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DE.

FRANCE,

JOURNAL LITTÉRAIRE ET POLITIQUE.

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CHEZ ARTHUS-BERTRAND, Libraire, rue Hautefeuille, N° 23, acquéreur du fonds de M. Buisson et de celui de Mme Ve Desaint.

1810.

TAYLOR

DE L'IMPRIMERIE DE D. COLAS, rue du Vieux-
Colombier, N° 26, faubourg Saint-Germain.

STITUTION

UNIVERSITY

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POÉSIE.

A UN AMANT.

ABJUREZ l'agréable erreur

Qui près de moi toujours malgré moi vous attire;
De l'amour abusé j'ai connu le martyre,

Et je hais de l'amour jusques à son bonheur.

Vous êtes jeune, aimable et tendre;

On se plait à vous voir, on aime a vous entendre ;
Vous m'entourez de soins flatteurs :

Vous avez des regards celestes;

;

Mais de semblables soins m'ont été si funestes!.!
De semblables regards ont été si trompeurs!....
Non, non, n'espérez pas qu'à vos vœux je réponde;
Je sais trop qu'il n'est plus de fidèles amans.
L'amant qui me blessa d'une atteinte profonde,
M'apprit à douter des sermens.

Sur son front, comme sur le votre ,
Brillait une douce candeur.nipa

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Nous avions mêmes goûts, même esprit, même cœur

L'un désirait toujours ce que désirait l'autre ;

Nous brûlions de la même ardeur.

Qui n'eût, hélas! pensé que c'était pour la vie?

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Qui n'eût envié nos amours?
Un soir il me quitta, d'une voix attendrie
II me jura qu'il m'aimait pour toujours

Le lendemain je fus trahie.

Mm. DUFRENOY.

N. B. Le hasard ayant fait tomber entre mes mains le Chansonnier des Grâces, j'en ai parcouru la table, et j'ai été surprise de voir que j'y figurais pour trois Romances, dont le titre de deux m'était inconnu. J'ai vu que l'une d'elles était tirée d'unis Nouvelle de moi, imprimée dans un des Meroures de France du mois de septembre dørmier, et que l'éditeur du Chansonnier des Grâcek ; qui n'est pas toujours un copiste correct ; mais qui a de l'imagination, s'était amusé à me faire présent du titre, le Perfide chéri, titre qu'assurément je n'aurais pas eu l'esprit de trouver. J'ai été curieuse de savoir s'il s'était borné à me faire ce simple présent, et je me suis bientôt convaincue que sa générosité avait été poussée plus loin, ainsi qu'on le verra par la Romance qu'il a intitulée Mme D. un amant, et que.

je transcrirai plus bas. On y retrouve, à la vérité, les idées de l'Elégie ci-dessus, insérée page 20 de l'Almanach des Muses 1809; mais les vers en sont tellement tronqués, que je n'aurais pu reconnaître qu'ils m'appartenaient, si je n'avais vu mon nom à la table, et à la fin de la Romance un D... et uný. Cette réticence dans la signature, et le petit changement apporté dans le titre, m'ont fait soupçonner que le bienveillant éditeur avait eu l'intention de prêter plus de charmes à sa Romance en lui donnant plus que le prestige de la vérité.

Tout poëte peut feindre, et c'est son privilége.

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Je n'ai point le bonheur de me croire poëte, peut-être m'essayerai-je en vain toute ma vie à mériter ce nom; mais j'ai constamment aimé la poésie, et nè me trouvant pas la force nécessaire pour arriver à de hautes conceptions, je me suis exercée à peindre en miniature ce que de beaux génies ont peint en grand. L'amour a souvent été le sujet de mes petits tableaux; s'il est dangereux de le sentir, il est doux d'y rêver, et j'ai cru qu'il m'était permis de parler en vers d'un sentiment dont plusieurs femmes ont avant moi parlé en prose avec succès. Si je réclame contre l'éditeur qui s'est donné la peine de me le faire exprimer à sa manière, c'est qu'un mot ajouté ou retranché dans ces sortes de sujets, expose à des désagrémens plus cruels que les blessures faites à l'amour propre, et contre lesquels un cœur pur n'est pas toujours un bouclier suffisant.

Romance insérée dans le Chansonnier des Grâces (p. 232).

Muie D..... A UN AMANT.

Am Te bien aimer, ô ma chère Zélie.
AUPRÈS de moi si l'amour vous attire,
Abandonnez une agréable errour;
D'un Dieu cruel je connais le martyre;
Je hais ses lois, et même son bonheur.

Oui, j'en conviens, vos regards sont célestes;
Vous m'entourez de mille soins flatteurs;
Mais de tels soins m'ont été si funestes!
Pareils regards ont été si trompeurs!

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N'espérez pas qu'à vos vœux je réponde;
Je ne crois plus aux fidèles amans ;
En me blessant d'un atteinte profonde,
Hylas m'apprit à douter des sermens.
Ah! sur son front, ainsi que sur le vôtre,
Je vis briller la plus douce candeur;">
L'un désirait ce que désirait l'autre; ›
Chacun de nous brûlait de même ardeur.

Un soir, hélas! d'une voix attendrie,
Il me jurá qu'il m'aimerait toujours.
Le lendemain, par lui je fus trahie...
Pourrais-je encor me fier aux amours?

Mme D....

PROLOGUE

DU RETOUR D'UN CROISÉ (1).

UN ACTEUR, après avoir salué trois fois.
MESSIEURS, dans cet instant permettez à mon zèle......
(Il s'arrête comme si le public murmurait. )
Ne vous effrayez pas. Non, ce n'est presque rien :

(1) Un de nos meilleurs auteurs comiques, a donné au théâtre de l'Impératrice, sous le titre du Retour d'un Croisé, une petite pièce. très-ingénieuse. C'est une parodie de la plupart des mélodrames. Voici le prologue qu'un acteur est venu réciter avant la pièce.

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