Imágenes de página
PDF
ePub

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE,

O U

HISTOIRE ABRÉGÉE de tous les Hommes qui se sont
fait un nom par des talens, des vertus, des forfaits,
des erreurs, etc., depuis le commencement du monde
jusqu'à nos jours; dans laquelle on expose avec
impartialité ce que les Écrivains les plus judicieux ont
pensé sur le caractère, les mœurs et les ouvrages des
Hommes célèbres dans tous les genres;

AVEC des Tables chronologiques, pour réduire en corps d'histoire
les articles répandus dans ce Dictionnaire.

Par L. M. CHAUDON et F. A. DELANDINE.
Huitième Edition, revue corrigée et considérablement augmentée.

2

Mihi Galba, Otho, Vitellius, nec beneficio, nec injuriá cogniti.

TACIT. Hist. lib. I. § 1.

TOME DOUZIÈM E.

A LYON,
Chez BRUYSET AINE et Comp.

An XII-1804.

MAIN

NOU VE A U..

CS V.12

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE.

MAW

T

1.THIARD, OR TYARD de BISSY, (Ponthus de) naquit à Bissy dans le diocèse de Mâcon en 1521, du lieutenant général du Mâconnois. Les belles-lettres, les mathéma tiques, la philosophie et la théologie l'occupèrent tour-à-tour. Il fut nommé à l'évêché de Châlons par le roi Henri III en 1578; et il s'en démit vingt ans après en faveur de son neveu. Reconnoissant envers ce monarque, il se roidit lui seul aux Etats de Blois en 1588, contre le clergé qui ne lui étoit pas favorable. On a de lui: I. Des Poésies Françoises; in-4°, Paris, 1573. H. Des Homélies et divers autres ouvrages en latin, in-4.o Ronsard it qu'il fut l'introducteur des Sonnets en France; mais il ne fut pas celui de la bonne poésie. Ses vers si applaudis autrefois, sont insupportables aujourd'hui. Ce prélat mourut dans son château de Bragny le 23 septembre 1605, à 84 ans. Il conserva jusqu'à la fin de sa vie la vigueur de son corps et la force de son esprit. Il soutenoit cette force par le meilleur vin qu'il buvoit toujours sans eau; Tome XII.

.

[merged small][ocr errors]

Non teneor longe dulcisque cupidine vita:

Sat vixit, cui non vita pudenda fuit.

II. THIARD DE BISSY, (Henri de) de la même famille que le précédent, devint docteur de la maison et société de Sorbonne, puis évêque de Toul en 1687 ensuite de Meaux en 1704, cardinal en 1715, et enfin commandeur des ordres du roi. Son zèle pour la défense de la Constitution Unigenitus, ne fut pas' inutile à sa fortune. On a de lui plusieurs ouvrages en faveur de cette Bulle. Ce cardinal mourut le 29 juillet 1737, à 81 ans, avee une réputation de piété. On parlé de lui si diversement, qu'il est bien difficile de le peindre au naturel. Son Traité Théologique sur la Constitution Unigenitus en 2 vol. in-4°, passe pour un des plus estimés et des plus con A

таквот

[ocr errors]

plets sur cette matière. Ses Ins tructions Pastorales, in-4®, n’eurent pas le même succès. Voyez GERMON.

THIARINI, (Alexandre) dit l'Expressif, peintre de l'école de Bologne, enrichit cette ville de ses tableaux. Les plus remarquables se voient dans l'église et le cloître de Saint-Michel en Bosco. Sa manière est grande mais quelquefois indécise; son coloris est ferme et vigoureux. Il a rendu heureusement les différentes passions. Ce peintre né à Bologne en 1577, mourut âgé de 91 ans en 1668.

[ocr errors]

THIBALDEI, Voy.TIBALDEI.

THIBAUD ou THEODEBALDE, roi d'Austrasie, monta sur le trône en 548, après la mort de son père Théodebert I. Justinien voulut l'engager à prendre les armes contre les Goths; mais Thibaud mourut peu de temps après, âgé d'environ 20 ans, sans laisser de postérité. On cite de lui un Apologue ingénieux. Un homme de sa maison qui s'étoit fort enrichi à ses dépens, demandant sa retraite pour aller jouir de ses Jarcins, le roi le fit venir et lui dit : «Ecoute, maître fripon: Un serpent se glissa un jour dans une bouteille remplie de vin, et en but tant qu'il s'enfla au point de n'en pouvoir plus sortir. Alors le maître de la bouteille adressa ces paroles au serpent grossi outre mesure Rends ce que tu as pris, et tu sortiras ensuite tout aussi aisément que tu es entré. Voilà le seul secret qui te reste. »

I. THIBAULT, (St.) ou THIBAUD prêtre, né à Provins d'une famille illustre, se sanctifia par

les exercices de la vertu et de la mortification. Il mourut l'an 1066 auprès de Vicence en Italie, où il étoit allé se cacher pour servir Dieu avec plus de liberté.

II. THIBAULT IV, comte de Champagne et roi de Navarre né posthume en 1205, mort à Pampelune en 1253, monta sur le trône de Navarre après la mort de Sanche le Fort son oncle maternel, en 1234. Il s'embarqua quelques années après pour la Terre-Sainte. De retour dans ses états il cultiva les belles-lettres. Il aimoit beaucoup la poésie, et répandit ses bienfaits sur ceux qui se distinguoient dans cet art. Il a réussi lui-même à faire des chansons. Ses vertus lui méritérent le surnom de Grand, et ses ouvrages celui de Faiseur de Chansons, « Il fit même pour la reine Blanche des vers tendres dit Bossuet, qu'il eut la folie de publier. » Cependant Lévesque de la Ravallière, qui a publié ses Poésies avec des observations > en 2 vol. in-12, 1742, y soutient que ce que l'on a débité sur les amours de ce prince pour la reine, est une fable. On trouve dans cette curieuse édition un Glossaire pour l'explication des termes qui ont vieilli. Voici quatre vers de lui, qui quoique faits en 1226, sont très-compréhen sibles:

Chacun pleure sa terre et son pays,
Quand il se part de ses joyeux amis
Mais il n'est nul congé quoi qu'on die,
Si douloureux que d'ami et d'amie.

Ils paroissent être du style de Voiture, qui vivoit quatre siècles après Thibault. Les lecteurs qui pourront s'accoutumer au langage de son siècle remar

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »