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premières familles et de sept chanoines. L'abbesse avait le titre et rang de princesse de l'empire romain et comme telle avait son siége dans les diètes de Westphalie; elle seule faisait vœu de chasteté. » En l'année 1390, une demoiselle de Hornes occupait cette haute dignité ecclésiastique; plus tard une autre de la même maison y fut élevée. L'abbaye avait sous sa dépendance, outre la terre de Thorn, dont elle tenait son nom, plusieurs villages. Celui de Gilzen ou Gilst comptait deux justices : l'une se faisait au nom du baron de Breda et l'autre en celui de l'abbesse. Cette particularité est résultée de l'acte de fondation par lequel la comtesse Hilsunde donna divers biens situés sous Gilzen, Oosterhout, Ginneken, 't Haagje et Rysbergen. Toutes ces contrées furent soumises à une cour, dite l'ancienne cour, qui prononçait, comme nous l'avons dit, au nom de l'abbesse. Elle se composait d'un maire et de sept échevins dits Laaten ou Leudes, choisis par le maire, dont trois appartenaient à Gilzen, deux à Oosterhout, un à Ginneken et le dernier, soit à 't Haagje, soit à Rysbergen. L'abbesse avait aussi son receveur.

Guillaume, comte de Hornes, scella, le 5 mai 1258, le tra té de paix entre Guillaume, comte de Gueldre, et Henri, évêque d'Utrecht, et intervint comme arbitre dans tous les différends qui surgirent entre les mêmes princes, au sujet de cette convention.

Au tournoi de Compiègne, en 1264, Guillaume de Hornes se trouva dans l'arène avec les rois d'Angleterre, d'Écosse et de Sicile et une brillante jeunesse que la magnificence de la journée et la renommée des chevaliers avaient attirée des contrées les plus éloignées.

L'année même du tournoi de Compiègne, Guillaume, sire de Hornes, termina sa carrière. Cette même année (1264), Guillaume et sa femme Helwide donnèrent à l'abbaye de Herckenrode, avec le consentement de leurs héritiers, trente bonniers de terre, à Cortessem, à condition que les religieuses fissent une distribution de pains aux pauvres à la porte de leur maison. Dans cette charte figure Arnoud, comte de Looz, en qualité de seigneur suzerain, Nos tanquam dominus superior.

Guillaume DE HORNES épousa, en premières noces, Mathilde de Vianden (1),

Vianden.

(1) Vianden portait de gueules à la fasce d'argent.

I. Frédéric, comte de Vianden, en 1193, eut deux enfants légitimes:

4 Mahaud de Vianden, mariée 1° à Lothaire, comte d'Hochstadt, fils d'Othon, comte de Wickerode, et 2o à Henri de Looz, comte de Duras. Au sujet de ce dernier, on lit dans les Essais de Villenfagne : Henri avait embrassé l'état ecclésiastique; mais dans l'espoir de succéder à son frère Louis qui n'avait pas d'enfant, il abandonna cet état, et se maria avec la veuve de Lothaire, comte d'Hochstadt: il fut néanmoins trompé dans son attente, puisqu'll ne survécut à son frère que de quelques jours

Henri, qui suit:

décédée sans enfant, à la fleur de l'àge, fille de Philippe, comte de Vianden, mort en 1272, et de Marie de Louvain, dame de Perwez, décédée en 1289, petite-fille de Henri, comte de Vianden, et de Marie de Courtenay,

II. Henri, comte de Vianden, épousa Marie de Courtenay, marquise de Namur, fille de Pierre comte d'Auxerre, et d'Yolande, comtesse de Namur et impératrice de Constantinople, sœur de Baudouin, comte de Flandre et de Hainaut; ils fondèrent l'abbaye de Grandpré au pays de Namur. Henri, comte de Vianden, porta de gueules à un écusson d'argent en cœur. Il laissa :

Vianden.

1° Yolande de Vianden, religieuse à Notre-Dame-du-Val;

