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« où les religieuses se retirèrent pendant les soixante-cinq ans qui s'écoulè<< rent jusqu'à la fondation de Keyserboch, sans que cette donation ait formé une fondation particulière et distincte de celle d'Everbode, puisqu'il paraît << par les ordonnances de plusieurs papes, que ces filles ainsi séparées < demeuraient toujours unies d'intérêts avec les hommes qu'elles avaient « quittés. » Après cette espèce d'avertissement on comprendra mieux l'auteur de la chronique de l'abbaye d'Everbode. « Un jour, dit-il, que le père André, premier abbé d'Everbode, prêchait dans le village de Meerbeek, ses paroles furent si efficaces qu'elles attachèrent à l'ordre de Prémontré

Wickerode.

moitié desquels il assigna en hypothèque le village de Herle, permettant au comte d'y construire un fort s'il le jugeait à propos. Le reste fut hypothéqué sur d'autres terres. Tout cela se vérifie par les chartes que ledit archevèque, le duc et Thierry lui-même expédièrent à se sujet, et que Butkens a fait imprimer aux preuves de son premier tome des Trophées du duché de Brabant, pages 85 et 86. Nous n'osons cependant pas assurer positivement, que cet arrangement fut précédé d'une guerre entre le duc et le comte d'Hochstadt, quoique la charte du prélat paraisse le supposer, et que celle de Thierry soit encore plus claire à cet égard. La cession du comté de Daelhem fut donc une suite de la paix. Thierry ne survécut guère longtemps à cet événement, étant mort sans enfant avant le 42 juin 1246, comme il appert par la charte de Frédéric son oncle et son héritier. Il épousa en 1240, la fille de Waleran de Limbourg, sire de Montjoie et de Fauquemont;

2 Beatrix d'Hochstadt, femme de Richard, roi d'Angleterre, puis élu empereur, mərt sans postérité;

3 Lothaire, qui suit:

VI. Lothaire, comte de Wickerode, avoué d'Hamborn, garantit, conjointement avec son fils Othon, en 1254, les lettres par lesquelles Conrad d'Hochstadt, archevêque de Cologne, déclare que voulant fuir le vice de l'ingratitude et reconnaître la grâce qu'il devait à feu la comtesse Jeanne et à sa sœur Marguerite d'être sorti de prison, il se ligue avec Charles, comte d'Anjou, de Provence et de Hainaut. Il promet et jure d'exécuter ces lettres et de faire donner par huit personnes que le comte d'Anjou avait choisies, savoir : Godefroi de Mulsfort, chor-évêque de Cologne; Godefroi, prévôt de Munstereffel; Henri, comte de Virnembourg; Lothaire, seigneur de Wickerode; Othon, fils dudit Lothaire, etc. On peut voir l'analyse de ces lettres dans les Monu. Anc. du comte de Saint-Genois, t, 1, p. 579. Lothaire, dont la femme n'est pas connue, laissa :

1 Othon, qui suit :

2 Thierry de Wickerode, chanoine de la cathédrale de Liége et prévôt de Saint-Sauveur, à Utrecht;

3° Helwide, dame de Cranendonck et d'Eindhoven, porta en mariage, ces deux magnifiques terres à son époux Guillaume DE HORNES, Sire et comte de Hornes, veuf de Mathilde de Vianden;

4 Ermengarde de Wickerode, mariée à Jean, seigneur de Heusden, mort en 1505, fils de Jean, seigneur dudit lieu, et de Catherine de Looz, qui était fille de Jean, comte de Looz.

VII. Othon, comte de Wickerode, doit être le seigneur de Wickerode, qui signa en 1243, avec cette qualité, conjointement avec son beau-frère Guillaume DE HORNES, Seigneur d'Altena, les lettres relatives au comté de Daelhem. Comme son père vivait encore, il faut supposer que celui-ci était absent ou empêché. Othon scella en février 1290, la cession du comté de Gueldre par le comte Renaud et Marguerite son épouse, en faveur de Guy, comte de Flandre, leur père, pour le terme de cinq ans, et sous l'approbation de la noblesse. Il y est qualifié de seigneur de Wickerode et figure à côté de Guillaume DE HORNES, sire et comte de Hornes. Il était avoué de Hamborn, et en 1257 il accorda à l'église de cette abbaye certains avantages avec le consentement de ses enfants, Lothaire, Henri et Roger.

