Imágenes de página
PDF
ePub

Oec wert reddere met daer

Jacob doen van Merlaer,

Van Gotsenhoven Goeswyn,

Deze wouden alle redders syn, etc.

Le texte de Heelu a été traduit par Butkens, Trophées de Brabant, p. 312, en ces termes : « Sur l'aube du jour, samedi fête de St-Boniface, 5 de juin de l'an 1288, l'archevêque chanta la messe en l'abbaye de Bruwiler; laquelle finie, il fit une exhortation aux princes et barons de la compagnie, les encourageant à bien faire et leur remontrant les avantages qu'ils avaient sur leurs ennemis, etc.; après cela le duc donna l'ordre de chevalerie à plusieurs nobles de sa troupe, entre lesquels furent Henri Berthout dit Bebbeken, Gérard fils du sire de Jauche, Louis Berthout de Berlaer, Arnoud de Steyn, Henri, fils du sire de Cuyck, Willaume, fils du sire de Hornes, Willaume de Berchem, etc. » Il était fils aîné de Guillaume, sire de Hornes, comme on le voit dans un acte authentique reposant aux archives du royaume, Wilhelmus, dominus de Hornes, et Wilhelmus primogenitus ejus, milites, et par celui, relatif aux Lombards que nous avons cité. Il épousa en 1294, le vendredi après St-Pierre-aux-Liens, Sophie de Heusden, de la maison de Clèves. Ce mariage fut approuvé par Thierry, comte de Clèves, qui, comme suzerain de la terre de Heusden, octroya à Jean, sire de Heusden, et à sa femme Sophie de Cranendonck, père et mère de ladite Sophie, que si lui, seigneur de Heusden, venait à mourir sans hoir mâle, la terre de Heusden viendrait à sa fille Sophie. Guillaume DE HORNES n'eut de ce mariage qu'un fils unique, savoir :

Jean DE HORNES, seigneur de Saffenberg. Butkens, Troph. de Brabant, t. 1, p. 418, parle de lui et des difficultés qu'il eut au sujet de la terre de Heusden, d'une manière si incorrecte que je pense devoir reproduire ici son texte en le corrigeant : Le débat pour la terre de Heusden, s'était renouvelé déjà quelque temps passé, car Jean, le jeune sire de Heusden, étant trépassé l'an 1330, sans laisser enfant, Jean DE HOrnes, prétendit à la succession de par sa mère Sophie, sœur du défunt. Thierry, comte de Clèves, ne voulut l'admettre à hommage, disant que c'était un fief masculin, qui ne pouvait succéder à des femmes et à défaut d'hoir måle devait venir au seigneur de qui on le tenait immédiatement. Jean DE HORNES, sire de Saffenberg, s'adressa au duc de Brabant, comme suzerain desdits biens, et de qui le comte de Clèves les tenait en fief; il lui exposa ses doléances sur le refus que ledit comte de Clèves lui avait fait et si bien mena l'affaire que le ducle reçut à hommage de ladite terre de Heusden, le dimanche de la St-Marc en l'an 1330; mais le comte de Clèves pour tout cela ne laissa pas de maintenir la sienne, s'étant mis en possession des biens dont il disposa quelque temps après, comme des siens, donnant la moitié de la seigneurie et terre de Heusden aux enfants de Gérard, sire de Hornes, et d'Ermengarde de Clèves, sa sœur; puis le 1er août 1333, il transporta l'autre moitié à son frère Jean de Clèves, sire de Lenne, doyen de l'église de Cologne, sans y comprendre le château qu'il reconnaît appartenir au duc de Brabant qui, vraisemblablement, s'accorda à tout ceci, de sorte que le sire de Saffenberg, se voyant privé d'une belle et ample succession, fit partout ses doléances, se plaignant grandement du tort qu'on lui faisait et certes point du tout sans raison; car la vérité est que Thierry, comte de Clèves, par lettres données vendredi après les Liens de St-Pierre de l'an 1294, avait

