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tout ainsi que lesdites terres ont été mises et tenues par aucuns temps en une recette exercée par Godefroi de la Rue au nom dudit monseigneur le comte; aussi la terre d'Escarpel lez-Douai, dont le bâtard de Montigny et sa femme doivent jouir leur vie durant; item, la terre et seigneurie de Vimy, le château de Vimy, La Cauchie, qui sont tout d'une paroisse avec la ville de Farbus lezVimy, et leurs appartenances quelconques, et sont tenus en un seul fief de monseigneur le comte de Saint-Pol, à cause de son comté de Saint-Pol, réservé un petit fief, situé avec ledit, tenu du château de Lens; item, les terres et seigneuries de Liencourt, Bellencourt et Denger, qui sont tout d'une paroisse, avec les bois et appartenances quelconques, tenues de plusieurs seigneuries; item, la terre et seigneurie d'Assiet-le-Grand, tenue tant du château de Bapaume comme de monseigneur de Moy, à cause de son château de Suzanne, et leurs appartenances; item, la terre et seigneurie de Courchelle, le comté et la terre et seigneurie de Grevilliers avec les appartenances quelconques; item, la libre seigneurie de Hachicourt lez-Arras et les appartenances, tenues de messires les religieux de Saint-Vaast d'Arras; item, la maison de Damas, tenue de l'abbaye de Corbie avec la ganele de Barry-Saint-Martin, tenue du Château de Péronne ; item, la terre et seigneurie de Rannes lez-Mondidier, qui s'étend et comprend plusieurs fiefs tenus de plusieurs seigneurs, et leurs appartenances quelconques, etc. »>

Frédéric DE HORNES, seigneur de Montigny, et sa femme Philipotte de Melun laissèrent quatre filles, savoir:

A Marie, comtesse DE HORNES, dame de Montigny, de Hachicourt, de Wimy, etc., décédée à Douai le 7 juin 1558, à l'âge de 82 ans, et enterrée à l'église de Montigny, se maria, par contrat du 5 septembre 1496, à Philippe de Montmorency, seigneur de Nevele, fils de Jean III et de Gudule Villain, dame de Liedekerke, petit-fils de Jean II, baron et seigneur de Montmorency, seigneur d'Ecouen, etc., grand chambellan de France, et de Jeanne, dame de Fosseux en Artois. Ce contrat apporta aux jeunes époux diverses terres « Entre autres, dit cet acte, la quatrième partie de la baronnie de Montigny avec ses dépendances et appartenances, Estouwanet, Conflans, Honourne, Wittry et Brye, avec toutes et chacunes les autres terres et seigneuries qui furent à feu monseigneur Jean de Montmorency, aïeul desdits Jean et Philippe, ainsi que tout se comprend situé en la vicomté de Paris et environ la terre et seigneurie de Saint-Leu-le-Plaisis, Bonssart et un certain fief et tenèment tenu en partie de monseigneur de Morial, qui se comprend en cent vingt-cinq livres de rente héritables chacun et an qui se prennent sur la seigneurie de Famechon, la terre et seigneurie de Wismes qui se comprend en plusieurs seigneuries et possessions: première, le pont de brique Saint-Pierre de Sainctes et partie de la basse Boullyngne, ainsi que tout se comprend la terre et seigneurie de Tontenable auprès de Monstræuil sur mer; la terre et seigneurie de Huysse en la châtellenie d'Audenarde, tenue du château de Termonde; la rente de Humgrenyes, le fief de Triest, la rente sur la seigneurie d'Eschauwe, Haton et Marchelle, et les bois qui se coupent en neuf ans, avec aussi tout tel autre droit, part et portion que prétend avoir et jouir ledit seigneur de Nevele en la terre, seigneurie et baronnie de Montmorency, sur lesquelles terres, baronnies et droits et possessions, ledit sieur de Nevele baille, met et fait bon et valoir chacun an en revenu et estimation jusqu'à la somme de deux mille livres de quarante gros monnaie de Flandre la livre de revenu par an.