une noble veuve, nommée Elstrude. Elle le pria instamment de recevoir douze bonniers de terre pour établir dans le voisinage de son abbaye un monastère de filles de son ordre qui vivraient sous sa dépendance et celle de ses successeurs. André se rendit aux prières de cette puissante veuve, la veille de la fête de Ste-Marie-Madelaine, l'an 1134. Cette dame et ses deux filles Mathilde et Béatrix y prirent le voile l'année suivante; le lieu où l'on bâtit le monastère des religieuses fut appelé het Vrouwen Klooster Everbode. André y plaça le père Steppon pour le gouverner. Les revenus de cette maison furent ensuite considérablement augmentés par Engelbert, seigneur de Hornes, qui transféra en 1200 les religieuses qui l'habitaient, sur le territoire de Hornes à Keyserbosch. Qui est cet Engelbert, seigneur de Hornes en 1200? L'auteur des Délices du pays de Liége, tome iv, page 154, semble se faire la même demande. Il dit néanmoins que « ces filles demeurèrent au couvent à Everbode jusqu'à l'an 1200, qu'Engelbert, seigneur de Hornes, les attira dans ses états, où il leur donna un lieu commode et agréablement situé sur un ruisseau nommé Keyser, dont le nouveau monastère prit le nom. Depuis ce temps les seigneurs de Hornes en ont toujours été les protecteurs, et l'évêque de Liége, Arnoud DE HORNES, y choisit sa sépulture, qui subsiste encore. A l'ombre de leur puissance, cette maison a évité le triste sort de la plupart de celles du même ordre qui ont été anéanties avant le XIVe siècle; mais la décadence de cette illustre famille l'a laissée en proie à divers désastres dont le plus terrible fut l'incursion des Hessois. J'ai peu de foi dans le récit de ces écrivains; toujours est-il que Guillaume, seigneur de Hornes, scella en 1285, l'acte d'institution du couvent de Keyserbosch, comme nous l'avons dit plus haut, et que sa première femme s'appelait Mathilde. A cela je puis encore ajouter que la chronologie des sires de Hornes, suivie par les anciens généalogistes de cette famille, est très-fautive, et qu'elle pourrait avoir dirigé la plume de Knippenberg et des autres écrivains qui ont traité le même sujet. Quant au père André, on suppose qu'il appartenait aux seigneurs d'Altena et de Hees.

Voici les enfants de Guillaume DE HORNES et d'Helwide de Wickerode :

1o Guillaume, qui suit :

2o Thierry, seigneur d'Altena, qu'il reçut par le testament de son père, écartela d'Altena pour brisure de cadet. Il mourut sans postérité en 1270. Son frère aîné lui succéda dans la seigneurie d'Altena;

3o Gérard, sire de Wickerode, de Cranendonck et d'Eindhoven. Wurdtwein. t. vi, p. 444, de ses Subsidia dipl., rapporte un acte de Widekindus, Dei gratiâ

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Mindensis episcopus, scellé par Gherardus DE HORNE, chevalier, sans autre

désignation. Wickerode resta un siècle dans la famille de Hornes; une partie passa chez les Croisiers de Ruremonde. Jacques, sire et comte de Hornes, eut des difficultés avec ces religieux aux sujet du fief de Wickerode, lesquelles furent aplanies au moyen d'une transaction dont nous avons sous les yeux l'acte authentique, muni du sceau du comte Jacques, qui commence ainsi : Ick brueder Claes Lencken, prior... doen kunt ende bekenne openbeirlicken alsoe als dan onse guet gheyten van Wyckerode, soe wie dat toe onder deine hogeboren onzen genadigen lieven heren heer Jacob, greve zue Huerne, zue Althenae, zue Montengys ende zue Cortterssheym, binnen synen gnaden dengbanck van Ophoeven gelegen is, daer van wir sinen gnaden eynen man gesadt hebben met namen Ghoert Hanen, van Ruermunde, den die selve syn gnaden dat selve guet tot behoeff ons cloesters vors. beleent hebben, in alle der voegen als die heirschap van Wickeroede, van synen gnaderen alderen dat ploegen te hebben. Cet acte porte la date du 5 mai 1451;