2 Philippe, qui suit :

3 Henri de Vianden, prévôt de Cologne, puis évêque d'Utrecht, mort en 1267.

III. Philippe, comte de Vianden, mort en 1272, épousa Marie de Louvain, dame de Perwez, de Grimberghen, de Ninove, de Rumpst, décédée en 1289, fille de Gérard, seigneur de Grimberghen et de Ninove, et d'Agnès de Bevere. Elle portait de gueules à la fasce d'argent. Ce mariage est prouvé par un acte, qui se trouve dans Miræus, Op. dipl., t. 1, p. 772, par lequel Philippe, comte de Vianden, et sa femme Marie, dame de Perwez et de Grimbergheu, donnèrent, au mois de juin 1266, le château de Buggenhout, cum redditibus, hominibus et mansionariis, à Henri de Grimberghe. C'est d'après cet acte que Butkens raconte, tome 1, page 632, ce qui suit : « Marie de Louvain succéda après la mort de son frère Godefroi aux terres de Perwez, Grimberghen et autres comme nous dirons ci-après, et en qualité de sire et dame de Grimberghen, notre comte et comtesse donnèrent en fief perpétuel à Henri de Grimberghe, frère au sire d'Assche, leur terre de Buggenhout avec les revenus, hommages et mansionaires, etc., par lettres données au mois de juin de l'an 1266; et encore au mois d'avril de l'an 1271, sous le titre de comte et comtesse de Vianden, dame de Perwez, de Grimberghen, ils donnèrent audit Henri de Grimberghe, chevalier, et à Mahaud sa femme, en augmentation de leur fief, vingt bonniers de bois situés devant leur maison. » Philippe, comte de Vianden, laissa :

4 Godefroi, qui suit:

2 Marguerite de Vianden, mariée en 1280 avec Arnoud, comte de Looz, fils de Jean, comte de Looz. « Peu de temps après la mort de son père, arrivée vers 1279, Arnoud, dit Villenfagne dans ses Essais, tome 1, page 173, songea à se marier avec Marguerite, fille de Philippe, comte de Vianden; il aurait d'abord exécuté ce dessein sans les tracasseries que lui suscita Nicolas de Condé, frère d'Isabelle, seconde femme de Jean, comte de Looz. Cette dame se plaignait que son mari n'avait rien fait pour ses enfants; elle disait qu'Arnoud, né du premier lit, outre le comté de Looz, avait encore eu plusieurs seigneuries très-riches. De là un procès entre Arnoud et sa marâtre. Poussé par ses frères, Louis et Guillaume, le comte de Looz ne paraissait pas vouloir s'accommoder. Cependant Nicolas de Condé qui jouissait d'une grande autorité près de Jean, duc de Brabant, témoigna son mécontentement avec peu de ménage ment; il allait même déclarer la guerre au comte Arnoud, lorsque celui-ci, se sentant trop faible pour résister au duc et à Nicolas, aimant d'ailleurs avec passion Marguerite de Vianden, qu'il savait ne pouvoir obtenir s'il ne contentait Isabelle et ses enfants, consentit enfin à un arrangement aux conditions suivantes :

« Il fut stipulé qu'il assigneraît un douaire en argent à Isabelle et qu'il donnerait aux deux fils de cette dame, Jean et Jacques, les terres d'Agimont, de Warck et de Givet; de leur côté Jean et Jacques renoncèrent, pour eux et leur postérité, au comté de Looz et à tout ce qui y était annexé. Le duc de Brabant approuva cette transaction en 1280; elle est écrite en français tel qu'on le parlait alors, et elle nous a été transmise par plusieurs auteurs, qui n'ont point douté de son authenticité, et qui tous en font mention comme d'une pièce remarquable qui assoupit les différends entre Arnoud d'une part, et Isabelle et ses enfants de l'autre.

« Le comte de Looz, ne trouvant plus d'obstacle à ses amours, s'unit à Marguerite de Vianden. Il eut dans tous les temps beaucoup d'attachement pour elle et conserva toujours le désir de lui plaire. C'est à sa considération qu'il entoura, vers 1282, le bourg de Hasselt de fossés, le garnit de remparts et l'érigea en ville.

Au talent rare de gouverner sagement son peuple, Arnoud joignait le courage et la bravoure; il en donna des

marquise de Namur (laquelle portait les armes de sa mère Marie de Louvain, c'est-à-dire de gueules à la fasce d'argent), et, en secondes noces, Helwide ou Edwige, dame héritière de Wickerode, de Cranendonck et d'Eindhoven,

Vianden.

preuves signalées en 1288 à la fameuse bataille de Woeringen. C'est à la magnanimité du comte de Looz que le duc de Gueldre, dans ce combat, dut son salut.

« Arnoud succéda, en 1299, à Louis, son oncle, dans le comté de Chiny. I assista, en 1314, à Aix-la-Chapelle, an couronnement de l'empereur Louis V, duc de Bavière. II perdit sa femme, selon le nécrologe du monastère de SaintJacques, en 4316. Il transféra aussi, vers ce temps-là, sa chambre de monnaie à Basselt et accorda plusieurs privileges à quarante bourgeois de cette ville pour la diriger.

