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étrangers accueillis par Maximilien, parce que ceux-ci n'avaient pas eu l'occasion de se montrer et de se faire connaître. Pour aiguillonner le courage de ses capitaines et les tenir dans les nobles sentiments qu'ils ne cessaient de manifester à son égard, Maximilien les convoqua tous et créa chevaliers ceux qui étaient seulement écuyers. Bien des Flamands, des Brabançons et des Hainuiers reçurent l'accolade; parmi eux se trouvait en première ligne, comme un des plus dignes, Henri DE HORNES, seigneur de Perwez. Ses troupes prêtes et bien disposées, Maximilien marcha vers Thérouanne.

Ce fut le 25 juillet 1479 que toute l'armée belge se mit en mouvement : elle était remplie de haine contre les Français, contre leur roi perfide et cruel, contre tous ses capitaines, gens de rapine, sans miséricorde pour le peuple, nourris dans les guerres et ne connaissant d'autre Dieu que leur épée. Une autre cause d'indignation, c'était de les voir commandés par Philippe de Crevecœur, sire d'Esquerdes, lui qui avait été enrichi et illustré par la maison de Bourgogne, honoré de la Toison-d'Or, intime conseiller du duc Charles, et qui avait trahi madame Marie, sa fille, peu de jours après qu'elle avait reçu son serment et lui avait donné sa confiance. Déjà l'armée avait fait agir son artillerie contre la ville de Thérouanne, lorsqu'on aperçut le mouvement de ce sire d'Esquerdes, en horreur chez les Belges à cause de sa félonie et de sa traîtrise; du haut de ses murailles, la garnison criait maintes injures, menaçant les Belges des troupes qui allaient arriver de Blangi. Piqués de ces insultes, ils demandèrent à grande instance qu'on les menât contre les Français. Henri de Perwez et le sire de Rotselaer se signalèrent parmi les chevaliers même les plus intrépides; ils firent des merveilles. Ni noble ni vilain n'obtenait merci. Ils avaient les mains et les bras tout couverts de sang. Mais l'ardeur et l'acharnement que Henri de Perwez et son compagnon mettaient à poursuivre l'ennemi, coûtèrent cher aux chevaliers qui finirent par succomber. Cette bataille, une des plus sanglantes de cette époque, est appelée, par les anciens chroniqueurs, de Blangi, et par les modernes, de Guinegate, du nom du village d'Enquinegatte où elle eut lieu. Lorsque l'action fut terminée, le duc Maximilien demanda quels étaient les chefs qu'il avait perdus. Chantereine répondit : « Jacques d'Halewyn, Antoine d'Halewyn, Pierre d'Ardembourg, Henri de Perwez, Jean de Rotselaer, et en outre quelques autres qui sont prisonniers. Il a bien été tué huit à neuf mille soldats. Les Français ont perdu plus de quarante mille hommes, sans compter les prisonniers. Maximilien reprit : « Que Dieu ait pitié de leurs âmes! Les choses ne peuvent aller autrement dans des occasions pareilles. Il est à espérer que ceux qui sont morts ici jouiront tous de la gloire céleste. »

Seigneurs de Perwez.

Seigneurs de Perwez.

Henri de Perwez épousa, en premières noces, par contrat du 9 juin 1453, Isabeau de Diest, dame de Rivière, de Stalle, veuve de Jacques, sire de Wassenaer, décédée le 14 octobre 1466 sans enfants, fille de Henri de Diest, seigneur de Rivière et de Stalle, et de Jeanne de Wesemael, et, en secondes noces, Antoinette de Gavre, fille de Godefroi, sire de Fresin, mort le 13 avril 1458, et de Florence de Grez. L'auteur de l'Histoire de la maison d'Arschot ajoute « que de l'une ni de l'autre il n'eut génération, et qu'il trépassa le 18 mai en l'an 1483, et est enterré avec son père à Roosendael, près de Malines; et, continue-t-il, ici finit la branche masculine des sires de Perwez de la maison de Hornes. »

Isabeau de Diest, femme de Henri de Perwez, se trouve mentionnée dans le même ouvrage, en ces termes :

