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Tous nos acteurs se portent bien,
Et s'habillent déjà pour la pièce nouvelle.
Mais je viens humblement de la part de l'auteur
Solliciter votre indulgence;

Cet auteur est de Chartre, et de plus il commence.
Epris dès le berceau du talent enchanteur a
De son compatriote, un ami de Thalie,

Que le sort trop tôt nous ravit,

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Que vous connaissez tous, et dont l'aimable esprit
Rendit aux amateurs la bonne comédie...
Mais finissons sur ce sujet :

Celui qui vous peignit la querelle des frères,
Qui traça le tableau des vieux célibataires
De l'annonce n'est point l'objet.

C'est son compatriote, auteur du mélodrame
Que l'on va donner à l'instant, askmas
Qui veut vous apprendre comment<

L'amour de ce beau genre est entré dans son ame.

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Le jeune homme arrive à Paris,

Brûlant d'entrer dans la carrière allind ale ob
Où s'illustra le grand Molière...!mekben I
Mais jugez comme il est surpris ob med
A l'exemple de nos ancêtres

Il veut admirer nos grands

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maîtres

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Il trouve leurs temples déserts.abus S-I

Quel abandon! dit-il, et quel est ce travers?
Quoi! le génie en France a perdu son empire?
Un vieillard lui répond avec un malin rire :

« Monsieur veut voir du inonde, à ce qu'il me paraît,
Qu'il aille au boulevard. Il y court, en effet.
Il trouva d'amateurs une enceinte garnie

Et de petits héros en grande compagnie

Quand il eut écouté la pièce jusqu'au bout

Bon, du Français, dit-il, j'ai vu quel est le goût.
Il aimait autrefois qu'un ouvrage tragique,

Dans ses nobles ferreurs peignît la passion,
Que dans la comédie on trouvât du comique,

Et l'esprit joint à la raison :

La mode a tout changé ; bien loin que je l'en blême,

Je décerne le prix au brillant mélodrame.

Il réunit la majesté

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Du pathétique, à la gaîté,

Et la force de la pensée

Aux charmes d'un beau style et de la vérité. ... az ide na
Je suis poëte aussi ! la route m'est tracée

Par le plus grand des modernes auteurs.
**Formons une trame bien noire,

I

Prenons dans quelque vieille histoire 1
Des paladins, grands ferrailleurs;
Ayons des enfans, des voleurs,
Des ermites prédicateurs,

Des geoliers que l'on fera boire :
Embellissons le tout de rochers, de créneaux;
Et si sur quelques beaux chevaux
Je puis promener mes héros,

Je cours à la fortune et peut-être à la gloire.
Sans suivre trop le plan qui vous est exposé
L'auteur a fait pour nous le Retour du Croisé.
Il vient, il nous le lit, nous recevons l'ouvrage.
Or, messieurs, si ce genre est par nous adopté
Vous devez vous en prendre à la nécessité.
Loin d'un public nombreux nous sommes sans courage.
Nécessité contraint le sage;

On n'a pas toujours le moyen
De demeurer homme de bien.
Afin d'éviter un naufrage
Dans le mélodrame nouveau,
Nous avons vêtu nos actrices

De ce qu'au magasin on avait de plus beau,
En clinquant magnifique, en brillant oripeau.
Vous verrez au fond des coulisses....
Mais non ; je me tairai pour vous surprendre mieux.
Veuillez bien écouter: l'ouvrage est sérieux,
Pathétique souvent, et même ténébreux.

Si le carnaval qui

Ne vous porte pas trop à prendre un ton joyeux,
Notre succès n'est pas douteux..
Si l'auteur est plein d'innocence,
Si dans la bouche des héros

Il a bien placé la sentence;

Si le tyran gesticule à propos, pro, sla
S'il a donné la raison à l'enfance,

I

A son niais l'impertinence,

Ce grand œuvre doit être admis.
Messieurs,.un mélodrame attire l'affluence;
De grâce, qu'il nous soit périnis . *
De compter sur votre indulgence:

Qui, vous serez contents, j'en suis certain d'avance;
Et vous aurez la complaisance

D'en faire part à vos amis.. #La

ENIGME

INSENSÉ précurseur d'un tems de pénitence
C'est par les ris, et la table, et les jeux,

Que l'on me voît, d'un air joyeux, nəşə

Me préparer au deuil, à l'abstinence.

Dans mes jours de gaîté le sexe féminin
Prenant l'habit, le ton d'un sexe l
e libertin,

Sait comme lui danser, boire, chanter et rire,
Comme lui se permet de tout faire et tout dire.

Hélas! si mes plaisirs sont vifs, ils sont bien courts
Mon règne n'est que de trois jours ; ·
C'est le nec plus ultrà que l'usage me donne:

Ainsi ma vie est courte et b
bonne.

