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sénéchaux, des juges, des échevins et des receveurs qui conduiront toutes les affaires en son nom pendant ce terme de cinq ans.

« Si le comte de Flandre vient à mourir avant l'expiration de cinq ans, ou avant qu'il soit remboursé de ses avances, son héritier jouira des mêmes avantages.

« Renaud prie Jean, duc de Lothier, de Brabant et de Limbourg, et ses hommes et féaux seigneurs de Valkenbourg et de Cuyck, de donner au comte de Flandre leurs lettres de promesse, de se déclarer en sa faveur et de L'assister, si Renaud fait quelque chose contre cette cession. Il prie aussi l'archevêque de Cologne et les évêques de Liége, d'Utrecht et de Munster, de s'engager par lettre à poursuivre par les censures ecclésiastiques, les comte et comtesse de Gueldre, s'ils n'exécutent pas fidèlement le contenu de ces lettres. 1290, février (en latin, original en parchemin, scellé des sceaux, bien conservés, de Renaud et de Marguerite, en cire verte, pendants à double queue de parchemin). 1290. Promesse d'exécuter les lettres qui précèdent, faite par Thierry, seigneur de Heinsberg, Thierry dit Louf, seigneur de Lunebourg; Gérard de Juliers, seigneur de Casteren; Thierry, seigneur de Meurs, et Frédéric, son frère; Willaume, seigneur de Hornes; Walleran, dit de Kessel, prévôt de Munster; Gossuin, seigneur de Borne; Otto, seigneur de Wickerode; Henri, seigneur de Geneppe; Thierry, seigneur de Batenbourg; Willaume, seigneur de Bronchorst; Frédéric, seigneur de Bar; Thierry, seigneur de Nyhembeke; Thierry, seigneur de Kapelle; Henri, seigneur de Borne; Thierry, avoué de Ruremonde; Gérard, seigneur de Kerreke; Renier de Flodorp; Sybert, seigneur de Beke; Arnoud, seigneur de Wachtendonck; Ludolph Scenke; Henri, fils de Charles; Elbert van Eyll; Rudolf, dit Koc; Alard de Drile; Thierry, dit de Vos; Willaume, seigneur de Brunchuysen, et Godefroi, dit Bliet, chevaliers. 1290, février. (en latin, original en parchemin, scellé des sceaux des personnes ci-dessus, à l'exception de ceux de Borne, d'Arnoud de Wachtendonck, d'Elbert van Eyll, d'Alard de Drile et de Godefroi, dit Bliet, qui n'y ont pas été mis, en cire brune, verte et blanche, assez bien conservés, pendants à double queue de parchemin.) > Comme le fait observer l'historien du Limbourg, tome iv, page 569, les efforts que Renaud, comte de Gueldre, avait faits pour conserver le duché de Limbourg, l'avait engagé dans des dettes plus grandes encore que ne furent celles contractées par le duc de Brabant.

Saint-Genois communique encore, tome 1, page 794, l'analyse de deux actes de la même année; le premier est conçu en ces termes : « Lettres par lesquelles Guy, comte de Flandre, déclare qu'ayant acheté de sa bonne amie

Alix de Diest, dame de La Roière, et de Jean son fils aîné et héritier, l'échévinage et les rentes qui leur appartenaient à Warinage et à Peteghem avec huit hommages, savoir: ceux de Guillaume DE HUERNE, trois fois homme; de Gossuin, Renier, Guillaume de le Moere; Michel de Croissières; la demoiselle de Cysoing; Jeanne de La Hanerie; Gérard d'Enghien, chevalier, son baron, les moulin, vivier, dîme, douze bonniers et demi de terre, moins vingt verges à Peteghem, et tout ce qui leur appartenait, pour les donner à Guyot son fils, sauf la jouissance pendant la vie d'Isabelle, comtesse de Flandre, sa femme, il a nommé pour en recevoir le déshéritement et en adhériter Guyot, son fils, Adam le Plauer, bailli de Douai, en présence de ses hommes, savoir: Thomas de Mortagne, seigneur de Rommerie; Guillaume de Mortagne, seigneur de Rumes son frère; Gérard, seigneur de Viane; Jean de Gavre, seigneur de Herimez; Baudouin de Mortagne, seigneur d'Espierre; Robert de Mortagne, son frère, seigneur de Scellenbroec; Olivier de Haluin, chevaliers, et Hellin de Cysoing.