<< Jean, sire de Rivière, laissa de sa femme une fille, Marguerite d'Arschot, dame héritière de Rivière, qui épousa Florent de Stalle, chevalier, qui vivait l'an 1312, et elle était veuve l'an 1566, eut une fille nommée Aleyde, dame héritière de Stalle et de Rivière, qui épousa, l'an 1579, Arnoud de Diest, chevalier, d'où vinrent Henri de Diest et Marie de Diest, qui épousa, en premier lit, Philippe, sire de Polanen, et, en second lit, Gérard de Petersem, sire de Steyn. Henri de Diest, chevalier, sire de Rivière, épousa l'an 1410, le 9 janvier, Jeanne de Wesemael, fille de Jean, baron de Wesemael et de Falais, chevalier, sire de Westerloo, et de Jeanne de Beaufremont, sa seconde femme; il mourut l'an 1474, comme il se voit à l'église Saint-Pierre à Louvain, dans une vitre où l'on représente le mariage avec les armoiries. Il laissa de sa femme une fille nommée Élisabeth de Diest, dame héritière de Rivière et de Stalle, qui fut premièrement mariée avec Jacques, sire de Wassenaer, qui mourut sans hoirs, et fut après mariée, l'an 1453, par dispensation apostolique, avec Jean DE HORNES, sire de Perwez, de Gheel et de Waelhem; et mourut cette dame le 14 octobre l'an 1466, sans enfants, et a fait par testament son héritière absolue, dame Jeanne de Wesemael, sa mère, et est avec elle ensemble à Louvain, à l'église paroissiale de Saint-Pierre, dans leur chapelle, sous une tombe élevée. »

Hornes de
de Gaesbeek et de Houtkercke.

VI. Thierry-Loef DE HORNES, chevalier banneret (1), cinquième fils de Guillaume, sire et comte DE HORNES, et d'Else de Clèves, sa seconde femme, fut seigneur de Montcornet, d'Herstal, de Hees, de Leende et de Bauci

(1) Pour l'intelligence de cette généalogie et de plusieurs autres qui sont comprises dans cet ouvrage, nous donnons ici, en forme de note, d'après quelques auteurs estimés, les grades nobiliaires au moyen âge. On lit dans Holleber, Jurisprudence héraldique, page 397 : « Dès qu'un gentilhomme avait atteint l'âge de sept ans, on le retirait des mains des femmes pour le confier aux hommes; une éducation mâle et robuste le préparait de bonne heure aux travaux de la guerre dont la profession n'était pas distinguée de celle des chevaliers.

« Au défaut des secours paternels, une infinité de cours de princes et de hauts seigneurs offraient des écoles toujours ouvertes où la jeune noblesse recevait les premières leçons du métier qu'elle devait embrasser.

« La première place que l'on donnait aux jeunes gentilshommes qui sortaient de l'enfance était celle de pages.

« De l'état de page, le jeune gentilhomme passait à celui d'écuyer: il devait être âgé de 14 ans pour parvenir à ce grade qui lui était conféré avec des cérémonies religieuses. Il devait servir au moins sept ans en qualité d'écuyer, parce que l'âge fixé pour le grade de chevalier était de vingt et un ans, à moins qu'une haute naissance ou de grandes actions le dispensassent de cette loi.

« Les écuyers se divisaient en plusieurs classes différentes, suivant les emplois auxquels ils étaient appliqués, savoir : l'écuyer du corps ou de la personne du maître; on l'appelait aussi l'écuyer d'honneur; l'écuyer de la chambre ou chambellan; l'écuyer d'écurie; l'écuyer d'échansonnerie ; l'écuyer de la paneterie, etc. C'était sur eux que les seigneurs se reposaient du soin de leurs maisons. Ils avaient soin de dresser les chevaux de bataille qu'ils donnaient à leur maître, lorsqu'il allait combattre l'ennemi; ils demeuraient derrière lui pendant le combat pour lui donner et fournir des armes, et le secourir en cas de besoin. Ce spectacle était pour les écuyers une leçon vivante d'adresse et de courage, et un puissant motif pour faire naître dans le cœur de cette jeune noblesse l'envie de se signaler par de semblables exploits.

« C'était à vingt et un ans, comme je l'ai dit, et après beaucoup de preuves, que l'écuyer pouvait prétendre au grade suprême qui faisait toute l'ambition de la noblesse; c'était le prix le plus insigne qu'on pût proposer dans les occasions périlleuses de la guerre pour redoubler le courage des guerriers; c'était enfin le grade le plus éminent dans la milice.