Philippe de Montmorency et Marie DE HORNES laissèrent, entre autres enfants, un fils nommé Joseph, baron de Montmorency, seigneur de Nevele; celui-ci épousa, en août 1523, Anne d'Egmont, fille du comte de Buren, dont il eut quatre enfants: Philippe, Floris, Éléonore et Marie; leur descendance figure plus loin dans la notice sur les barons de Montmorency, seigneurs de Nevele. Philippe de Montmorency mourut à la fleur de l'âge, et sa veuve convola, en 1532, avec Jean, comte DE HORNES, cousin de Marie DE HORNES, dame de Montigny, qui fait le sujet du présent article. Jean, comte DE HORNES, institua pour héritiers les fils du premier lit de sa femme, et légua, à leur défaut ou de leurs hoirs légitimes, toute sa succession à la famille de Nieunaer. Le premier qui fut appelé à cette succession et qui en obtint la saisine, était Philippe de Montmorency, l'aîné des quatre enfants d'Anne d'Egmont. Jean, comte DE HORNES, avait-il le droit d'agir ainsi, et avant de tester avait-il convenablement rempli les formalités prescrites, en pareil cas, en matière de fief ou d'alleu, et observé les exigences de la loi? il nous est impossible et il est même inutile de répondre à ces questions. Toutefois il est certain qu'après la mort de Jean, comte DE HORNES, le mariage de Philippe de Montmorency, son héritier, ne pouvant être conclu immédiatement, Marie DE HORNES, dame de Montigny, se présenta comme son héritière. Puisque ses propres héritiers étaient appelés à recueillir le patrimoine et les biens des seigneurs d'Altena et comtes de Hornes, sa prétention sur laquelle nous revenons plusieurs fois, était au fond une protestation contre la famille de Nieunaer. Elle est prouvée par deux actes dont voici la teneur :

Anno XV XLIIII, den XXIII augusti, soo heeft versocht aen stathelder ende leenmannen ondergeschreven Jean de Lattre, heer van Odenhoeven, in den naem en als gemachticht nae luyt zyner commissien ende machticheyt, geschiet voor schepenen van Douay, vrouwe Marie, gravinne VAN HORN, vrouwe des leens van Altena, Weert, Wessem, douayriere van Montmorency, te ontfanghen die heerlicheyt van Bouchout, met der toebehoorten nyet daer van uutgeschiet gelyck by breede naer onhalt der leenregisters nae doot en afflyvigheyt heer Johan saliger greve VAN HORNE, etc., ende is verleent in presentie stathelder ende leenmannen hier onder beschreven.

Anno XVe XLIIII, den XXIII augusti, tot Ludek, soe heeft verzocht aen stathelder ende leenmannen ondergeschreven Jan de Lattre, heer van Odenhoeven, in den naem ende als gemachticht nae luyt zyner commissien ende machtichscap geschiet voor schepenen van Douay, vrouwe Marie, gravinne VAN HORNE, Vrouwe des leens van Altena, Weert, Wessem, douayriere van Montmorency, te ontfanghen dat lant ende graefscap van Horne, met dorp ende heerlycheyt, hoech, middel ende leege, nyet daer van uutgeschiet, in naete ende droegen, gelegen soe verre dat selff leen roerich is aen ons genadigen heer als grave van Loon, haer vervallen ende aengestorven nae doot ende aefflyvigheyt wylen greve Johan VAN HORNE, zaliger memorie haeren neve, als naest bloed aen 't voorseyde graefscap.

Ce même fait est encore prouvé par l'épitaphe de la dame de Montigny, qui se trouve dans un vieux manuscrit, au sujet des épitaphes de l'église de Montigny : «En hault est contre le mur ung riche théâtre d'albastre où est présentée une dame vestue d'un long manteau; derrière elle est une geolle avecq ung oysselet:

Chy gist noble et puissante dame madame Marie DE HORNES, héritière de la comté de Horne, dame de Montegny et Vemi, et femme à feu, de bonne mémoire, messire Philippe, baron de Montmorency, seigneur du pays de Nevele, et douairière desdits lieux, laquelle ayant vesequ IIII** II ans en toute charité, décéda à Douay le VII jour de juing mil Vo LVIII.

Priez Dieu pour son âme.

B Philipotte, comtesse DE HORNES, morte en bas-âge; C Louise; D Jeanne, comtesse DE HORNES, mariée à Claude de Bonal, seigneur de Gomignies, originaire de Bourgogne.

