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LIII

Quittances faisant mention de la contribution fournie par les États du Gévaudan à Rodrigue de Villandrando, lorsqu'il partait pour son expédition de Guienne. Cabinet des titres de la Bibliothèque nationale, vol. 404, cote 9046, et Ms. fr. 20578, cote 12.

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(Février 1438.)

1. Saichent tuit que je, Denis Boniod, secretaire et trésorier de monseigneur de Mende, confesse avoir eu et receu de Jehan Chaste, commis à recevoir ou diocèse de Mende la somme de ijm motons d'or donnez a Rodiguo, conte de Ribadieu, pour le paty de Givaudain, la somme de quinze motons à moy tauxée pour avoir esté à Ruynes devers ledit conte. De laquelle somme de xv motons je suy contant et en quicte ledit Jehan Chaste et tous autres à qui quictance en peut appartenir. Donné soubz mon seing manuel, le dixiesme jour de fevrier l'an mil iiije trente et sept.

Signé, D. BONNIOT, avec paraphe.

2. Sapchon tut que hicu, Bertrant Teysier, cossol de Salgue, confesse aver agut et recebut de Johan Chaste, recebedor de dyosese de Mende de la somma de dos milia motos donastz à Rodigo, conte de Ribadieu, la somma de tres motos d'aur por aver estat à Marehol à la sieta de la équoctacion de la dita talha. Dela quala somma de iij motos je me tenc per conten et payat, et ne quite lo dit recebedo. En testimoni d'ayso hieu ey senhat aquesta quitansa de mon senhet manual, lo prumier jorn de may, l'an m. cccc. xxxviij. Signé, BERTRAN TEYSIER.

Lardit, homme d'armes de la compagnie de Rodigo de Villandandro, qui s'en aloit, comme on disoit, ou pays de Limosin en passant par ledit pays d'Auvergne, print et emporta d'un villaige estant en la chastellénie de Rochefort une arbaleste, une lance, certains fromaiges et autres biens appartenans à ung nommé Perrotin Loyrart ». Il y a quelque apparence aussi que la date du méfait fut déguisée par les coupables, et que l'édit de proscription contre les Rodrigais était levé lorsqu'ils attaquèrent Etienne Lardit.

LIV

Rémission accordée à un habitant de Cahus en Querci, complice de trois noyades perpétrées sur des hommes de la compagnie de Rodrigue de Villandrando. Registre JJ 177, pièce 225, aux Archives nationales.

(Avril 1438.)

Charles, etc., savoir faisons, etc., nous avoir receue l'umble supplication de Giraud du Puy, poure homme chargié de femme et enfans, habitant du Mas ou villaige du Puy en la parroisse de Cahus, ou diocèse de Caours, contenant que, ou mois d'avril ou de may mil xxxvIII ou environ, les gens de Rodrigo de Villandrando, lors capitaine de gens d'armes et de trait estans logiez en nostre païs de Lymosin, un compaignon de guerre de la compaignie dudit Rodrigo venant du lieu où estoit logiée sadicte compaignie, passa par ladicte parroisse de Cahus et par la Cère à gué, et vint logier ou mas de Tilly pour repestre son cheval; et lui estant illec, les tenanciers dudit Mas alèrent au lieu de Borie, dont ilz tenoient icellui, et dirent à Poncet Garnier, escuier, seigneur dudit lieu de Borrie, que ung des gens de la compaignie dudit Rodrigo estoit audit Mas et avoit prins un grant pain qu'il avoit donné à son cheval; et pour ce que ledit Rodrigo et ceulx de sadicte compaignie avoient esté par nous et par noz lettres patentes publiées audit païs de Lymosin, lors habandonnez et leurs biens donnez à ceulx qui les destrousseroient, ledit suppliant monta incontinant sur son cheval et ala veoir s'il trouveroit ledit compaignon de guerre, lequel il ne trouva point, et ainsi s'en retourna à son hostel; et tantost après, considérant ledit Garnier que ung mois par avant, que [auc]uns de la compaignie d'icellui Rodrigo avoient pillé la maison de la mère de sa femme et l'avoient endommagié de la somme de mil livres, ledit Garnier remonta à cheval pour suivir ledit compaignon de guerre, et en y alant, trouva en son chemin ledit suppliant Jehan de Tassalies, Jehan de Talamont et Gérard de Teil, qui tous estoient gens du païs, lesquelz le suivoient et lui disdrent que icellui compaignon de guerre s'enfuioyt devant eulx, et qu'ilz ne le poroient aconsuir ne prendre; et lors ledit Garnier leur dist qu'il le suivroit telement qu'il l'auroit s'il pouoit, et telement se y exploicta qu'il le print,