« Cette dignité se conférait par une espèce d'investiture accompagnée de certaines cérémonies et d'un serment solennel, etc.

« Les chevaliers jouissaient de plusieurs avantages extérieurs qui réhaussaient l'éclat de cette profession, par des prérogatives honorables et qui donnaient à ceux qui l'exerçaient une prééminence marquée sur tous les écuyers et sur tout le reste de la noblesse. Ces distinctions consistaient dans l'armoirie, daus l'habillement et dans les titres, etc.

<< Une lance forte et difficile à rompre, un haubert ou haubergeon, c'est-à-dire une double cotte de maille tissue de fer, à l'épreuve de l'épée, étaient les armes assignées aux chevaliers exclusivement; la cotte d'armes faite d'une simple étoffe armoriée était l'enseigne de leur prééminence sur tous les autres ordres de l'État et de la guerre.

« Ces chevaliers avaient seuls le droit d'enrichir leurs vêtements, les harnais de leurs chevaux et leurs armes, d'ornements en or on les distinguait dans les discours et

Gaesbeek et Houtkercke.

Gaesbeek et Houtkercke.

gnies, et avait l'usufruit du château et forteresse de Loevestein sur la Meuse. Il tenait ces divers domaines de la succession de son père, en vertu d'un acte de partage fait à l'intervention de ses parents, Jean d'Arckel, prince

dans les actes publics par le titre de messire, et les écuyers par celui de monsieur. » L'auteur que nous venons de citer appartient à la Belgique, et il florissait dans la seconde moitié du dernier siècle. Nous possédons encore un autre traité qui est aussi inédit : c'est l'œuvre de don Diego Valera, historien et généalogiste espagnol de la fin du xve siècle, c'est-à-dire d'une époque où la chevalerie avait déjà perdu et de son prestige et de son importance. Il s'exprime ainsi dans son Traité de la Noblesse: « Et pour ce que chevalerie est le plus haut et digne état, et qui ainsi est l'ornement de toute noblesse, est maintenant dénommée ainsi comme commune et déprisée tellement que point ne semble œuvre de vertu, mais semble que ce soit un métier d'intérêt ou de profit principal, car chacun se met audit ordre, sans avoir regard ni demander quelles sont les conditions dudit ordre, et si ceux qui le reçoivent les pourront entretenir ou non; et sont plusieurs qui le prennent auxquels il n'est nécessaire de demander les conditions et charges d'icelui ordre, car combien qu'ils le savent, si ne les gardent-ils point; tels ne prennent point ledit ordre pour vertu, mais seulement le prennent pour intérêt et vaine gloire et pour être appelé monseigneur entre le peuple; de celui de tant haut et digne ordre est chose raisonnable et aussi très-profitable de déclarer son principe, et comment les anciens qui le commencèrent, eurent trois considérations très-licites et très-raisonnables comme ci-après sera déclaré : la première est l'amour et entretènement de la chose publique, la seconde est rétribution d'honneur due à vertu, la troisième est pour donner à l'ordre, ministres et serviteurs, afin de poursuivre leurs vertueuses œuvres et de bien savoir et entendre que universellement par toutes régions les gens furent divisés par milliers, et de chacun millier fut élu un du plus noble courage d'entre eux par continuation d'être garni de vertus et bonnes coutumes, le mieux disposé et plus habile aux armes, auxquels afin que très-étroitement et à très-grande délibération étaient ainsi élus, ils les faisaient jurer et faire les serments tels comme ci-après s'ensuivent. >>