En 1523, ce comte abdiqua la suprême puissance et déposa toute l'autorité entre les mains de Louis, son fils aîné, comte de Chiny. >>

3° Mathilde de Vianden, femme de Guillaume, sire et comte de Hornes;

4° Philippe de Vianden, sire de Rumpst, d'Hobocken, d'Eeckeren, de Wittel et d'un quart de Vianden, prit les armes de sa mère, savoir de gueules à la fasce d'argent, brisé d'un lambel de cinq pièces; il scella, le 30 juin 1303, la réeonciliation de la ville de Malines avec le due de Brabant. 11 épousa Sophie, dame d'Ecornaix, en partie, et laissa deux enfants A Philippe de Vianden; — B Marie de Vianden, dame de Rumpst, d'Hobocken, d'Eeckeren, d'Inghem, de Willebroek, de Ruysbroeck, d'Haesbroeck, de Bom, mariée 1° à Guillaume de Flandre, sire de Termonde, mort sans enfant, en 1320, et 2° à Engueran de Coucy, vicomte de Meaux, mort en 1344.

IV. Godefroi, comte de Vianden, sire de Grimberghen, de Perwez, et de Ninove qu'il vendit en 1299, à Guy, comte de Flandre, un des héros de Woeringen, mort en 1312, prit aussi les armes de sa mère. Butkens, t. 1, p. 632, prouve très-bien que Godefroi était fils de Philippe, comte de Vianden, et de Marie de Louvain. « Mais en l'année 1272, dit-il, le comte de Vianden trépassa, laissant notre princesse veuve, laquelle, en l'année 1278, confirma la vente de soixante et onze bonniers de bois, à Asschebroeck, faite par son fils aîné Godefroi et sa femme Aleyde d'Audenarde, au profit du monastère de Grimberghen: témoins Godefroi, chevalier de Hobosch, Siger van Damme et Guillaume de Ledeberge, ses hommes, et aux lettres elle se qualifie comtesse de Vianden, dame de Grimberghen et de Perwez. Elle ratifia et confirma encore, en l'an 1280, avec Godefroi, son fils aîné, et Philippe, son frère, la fondation du monastère de Grimberghen et tous les biens acquis en leur seigneurie : témoins Wauthier Berthout, fils du sire de Malines, et Arnoud de Lierre, chevaliers. Et en l'an 1285, les septièmes ides en juin, elle, se nommant comtesse de Vianden, dame de Grimberghen et de Perwez, donne en fief à son fils Godefroi, comte de Vianden, cinquante bonniers de bois avec le fonds situés en la terre de Grimberghen, dit vulgairement le bois de Marbais, et déclare que son fils, de son aveu et consentement, a vendu ledit bois à Wauthier, abbé de Grimberghen, pour la somme de 400 livres de Louvain, petite monnaie, promettant en cas que sa sœur Ade, dame de Bruec, vint à calenger et acquérir ledit bois par droit ou par force sur ledit abbé, qu'elle et son fils feront bon garant contre ladite sœur, et tiendront ledit abbé et son cloître sans dommage; les lettres sur ce données sont scellées de trois sceaux, le premier de notre comtesse, représentant une dame couverte d'une robe fourrée de menu vair, ayant la main droite sur la poitrine et en la gauche une fleur de lis, et à son cóté dextre est un petit écusson chargé d'une fasce, et au senestre un autre écusson contenant une fasce à deux bâtons mis en sautoir et brochant sur le tout, et à l'entour est écrit S. Maria domine de Grimbergis et de Perwez; le contrescel contient ledit écusson à la fasce et sautoir. Le second est de Godefroi, comte de Vianden, fils aîné, exprimant un écusson à une fasce et cet écrit: S. Godefroyt de Viane, et le troisième est de Philippe frère dudit Godefroi, contenant le même écusson et fasce à un lambel à cinq pendants.

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Comme successeur de Philippe, comte de Viaden et seigneur de Grimberghen, Godefroi déclara en 1292, le dimanche avant la nativité de saint Jean-Baptiste, que noble homme Henri de Grimberghe, son parent, et Mahaud sa femme tenaient de lui le domaine de Buggenhout (Miræus

sœur de Thierry de Wickerode (1), prévôt de Saint-Sauveur, à Utrecht, fille de Lothaire, comte de Wickerode, petite-fille de Lothaire, comte d'Hochstadt et de Wickerode. Elle était aussi nièce de Richard, roi d'Angleterre.

