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puis si fort considérés, que le roi Philippe-le-Long augmenta sa pension ou sa rente jusqu'à 1,400 livres, lesquelles, l'an 1516, lui furent données sur le trésor. »

Arnoud DE HORNES laissa deux enfants, savoir :

1° Jean, qui suit:

2o Jeanne.

VIII. Jean DE HORNES, chevalier banneret, sire de Gaesbeek, de Houtkercke, de Baucignies, de Montcornet, de Hees, de Leende, d'Herstal et de Hondschoot, vicomte de Furnes et de Bergues-Saint-Winoc, obtint la terre de Gaesbeek par la libéralité de son cousin, Jacques d'Abcoude, seigneur dudit lieu, et il la releva devant la cour féodale de Brabant le 26 mai 1434. Voici l'aile de relief: Van wylen heer Janne VAN HOIRNE, heere van Bausengnies, van Hecze, van Leende ende van Hondescoten, die op ten XXVIsten dach van meye, XIIIIc XXXIIIIste jair, dair by waren, als mannen van leenen, meester Jean Bont, cancellier, H. Anthonis, here van Croy, van Renthy ende van Aerschot; H. Claus van Sunte-Goericx, ridderen; Henric Magnus, Ambrosius van Dynter, ende meer andere; ontfine by overgeven Jacobs, here van Gaesbeke, van Abcoude, van Putten ende van Streyen, 't lant, slot ende herlicheit van Gaesbeke, met alle sine toebehoirten, op zekere conditien tusschen here Janne ende den selven Jacob overdragen, als brieven dair op gemaict veclaren ende begripen. -Jacques d'Abcoude, fils de Zweder et d'Anne de Leyningen, était neveu de Gisbert d'Abcoude qui épousa Jeanne DE HORNES : après la mort de son beau-frère Gérard DE HORNES, il tint Gaesbeek, qui fut enfin adjugée à Zweder d'Abcoude.

Jean DE HORNES, sire de Baucignies, de Gaesbeek, etc., fut fait chevalier au siége de Melun, en 1420, comme le témoigne Pierre de Fénin dans ses chroniques. Il fut drossart du Brabant (1419), chambellan, et grand panetier des ducs de Bourgogne, Jean-sans-Peur et Philippe-le-Bon. Les écrivains du temps l'appellent sénéchal du Brabant, c'est-à-dire bailli ou forestier, tandis que cette charge était inhérente au domaine de Rotselaer. La garde des côtes de la Flandre lui fut confiée par Philippe-le-Bon, au gage de 10 livres par an, et il commanda la flotte hollandaise en qualité d'amiral lors du siége de Calais.

<< Enfin la flotte hollandaisc, lit-on dans l'Histoire générale et particulière de la ville de Calais, par M. Lefebvre, profitant d'un vent favorable, sortit des ports où elle était retenue, et parut le 16 juillet (1436) à la rade de la

Gaesbeek et Houtkercke.

Gaesbeek et Houtkercke.

place assiégée, etc. Les vents ne leur ayant point permis de rester plus longtemps à la rade de Calais, et la crainte, d'ailleurs, d'être bientôt attaqués par les Anglais, qui avaient déjà appareillé, contraignirent Jean DE HORNES et le commandeur de la Morée, leurs amiraux, de regagner la haute mer et enfin de se retirer entièrement. » A ce même propos on lit dans Barante : « Ce qui les agitait le plus était pour le duc lui-même un grand sujet de chagrin sa flotte, commandée par le sire DE HORNES, sénéchal de Brabant, n'arrivait point, et chaque jour les assiégeants voyaient entrer dans le port de Calais des navires d'Angleterre qui apportaient des vivres, des munitions de toute sorte et des renforts, etc. Enfin, le 25 juillet (1436), on vit arriver les vaisseaux tant attendus: ce fut grande joie dans tout le camp, etc. -La flotte ne pouvait tenir la mer; craignant la grande expédition qui allait venir d'Angleterre, elle remit à la voile pour retourner en Hollande.

« Sur ces entrefaites, le duc de Glocester débarqua à Calais avec 10,000 combattants, et, pendant qu'il dévastait ainsi la Flandre française et les pays voisins, les vaisseaux qui l'avaient transporté à Calais suivaient les côtes d'Ostende, de Cadsant, de Walcheren. Bien qu'il n'y eût plus sur cette flotte que des marins, et quelques hommes de guerre, ils descendaient à terre; ne trouvant que peu de résistance, ils pillaient et saccageaient les villages, puis se rembarquaient aussitôt qu'ils craignaient d'avoir à combattre. A Walcheren les habitants se montrèrent favorables aux Anglais, leur fournirent des vivres et massacrèrent l'officier du duc chargé de recueillir les impôts, etc. Le duc Philippe n'éprouva point d'abord beaucoup de regrets en voyant ses rebelles sujets de Flandre châtiés ainsi de leur désobéissance : il y avait longtemps qu'ils vivaient dans la paix et dans la richesse; ils étaient turbulents sans être vaillants, n'avaient plus nulle connaissance des choses de la guerre, et ne savaient pas se défendre.