X. Jacques, comte DE HORNES et du Saint-Empire, seigneur de Hornes, d'Altena, de Weert, de Nederweert, de Wessem, de Cortessem, de Cranendonck, de Saffenberg, d'Eindhoven, sous-avoué de Thorn, grand-veneur héréditaire de l'Empire, était très-jeune lorsqu'il perdit sa mère, Jeanne de Meurs, qui mourut en l'an 1461 : il avait à peine atteint sa onzième année. En l'élevant à la vie des chevaliers de ces temps de guerre, on avait, sans doute, moins consulté ses goûts et ses penchants que l'usage qui commandait, en quelque sorte, de destiner l'aîné de la famille aux armes; car toute sa vie ne respire que la paix et l'union. Il fut un des principaux auteurs du traité de Tongres, signé le 22 mai 1484: c'est ce que son frère Jean DE HORNES, évêque de Liége, s'empressa de reconnaître dans le traité même ; le prélat y avoue qu'il avait agi, en cette circonstance, par les conseils, avis et mûre délibération de ses très-chers et très-aimés frères les comte DE HORNES et seigneur de Montigny. On sait que ce traité ouvrit à l'évêque sa ville épiscopale; aussi, lors de son intronisation, qui eut lieu le 7 novembre de la même année, Jacques, comte DE HORNES, et Frédéric de Montigny accompagnèrent-ils le prince. Plus tard, lorsque, par suite de la mort du Sanglier des Ardennes, l'évêque Jean DE HORNES se retira à Maestricht, en attendant que les passions fussent calmées, ce fut à Jacques, comte DE HORNES, son frère, aidé de Raes de Waroux et de Tilman Valdoréal, qu'il confia la direction des affaires de la principauté. Malheureusement dans un combat, contre les la Marck, il fut fait prisonnier et envoyé au château de Louvégnée, où il resta détenu pendant trois ans. Dès qu'il eut récupéré sa liberté, loin d'exciter son frère et tous ses parents à la vengeance contre la famille de la Marck, il conseilla aux différents partis la modération, et quand le traité de Maestricht, de 1492, lui fut soumis, il déclara expressément que pour des considérations de justice et d'humanité, et aussi pour l'exécution du traité en tous ses points et articles, il s'obligeait, ainsi que toute sa maison, promettant en parole de noble homme, sur sa foi, son honneur et son serment, solennellement fait, de ne jamais souffrir que ce traité fút enfreint en quelque manière. Enfin, pour cimenter la paix et l'harmonie entre les deux familles, il donna sa fille en mariage à Éverard de la Marck.

En 1494, Jacques, comte DE HORNES, assista l'empereur Maximilien dans la guerre contre les Gueldrois. Voici comment Butkens s'exprime à ce sujet dans les Trophées de Brabant : « L'empereur... traita avec son fils le roi de Castille et se prépara pour faire la guerre aux Gueldrois à bon escient : ayant assemblé toutes ses forces, il passa la Meuse et marcha au pays de Gueldre, accompagné d'Albert, duc de Saxe; George, duc de Bavière; de Guillaume,

duc de Juliers et de Mons; de Jean, duc de Clèves; de Raoul, prince d'Anhalt ; d'Engelbert, comte de Nassau; d'Éverard, comte d'Arenberg; de Robert de la Marck, son frère; de Jacques, comte DE HORNES; de Florent d'Egmont, comte de Buren, et plusieurs autres, tant de ces Pays-Bas et d'Allemagne que des seigneurs gueldrois réconciliés, etc... » Nonobstant son caractère conciliant et pacifique, Jacques, comte DE HORNES, n'en fut pas moins entraîné dans des dépenses de guerre considérables; et sa maison se trouva obérée au point qu'il dut grever quelques-unes de ses principales propriétés, entre autres le comté de Hornes et la seigneurie et château de Weert, qu'il engagea à Vincent, comte de Meurs. Mais soit que les clauses de cet engagement n'aient pas été convenablement observées, soit tout autre motif, Jacques, comte DE HORNES, réclama ses biens, en 1494, au comte de Meurs, qui n'entendait point les lui restituer; il convoqua ses hommes d'armes et entreprit, au mois de juin, le siége du château de Weert. Le moine Jean de Los raconte cet événement en ces termes: In junio, comes DE HORNES obsedit castrum de Weert, impignoratum ergà comitem de Meurs.

