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Minh, et sa cloche aussi sonore que celle de Phâ Lai. De tous les temples les plus renommés, aucun n'est supérieur à celui de Thiên U'ng, c'est pourquoi son influence bienfaisante est considérable.

Les saintes maximes disent: Celui dont les pensées sont pures obtient le calme et la paix du cœur; celui dont les actions sont pures obtient le calme pour lui-même, pour sa famille, pour son pays, pour l'univers entier. C'est une vérité dont il ne faut pas douter.

Cette inscription est l'œuvre de l'étudiant Pham-linh-Vông, qui est également l'auteur des vers suivants :

Le temple s'appelle Thiên Ưng

Et le village Hoa Du'o'ng.

Le site est admirable

Les habitants sont fervents bouddhistes;
Une femme pieuse nommée Huê Quang
Et un étudiant nommé Du'c Qui

Ont de leurs deniers réparé le temple;

Ils ont fondu la cloche et construit le clocher.

Le temple est aujourd'hui plus joli qu'autrefois.
De même qu'au temple voisin de Thuy U'ng,
Le peuple aime à s'y rassembler.

Cette stèle a été gravée le 7o jour du 10° mois de la 7o année du règne de Vinh-Thanh (1711).

GÉOGRAPHIE.

16

CORRESPONDANCE.

RUINES TJAMES DE TAY-LOC.

Tourane, le 23 juin 1894.

MONSIEUR LE MINISTRE,

J'ai l'honneur de vous signaler la présence de ruines tjames nombreuses et importantes situées dans un cirque formé par le Ống-Chua (mont Dien), le Rang-Meo (Dent-du-chat) et les contreforts qui relient ces deux sommets (Carte de l'État-Major, feuille Tourane, 17 G. 48).

Voici d'abord comment elles ont été découvertes.

Un ami de M. Boute, planteur à Tây-Loc, étant à la recherche d'une terre propre à la culture, s'égara dans un cirque. A son retour, il déclara plaisamment à M. Boute qu'il avait découvert la terre qu'il désirait, et qu'il s'y trouvait même une maison en briques à laquelle il ne manquait que le toit.

M. Boute s'y rendit avec lui et reconnut cette maison, ainsi que plusieurs tours, pour des ruines tjames. Comme il savait l'intérêt avec lequel je recherche ces ruines, il m'en fit part presque aussitôt, et nous convînmes de partir le samedi suivant, 16 juin. Nous couchâmes à Tây-Loc, qui se trouve à cinq heures de cheval de Tourane.

Nous partîmes à pied, le dimanche, à 5 heures 30 du matin, suivant le faîte d'une ligne de coteaux ayant à peu près la direction indiquée par le pointillé de la carte ci-jointe. Puis nous descendîmes à travers la forêt un flanc de vallon intérieur en nous frayant un chemin à l'aide de grands coutelas (coupe-coupe). Ayant perdu tous sentiers, nous suivîmes ensuite un torrent desséché qui nous conduisit dans un thalweg étroit, véritable gorge donnant accès au cirque tjame, que j'appellerai Tây-Loc en souvenir de mon compagnon.

Les indigènes de la région fréquentent cependant ces parages, car nous en rencontrâmes quatre, campés dans la gorge, qui recueillaient l'huile de l'arbre appelé dau ray.

Dès notre entrée dans le cirque, je fus agréablement surpris de la multiplicité des monuments, pressentis plutôt qu'aperçus, dans la végétation qui a poussé jusque sur leurs faites. Mais cette végétation, dans son en

semble, a pris vaguement la forme ogivale qui subsiste dans les ruines, et l'œil exercé ne s'y trompe guère (phot. 1, 2, 3).

Arrivés seulement au cirque à 10 heures, nous ne disposions que de peu de temps. Il ne faut pas songer en effet à s'attarder dans ces forêts, où pullulent les fauves. Nous en apercevions les traces fraîches sur les bords des ruisseaux. Je n'ai donc pu faire que quelques observations générales et tirer les six clichés dont je disposais.

Nous sommes d'abord passés sur un plateau herbeux, près d'une tour ayant au centre d'une de ses ogives formant niche, une Trimourti en grès bien conservée (phot. 4).

cès

par

Je me dirigeai au fond du cirque, vers un massif qui me paraissait recéler un monument plus haut que les autres. Il fallut nous en frayer l'acle débroussaillement. J'estime la hauteur de la tour à 12 mètres. Elle est très curieuse, revêtue de saillies formant colonnes en briques sculptées ou moulées. Les entrées sont encadrées d'énormes monolithes de grès. Ceux des grands côtés ont 3 m. 50 de haut, 55 centimètres de large, autant d'épaisseur. Dans les hautes herbes, dans les décombres, gisent çà et là quantité de statues dont plusieurs ont la tête brisée, sans doute par les Annamites, qui ont chassé les Tjames, car les brisures paraissent très vieilles.