promis à Jean, sire de Heusden, et à sa femme, de donner, en l'absence d'hoir måle,
l'investiture de la seigneurie et terre de Heusden à Sophie, leur fille unique, fiancée à
Guillaume, fils aîné du sire de Hornes; mais ce sire de Heusden, après la mort de sa
femme, convola en secondes noces, et de ce second mariage il eut un fils nommé Jean;
la donation du comte de Clèves en faveur de Sophie ne put donc avoir un effet immé-
diat;
mais après la mort du frère consanguin de Sophie, en 1330, sans enfant, Jean De
HORNES, Sire de Saffenberg, prétendit que la promesse faite par le comte en faveur de
sa femme devait avoir lieu et que Thierry, comte de Clèves, était obligé de tenir bon
et valable ce que le comte Thierry son père avait octroyé. Les raisons valaient peu là
où l'on procédait par voie de fait. Le sire de Saffenberg, hors de tout espoir de redres-
ser ses affaires, prit la résolution de faire à son adversaire tout le mal possible: il fit
diverses courses sur le territoire de Clèves et finalement même sur le Brabant; il par-
courut avec ses amis la Campine, brûla plusieurs maisons à Turnhout; mais au moment
de son départ de cette ville, il fut assailli et serré de si près que tout son butin demeura
au pouvoir des Brabançons. Il vit alors qu'il était trop faible pour résister à de si
forts ennemis; connaissant d'ailleurs les prétentions de Guillaume, comte de Hainaut,
sur la terre de Heusden, il alla le trouver et pour une certaine somme lui vendit le
droit que par sa femme il avait sur cette terre. Le comte de Hainaut, sans hésiter, assiégea
le château de Heusden, qui fut si bien défendu par Jean d'Elshout, pour le duc de Bra-
bant, que le comte fut contraint d'abandonner son entreprise. Cette querelle fut terminée
au traité de Cambrai, le 12 juillet 1334, par les commissaires du roi de France, qui
ordonnèrent que la ville, terre et seigneurie de Heusden, avec la terre de Drongelen,
devaient appartenir au duc de Brabant et que le comte de Hainaut lui devait transpor-
ter tous droits et actions qu'il avait jamais prétendus; en récompense de quoi le duc
lui devait assigner sur la terre de Heusden une rente de cent livres. Quelque temps
auparavant le duc avait encore acquis de Thierry DE HORNES et de ses frères, enfants
d'Ermengarde de Clèves, le droit qui leur revenait en ladite terre en vertu de la dona-
tion de Thierry, comte de Clèves, pour une certaine somme et une rente de quarante
livres noirs tournois, qu'il leur assigna samedi après l'octave du Saint-Sacrement, le
11 juin 1334, sur le tonlieu dudit Heusden, à prendre tous les ans, à la St-Martin,
laquelle se pouvait acquitter moyennant quatre cents desdites livres; puis à Pâques
fleuries de l'an 1337, le duc acheta aussi de Jean de Clèves, seigneur de Lenne et
d'Orsoye, doyen de Cologne, sa part dans la terre de Heusden pour la somme de mille
cinq cents royaux d'or, de quoi il donna lettres sous le témoignage de Waleran, arche-
vêque de Cologne, de Guillaume, comte de Juliers, de Renaud, comte de Gueldre, et
des sires de Byland et de Zuylen. Comme le sire de Saffenberg formait des plaintes
sur l'invalidité du transport par lui fait au comte de Hainaut, à cause que les deniers
de l'achat ne lui avaient été payés, le duc, pour ôter toute difficulté, assigna à Jean DE
HORNES, Sire de Saffenberg, une rente de trois cents royaux à prendre annuellement
sur la grutte de la ville de Bois-le-Duc, desquels le duc pouvait racheter deux cents
et le reste devait être tenu par Jean DE HORNES, sire de Saffenberg, et ses successeurs
en fief des ducs de Brabant, selon lettres signées le jour de St-Severin de l'an 1346.
Jean, seigneur de Saffenberg, mourut avant son père, sans laisser de postérité de
sa femme Cunegonde de Bronchorst.

2o Gérard, qui suit:

3o Odille DE HORNES, mariée, par contrat du 7 septembre 1294, avec Arnoud de Wachtendonck, veuf de Judith de Sluse, fils de Jean de Wachtendonck et d'Agnès de Culembourg. Arnoud avait un frère germain, nommé Jean de Wachten

[ocr errors]

donck, chevalier de Malte, et une sœur Adeleyde, mariée à Jean de Batenbourg, chevalier. Enfin sa tante paternelle, Agnès de Wachtendonck, devint la femme d'Herman, comte de Montfort. Arnoud, sire de Wachtendonck, son oncle, dont nous avons fait mention, avait épousé Walburge de Zutphen ;

4o Thierry DE HORNES, prévôt de Saint-Laurent, à Liége, en 1201, et puis de Saint-Sauveur, à Utrecht, en 1293, figure avec cette dernière qualité dans l'acte qu'il signa en 1293, conjointement avec son père Guillaume, sire de Hornes et d'Altena, et son frère aîné Guillaume, en reconnaissance d'une dette contractée par eux et garantie par Jean, duc de Brabant;