« Ces actes se firent, après que la dame de La Roière et son fils eurent déclaré avoir reçu l'argent de cette vente et la confirmation d'icelle par les plus proches amis dudit Jean, savoir, du côté de son père, Hellin de Cysoing, frère dudit Jean, et Jean Warlain; et du côté de sa mère, sadite mère, Thomas de Mortagne, Willaume de Mortagne, Baudouin de Mortagne, frères, chevaliers; lesquels déclarèrent que le prix de cette vente avait été employé en l'achat de la terre de Belkes, tenue de Michel d'Auchi, chevalier, 1290. » Si le second acte de l'année suivante a l'inconvénient de répéter plusieurs noms qui se trouvent dans le premier, il a du moins pour nous l'immense avantage de certifier le mariage de Guillaume, sire et comte de Hornes, avec Marguerite. Voici cet acte que nous pouvons qualifier de précieux : « Lettres par lesquelles Alix de Diest, dame de La Roière, vend, du consentement de Jean son fils aîné, à Guy, leur fils, les moulin et vivier de Morighiem, que Guillaume DE HUERNE tenait d'elle en cense, la dime affirmée à Gossuin Reiniers, les terres qui lui appartenaient dans la couture de Morighiem, les hommages de Jeanne de La Hanerie, de monseigneur Gérard d'Enghien, de demoiselle Marguerite, femme de Willaume DE HUERNE, de Gillion de le Moere, d'Alix, mère de Gossuin Reiniers, et de Michel le Correur, ainsi que toutes les terres et bois qu'elle avait à Peteghem, et les échevinages, rentes, hostes et tenants, dont elle jouissait à Wermerage et Otighem, et ce moyennant la somme de 1,497 livres, 6 sols, 9 deniers, qu'elle a reçue du comte. 1291, juin.

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Jean, duc de Brabant, se porta caution pour Guillaume DE HORNES et

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ses fils, Guillaume et Thierry, envers les Lombards qui leur avaient avancé de l'argent; voici l'acte Universis præsentes litteras 'visuris, Wilhelmus, dominus de Horne, Wilhelmus primogenitus ejus, milites, et Theodoricus, ejusdem domini Wilhelmi filius, præpositus ecclesiæ Trajectensis inferioris, salutem et cognoscere veritatem. Noveritis quòd cum illustris princeps dominus noster Joannes, Dei gratiâ, dux Lotharingiæ, Brabantiæ et Limburgii, pro nobis ergà Georgium Canthinium, Renerum et Prinaltum, filium ejus, et Jacobum Homodium, lombardos, asten se fidejussorem constituerit de quâdam pacuniæ summâ et conventionibus contentis in litteris super hoc confectis, nos eumdem principem ab onere fidejussionis hujusmodi quietem servare promittimus et indemnere. In cujus rei testimonium, Nos Wilhelmus, dominus de Horne, sigillum nostrum, quo nos Wilhelmus et Theodoricus, ejus filii, contenti sumus, litteris præsentibus est appensum. Datum anno domini M.CC.XCIII, feriâ quintà antè Divisionem Apostolorum. Butkens a donné seulement un extrait de cet acte dans le t. 1, des Troph., aux Preuves, p. 132.

On lit dans les Monum. Anc. de Saint-Genois, t. 1, p. 860 : « Guy, comte de Flandre, donna à noble homme Willaume, seigneur de Hornes et à ses hoirs, à toujours cent livres de terre au tournois, à recevoir tous les ans à Noël du receveur de Flandre, à charge de tenir cette rente en fief, à toujours, des comtes de Flandre, pour laquelle ledit Guillaume est devenu son homme et lui a fait hommage. Le comte déclare lui avoir donné deux mille livres tournois petits pour lesquels il a promis de le servir bien et loyalement pendant les guerres à soutenir avec le roi d'Angleterre contre le roi de France et le comte de Hainaut, lui trentième des gens d'armes, chaque chevalier devant avoir cinq chevaux, et le comte de Flandre s'obligeant de payer leurs frais de voyage et de séjour près de lui si le roi d'Angleterre vient en Flandre, ou s'il envoie du secours au comte contre le roi de France, et qu'il mande audit Willaume de venir l'aider, il pourra le faire sans méfaire envers le comte Guy. 1296, le jeudi après Pâques fleuries (11 avril).

<< Promesse de Willaume, sire de Hornes, chevalier, d'exécuter les lettres ci-dessus, et il oblige son hoir de servir le comte de Flandre comme lui-même, au cas que Guillaume vînt à mourir, pendant la guerre. Même date. Original en parchemin, scellé du scel dudit Guillaume en cire jaunâtre, pendant à double queue de parchemin. »

Le testament de Guillaume DE HORNES est de 1300, ce qui a fait supposer qu'il mourut cette année; mais il conste qu'il périt avec son fils Engelbert à la bataille de Zierickzée en 1304; ses restes mortels furent déposés dans le caveau de sa famille à Keyserbosch.

Il se maria deux fois, d'abord avec Marguerite de Looz, dame de Saffenberg, fille d'Arnoud, comte de Looz, et de Jeanne, comtesse de Chiny, dame de Givet, d'Agimont, etc., et en secondes noces, avec Béatrix de Brabant, dont il n'eut pas d'enfant.

Nous nous étendons plus loin, à l'article de Gérard, sire et comte de Hornes, époux de Jeanne de Louvain, sur la maison ducale de Brabant. Ici nous nous bornons à faire ressortir l'alliance de Guillaume, sire et comte de Hornes, avec Marguerite de Looz, laquelle n'était pas inférieure à celles que contractèrent ses ancêtres avec les maisons de Montbéliard, de Wickerode et de Vianden.

