, par le comte Cibrario. -L'Italie en 1865. Souvenirs d'une mission à Florence, par C. HiPPEAu, etc., etc. ÉTAT DES VENTES DE LIVRES 3-10 juillet 1866.-Vente aux enchères publiques des chartes, documents historiques, titres nobiliaires, etc., composant les Archives du collège héraldique et historique de France. - Me LECHAT, commissaire-priseur.-LEON TECHENER, libraire. Prix, 2e partie comprenant la Normandie. Pour la recevoir, franco, envoyer 3 fr. 40 c. en timbres-poste. 3 » AVIS MM. les abonnés au Bulletin du Bouquiniste recevront avec ce numéro le titre et la couverture du 1er semestre destinés à brocher les 12 nos parus de cette année, formant le XIX e volume de la collection. ACHAT DE BIBLIOTHÈQUES DE PARTIES DE LIVRES et de toute espèces d'ouvrages anciens et modernes. Expertise. Rédaction de Catalogues. Ventes publiques aux enchères. NOTA.-Adresser les lettres à M. A. Aubry. MADAME AUGUSTE AUBRY C'est avec un sentiment de profonde tristesse que nous venons annoncer aux nombreux lecteurs du Bulletin du Bouquiniste la mort de madame Auguste Aubry. Tous ceux qui, comme nous, l'ont connue, comprendront l'étendue d'une telle perte. Madame Aubry était, en effet, une de ces femmes qu'on ne peut aborder sans concevoir pour elles une haute estime et un respectueux attachement. Aimable sans prétention, affectueuse pour tout le monde, obligeante par nature, elle charmait une nombreuse clientèle par la grâce avec laquelle elle la recevait. Tout en elle respirait la franchise et la bonté. Sans cesse à son poste, elle avait su acquérir des connaissances précieuses sur la valeur des livres et sur leur rareté; aussi les bibliophiles et les écrivains les plus distingués aimaient-ils à causer avec elle, et toutes les fois qu'on lui demandait son avis, surtout pour une chose où le bon goût devait présider, on était certain d'avance de trouver en elle un guide sûr et désintéressé. Atteinte il y a un an d'une maladie grave, elle se vit avec douleur obligée de garder la chambre et d'abandonner ces occupations qui avaient tant d'attrait pour elle. Tout le monde alors prit de ses nouvelles, et chacun aimait encore à se bercer de l'espoir de la voir bientôt revenir à la tête de sa maison. Malheureusement, il n'en fut rien, et la mort, en la frappant dans toute la force de l'âge, est venue anéantir le dernier rayon de cette espérance. Et maintenant, si quelque chose à pu atténuer la douleur si légitime de M. Aubry, c'est quand il a vu ce concours de personnes qui, malgre le peu de temps écoulé entre la nouvelle de la mort de madame Aubry et son inhumation, sont accourues de toutes parts pour accompagner à sa dernière demeure celle dont le souvenir est impérissable. Confrères, bibliophiles et littérateurs, tous amis de près ou de loin, ont voulu répondre au triste appel qui leur était fait et ont ainsi donné un double témoignage de respect pour la mémoire de la femme qui n'est plus et de sympathie pour le mari qui lui survit. Alexandre SOREL. VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES: ADDENDA A LA BIBLIOGRAPHIE TABARINIQUE. I.-Le petit fait littéraire que nous allons signaler a échappé aux investigations des savants éditeurs des OEuvres de Tabarin1, publiées en 1888 dans les collections Jannet et Delahays. Ni M. Leber, ni l'auteur anonyme d'un article inséré dans le Bulletin du Bibliophile d'octobre 1858, et tiré à part à 50 exemplaires 1, ne l'ont mentionné. Sa révé– lation, dont nous reconnaissons du reste volontiers le peu d'importance réelle, intéressera-t-elle les amateurs et collectionneurs de facéties? Les lecteurs vont en juger. Il s'agit de l'opuscule intitulé: Les Ruses et finesses descouvertes sur les chambrières de ce temps, composées par Tabarin; Rouen, 1621, qui ne se rapporte en rien au farceur de la place Dauphine, et que M. Veinant a réimprimé, parce que l'auteur l'a, dit-il (tome II, page 371), publié sous le nom de Tabarin. M. d'Harmonville a reproduit cette pièce, en supprimant les indications de lieu et de date. Une note de la post-face de son volume (page 482) énumère en outre plusieurs écrits facétieux de la même époque sur le même sujet, entre autres: Les Ruses et finesses descouvertes sur les chambrières de ce temps, composées par Goguelu alant soupper en ville. Cette dernière joyeuseté, dont l'édition originale doit être à peu près introuvable, fait partie de la collection publiée, à 76 exemplaires, par Techener, en 1829-34. Elle ne porte ni date, ni nom d'éditeur, mais seulement les mots à Paris. Nous l'avons confrontée avec la pièce rouennaise de 1621 et reconnu qu'elle en différait seulement par la suppression des 5o, 6o et 7o vers de cette dernière et trois variantes insignifiantes : je suis pour j'estois (vers 22), — missions pour n'usions (vers 36) et à téméraire dent pour ta baveuse dent dans l'Avis final au censeur. Le huitième vers, Encore n'est-il qu'estre maistresse, devenu ainsi le cinquième de Goguelu, ne rime plus avec aucun autre, d'où la conclusion incontestable que cette fois l'éditeur parisien a contrefait celui de Rouen. 1 De Tabarin et de ses nouveaux éditeurs, par un bibliophile tubarinesque. Broch. in-8° de 10 pages. |