5o Engelbert DE HORNES, Chanoine de Saint-Lambert, à Liége, signa, selon Ernst, la charte du 7 avril 1306, dont il est fait mention à l'article de Gérard DE HORNES. << Butkens s'est donc trompé, assure l'auteur de l'Hist. du Limb., t. 111, p. 422, en disant qu'il fut tué en Duveland en l'année 1303, de même que Hoynck Van Papendrecht, en plaçant sa mort en 1304, dans le Catalogus præpos. maj. ecclesiæ, qu'il a fait imprimer dans les Analecta Belgica, t. II, p. 1, p. 148. La charte citée ici passe l'éponge sur ce qu'il disserte sur cet Engelbert et sur un autre seigneur de la maison de Hornes qu'il lui donne pour successeur. Beka et Heda nomment le prévôt de la cathédrale, tué en Duveland, Guillaume DE HORNES, qu'on ne peut rattacher à la famille de Hornes, qu'en supposant que Guillaume, sire de Hornes, a eu deux fils de ce prénom; mais comme Buchelius, dans ses notes sur Heda, p. 233, dit avoir vu aux archives de la cathédrale un acte de 1302, où Engelbert DE HORNES se voit comme prévôt de la cathédrale, le récit de ces auteurs est en défaut, à moins de supposer qu'Engelbert, fils de Guillaume, qui fut chanoine de Liége, ait été fait prévôt de la cathédrale d'Utrecht après Adolphe de Waldeck en 1301, et ait été après sa mort, en 1304, remplacé en cette dignité par Engelbert, son neveu. » Nous n'avons rencontré aucun acte ou titre authentique qui puisse servir à lever cette difficulté assez indifférente en elle-même.

IV. Gérard DE HORNES, sire et comte de Hornes, seigneur d'Altena, de Perwez, de Weert, de Nederweert, de Wessem, de Hees et Leende, de Loen dit Venloen, etc., grand-veneur héréditaire de l'Empire, sous-avoué de Thorn, signa, en 1306, un acte relatif à la cession de sept bonniers de terre à Weert, faite à son père par Adolphe, comte de La Marck, dans lequel il est dit que Gérard, sire de Hornes et d'Altena, est fils de Guillaume. Il scellait à cheval et contrescellait Altena. Il épousa vers 1294 Jeanne de Brabant, dite de Louvain, sœur de Jean, dit Tristan de Louvain, époux de Félicité de Luxembourg, qui était sœur germaine de l'empereur Henri; Jeanne de Louvain était fille de Henri de Brabant, sire de Gaesbeek, et d'Isabeau de Beveren, petitefille de Godefroi de Brabant, comte de Louvain, et de Marie d'Audenarde, et arrière-petite-fille de Henry I, duc de Lothier et de Brabant, comte de Louvain, marquis d'Anvers, et de Méhault ou Mathilde d'Alsace-Lorraine, com

tesse de Boulogne. Cette filiation, déjà si belle, était encore relevée par la haute parenté à laquelle donnèrent lieu les alliances qu'avaient successivement contractées les filles de Henry II, de Henry III et de Jean Ier, ducs de Brabant, ses cousines; entre autres Méhault, fille de Henry III, épousa Robert d'Artois, frère du roi saint Louis, et Marie, fille de Jean Ier, fut la seconde femme de Philippe III, aussi roi de France. Toutes les deux figurent encore aujourd'hui parini les ancêtres des souverains de ce pays, l'une par sa fille Blanche d'Artois, femme de Henry Ier, roi de Navarre, et l'autre par son fils Louis, comte d'Évreux, dont le fils Philippe épousa Jeanne, reine de Navarre; de ceux-ci est descendu Henri IV, roi de France et de Navarre. Quant à la maison de Brabant, on sait comment elle s'est perpétuée par les femmes, à l'extinction d'hoirs mâles, dans les ducs de Bourgogne et de là dans la maison d'Autriche, par le mariage de Marie, héritière de Bourgogne, avec l'archiduc Maximilien, empereur d'Autriche.

