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XVI

Extraits, relatifs à Rodrigue de Villandrando, du Commentaire composé sur le Jouvencel par Guillaume Tringant, secrétaire de Jean de Beuil. - Ms. fr. de la bibliothèque de l'Arsenal, no 3059, signalé par M. Camille Favre.

Il y eut ung grant cappitaine nommé Rodigues, conte de Rybegieux, d'Espaigne, qui vint loger au Pont-de-Sel à tout six cens hommes d'armes et leur sequelle; lequel courut devant Angiers et recouvrit tout le pays. Et demandoit à la royne Yolant et monseigneur Charles d'Anjou, son filz, grant somme de deniers; lesquelz dame et seigneur mandèrent querir le sire de Bueil (ce qu'ilz faisoient à toutes les neccessitez et affaires) qu'il vint devers eulx. Ce qu'il fist; et combatit ledict conte de Rybegieux, qui est le cappitaine estrangier que vous troverez escript ou Jouvencel. Et n'avoit que cent huit lances et troys cens archiers. Et morut en la besongne le frère dudict conte de Ribegieux.

Or retournons à parler de Rodigues. Aucuns ne furent pas content de la destrousse dudict Rodigues conte de Ribedyeux, estant en auctorité autour du Roy, et envoyèrent Poncet de Rivière et Lyonnet, capitaines de gens d'armes, courre à Myrebeau pourceque le Jouvencel le tenoit, et là prindrent buefz, vaches, mulles et tout ce qu'ilz purent en revanche de la destrousse de Rodigues. Ilz estoient grant compaignie et trois foys plus que n'estoit le Jouvencel qui estoit dans la ville de Myrebeau. Et pour ce faillut qu'il leur laissast faire ce jour à leur plaisir; mais au lendemain, fut au point du jour à leur lever et récouyt toute leur proye à Uncières près la Haye en Thoraine, et emporta leurs enseignes et estandartz de ceulx qui les y avoient.

XVII

Extraits du registre des comptes de la ville de Tours, no 25, et du registre des délibérations du corps municipal de la même ville pour l'année 1432, concernant les démarches de Rodrigue de Villandrando après la détrousse des Ponts-de-Cé. Archives communales de Tours.

(Octobre 1432.)

1o A Michelet le Marié, chevaucheur d'escuerie du roy nostre sire, paié par mandement desditz esleuz donné le xvé jour d'oc

tobre, l'an mil e xxx, cy rendu avec quictance sur ce, la somme de vi livres tournois pour sa peine, salaire et despens de luy et de son cheval, de vj jours qu'il a vacqué à aller, venir et séjourner de la ville d'Amboise jusques à la Haye en Touraine où le roy nostre dit seigneur l'a envoyé, à la requeste des gens de ladicte ville, devers Rodigo de Villendrado, coute de Ribedieu en Espaigne et cappitaine de très grant compaignie de gens d'armes, porter lettres closes de par le roy nostre dit seigneur, par lesquelles il luy rescripvoit qu'il ne demandast aucune chose aux gens de ladicte ville de Tours d'ung courcier qu'il leur avoit demandé ou fait demander à doner pour lui aider à remonter, pour se remettre sus de la destrousse qu'il disoit lui avoir esté faicte ou païs d'Anjou.

A honnorable homme maistre Jehan Farineau, paié par mandement desdiz esleuz, donné le derrenier jour d'octobre, etc., la somme de vi livres t. pour troys journées de lui deuxiesme à cheval, qu'il a vacqué en ce present moys à aller, venir et séjourner de ceste ville à Amboise, où il a esté envoyé par deliberacion et ordonnance des gens d'égli-e, bourgoys et habitans de ladicte ville devers le roy, nostre sire, pour lui supplier et requerir qu'il lui pleust d'escripre et mander à Rodigo de Villendrado, etc., qu'il laissast en paix lesdictz gens d'église, bourgoys et habitans, d'ung courcier qu'il leur demandoit pour lui aider à remonter, pour ce que, ou païs d'Anjou, il disoit avoir esté destroussé.