lui osta son cheval et son espée, et le mist à pié sans autre chose lui faire, et le bailla et laissa audit suppliant et autres dessus nommez; lesquelz tantost après doubtans, s'ilz le laissoient aler, que après lui d'autres de laditte compaignie leur venissent bouter le feu en leur dit Mas, ou autrement grandement les endommaigier, conclurent entre eulx qu'ilz le feroient morir, et ce jour mesmes sur la nuyt l'emmenèrent avec culx jusques à ladicte rivière de Cère, et en icelle le gectèrent et noyèrent. Après laquelle chose ainsi faicte, ung jour ou deux, fut dit et publié par ladicte parroisse de Cahus que deux autres de ladicte compaignie devoient venir le landemain; lesquelz de fait y vindrent et passèrent près du Mas de Serval, et pour ce, se misdrent en aguet, afin de iceulx prendre, se faire le pouoient; et advint qu'ilz les prindrent près du Mas du Teilly et les amenèrent avec eulx au lieu de Chastel, près de ladicte rivière, et estoit avec eulx ung nommé Guillon de Serval; et ainsi qu'il s'approucha de la nuyt, les noyèrent en ladicte rivière, doubtans que s'ilz les laissoient aler, ilz pourroient par eulx estre destruiz et desers, mesmement considérant la mort de l'autre compaignon de guerre, par eulx ainsi perpétrée. A l'occasion desquelz cas ledit suppliant doubte, combien que depuis aucune chose ne lui en ait esté demandée, rigueur de justice pour le temps avenir, et que à ceste cause on lui voulsist mectre, ordonner, empeschier en corps ou en biens, se nostre grace ne lui estoit sur ce impartie, si comme il dit, humblement requérant que, actendu ledit habandonnement d'icellui Rodrigo et des gens, et que en tous autres cas ledit suppliant a tousjours esté homme de bonne vie, renommée et honneste conversacion, sans oncques mais avoir esté actaint ou convaincu d'aucun autre villain cas, blasme ou reprouche, il nous plaise lui impartir icelle nostre grace: Pourquoy, nous, ces choses considérées, voulans miséricorde préférer à rigueur de justice, et mesmement en faveur des femme et enfans dudit suppliant, à icellui ou cas dessus dit avons quicté, remis et pardonné, quictons, remectons et pardonnons de grâce espécial, plaine puissance et auctorité royal, par ces présentes, les faiz et cas dessus diz, avecques toute peine, offense et amende corporelle, criminelle et civile en quoy, pour occasion d'iceulx, il seroit ou pourroit estre encouru envers nous et justice, et de nostre plus ample grace l'avons restitué et restituons à sa bonne fame et renomée, au païs et à ses biens non confisquez, satisfaction faicte à partie civilement tant seulement, se faicte n'est; et sur ce

imposons silence perpétuel à nostre procureur. Si donnons en mandement par ces mesmes présentes au bailli des Montaignes d'Auvergne, au seneschal de Lymosin, etc. Donné à Chinon, ou mois de may, l'an de grace mil CCCC XLVI et de nostre règne le xxine. Ainsi signé : Par le roy, à la relacion du conseil, RIPPE. Visa. Contentor. J. Du Ban.

LV

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Rémission à Brunet de Rampoux pour les méfaits de guerre par lui commis pendant l'occupation du Quercy par Rodrigue de Villandrando. Archives rationales, minute annexée au Registre JJ, pièce 614.

(Évènements de 1458.)