Op. dipl., t. 1, p. 772). Dans les Monuments pour servir à l'Histoire de Namur, etc., publiés par M. de Reiffenberg, t. 1, p. 254, se trouve un jugement arbitral de 1291, sur le débat existant entre Guy, comte de Flandre et marquis de Namur, et Godefroi, comte de Vianden, au sujet des limites du comté de Namur. M. Willems a donné à la suite de la Bataille de Woeringen, page 534, des lettres de Jean, duc de Brabant, du 29 septembre 1290, dans lesquelles ce prince appelle Godefroi, comte de Vianden, consanguineum nostrum. Celui-ci concourut aux priviléges de la ville de Léau, signée le 21 septembre 1290; il scella la convention conclue le 12 novembre 1301, entre le duc de Brabant et Jean Berthout, sur le partage de leurs droits et juridiction dans la ville de Malines, puis la charte de la ville d'Herenthals le 24 juin 1303, et de Louvain le 19 septembre de la même année. Il fut un des premiers arbitres nommés par le duc de Brabant et la ville de Malines, qui prononcèrent le 10 décembre 1307 sur leur différend. Il épousa Aleyde d'Audenarde, décédée en 1305, fille de Jean, sire d'Audenarde, de Rosoy, de Pamele, de Ronquières, de Lessines, de Flobecq, et des terres entre Marcke et Ronne, et de Mahaud de Cresecques sa seconde femme, et en secondes noces, Lutgarde, dame de Ligny.

Il eut du premier lit :

Vianden.

1° Philippe, comte de Vianden, sire de Grimberghen, signa, le 30 juin 1303, la réconciliation de la ville de Malines avec le duc de Brabant; Philips, y est-il dit, oudsten sone s'graven Vianden. Il mourut sans postérité;

2° Godefroi, comte de Vianden, sire de Grimberghen, mort en Chypre en 1337, sans hoirs, épousa Marie de Flandre, fille de Jean, comte de Namur;

3° Marguerite de Vianden, femme de Henri de Flandre, sire de Ninove;

4° Henri, qui suit :

Il eut du second lit :

5° Louis de Vianden, chanoine à Liége, prévôt à Munster, tué par Guillaume, comte de Namur;

6o Jean de Vianden, chanoine de Saint-Lambert à Liége, en 1343;

7° Lutgarde de Vianden, mariée, 1° à Warnier, sire de Davre, et 2 à Jean, sire de Sombreffe, fils de Jean et d'une fille du seigneur de Baumez.

V. Henri, comte de Vianden, sire de Grimberghen, de Conroy, de Frasne, mort en 1351, épousa Alix de Fauquemont, dame de Saint-Vit, de Budekenbach, de Dasbourg, dont :

1° Marie, comtesse de Vianden, dame de Grimberghen, en partie, se maria, 1° avec Simon, comte de Spanheim, et 2o avec Othon, sire d'Arckel;

2o Alix de Vianden, femme d'Othon, comte de Nassau, à qui elle porta les terres de Grimberghen, de Conroy, de Vianden

et d'autres encore.

(1) Wickerode ou Wicrode est situé au duché de Juliers, aux environs de Daelhem et d'Erckelens. Son vieux château fut incendié en 1746. Ce comté appartint primitivement aux seigneurs d'Hochstadt ou Hoinsstadt.

La généalogie des comtes d'Hochstadt, des seigneurs de Daelhem et de Wickerode, a causé le tourment de plus d'un savant. Le moderne Montpleinchamp, que la coterie exalte et la faiblesse honore, a espéré se faire un mérite des travaux du chanoine de Rolduc, auxquels, en général, nous

Wickerode.

Les restes mortels de Guillaume DE HORNES furent déposés à l'église du monastère de Keyserbosch, qui devint le lieu de la sépulture de sa famille.

Les premiers temps de l'histoire de ce monastère sont très-obcurs; il en

Wickerode.

rendons hommage. Nous avons repris ceux qui concernent ces seigneurs; ils sont très-imparfaits. Malheureusement, leurs défauts ont échappé au coup-d'œil si justement estimé d'un académicien, et nous avons à notre tour essayé d'apporter à cette généalogie la précision qui y manquait.

I. Gérard, comte d'Hochstadt, est nommé entre les témoins d'une charte d'Annon, archevêque de Cologne, donnée en 1074. Il était seigneur de Wickerode en 1115. Il fonda en 1120 l'abbaye d'Hamborn de l'ordre de Prémontré : Fundavit, disent les lettres de fondation, ecclesiam Havenburne in allodio suo, ed conditione ut nullus advocatus sit eidem ecclesiæ præter eum qui ei in castro Wickerode legitimo jure successerit. Il eut pour successeur :