<< Leurs malheurs et le ravage des Anglais, continue Barante, ne firent qu'accroître le désordre qu'avait déjà jeté parmi eux l'entreprise de Calais. Depuis ce moment ils étaient restés en armes et n'obéissaient plus à personne. La duchesse de Bourgogne, qui était à Bruges, voyant les Anglais s'approcher de la côte vers Ostende et l'île de Cadsant, engagea les habitants à défendre le pays. Ils s'assemblèrent; mais à leur volonté et lorsqu'il n'était plus temps: quand ils vinrent à la côte, les Anglais étaient déjà rembarqués. Leur seul exploit, pour cette fois, fut de mettre cruellement à mort le sire Jean DE HORNES, qui avait commandé la flotte du duc devant Calais et qu'ils accusaient de tous les malheurs du siége. Ils le rencon

trèrent (1436) voyageant avec une suite peu nombreuse, dans les dunes du Gaesbeek et Houtkercke. côté d'Ostende, et le massacrèrent impitoyablement.» Despars ne permet

pas de supposer que Jean DE HORNES vogageait Ghemoetende mids dien Mher Jan die heere VAN HOORNE, admirael van der zee, vluchtende lancx

't Vloetmarct in deguiseerde ende onbekende habyten.

Son cadavre fut transporté à Bruges et inhumé avec de grands honneurs dans l'église collégiale de Saint-Donat. Cette mort désola beaucoup le duc, qui accordait toute sa confiance à Jean DE HORNES et lui portait la plus grande estime.

Sa femme, qui, en qualité de dame d'honneur, accompagnait toujours la duchesse Isabelle de Portugal, eut aussi une part cruelle dans les malheurs du temps. Après la mort de Jean DE HORNES, et d'autres cruautés commises sous ses yeux, la duchesse prit la résolution de se sauver, à Damme, auprès de son époux : elle avait sur ses genoux le jeune comte, Charles de Charolois, et était accompagnée de la femme de Roeland van Uytkercke et de la veuve de Jean DE HORNES. Lorsque le chariot qui les portait fut arrivé à la porte de la Croix, les soldats de garde arrachèrent ces dames de la voiture et les conduisirent auprès de la commune, mal disposée à leur égard, et de là en prison.

Jean DE HORNES épousa Marguerite de la Tremouille, fille de Pierre de la Tremouille, baron de Dours, conseiller et chambellan du roi de France, Charles VI, et de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, et de Jeanne de Longvilliers, baronne d'Engoussent, dame d'Heubessent et de Sangueville. En 1439, Marguerite de la Tremouille fut choisie par le duc de Bourgogne, avec la comtesse de Namur, pour aller recevoir à Cambrai Catherine de France, fille du roi Charles VII, lorsque cette princesse vint épouser le comte de Charolois. Marguerite de la Tremouille obtint, par acte daté de la St-JeanBaptiste de l'année 1436, les droits de bourgeoisie à Bruxelles : Item, dona Margarita de Latrymoille, dona de Bausseignies et de Hondescoten, de Heeze et Leende, filia quondam domini Petri de Latrymoille, militis, relicta quondam domini Johannis DE HOERNE, militis, domini earumdem terrarum, coram subscripto locum tenente J. Taye, Assche, scabinis ejusdem loci, benè et legitimè facta est oppidana Bruxellæ, faciens ad hoc, etc.

Jean DE HORNES et Marguerite de la Tremouille n'eurent qu'un fils, savoir : IX. Philippe DE HORNES, chevalier banneret, vicomte de Furnes et de Bergues-Saint-Winoc, seigneur de Gaesbeek, de Baucignies, de Houtkercke, de Montcornet, d'Herstal, de Hees et Leende deux terres qu'il releva le 7 octobre 1437, de Hondschoot, de Locres, de Braine-le-Château, de Putten,

Gaesbeek et Houtkercke.

de Stryen, de Geldorp par acquêt fait en 1462, releva la terre de Gaesbeek devant la cour féodale de Brabant le 7 octobre 1436; en voici le relief :

Van Philips VAN HOIRNE, here Janssone VAN HOIRNE, die met heren Reynault Knywe, sinen geleverden momboir, op ten VIIsten dach van october, XIIII XXXVIste jair, dair by waren, als mannen van leenen, H. Jan die Hertoge, riddere, Willem van Oppem, Jan t'Serclaes, Werner van Merode bastaert, ende meer andere; ontfinc, by doode syns voirsz. vaders, dat lant ende slot van Gaesbeke, metten dorpen ende herlicheiden, hogen ende legen, dair toe behorende, gelyc ende in alder manieren dat wylen H. Jan VAN HOIRNE, syn vader, die ontfangen hadde.

Philippe DE HORNES tenait du duc de Bourgogne, comme suzerain du bourg de Furnes, la terre et seigneurie de Locres mouvante de ce bourg; il y avait sa cour ainsi que haute et basse justice. Pour cette seigneurie il devait au suzerain quatre combattants à cheval. Il possédait également la terre et seigneurie de Couthof, au village de Provene, et devait pour elle un combattant à pied.