Des monuments plus petits, dépendances du grand, l'entourent, et sont enfouis dans des amas de briques cassées.

Un des murs détériorés me permet de croire que ces énormes cloisons de 4 mètres d'épaisseur ne sont pas entièrement en briques, et ont dû être construites creuses, à cinq ou six briques, puis comblées avec de la terre. Une couche d'environ 16 centimètres de fiente de chauve-souris tapissait le sol intérieur et dégageait une odeur très forte que nous fimes passer un peu en allumant un feu de broussailles. J'ai essayé de photographier l'entrée autant que le débroussaillement me l'a permis (phot. 5).

Les tours se suivent en cet endroit à 100 mètres d'intervalles; nous en visitâmes successivement cinq, toutes aussi remarquables. L'une d'elles contenait un tombeau en pierre de grès, ouvert et profané, qui renfermait encore quelques ossements.

D'une plate-forme, ayant pu jeter un coup d'œil sur l'ensemble, je remarquai que ces tours formaient un demi-cercle du côté de l'Annam, et que le centre du cirque paraissait être coupé d'avenues droites où des hautes herbes seules avaient repoussé (phot. 3).

En effet, autant que l'heure déjà tardive me le permettait, je courus visiter l'entrée d'une de ces avenues; il y avait une tour de chaque côté. Sur une autre avenue, circulaire celle-là, un bâtiment que je n'ai pu définir, rectangulaire, peu élevé, avec fenêtres sur chaque face, dans lequel on pénétrait en descendant quelques escaliers, devait servir de maison d'habitation, peut-être seulement de magasin ou de prison (phot. 6).

J'ai remarqué aussi des murs de soutènement autour des plates-formes qui supportent les tours.

A 3 heures, nous sommes obligés de songer au retour et d'abandonner tout ce chaos de merveilles archéologiques.

Le cirque a environ 1 kilomètre de diamètre.

Sommes-nous en présence d'un camp retranché où les Tjames ramenaient leur butin après chaque incursion chez leurs voisins annamites? Tout porte à le croire.

A part peut-être les ruines de Tja-Ban, ancienne capitale des Tjames dans le Binh-Dinh, celles de Tây-Loc que je viens de signaler sont les plus intéressantes et les plus variées connues jusqu'à présent. . . . .

C. PARIS.

COMPTES RENDUS ET ANALYSES.

E. CHANTRE. Aperçu sur l'anthropométrie des peuples de la Transcaucasie. Br. in-8° (s. 1. n. d.).

L'Aperçu sur l'anthropométrie des peuples de la Transcaucasie de M. Ernest Chantre est un résumé des études sur le vivant poursuivies par le voyageur en 1890 sur 676 individus, 564 hommes et 112 femmes, appartenant aux dix groupes suivants: Arméniens, Aderbeïdjânes, Kurdes, Tadjiks, Hadjémis, Afghans, Aïssoris, Juifs, Kalmouks et Lesghiens, qui peuvent être caractérisés de la manière suivante :

Les Arméniens ont presque tous les cheveux d'un brun foncé, brachycéphales, leptorrhiniens, mésoprosopes, et d'une taille au-dessus de la

moyenne.

Les Aderbeïdjânes et les Kurdes sont aussi d'un brun foncé; ils sont dolichocéphales et dolichoprosopes, leptorrhiniens, et d'une taille au-dessus de la moyenne.

Les Aïssoris sont, au contraire, hyperbrachycéphales et mésoprosopes, la face est moyenne, le nez est mince, la taille s'abaisse au-dessous de la

moyenne.

Les Tadjiks, tous d'un brun foncé, sont dolichocéphales, mésoprosopes, leptorrhiniens, et d'une taille au-dessus de la moyenne.

Les Persans Hadjémis sont tous très bruns, dolichocéphales et leptorrhiniens; leur taille est moyenne.

Les Juifs aux cheveux châtains sont hyperbrachycéphales, mésoprosopes, leptorrhiniens, et de taille ordinaire. Les Afghans, bruns, brachycéphales, mésoprosopes, et de grande taille. Les Kalmoucks, bruns, brachycéphales, mésorrhiniens; ils ont la face large et les yeux bridés, et dépassent la taille moyenne. Enfin, les Lesghiens, châtains, hyperbrachycéphales, mésoprosopes, leptorrhiniens, sont de taille élevée. Ces deux derniers peuples rentrent, tout naturellement, l'un dans le groupe mongolique, l'autre dans le groupe finnois. Quant aux autres, dont les affinités ethniques sont moins évidentes, M. Chantre tend à serrer dans un même faisceau les Arméniens, les Juifs et les Aïssoris, d'une part, considérés comme protosémites dans sa classification; de l'autre, les Hadjémis, les Afghans et les Tadjiks, de souche irarienne, mais fortement mélangés aux Turco - Mongols. Quant aux Kurdes et aux Aderbeïdjans, ils seraient plus hétérogènes encore,

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