Charles, etc. Savoir faisons à tous présens et avenir nous avoir receu l'umble supplication de Brunet de Rampos, escuier de la seneschaucie de Quercin, contenant que il est noble extrait de noble lignée et a acoustumé, et ses prédécesseurs, nous servir et les nostres ou fait de noz guerres contre noz anciens ennemis et adversaires les Angloys, en la frontière desquelz est demourant au dit pays de Quercin. Et quant Rodigues de Villandras entra dedans le pays de Quercin avec grosse conpaignie de gens d'armes et de trait [et] ala environ la place de la Vercantière, où ledit Brunet demouroit, pour faire guerre à nozdiz ennemis les Anglois, duquel païs de Quercin il print plusieurs places sur nozdiz ennemis, ledit suppliant qui nous desiroit servir en nos dittes guerres se mist et bouta en la compagnie dudit Rodigues, [et ensemble] firent bonne guerre auxdiz Anglois. Pendant lequel temps qu'il estoit en la compaignie dudit Rodigues, il [et aultres avec lui] pour soy entretenir firent plusieurs courses et prinses de bestial gros et menu audit païs de Quercin, et les firent raençonner tant en vivres que en or et argent, tant que ledit Rodigues demoura audit païs de Quercin. Pour occasion de laquelle chose et des dommages et excès que ledit de Kampos fist et commist, ainsi que dit est, puis la venue dudit Rodigues audit païs, et qu'il donna à pluseurs gens dudit païs, il doubte que ou temps à venir nostre procureur ou aultres [ne veuillent] lui en donner aucune charge, etc. Nous actendu ce que dit est, etc., remectons, quictons, abolissons, etc. Si donnons en mandement par ces présentes au seneschal de Quercin, de Rouergue et à tous noz autres justiciers, etc. Donné

à Poictiers, ou mois de (sic), l'an de grace mil cccc quarante troys et de nostre règne le xxje.

LVI

Rémission à Mathurin de Cardaillac, pour la détrousse d'Alonzo de Zamora et d'un autre appelé Alonzo de Benavent, sous-lieutenants de Rodrigue de Villandrando. Archives nationales, Registre JJ 178, pièce 232.

(Évènements de 1438.)

Charles, etc. Savoir faisons nous avoir receu l'umble supplicacion de nostre amé et féal chevalier Mathelin, seigneur de Cardailhac et de Montbrun, nostre chambellan, contenant que comme ledit suppliant ait toujours esté bon et loyal vassal et subgiet envers nous et nostre seigneurie, sans oncques avoir tenu autre parti que le nostre, et à ceste cause a eu et soustenu en ses terres et seigneuries estans en nostre pays de Quercy plusieurs grans pertes et dommaiges; et aussi nous ait par moult longtemps bien et loyaument servy ou fait de noz guerres, à l'encontre de noz ennemis, desquelz il a esté prins prisonnier et mis à grant et excessive finance, pour laquelle il est encores endebté envers plusieurs personnes qui de jour en jour le pressent de les paier et contenter; et lui estant ainsi en la guerre, a tenu les champs, et pour monter, habiller et tenir en estat lui et ses gens, et pour nous plus honnorablement servir oudit fait de la guerre, il ait esté en plusieurs courses, destrousses et raençonnemens, tant de gens et logeis, que autrement; et il soit ainsi que viij ou x ans a ou environ, que ung appelé Alençon de Sommorre, soy disant lieutenant de Xanchon de Thouars, Alençon de Bennavent et plusieurs autres gens de la compaignie de Rodrigues de Villendendras, alèrent courir au lieu de Gole appartenant audit suppliant, et en icellui lieu prindrent à prisonniers tous les poures hommes de la terre, emmenèrent tout le bestial groz et menuz qu'ilz peurent trouver, et aussi emportèrent tous les paesles et mesnaige et utencilles d'ostel qu'ilz trouvèrent; toutes lesquelles choses ilz raençonnèrent à leur plaisir et voulenté; et, non contens de ce, boutèrent le feu oudit villaige ou lieu de Gole, et brûlèrent plusieurs des maisons d'icellui lieu; et ces choses ainsi faictes, ledit suppliant, acompaigné du sire de Beduer et d'autres, se transporta par devers les

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