Jeanne de Louvain, dame de Baucignies, mourut en septembre 1319; Gérard, comte de Hornes, convola avec Ermengarde fille de Thierry, comte de Clèves, et d'Ermengarde de Gueldre. Ermengarde de Clèves apporta dans la famille de Hornes la terre de Perwez sous la mairie d'Incourt. On lit dans les Troph. de Brab., t. 11, p. 51, une note que nous avons donnée dans notre introduction. Cette note renferme plus d'une erreur. Gérard, sire de Hornes, qui avait reçu d'Ermengarde, la terre de Perwez, la vendit avec toutes ses dépendances à Jean de Halen; mais son fils, Thierry DE HORNES, auteur de la branche de Perwez, en fit le retrait. Il résulte de diverses actes que Gérard DE HORNES épousa Ermengarde de Clèves, vers 1323: cette année, les échevins de Perwez introduisirent dans leur sceau, aux armoiries de Louvain et de Brabant, les trois cors de Hornes. Gérard DE HORNES, soutint une guerre opiniâtre, en 1307, contre Jean d'Arckel, laquelle fut terminée l'année suivante par l'intervention de Guillaume d'Avesnes, comte de Hollande.

En 1312, le 27 septembre, il signa la charte de Cortenberg, un des règlements les plus célèbres de Jean II, duc de Brabant, par lequel ce prince s'efforça de concilier les intérêts de la noblesse féodale et les vœux des masses. Après la mort de Jean II, sous la régence de son successeur, il signa la charte par laquelle Guillaume, comte de Hollande et de Hainaut, acquit de Florent Berthout, un des régents du pays, l'avouerie de la ville de Malines.

Gérard DE HORNES cautionna le comte de Hainaut; voici l'acte qui a été conservé par Butkens (Troph. t. 1, aux preuves, p. 149), qui l'avait trouvé dans les archives des comtes de Hornes: Wy Willem, graeve van Henegouwe, van Zeelant, heere van Vrieslandt, maeken kont alle lieden dat een edelman heere

Geeraert, heere van Hoern ende van Altena, voor ons erfgenamen ende nakomelinghen borghe is gheworden, ende hem heeft verwillekert ende syn erfgenam ende syne nakomers, teghen een edelman Florent Berthouss teghens syn erfgenamen ende syn nakomelinghen, om alsucke koop als wy ghedaen hebben teghens heer Florens voorseyt, alse van de stede van Machelen ende van aller vryheden, alsoo alst hem aenquam klaerlycke, ende als bloet van Gillis Berthouth synen neve; van welcken koop wy hem schuldigh zyn XXIII hondert pont rente 's jaers, den grooten tournoisen voor XVI penningen tournoise, oude XXIII dusent pont penninghen der munte voorschreven te betaelene den termyn daer toe gheset, als klaerlyck geseyt is in de letteren die daer op gemaeckt zyn; ende beloven hem, syne erfgenamen ende nakomelinghen, voor ons, onse erfgenamen ende nakomelinghen, op alle ons goet, onse erfgenamen ende nakomelinghen, dat wy hem quyten selen van alle kosten ende van alle scaeden, die hy om de voorseyde bortocht ende koop hadde ofte hebben mochte, om het gebreck van onze quytinge, in alder manieren dat die letteren spreeckt die hy daer af met ons besegelt heeft ende hebben hem in oirkonde hier af deze letteren gegeven, besegelt met onse seghele uythanghende. Gedaen ende gegeven in 't jaer ons Heeren MCCCXV, op den eersten dach van de maent meerte.

Quelques années après, dans l'espoir d'assoupir les difficultés qui s'étaient élevées au sujet de la terre de Heusden, Guillaume, sire et comte DE HORNES, interposa son influence et son crédit auprès des parties auxquelles il tenait par les liens du sang et de l'amitié; ses efforts ne furent pas inutiles. Il reçut dans son château de Hees, le comte de Clèves et toute sa suite qui était composée de tout ce que la chevalerie de Brabant, de Hollande et de Clèves comptait de plus illustre et de plus noble. Il est parlé de cet événement dans Butkens, Trophées, t. 1, p. 392: « Vers le même temps notre duc tomba en dissention avec Willaume, comte de Hainaut et de Hollande, sur la terre de Heusden; de laquelle ledit comte prétendait la souveraineté et hommage, se fondant sur ce que l'an 1290, Jean, sire en Heusden, parmi quelque récompense, avait rapporté sa dite terre en mains de Florent, comte de Hollande, et l'avait prise en fief de lui; mais cela fesait peu au cas; car la vérité est, que ladite ville, terre et seigneurie de Heusden étaient immédiatement mouvantes des comtes de Clèves, qui ultérieurement les prenaient en fief des ducs de Brabant, sauf le château illec qui, n'étant tenu de personne, était libre alleu du duc; et par ainsi Thierry, comte de Clèves, par lettres données le jour de Ste-Marguerite de la même année 1318, déclara qu'il avait reçu en fief de notre duc ladite ville, terre et seigneurie de Heusden, tout ainsi comme les

« AnteriorContinuar »