Qui savourent le miel des propos séducteurs. Son audace en profite; un rival, plein de rage, Le voit, pálit, se tait, dévore son outrage. Mais la grand'chaîne en rond fait tourner tous les pas ; Le baiser qui, partout, vole et se multiplie, PARSEVAL. LE LAURIER ET LA ROSE. APOLOGUE ALLLÉGORIQUE. LA France, devenue un temple de Victoire, ENIGME. SANS être jamais en alarmes, Souvent, dans l'un ou l'autre cas, Qui ne m'offre aux puissans du jour : On m'offre dans les sacrifices; On m'offre, on me prodigue, et souvent pour des riens, Même aux académiciens. S........ LOGOGRIPHE (EN MONORIME). Sans me décomposer, lecteur, je suis un jeu ; Otes-en six, je suis un autre jeu. Choisis cinq de mes pieds, je sers à certain jeu ; Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la Charade insérés dans le dernier Numéro. Le mot de l'Enigme du dernier Numéro est Jabot. Celui du Logogriphe est Racine, dans lequel on trouve, ânier, an, Caen, aire, âne, raie, acier, cire, écrin, arc, air, craie, ancre, Caïns Ain, Aine, crâne, are âcre, et rien. Celui de la Charade est Dé-bat. SCIENCES ET ARTS. SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DES SUBSTANCES VÉGÉTALES. Je me promenais dernièrement dans les serres du Jardin des Plantes avec un des habiles botanistes attachés à ce bel établissement. En me montrant cette multitude de plantes venues de toutes les extrémités de la terre, ᎥᏞ me faisait admirer la variété infinie de leur port, de leur forme, de leurs couleurs, de leur végétation; il me faisait remarquer les rapports naturels qui, rapprochant quelquefois des individus nés sous les climats les plus divers, annoncent qu'ils ne composent qu'une même famille, et fournissent ainsi les élémens de cette ordonnance générale, sur laquelle les botanistes règlent leurs classifications. L'étendue et la beauté de ces considérations intéressaient vivement mon esprit ; je me représentais tout ce que la culture comparée d'un si grand nombre de végé taux doit donner de connaissances sur le mystère de leur organisation; combien d'applications utiles elle peut fournir à la médecine, à l'agriculture, au commerce et aux arts. Alors je me rappelais que de ce même lieu, de ces mêmes serres, étaient sortis, il y a près de cent ans, tous les pieds de café qui peuplent aujourd'hui les Antilles et les colonies européennes d'Amérique. Je songeais qu'avec du tems et de la persévérance on pourrait naturaliser de même la culture du thé de la Chine dans nos îles de la Méditerranée; et me reportant à des services moins brillans, mais non moins réels, je pensais à cette immense, quantité de graines d'arbres et de végétaux utiles que le Jardin des Plantes a déjà répandues et répand encore tous les ans sur le sol fertile de notre patrie. En réfléchissant à tous ces bienfaits des sciences, à ces présents secrets et cachés dont le vulgaire des hommes jouit sans connaître, sans sentir même la main qui les leur envoie, j'éprouvais un sentiment de respect involontaire, pareil à celui que durent éprouver autrefois les hommes errans et sauvages pour ceux qui leur donnèrent les premiers principes de la civili sation. ou Mais ce qui m'étonnait le plus, et ce dont nul autre lieu sur la terre 'offrirait au même degré l'exemple c'étaient les merveilles, de la végétation elle-même, et ses modifications infinies. Tantôt ce sont de grandes feuilles larges et étalées comme dans les bananiers de l'Inde, de petites feuilles finement découpées et dentées comme dans les sensitives et les bruyères; ici la tige est composées de feuilles opposées circulairement par leurs bases, comme dans les rubiacées, ou arrangées et tournées en spirale comme dans le Paudanus des tropiques; tandis que, dans d'autres familles, cette même tige forme un tronc ligneux., dur et compact, comme dans les grands arbres de nos forêts. Tantôt la base de l'arbre se détruit, et la tige continue à vivre presque sans communication avec la terre. Ou bien encore dans certaines classes de végétaux, on entoure la tige vivante d'une ceinture de terre ; elle y pousse des raci nes, et l'art donne ainsi à l'arbre un nouveau pied. C'est le pays des miracles et des métamorphoses. Ici des étamines fécondantes se changent en pétales stériles; là, les pétioles qui portent les feuilles, recevant un accroissement extraor dinaire, se dilatent, s'étendent, et leur surface suffisant désormais aux besoins de la plante, celle-ci cesse de produire des feuilles, ou n'en produit phis que des rudimens imparfaits, comme pour montrer la place quelles devaient occuper. Toutes les parties du végétal se transforment ainsi lés unes dans les autres avec une facilité extrême; les espèces greffées sur d'autres espèces so servent mutuellement de sol, et les sucs amers pompés par un tronc sauvage s'adoucissent en s'élevant dans une tige depuis long-tems cultivée. De jeunes pousses introduites dans des vases de terre y deviennent des arbres isolés du tronc principal qui les avait produits. D'autres arbres arrachés du sein de la terre, et plantés dans une direction renversée, s'accommodent à cette nouvelle situation. Les branches deviennent racines, et les racines devenues branches poussent des feuilles, des bourgeons et des fleurs. Bien plus, une simple feuille, une feuille d'oranger plantée par sa base, pousse aussi des racines, des bourgeons, des tiges, et devient un oranger à son tour. Le principe d'assimilation qu'elle portait dans son sein a suffi pour attirer les sucs propres à son accroissement, et pour déterminer, dans les molécules qui les composent, l'arrangement et les combi |