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passé et le présent de la Belgique, par des chars et des cortéges habilement variés, est digne de tous éloges. Le char du Limbourg, représentant l'époque franque, le char de Van Artevelde, le splendide cortége de la Toison d'Or, le char de Nivelles, représentant l'agriculture et traîné par quarante chevaux de labour, et le cortége des ouvriers liégeois, ont fait et devaient faire la plus vive impression sur la foule.

Une petite part de critique doit pourtant se mêler à nos louanges. Qu'avions-nous besoin de revoir, à propos du jubilé du roi Léopold, les tristes figures de Philippe II et d'Albert et Isabelle? C'est Marnix et les gueux, c'est Rubens et l'école flamande qui personnifient pour nous ces époques historiques, et non les tyrans odieux dont on ose aujourd'hui nous faire l'apothéose.

Puis, pourquoi retrancher d'une semblable fête la partie légendaire et mythique, si bien rappelée par nos géants? Notre population est-elle donc devenue si grave et si austère qu'elle ne puisse plus s'amuser de ces symboles naïfs ou grotesques qui précédaient jadis nos processions religieuses? Nous pensons, au contraire, qu'il y a là une tradition populaire nationale, à conserver aussi précieusement que la coutume même de ces cavalcades. Les artistes au moins nous donneront raison.

V.

Une des plus belles œuvres d'art produites à l'occasion des fêtes de juillet, est incontestablement la médaille commémorative gravée par M. Léopold Wiener.

Nous avouons qu'en présence de la médaille gravée par M. Wiener à l'occasion du 25e anniversaire de l'indépendance nationale, nous pensions qu'il serait impos

sible de réussir aussi bien dans d'autres circonstances. Notre jeune et belle patrie, et ses vingt-cinq années de liberté, de progrès et de paix, devaient inspirer un véritable artiste; puis, il n'y avait rien d'officiel, ni dans l'idée, ni dans l'exécution de cette œuvre : point de concours, point de programme, point de tradition consacrée, point d'entraves d'aucune espèce.

La composition de la médaille commémorative offerte au roi par les chambres législatives, se présentait dans des conditions fort différentes. Là toutes les difficultés possibles surgissaient naturellement, et pour l'invention du sujet, et pour la manière de le représenter, et pour les nuances d'expression qui s'y rencontraient, et même pour l'effigie du roi qui ne pouvait plus être l'effigie de nos monnaies.

Hâtons-nous de le dire, M. Wiener est non-seulement sorti victorieux d'une tâche aussi ingrate, mais il nous a donné un nouveau chef-d'œuvre, qui égale le premier par l'idée, qui nous semble plus parfait encore par les détails et par l'exécution.

La tête du roi, admirablement modelée et finie, est un portrait d'une ressemblance irréprochable, bien que les traits soient légèrement idéalisés, ou plutôt caractérisés selon les exigences de l'art. Nous devons même, à ce sujet, féliciter M. Wiener d'avoir passé hardiment sur de mesquines considérations officielles, et d'avoir représenté, pour la première fois, le roi à l'âge où il se trouve réellement. Nous regardons ce portrait du roi comme le plus beau qui ait été fait en Belgique; et combien d'artistes de tous genres, depuis 1830, se sont cependant exercés sur ce sujet !

L'autre face de la médaille est une composition des plus heureuses, et par sa simplicité, et par la pensée qu'elle exprime, et par l'harmonie des lignes principales.

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