4 Engelbert, chanoine et archidiacre de Liége; enterré à Keyserbosch ; 5o Marguerite, femme d'Albert de Voorne, vicomte de Zélande, seigneur de Voorne, fils de Henri, seigneur de Voorne, chevalier, vicomte de Zélande. Il eut deux sœurs: Ermengarde de Voorne, décédée le 3 septembre 1318, se maria avec Jean d'Arckel, et Hildegonde de Voorne fut successivement la femme de Guillaume, seigneur de Brederode, et de Costin, seigneur de Renesse. Albert, vicomte de Zélande, épousa, en secondes noces, Aleyde de Looz, fille d'Arnoud, comte de Looz, et en troisièmes noces, Catherine de Durbuy, comme cela se prouve par van Mieris, Cod. diplom. des Comtes de Holl., t. 1, p. 411. Cette dernière convola avec Wolfard de Borsele, seigneur de Bevere.

III. Guillaume DE HORNES, chevalier, sire et comte de Hornes, seigneur de Weert, de Nederweert, de Wessem, et d'Altena après la mort de son frère Thierry, arrivée en 1270, et aussi du château de Perwez qu'il eut de son oncle Godefroi, mort sans enfant mâle, investit de ce dernier fief, vers 1282, son second fils nommé Gérard. Du vivant de son père il était connu sous le nom D'ALTENA, et en ce nom il signa, en 1253, à Malines, où l'évêque de Liége, à cause des événements politiques, tenait momentanément sa résidence et avait réuni ses hommes de fief ou pairs de sa cour, pour examiner la légalité de l'inféodation de Charles d'Anjou, comme comte de Hainaut. Il scella la délibération conjointement avec son père et son frère Engelbert, archidiacre de Liége, et un assez grand nombre d'autres pairs. Jean, duc de Brabant, donna (1), en l'année 1271, à Guillaume, sire de Hornes et

(1) Joannes, Dei gratiâ, dux Lotharingiæ et Brabantiæ, universis præsentes litteras visuris salutem cum notitiâ veritatis. Noverint universi, quòd nos nobili viro domino Wilhelmo, domino de Hoern, dilecto et fideli nostro, meritis suis exigentibus, in augmentum feodi sui, octo

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d'Altena, en augmentation des fiefs qu'il tenait de lui, quatre-vingts livres de Louvain, à prendre annuellement en la ville de Bois-le-Duc sur ses droits dits Laet en geleyde, après la mort de Marie de Perwez, à condition que le duc ou ses hoirs pussent rembourser lesdits quatre-vingts livres avec huit cents livres une fois. Ce qui fut fait sous le témoignage de Henri de Louvain, seigneur d'Herstal, de Wauthier, sire de Malines, et de Henri de Bautersem. Comme seigneur de Hornes, il était sous-avoué de l'abbaye de Thorn, dont à la mort de son père il releva le fief du comté de Gueldre. En sa qualité de suzerain, Renaud, comte de Gueldre, par charte datée de la veille de Ste-Lucie (12 décembre 1282), en présence et à l'intervention de Waleran, sire de Fauquemont, de Goswin, sire de Borne, et d'autres, ratifia la vente que Guillaume, sire et comte de Hornes, de concert avec son fils du même prénom, avait faite aux religieuses de Thorn, des impositions qu'il était en droit de lever sur les métayers en ce lieu, à raison de l'avouerie de cette abbaye.

Guillaume DE HORNES signa comme témoin l'acte par lequel Jean, duc de Brabant, donna à son cousin Arnoud de Louvain, la terre de Breda, en ces termes : Jean, duc de Brabant, à tous, etc., comme il soit ensi que la terre de Breda nous soit issue, par la mort d'Isabelle femme d'Arnoud de Louvain, notre cousin, jadis dame de Breda, pour le service qu'il nous a fait, nous lui avons donné la terre de Breda sa vie durante, etc., témoins Guillaume, sire de Hornes, Jean, sire de Cuyck, Thierry, sire d'Herlaer, chevaliers, Godefroi de Brabant, sire d'Arschot et de Virton, notre frère, Henri de Louvain, notre cousin, et Wauthier Berthout, sire de Malines, fait en l'an M.CC.LXXXI, jeudi après Pâques.