II. Gérard, comte d'Hochstadt, intervint, comme témoin, dans un diplôme de l'empereur Lothaire II, donné à Aix-la-Chapelle le 13 juin 1128. Foppens a donné cette charte dans le t. iv des OEuvres diplomatiques de Miræus, page 197. Parmi les témoins figurent les comtes de Namur et de Looz, Goswin de Fauquemont, Guillaume de Daelhem. Ces derniers témoins figurent encore avec Gérard de Hochstadt, dans un diplôme de 1132 donné par l'empereur Lothaire III, lequel se trouve aussi dans Miræus, t. 1, p. 95. Très-probablement Gérard II, comte d'Hochstadt, a succédé à Gérard I, son père, dans la terre et seigneurie de Wickerode. Il laissa trois fils, et fonda avec deux d'entr'eux, Thierry, comte d'Hochstadt, et Othon, comte de Wickerode, en 1163, le monastère de Hameren près de Duisbourg. Voici ses enfants :

1 Thierry, comte d'Hochstadt et de Daelhem. L'historien du Limbourg a fait une notice sur ce Thierry, en ces termes : Thierry est déjà nommé comte d'Hochstadt, Theodoricus comes de Honstaden, dans deux chartes de Renaud, archevêque de Cologne dont l'une de l'an 1166, l'autre du 22 février 1167 (N.-S.) et encore dans une charte de Philippe, archevêque de Cologne de l'an 1169. Cependant dans un diplôme de l'empereur Frédérie I, donné le 9 mai 1173 (Miræus, tome n, page 1478), l'on voit aussi un Frédéric d'Hochstadt, eomte. Je pourrais faire croire que ce Frédéric avait alors succédé à Thierry. Comme dans une charte de Philippe, archevêque de Cologne, datée de la mème année, on lit entre les témoins: Theodoricus, comes de Hostaden, Otto frater ejus, advocatus ejusdem ecclesiæ (Hugo, Ann. Præm. t. 1, p. п, p. 630), on peut douter que le Fredericus du diplôme impérial ne soit une faute de copiste. Dans d'autres chartes du même prélat, des années 1180, 1183, 1185, 1189, on le découvre encore en compagnie d'Othon, son frère, qualifié seigneur de Wickerode. Thierry est nommé seal dans un titre de 1176. L'an 1180, le 13 avril, il intervint au diplôme par lequel l'empereur Frédéric I", conféra le duché de Westphalie et d'Angrie à l'église de Cologne, après en avoir dépouillé Henri-le-Lion, due de Bavière. L'an 1188, il se croisa, suivant Butkens, pour la Terre-Sainte. C'est probablement de Conrad, comte de Daelhem, que la maison d'Hochstadt hérita du comté de Daelhem, au moins n'avons-nous plus depuis 1152 rencontré des comtes de Daelhem; mais nous ignorons s'il faut lui faire succéder Gérard, comte d'Hochstadt, dont il a été parlé ci-dessus, ou Thierry, comte d'Hochstadt en 1166. Ce dernier nous paralt néanmoins convenir mieux à la chronologie. Daelhem, petite ville située sur la rivière de Berwine, presqu'à égale distance, de deux lieues et demie, de Liége et de Maestricht, donna son nom à un comté contenant environ dix-huit villages, qui forme un des trois cantons de la province de Limbourg, de pays d'Outre-Meuse, appartenant en partie à la maison d'Autriche et en partie aux ÉtatsGénéraux de Hollande. Anciennement les comtes d'Hostade ou Hochstadt, château ci-devant placé près de la rivière d'Erft, dans l'archevêché de Cologne, possédaient ce pays, partie en propriété partie en fief mouvant des dues de Brabant. Butkens croit que déjà aux siècle le territoire de Dael hem appartenait à ces comtes; mais ce sentiment n'est pas sans difficultés, attendu qu'en 1128 l'on voit un Guillaume, comte de Daelhem, intervenir comme témoin avee Gérard, comte d'Hochstadt, à un diplôme de l'empereur Lothaire II. On lit dans les Monum. Anc. du comte de Saint-Genois, t. 1, p. 491: Lettres par l'empereur Henri VI, roi de Sicile, par lesquelles il confirme à Thierry, comte de Hollande, la jouissance du tonlieu de Ghervliet, etc., témoins... Thierry, comte d'Hochstadt. Miræus rapporte dans son t. 1, p. 554, d'autres lettres du même empereur en faveur de l'abbaye de Saint-Ghislain en Hainaut, délivrées à Naples en 1191; et comme Thierry, comte d'Hochstadt, les scella, il résulte de là qu'il accompagna cet empereur dans l'expédition qu'il entreprit après son couronnement, contre Tancrède, usurpateur du royaume de Sicile. De retour en Allemagne, il engagea ce prince à donner ou plutôt à vendre l'évêché de Liége, à Lothaire,

connu sous le

nom

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