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Viens y charmer les yeux d'une immense assemblée.
Et vous qui présidiez aux noces de Pélée,

Parques, maîtresses du destin,

Aux noces de LoUISE apparaissez soudain.

Elles ont des enfers franchi tous les obstacles;

Je les vois, ces trois sœurs; leurs doigts sur leurs fuseaux,
De vos jours en filant déroulent les miracles.
Et leurs voix charmant leurs travaux,

Aux chœurs de l'hyménée unissent leurs oracles.

« Délices des Français, guerrier législateur,
» Dont le vaste génie et l'ame grande et ferme
» Font chérir aux mortels les lois de leur vainqueur,
Ton bonheur n'aura point de terme:*

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» Diane, en ta faveur, précipitant son cours
» Va conduire en tes bras ta charmante conquête :
» Que ta majestueuse tête

» Repose mollement sur le sein des amours.
> Ta compagne, à l'honneur, ton idole chérie
Pour l'embellir encor, va disputer ta vie.

» De ton sang glorieux, éternisant le cours

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» Naîtront d'elle et de toi, des héros et des grâces,

» Qui sauront vaincre et plaire, en marchant sur vos traces,

» Et nous, avec lenteur, nous filons vos beaux jours. »

Les trois sœurs ont parlé ; la voûte conjugale

Sous son ombre reçoit les illustres amans:
Tous deux ont entrevu la couche nuptiale.
Momens chers et sacrés ! mystérieux momens!
Aux bras de son époux la vierge est enchainée.
Retirez-vous, témoins de cet auguste jour ;

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Laissez, `dans le sein de l'amour ¦ ¦ 2:52
Laissez s'accomplir l'hyménée.

Par Me DUFRENOY.

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Impromptu fait au sein des réjouissances de la belle soirée du 2 april 1810.

L'ÉTOILE du bonheur luit au plus haut des cieux,
L'éclat le plus brillant se répand sur la terre';
De cette belle nuit protége le mystère,
Amour! un fils d'Achille est promis à nos vœux.

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AUG. DE LABOUÏSSE.

ENIGME.

Si l'éducation peut me faire danser,

Malheur peut-être à qui voudrait valser
Avec moi ! Je pourrais, soit fureur, soit tendresse
L'étouffer dans mes bras à force de caresse,
Ou de férocité. Je suis également

A craindre dans le calme ou dans l'emportement.
Lorsqu'on m'aperçoit, on recule;

Ce n'est pas que je sois beaucoup plus ridicule
Que tant d'autres, et j'en connais
Qui sont encor dix fois plus laids.
Chaque figure a son mérite,
Et pourtant c'est moi que l'on cite
Comme un modèle de laideur,

༈་་་་

Comme un être qui fait horreur.,
Désigne-t-on quelqu'un qui ne soit pas affable,
Qui soit bourru, jaloux, qui soit inabordable
On le met en comparaison

Avec moi-même, on lui donne mon nom.
Je ne m'offense pas, au reste, d'une injure ;
On la profère, je l'endure;

Mais je ne souffre pas que l'on vende ma peau
Que l'on ne m'ait avant couché sur le carreau.

S........

LOGOGRIPHE.

Je suis un terrible élément :

Ne va pas t'écrier: J'y suis, c'est l'Océan.
Ce ne l'est pas, lecteur. Utile à tout le monde,
Les grands seigneurs et les goujats,
Les matelots et les soldats,

Sur la terre ainsi que sur l'onde,
Chaque matin, me présentent le bras.
J'ai six pieds; leur combinaison,
Faite d'une ou d'autre façon,
Dans cinq t'offrent une herbe fade
Qu'en hiver on mange en salade.

Quatre te donneront ce mets délicieux

Que Dieu dans le désert dispensait aux Hébreux.
Trois te présenteront cette chose animée

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Qui brille en toi; puis deux, la valeur d'une année.

t

199 S.

CHARADE.

MON premier est un abîme profond,
Dont le navigateur sonde parfois le fond.
Dans un sens mon second n'est que l'expectative

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Mon entier, s'il est vrai, veut l'oreille attentive
Du curieux; s'il ne l'est pas,

Il n'est plus, dit Boileau, qu'un objet sans appas.