Guillaume DE HORNES, grand-veneur héréditaire de l'empire, se qualifia de seigneur de Hornes et d'Altena dans l'acte par lequel il donna, l'an 1285, au

ginta libras Lovanienses damus, et eas ad redditus nostros in Buscho-ducis, qui vulgariter Laet et Ghielyde appellantur, post decessum nobilis dominæ Mariæ quondam uxoris domini de Peruwez, bonæ memoriæ, domina de Ninove, assignavimus, perpetuè capiendas annuatim et habendas, hoc condicto quòd nos dictas octoginta libras, vel hærides nostri, pro octogintis libris redimere possimus et valemus prolibito nostræ volontatis. In cujus rei testimonium, sigillum nostrum præsentibus litteris est appensum. Nos verò Henricus de Lovanio, dominus de Harstallio, waltherus Berthout, dominus Magleniæ, et Henricus de Bautershem, qui prædictis interfuimus, ad repuisitionem illustris viri domini prædicti, ducis videlicet Lotharingiæ et Brabantiæ, unàcum sigillo ejusdem domini nostri, in testimonium et majorem evidentiam prædictorum, litteris præsentibus sigilla nostra duximus affigenda. Datum et actum anno domini M.CC.LXXI, in die Purificationis Beatæ Virginis. Butk., Troph., t. 1, p. 104 des Preuves.

couvent de Keyserbosch, en présence et avec le consentement de Guillaume son fils aîné Willelmo primogenito nostro, comme le rapporte Miræus, Op. dipl., t. IV, p. 573, le droit de patronage des églises de Leenden et de Hees; et par acte du 4 février 1299, lui et ses fils, Thierry DE Hornes, prévôt de Saint-Sauveur à Utrecht, et Guillaume DE HORNES, son aîné, chevalier, Gérard DE HORNES, son cadet, également chevalier, et Engelbert DE HORNES, Chanoine de Saint-Lambert à Liége, déclarèrent n'avoir point trempé dans l'assassinat de Florent V, comte de Hollande, et s'en remirent, à cet égard, au jugement de Jean, comte de Hainaut et de Hollande. L'original de cet acte se trouve aux archives provinciales à Mons. La conservation en est belle. Il est muni de tous les sceaux; celui du comte de Hornes est à cheval.

Cet acte peut laisser supposer qu'à l'époque de la mort de Florent, comte de Hollande, le comte de Hornes se trouvait avec sa famille en ce pays et même à la cour du souverain. Peut-être les soupçons que l'on avait eus, avaient-ils été seulement provoqués par ses liaisons avec Jean, sire de Heusden, son beau-frère.

On voit encore dans Saint-Genois qu'en 1286, il scella le traité de mariage de Renaud, comte de Gueldre, et de Marguerite, fille de Guy, comte de Flandre, et qu'il se porta caution des promesses du comte Renaud, au sujet de cette union, s'engageant de prendre le parti du comte de Flandre si le premier n'observait pas sa parole.

Guillaume, sire et comte de Hornes, fut un des nombreux seigneurs qui garantirent la convention arrêtée en 1290 entre Renaud, comte de Gueldre, Marguerite sa femme, et Guy, comte de Flandre, leur père. Ceci résulte de deux pièces authentiques dont Saint-Genois, dans ses Mon. Anc., t. 1, p. 790, donne l'analyse en ces termes : « Lettres par lesquelles Renaud, comte de Gueldre, et Marguerite sa femme, cèdent à Guy, comte de Flandre, leur père, tous les revenus des comtés de Gueldre, Zutphen et pays de Kessel, pendant cinq ans, commençant au jour de Ste-Marguerite, et ce pour le dédommager des grandes sommes qu'il leur avait avancées si après ce terme, le comte n'est pas remboursé de ses avances, il pourra garder ces terres quelque temps de plus; et Renaud pourra y rentrer plus tôt, si le comte de Flandre est totalement acquitté. Le comte de Gueldre promet de ne donner aucun mandement dans ces comtés et pays, sans le consentement de Guy, jusqu'à ce que le compte des avances soit arrêté.

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<< Renaud permet au comte de Flandre de nommer, pour la meilleure administration de ces provinces, un gouverneur-général, des châtelains, des

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