A honnorables hommes maistre Martin Berruier, chanoyne des deux églises de Tours, et Jehan Farineau, bourgoys d'icelle ville, la somme de xvi 1. tournois pour leurs voyages d'estre allez à Amboise par l'ordonnance des gens d'église, etc., devers le roy. nostre sire, qui estoit audit lieu d'Amboise, pour lui remonstrer les grans et innumérables maulx et dommages que font chascun jour les gens d'armes et de trait estans de la compaignie de Rodigo de Villendrado, leur cappitaine, qui sont logiés environ ladicte ville de Tours, oultre la rivière de Loyre, et prennent gens

à très grosse rançon, gastent les blez, destorent les vignes estans

prestes à vandangier, et autres maulx innumérables; et aussi lui requerir et supplier que les monstres des gens d'armes ne fassent point près de ladicte ville, ne que leur passage ne fust point par icelle; lesquelx ont tant fait que le roy, nostre dit seigneur, promist tant qu'il envoyroit le seigneur de la Borde devers ledit

Rodigo pour le faire deslogier, et qu'il n'i auroit nulles monstres de près la dicte ville. Et avecques ce ont obtenu lettres du roy, nostre dit seigneur, par lesquelles il est mandé aux gens de ladicte ville qu'il ne laissent entrer nulles gens d'armes plus fors que eulx en ladicte ville de Tours, excepté ledit seigneur et monseigneur le Daulphin. Et oudit voyage ont esté lesdiz maistres Martin Berruier et Jehan Farineau chascun I jours, et leur a esté tauxé à chacun d'eulx XL s. par jour, qui valent la somme de xvi l. t. à eulx paiée par mandement donné le derrier jour d'octobre, l'an mil cccc xxxII.

2. Le xxje jour du dit mois (de novembre), assemblez les esleuz de par et en présence de monseigneur le Bailli (le sire de Cussé).

Ledit mons. le Bailli a dit qu'il a bien sceu les oultraiges et oppressions que plusieurs cappitaines, comme Rodigues et autres plusieurs, qui ont esté logez environ ceste ville, depuis que de derrenier se partit de ceste ville de Tours, ont faitz à la ditte ville et au pays, et desquelles choses il est très déplaisant, et voulentiers y eust donné toute la meilleure provision qu'il eust pu; mais obstant l'occupation du mariage de mademoiselle, fille de madame sa femme, avec Loys de Bueil, mesme aussi que mons. Charles d'Anjou l'a retenu pour le fait du débat de Rodigues, il n'y a peu aller et n'a peu avoir congé dudit mons. Charles.

En tout ce qui touche à cest article, il a esté remercié par les gens d'église et de la ville de la bonne amour et affection qu'il dit avoir à la ville et au pays.

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Obligation par le chancelier de la Marche de rembourser Rodrigue de Villandrando d'une somme de deux cents écus d'or prêtée aux seigneurs de SaintSébastien père et fils. Copie authentique des Archives nationales, P 13782, cote 3103.

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(2 janvier 143.)

Nos Marcialis Bryal, in legibus licenciatus, custos sigilli auctentici domini nostri Francie regis in baylivia Lemovici constituti, notum facimus universis quod coram fideli commissario nostro dictique sigilli jurato subscripto, ad hoc depputato, per