Tout passe: un jour de plus s'est levé sur les têtes,
Il a fané les fleurs et terminé més fêtës ‚ ̈
Au temple un peu de cendre épandu sur le front,
A changé mon tumulte en un calme profond.

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JEUNE du vieux, m'a-t-on dit, c'est agir prudemment
Que de songer à faire un testament. 72

Rien n'est sûr iai bas, et tout changé à toute heure ;
Plusieurs de mes pareils sont morts subitement ?
Je n'en suis pas exempt; or, avant que je meure
Voulant régler le sort de mes propriétés, store
Je dicte ainsi mes volontés: 9. Jinob 2 21

D'abord je ltgue à mon apothicaire
Quatre de mes dix pieds, autant à mon notaire.
J'en abandonne deux, ou bien trois aux joueurs ;
Item trois aux filous, item trois aux plaideurs,
Item cinq aux soldats i item quatre aux chasseurs.
J'en offre quatre à la vieille Isabelle;

J'en jette deux à mon Custos fidèle ;
J'en laisse trois pour nourrir les ânons,
Et cinq pour les jeunes garçons

Sous la condition qu'ils voudront bien s'y rendre;
Je leur en donne encor cinq autres pour apprendre.
On en portera einq à mon pauvre curé,

Qui dans ses oremus voudra bien me comprendre,
J'en donne trois à mon valet rusé :

Ce sera le dernier qu'il voudra bien me prendre.
J'en veux réserver quatre aux mathématiciens. · Î ́
F'indique aux amateurs de la géographie

Quatre villes de France; à ceux de la chimie
Je donne quatre pieds, et trois aux musiciens.
rém, j'en veux donner.... hélas! que vais-je faire!
Quoi! je n'ai que dix pieds, et chaque légataire,
Ouvrant mon testament, aussitôt mon trépas,
M'en pourra trouvér cent...... Ma volonté dernière
Entre mes héritiers causera des débats;

S'ils suivent mes conseils, ils ne plaideront pas.

M**, de Sens

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Mór premier apparaît un jour de la semaine ;utoa abMon second se rencontre en un chapon du Maine : Et mon entier se livre à plus d'une fredaine.

S.

Mots de FENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme du dernier Numéro est Tonnerre (la foudre), Tonnerra (vin), Tonnerre (ville). ༡ Puu anly s Celui du Logogriphe est Image, dans lequel on trouve, mage et

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Qului de la Charade est Per-sedu (signe du Zodiaque joubido

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SUR QUELQUES APPLICATIONS DES SCIENCES AUX ARTS.

IL est certain qu'il n'est pas moins difficile en ce monde d'être juge équitable du ne l'est d'être juge impartial du mérite des hommes. Soit qu'on fasse de quelques-unes des connaissances humaines l'objet particulier de ses études, soit qu'on reste étranger à toutes, on s'expose en les jugeant à dispenser la louange outre mesure, ou à répandre injustement le blâme. Les sciences, par exemple, sont regardées par les uns comme de frivoles Occupations, sans motifs raisonnables, sans fondemens solides, qui, le plus souvent, ne conduisent qu'à des résultats imaginaires, et ne laissent jamais dans l'esprit que de vaines abstractions. D'autres, sans prononcer une condamnation aussi rigoureuse et aussi générale, ne sont guère plus équitables; toute leur estime est attachée aux sciences dont ils s'occupent, et s'ils ne dédaignent point celles qu'ils n'ont pas cultivées, ils sont du moins trèsréservés dans la part de considération qu'ils leur accordent. Comment en ef en effet, apprécierait-on le mérite des choses dont on ne sent absolument point l'utilité, ou dont on n'aperçoit qu'imparfaitement le but? Si l'artisan est insensible aux jouissances que donnent les beaux arts, s'il considère la plupart des commodités de la richesse comme des embarras ciest que ses habitudes et ses idées n'ont pu s'étendre au delà du cercle étroit des opérations de son métier, et que ses désirs ont nécessairement eu pour terme la possession des biens qui, chez nous, sont indispensables à l'entretien de la vie. Comment, l'agriculteur apprécierait-il les délassemens de l'oisiveté, lorsqu'il peut à peine, goûter ceux du travail ? Les arts les plus parfaits sont pour lui ceux qui procurent aux champs les instrumens nécessaires à béur culture, et les conceptions les plus utiles, celles dont le but est de simplifier et d'alléger, ses travaux Mais les occupations de l'homme que la culture attache à la terre, sont, à leur tour, un objet de mépris pour ce pâtre nomade qui ne met au

merite des choses, qu'onde

a

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