Philippe DE HORNES naquit en 1421 et fut tenu sur les fonts baptismaux par Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, qui lui donna le prénom de Philippe.

Il était très-jeune, lors de la mort de son père, ainsi qu'il résulte d'un acte échevinal passé à Gand le 12 septembre 1438, commençant en ces termes Allen die ghenen die deze presente letteren zullen zien of hooren lezen, wy schepenen van ghedeele ende paeysiers in de stede van Ghend, doen te weten dat wy als oppervooghde van den heere Philippe VAN HUERNE, heere van Baussignies, van Honscote, van Heze ende van Leende, borggrave van Berghen, onzer weezen, naer de relaes ons notabelic ghedaen, etc. Son tuteur était Jean de Flandre, chevalier, seigneur de Praet, et son subrogé tuteur était Hector van Vuerhout. Figure dans le même acte, comme témoin des affaires domestiques de la famille, Jacques DE HORNES, seigneur de Gaesbeek, d'Abcoude, de Putten et de Stryen.

:

Par convention, du 2 mars 1432, Philippe DE HORNES fut fiancé ou promis en mariage à Marguerite de Heinsberg; voici la traduction du commencement de l'acte « Nous, Jean de Heinsberg, par la grâce de Dieu, évêque de Liége et comte de Looz; Jean de Looz, seigneur de Juliers, de Heinsberg; Jean, fils aîné de Heinsberg, et Guillaume de Heinsberg, comte de Blanckenheim, faisons savoir à tous ceux qui ces lettres verront ou lire oiront, comme il a plu à haut né et très-puissant prince Philippe, duc de Bourgogne, de Brabant et de Limbourg, etc., de confirmer tel mariage qui autrefois a été arrêté et conclu entre

Jean de Heinsberg, susdit, notre cher fils et neveu, et damoiselle Jeanne, fille légitime de feu Jean, fils de Diest, et aussi d'arrêter et conclure un autre mariage entre le noble Philippe DE HORNES, fils légitime du seigneur Jean DE HORNES, seigneur de Baucignies, de Hondschoot, de Heeze et de Leende, âgé d'environ onze ans, d'une part, et notre aimée Marguerite, fille légitime de moi Jean, fils aîné de Heinsberg, âgée environ de neuf ans; d'autre part, etc. Marguerite de Heinsberg était fille de Jean de Loen, dit de Heinsberg, et de Walburge de Meurs, qui était fille du comte Frédéric de Meurs. Elle naquit le 25 juillet 1423. Le mariage n'eut cependant pas lieu, et Marguerite fut depuis fiancée, par contrat du 7 janvier 1438, à Philippe, comte de Nassau et de Saarbruck. Cette union fut faite à la St-Jacques de l'année 1440.

Philippe DE HORNES fut lieutenant de la cour féodale de Brabant, grandchambellan et général des armées du duc Charles-le-Téméraire.

Olivier de la Marche parle de lui à l'occasion du siége d'Audenarde : « Le comte de Nassau, messire Philippe DE HORNES, Seigneur de Baucignies et autres, dit-il, levaient les Brabrançons; » et George Chastellain le cite plusieurs fois dans son Histoire du bon chevalier Jacques de Lalaing: « Le lendemain matin, dit-il, qui fut le 24o jour du mois d'avril, le bon comte d'Estampes se délogea de son logis; il chevaucha en belle ordonnance droit au siége des Gantois, et était chef de l'avant-garde messire Antoine, bâtard de Bourgogne, et étaient avec lui le seigneur de Saveuse, Philippe DE HORNES, messire Jacques Lalaing et autres plusieurs grands seigneurs. Les Gantois étant avertis de la venue du comte d'Estampes, se mirent en armes, et firent garder les entrées et passages de leur siége; ils ordonnèrent six cents combattants pour garder un pont séant à un quart de lieue, près leur logis, sur une petite rivière, le droit chemin que devait venir le comte d'Estampes ; et toutes autres choses préparèrent pour la défense de leurs corps et logis. Tant chevauchèrent Picards, qu'ils se trouvèrent près du passage que les six cents Gantois gardaient, lesquels, est à savoir, une partie d'eux s'étaient mis outre le passage et tenaient ordonnance; et il semblait qu'ils fussent à pleins champs. Lors fut avisé que le seigneur de Saveuse irait voir leur ordonnance, lequel ainsi le fit et les approcha d'assez près, et vit qu'une partie d'eux avaient passé icelle rivière du côté des Picards, et lui sembla qu'ils étaient aux pleins champs. Alors le seigneur de Saveuse dit à messire Jacques de Lalaing et à ceux qui avec lui étaient, lesquels étaient tirés de l'avant-garde, ainsi qu'il leur était ordonné, en tout vingt-cinq lances de nobles et vaillants hommes: Voyez là les Gantois deçà la rivière aux pleins champs. Quand messire Jacques

Gaesbeek et Houtkercke.

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