L'origine des anciens comtes de Looz nous est inconnue, comme nous l'avons avoué dans l'introduction de cette généalogie. Néanmoins il est certain que dès les temps les plus reculés leur famille a compté des alliances avec les maisons féodales les plus élevées, telles que celles de Bavière, de Gueldre, de Hollande, de La Marck, de Lorraine, de Heinsberg et enfin de Hornes avec laquelle plusieurs généalogistes ont essayé de la confondre.

L'histoire dynastique des comtes de Looz résume en elle la gloire et les malheurs de la Hesbaye et de toute la noblesse qui habitait ce pays, et elle se lie par conséquent à tous les grands événements de l'évêché de Liége, au moyen-âge.

La famille comtale de Looz qui s'est éteinte de bonne heure, a dû son nom a un château fort, situé entre Tongres et Saint-Trond, lequel donna naissance à une ville qui devint la capitale du comté. Ce comté, d'une vaste étendue, comprenait, outre Borch-Loon ou Looz, les villes de Hasselt sur le Demer, de Wust-Herck, de Bilsen, de Maseyck, de Stockhem, de Peer, de Bree, de Hamont et de Beringen. Ces détails donnent la mesure de la richesse et de la puissance des comtes de Looz.

L'auteur de l'Art de vérifier les Dates, entre dans des détails curieux, quoique hypothétiques, quant à l'origine, sur cette ancienne maison et il fait les biographies de ses chefs.

Arnoud, comte de Looz, père de Marguerite, femme du sire et comte de Hornes, se montre, dit cet auteur, comme comte de Looz et aussi comme comte de Chiny, du chef de sa femme, dans une charte non imprimée de l'an 1229 et dans plusieurs de l'an 1230. Il combattit, l'an 1234, dans l'armée des croisés contre les Stadings (à laquelle Guillaume, sire et comte de Hornes prit aussi part). L'an 1238, il aida l'évêque de Liége dans la guerre qu'il eut contre Waleran de Limbourg, sire de Poilvache. En 1239, il fit un traité d'alliance avec Henri II, duc de Brabant. Il avait été jusqu'en 1241

un des plus zélés partisans de l'empereur Frédéric II mais il l'abandonna par la suite et suivit le parti de son rival Guillaume de Hollande. L'an 1244, il eut la guerre avec le sire de Heinsberg. Il prêta main-forte, en 1255, à Henri de Gueldre, évêque de Liége, contre ses sujets révoltés. Mantelius s'est bien trompé en plaçant la mort du comte Arnoud en 1256, comme le remarque le père Bertholet d'après une charte de l'an 1271, signée Arnoud. Il vivait encore le 24 novembre 1272, puisqu'il fut choisi ce jour-là pour arbitre dans un différend du chapitre de Saint-Servais de Maestricht avec les officiers du duc de Brabant en cette ville, comme il conste par une charte qui nous a été communiquée par M. Ernst.

Arnoud, comte de Looz, laissa de sa femme Jeanne, comtesse de Chiny, plusieurs enfants, entre autres : Jean, comte de Looz; Louis de Looz, comte de Chiny dès 1271, selon une charte du jour de St-Clément, de cette année, où il se qualifie Ludovicus vir nobilis comes de Chisneio; ce qui prouve que sa mère était déjà morte et que son père lui avait remis le comté de Chiny; Arnoud de Looz, évêque et comte de Châlons-sur-Marne en 1272, mort en 1273, surnommé mal à propos de Loches par le père Rapine; Gérard de Looz, mort le 3 septembre 1257 et enterré à l'abbaye de Vasor suivant son épitaphe (Mantelius le dit frère d'Arnoud; mais il pourrait avoir été son oncle); Isabelle de Looz, femme de Thomas III, sire de Coucy-Vervins. Jeanne, comtesse héritière de Chiny, était fille de Louis IV, comte de Chiny, et de Mathilde d'Avesnes. L'auteur dont nous avons invoqué le témoignage relativement à la maison de Looz, donne également des renseignements curieux sur l'origine des comtes de Chiny; il les fait descendre des Othons, rois de Germanie et empereurs.

Le comté de Chiny, situé au duché du Luxembourg, comprenait les villes de Chiny, de Bastogne, de Diekirck, de Durbuy, d'Houfalize, de Marche-enFamenne, de Neufchâtel, de La Roche en Ardenne, de Saint-Vit, de Vianden et de Virton. Chiny, capitale du comté, est à huit lieues à l'est de Sédan. Guillaume, sire et comte de Hornes, eut du premier lit :

1o Guillaume DE HORNES, chevalier, seigneur de Saffenberg, succéda en 1285, ou peu après, dans cette terre dont il ne jouit que quelques années. Il se couvrit de gloire à la bataille de Woeringen. On lit dans la chronique rimée de Heelu:

Heinric Bebbeken, Gheraert

Van Ghete, Lodewyck Berthout,

Van Steine Arnout,

Heinric van Kuc, Willem VAN HOERNE,

Willem van Berregheem, Cole van Doerne,

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