Quant au domaine de Hornes, il est constaté que Vincent de Meurs remit peu de temps après, par voie de retrait, à l'évêque de Liége, Jean DE HORNES, ce comté et tous les droits qui en étaient dépendants; nous en avons la preuve dans un acte authentique dont voici la

teneur :

Reverendissimus dominus Johannes DE HUERNE, episcopus Leodiensis, dux Bullionensis et comes Lossensis, relevavit à Johanne de Cortenbach, locum tenente, castrum, comitatum, dominium de Huerne, cum villagiis et dominio de Cortershem et omnibus eorum appendiciis, redimendo eadem dominia et ea quitando ex manibus domicelli Vincentii comitis de Moers, salvo jure, anno XIIII° XCIX, XVI mensis aprilis, in præstatione, si ista relevatio non sufficeret ad utilitatem favendumque quod ad comitem DE HUERNE spectaret.... præsentibus domino Rycaldo de Merode, domino de Petershem Wilhelmo de Merode, domino de Voelen, Wilhelmo de Duras, Johanne, domino de Vogelsanck, et pluribus aliis.

Depuis, l'évêque de Liége contraignit son neveu, le jeune comte Jacques DE HORNES, à accepter l'inféodation de cette terre et à en faire le relief à la cour de Curenge; voici l'acte : Domicellus Jacobus DE HORNES heeft ontfanghen, op dreygenesse myns... Johan VAN HORNES, bisschop tot Ludeck, etc., dat lant van Horne met alle syne toebehoorten, slot, heerlycheyt, en der gelycken oock die heerlycheyt van Cortershem, met allen hunnen aenhangen ende toebehoorten, nae inhalt des alden registeren, present heer syner gena

digen stathelder, heer Ryckalt van Merode, heere tot Petershem, anno 1500, octobris die XVIII.

Néanmoins le comté de Hornes restait grevé en faveur de Vincent de Meurs, qui même en faisait occuper le château.

D'autre part, Jacques, comte DE HORNES, s'efforça de concilier les intérêts des deux maisons au moyen d'un mariage: grâce à ses soins, une union fut arrêtée et conclue entre son fils aîné, Jacques, et Marguerite de Croy, fille de Philippe de Croy, comte de Chimay, baron de Quiévrain, seigneur de Sempy, de Thou, grand-bailli du Hainaut, chevalier de la Toison-d'Or, conseiller et chambellan du duc Charles de Bourgogne, son châtelain et capitaine de Rupelmonde, gouverneur et capitaine-général du pays de Gueldre, et de Walburge de Meurs, fille de Vincent, comte de Meurs et de Saerwerden. Le contrat de mariage, que nous donnons plus loin, explique cette négociation; les prétentions des deux parties venaient se confondre dans la dot qui était donnée aux époux les droits de Croy, comme héritiers de Meurs, sur le comté de Hornes étaient réunis à ceux de Jacques DE HORNES; et Marguerite de Croy se chargeait d'éteindre la créance de Vincent de Meurs.

Conformément à sa demande, exprimée au lit de douleur, Jacques, comte DE HORNES, fut revêtu, après son décès, de l'habit de frère Mineur et transporté ainsi au couvent illustré par les vertus de son père.

Il mourut le 8 octobre 1530 et fut enterré au couvent de Weert, dans le caveau de la famille de Hornes, à côté de son père, devant le maître-autel. Il épousa, en premières noces, Philipotte de Wurtemberg, décédée sans enfants le 4 juin 1475 et inhumée à Weert dans le caveau de la famille de son époux, fille d'Ulric, comte de Montbéliard, et de Marguerite de Savoye, veuve de Louis, roi de Sicile, duc d'Anjou, laquelle était fille d'Amédée, duc de Savoie. Cette union est prouvée par un acte relatif au rachat de certains droits qui affectaient la cour d'Ophoven, lequel fut scellé le 14 avril 1472; en voici le préambule Ick Kathrina van Ghoere..., doene kont ende bekennen mit dit diesen brieve alsoe de hoegeborne vermoegen jonchre Jacob, greve zo HOERNE, hre zo Althena, zo Corttshem ende zo Cranendonck, etc., ende jouffrouwe Philippa van Wirtembergh, grevinne ende frouwe derselver lande voorseyd, etc. Le comte DE HORNES épousa, en secondes noces, Jeanne de Gruuthuuse, décédée le 8 décembre 1502 et inhumée dans l'église des Cordeliers, à Malines, sœur de Jean de Gruuthuuse, prince de Steenhuyse, comte de Winchestre, seigneur de La Gruthuuse, gouverneur de Picardie et maréchal de France, lequel épousa, en premières noces, Marie d'Auxy, dame de Flavy et de Famechon, et, en secondes noces, Marie de Melun, fille de

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