A ces deux citations nous joignons une troisième que nous empruntons aux Mémoires de Louis Gollut, professeur à l'université de Dôle, au xvi° siècle : « Auquel temps, au xiv° siècle, l'ordre de chevalerie n'était donné à autres qu'aux princes et aux grands seigneurs et à ceux qui en plusieurs guerres et batailles avaient fait claire preuve de leur valeur et prouesse; pour les honorer davantage, le prince même, et nul autre, donnait l'accolade et conférait l'ordre, sans permettre que les princes vassaux prissent tant d'autorité que de faire un seul chevalier, comme l'exemple d'un comte de Flandre l'enseigne, lequel fut accusé par le roi de France et presque condamné à la perte de son pays pour avoir conféré l'ordre de chevalerie en l'an 1280, et le comte de Nevers en 1279. « Aussi était-il plus difficile de faire un chevalier que d'instituer maintenant un colonel d'un régiment, légion ou terce de soldats fantassins, ou bien un chef de quelques compagnies d'hommes d'armes, non-seulement pour ce que le souverain retenait cette autorité de conférer, sur preuves suffisantes de la valeur et du mérite du bachelier qui avait bravement combattu et qui avait, comme lors on disait, gagné ses éperons, mais aussi pourtant que les cérémonies gardées en telle solennité et les frais étaient très-grands; à raison de quoi, les sujets du chevalier, moyennant qu'il fût haut-justicier, donnaient quelques aides à leurs seigneurs, non contraintes mais volontaires, non excessives mais raisonnables, au bon vouloir du sujet qui, étant bien traité par son seigneur, donnait librement quelque chose de son bien pour aider la dépense et soulager les frais des tournois et des festins que le chevalier y faisait; ceux-ci puis après pouvaient être chevaliers bannerets, c'est-à-dire portant bannière ou cornette particulière à la guerre, quand ils pouvaient joindre quelque bon nombre de chevaux à leur suite, défrayés pour eux mêmement si cela se faisait de leurs vassaux et féodaux, pour se trouver en une guerre et bataille sous les étendards du roi. »

évêque de Liége, Jean de Polanen, seigneur de La Lecke et de Breda, Jean de Petersem, et de son frère Thierry DE HORNES, sire de Perwez, lesquels arrêtèrent, en présence de lui Thierry-Loef DE HORNES et de son frère Arnoud, depuis prince-évêque de Liége, d'une part, et de Guillaume, fils de Guillaume, sire et comte DE HORNES, et d'Isabeau d'Arckel, son cousin, d'autre part; ce qui suit: Wy Johan, bi der Gods genaden, bisscop tot Ludic ende greve tot Loen; Didderic VAN HUERNE, here van Perweys ende van Duffle; Johan van Polanen, here van der Lecke ende van Breda; ende Johan, here van Petersem doen kont allen luden met desen oppene brieve, dat wy ene minlike deylinge ende een scheidinge, met wille ende welvart heren Didderics-Loefs VAN HUERNE, ridder, ende synre vriende, op die ene zide, ende Willems VAN HUERNE, ons neven ende synre vriende, op die andere zide, ghededinct ende gemaect hebben, van alsuker schelinge ende discorde, als Willem VAN HUERNE, onsen neve, op die ene zide, ende her Didderic-Loef, ridder vorscreve, ende Arnoud syn brueder, onsen neven, op die andere zide, onderlinge ghehadt hebben of hebben mochten; als van alsuken goede, erffenisse ende heerlikheit als die heren van Huerne, deser vorscreve ouders, tot dese daghe toe beseten hebben, in allen manieren als hier beschreven staet; in den yersten, sullen her Didderic-Loef VAN HUERNE ende Arnoud, syn brueder, van hare bruederlicker deilinghe ende van hare vaderlycke erve hebben, van alsulken gaedinghe als her Geerard, here VAN HUERNE, wilen eer was, dien God ghenedich si, die ten Vryesen bleef, achter liet. In 't yerste die heersap van Herstelle, alsoe groet ende alsoe cleyne alsi nu ter tyt geleghen es, ende men se nu ter tyt van der hertoghe van Brabant houdende es; behoudelyc zulker brieve ende jaer guldene als die here van der Lecke ende sine kindere daer op hebben ende bewyst syn, ende inhouden ende begripen, ende ander goede die van outs sculdich syn uut te ghaende: voert zullen si hebben Heese ende Leende, met hoghen ende nederen gherechten ende renten, hoe die ghelegen syn, ende hoe die ghenoemt syn, ende men se ute den hove van Brabant houdende es voert zullen si hebben die heerschap van Monkornet ende van Bassengnies, met allen haren toebehoerten, hoghe gherechten ende nederen, renten ende verval, hoe die ghelegen of ghenoemt zyn, ende men se houdende es van den coninc van Vrankeryc, ende van den here van Rosaets of yemants anders voert soe syn 't vorwarden, dat her Didderic-Loef 't huus van Loevesteyn, ghelegen in der Moniklant, met sinen vorborghe ende grachten, alst nu ter tyt begrepen es, hebben sal, in sulker manieren, dat die vorz. her Didderic gheloven sal ende zekeren, ende des goede brieve ghe

Gaesbeek et Houtkercke.

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