S....

Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme du dernier Numéro est Fusée.

Celui du Logogriphe est Chaire, dans lequel on trouve : hairs,

aire et ire.

Celui de la Charade est Halle-barde.

SCIENCES ET ARTS.

NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, par la Société Philomathique de Paris, 1810.

UN zélé partisan de la puissance et de l'utilité des journaux, prétendait dernièrement que si Montesquieu lui-même revenait au monde avec les livres de l'Esprit ides Lois, ou de la Décadence de Rome, et qu'il les -publiât aujourd'hui pour la première fois, sans les faire annoncer ni prôner dans aucun journal, ces ouvrages, avec tout leur mérite, pourraient bien rester enfouis dans la boutique du libraire qui les aurait imprimés. Les journaux, disait-il, sont, pour une foule de gens, le répertoire universel des connaissances politiques, scientifiques et littéraires. Ils y trouvent chaque matin l'annonce, de quelque nouveauté bonne ou mauvaise, avec l'opinion qu'ils en doivent prendre, et les raisons qu'ils doivent avoir pour la soutenir : pourquoi voulez-vous qu'ils se donnent la peine de chercher ailleurs? chaque journal est, pour l'esprit de ses abonnés,ce que desa directeurs étaient autrefois pour leurs consciences. Aussi, depuis que cette heureuse institution a reçu tout Je développement dont elle était susceptible, on ne lit presque plus que des journaux, ou par le conseil des journaux. Les journaux sont devenus une denrée de première nécessité comme le café ou le tabac, et il n'est pas moins difficile d'y renoncer quand on en a pris l'habitude. Que les auteurs n'espèrent donc pas se soustraire à cette autorité ; mais plutôt qu'ils cherchent à se la -rendre favorable: c'est le seul moyen d'arriver jusqu'au public...

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Sans être tout-à-fait de cette opinion, et sur-tout sans en admettre les conséquences, il faut avouer qu'elle 'est vraie en grande partie. On pourrait citer beaucoup d'exemples qui l'appuient; mais celui dont je vais parler,

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quoique particulier et de peu d'importance, en offrira une preuve sensible.

Il existe à Paris, depuis vingt-deux ans, une société qui, sous le nom de Société Philomathique, s'occupe des sciences physiques et mathématiques. Elle est composée de cinquante membres, la plupart membres de l'Institut qu destinés à le devenir.

Dans ses assemblées qui ont lieu une fois par semaine, on donne l'extrait des divers journaux de sciences; on rend compte de ce qui s'est fait dans les séances des autres sociétés savantes; enfin on lit des mémoires sur les diverses parties des sciences, et on en discute les résultats. Ces communications entre des personnes qui s'occupent de sciences diverses, sont utiles à tous ceux qui y participent. Elles étendent leurs connaissances, les généralisent, et souvent les discussions amicales qu'elles amènent ont eu l'influence la plus avantageuse sur des travaux importans, qui devaient ensuite être -présentés sur un plus grand théâtre, ou paraître au grand jour de l'impression. On sent que de pareilles réunions n'ayant pour but que l'utilité, ne sont accom→ pagnées d'aucun éclat extérieur. Aussi la Société PhiTomathique n'ayant ni séances publiques, ni discours, ni vers, ni musique, est une des sociétés les plus utiles et les moins connues de Paris. Cela est tout simple, et l'objet de ceux qui la composent n'est pas non plus de faire beaucoup de bruit.

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Mais comme ils sentaient fort bien les avantages de leur réunion ils ont voulu en étendre les résultats, 17. et sur-tout en faire jouir leurs correspondans qui sont nombreux et non pas seulement bornés à la France, -mais répartis dans tous les pays du monde où les sciences sont cultivées. En conséquence, la Société Philomathique entreprit de publier tous les mois, sous le titre de Bulletin des Sciences, une ou deux feuilles d'im pression contenant l'exposé des découvertes importantes, l'analyse des théories fondées sur l'expérience et le cal'cul, l'annonce des inventions dans les arts, et même des extraits des ouvrages de sciences qui méritent une attention particulière; extraits exempts d'éloges et de

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