sonaliter constitutus nobilis vir Johannes Bartonis de Garatto, cancellarius comitatus Marchie, gratis et scienter et ex sua certa sciencia et spontanea voluntate recognovit et publice confessus fuit se debere bene et legitime et solvere teneri nobili et potenti viro Rodigono de Villandran, domicello, comiti de Ribedieu, consilario et cambellano domini nostri regis, licet absenti, sed nobili viro Johanne d'Albin, domicello, ejus procuratore, ut ibidem asseruit, et nomine procuratorio ipsius et pro ipso acceptante et sollemniter stipulante, videlicet ducenta scuta auri de sexaginta quatuor ad marchum, nomine et causa nobilium virorum Perrelli de Sancto-Sebastiano, domicelli, et domini Jacobi de Sancto-Sebastiano, militis, ejus filii, qui supradicta summa tenebantur et erant obligati pro dicto domino comite de Ribedieu, prout dicte partes, quibus supra nominibus, ibidem dixerunt; que quidem ducenta scuta auri predictus Johannes Barthonis solvere et tradere promisit predicto domino comiti aut Johanni de Jonnas, mercatori ville Avinionis, nomine ipsius et pro ipso, conducta et apportata ad hospicium sive domum habitacionis predicti Johannis de Jonnas in predicta villa Avinionis, infra festum Omnium Sanctorum proximum futurum, sibique emendare, solvere et reffundere ac eciam ressarcire omnia dampna, interesse et expensas, que et quas dictus creditor faceret et sustineret ob culpam, moram seu deffectum solucionis predicte et aliorum premissorum complementi, ad simplex juramentum ipsius creditoris absque alia probacione quacunque, non obstante jure dicente aliquem judicem, testem vel arbitrum jure seu causa sua esse non posse. Cui juri dictus debitor [renunciavit et] omni exepcioni doli mali, fori, loci, in factum accioni, condicioni indebitis et sine causa, omni usui, consuetudini et statuto, et juri per quod deceptis et lezis aut aliis quomodolibet subvenitur, necnon et omnibus aliis et singulis excepcionibus, accionibus, obligacionibus et deffensis juris et facti, que contra tenorem presencium litterarum possent obici sive dici, et per quas contenta in presentibus litteris in toto vel in parte impediri possent quomodolibet vel infringi, et legi dicenti generalem renunciacionem non valere nisi exprimitur in contractu. Promittens dictus debitor se contra contenta in presentibus litteris vel eorum aliquod aliquid non proponere, allegare, facere, dicere quomodolibet, nec venire per se nec per alium, clam, palam, tacite nec expresse, nec dare alicui alteri obcasionem sive causam in contrarium veniendi; ab

ipso debitore super hoc prestito ad sancta Dei euvangelia, libro tacto corporaliter, juramento. Et pro premissis tenendis, observandis et complendis, obligavit dictus Johannes Barthonis predicto domino comiti, pro ipso stipulanti quo supra, se ac heredes et successores suos, et omnia singulaque bona sua mobilia et immobilia, presencia et futura quecunque; et ad observanciam omnium et singulorum premissorum voluit dictus Johannes Barthonis, debitor, se ac heredes et successores suos cogi et compelli per nos et successores nostros, et per custodem seu judicem parvi sigilli Montispesullani et per alias gentes, servientes et allocatos dicti domini nostri Francie regis, per sazinam, capcionem, vendicionem et distracionem rerum et bonorum suorum quorumcunque et per quodlibet ipsorum in solidum, in totum et divisim, semel et pluries, tociens quociens opus erit. Ad quorum premissorum observanciam fuit dictus Johannes Barthonis, debitor presens, volens, consenciens, predicto Johanne d'Albin, nomine et procuracione quo supra, instante, petente et quo supra nomine solemniter stipulante, judicio curie dicti sigilli regii condempnatus per Guilhelmum de Quadrumo, clericum, fidelem commissarium nostrum dictique sigilli juratum, suscriptum; coram quo premissa acta et per eum, loco nostri, recepta fuerunt, ut nobis fideliter retulit; cui super hiis legitime commisimus vices nostras, et cujus relacioni nos fidem plenariam adhibemus et premissa laudamus et approbamus, perinde ac si acta essent in judicio presencialiter coram nobis. Sigillum predictum auctenticum regium in dicta Lemovicensi baylivia constitutum, in premissorum fidem et testimonium litteris presentibus duximus apponendum. Datum et actum, presentibus venerabilibus et religiosis viris, fratre Philippo Bilhonis, priore de Grangia, et dilecto in Christo domino Petro Simonis de Sancto-Sinphoriano, presbitero, Lemovicensis diocesis, testibus ad premissa vocatis, die a mensis januarii, anno Domini mil° cccco tricesimo secundo.

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