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Une Bible latine du dixième siècle.

La Bible historiaux. 2 vol. in-fol. sur vélin, vers 1300. Le roman de Joseph d'Arimathie; celui de Godefroy 'de Bouillon; celui de Lancelot du Lac; celui de la guerre de Troyes, par Benoît de Sainte-Maure; le roman de la Violette et le Livre de la Panthère, par Gilbert de Monstreuil (le premier publié par M. Francisque Michel, le second encore inėdit) ; le roman d'Athis et de Profilias, par Alexandre de Bernay (inédit); le roman de Fauvel, etc. N'oublions pas une série très-remarquable d'Heures ornées de très-belles miniatures et des lettres inédites de Louis XIV, 1661-1668.

LES ORIGINES DE L'IMPRIMERIE A BORDEAUX. Pendant longtemps les bibliographes ont signalé, comme le plus ancien produit des presses bordelaises, un livret fort rare composé par un poëte très-peu connu aujourd'hui, les Gestes des solliciteurs, par Eustorg de Beaulieu, 1529, in-8°; mais on a découvert plus tard un gros volume in-folio sur l'art médical, tracé par le docteur Gabriel Tarregua, et achevé d'imprimer en 1520; il était difficile de supposer que la typographie eût débuté dans la capitale de Guyenne par une production aussi étendue, mais on n'avait pas encore la preuve matérielle du contraire. La question vient de faire un grand pas, grâce à M. Ernest Gaullieur, archiviste de la ville, qui a découvert un monument intéressant, oublié jusqu'ici dans des amas d'antiques parchemins. Il fait partie des minutes du notaire Pierre du Boys (Petrus de Bosco) et il porte la date du 16 décembre 1486. C'est un contrat passé entre les jurats de Bordeaux et Michel Svierler, de la ville d'Orme en Alemanche (c'està-dire d'Ulm), - lequel s'engage à amener à Bordeaux un maître et des compagnons per far livres d'impression; il doit séjourner dix ans à Bordeaux, sous peine de saisie de ce qui lui appartient, et il déclare avoir reçu du thesaurey de la bila la somme de 50 fr. bordelais, premier à compte d'une allocation de 200 fr. qui lui était accordée; ces 200 fr.

représentent 4,500 fr. environ valeur actuelle. Svierler passa le même jour un acte d'association avec un licencié en décrets, Nolot de Guitons, qui garantit aux jurats l'exécution des engagements souscrits par le typographe étranger, et qui dut recueillir la moitié du gaing fait sur les livres imprimés; cet acte nous apprend aussi «< qu'ung maistre emprimeur, maistre Jehan Walteur, de Mindelton »>, était entré dans l'association pour le terme de deux ans, et avait forny grant quantité de lectres d'estaing ". Il reste donc bien établi qu'un atelier typographique était établi à Bordeaux dès 1487; malheureusement on n'a jusqu'ici, et malgré les recherches les plus persistantes, découvert aucune de ses productions; nul ouvrage souscrit du nom de Michel Svierler n'a été exhumé. Le travail de M. Gaullieur n'en reste pas moins fort curieux, et il présente sur le mouvement intellectuel dont Bordeaux était le centre au quinzième siècle des renseignements pleins d'intérêt.

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C'est M. Édouard Frère, ancien libraire à Rouen, auteur du Manuel du bibliographe normand, qui a été nommé conservateur de la bibliothèque publique de la ville de Rouen, comme successeur de M. Louis Bouilhet, décédé le 20 juillet dernier. M. Louis Bouilhet était né à Cany le 27 mai 1821; il avait acquis une grande réputation littéraire par ses œuvres dramatiques.

- Le Journal de Saint-Quentin annonce que M. Le Serrurier, conseiller à la cour de cassation, a fait donation au tribunal civil de cette ville de toute sa `bibliothèque, composée de livres traitant du droit ancien, et qui avaient été pour la plupart réunis par M. Marguerin, ancien lieutenant criminel au bailliage de Vermond, parent du donateur, et né comme lui à Saint-Quentin.

— Le général Mellinet, en quittant le commandement

prix fondé par M. Brunet serait décerné, pour la première fois en 1871, << au meilleur ouvrage de bibliographie savante relatif à la littérature ou à l'archéologie classique, soit grecque, soit latine ».

Seront admis au concours les ouvrages manuscrits ou publiés de 1868 à 1870. Les ouvrages devront être déposés au secrétariat de l'Institut avant le 1o1 janvier 1871.

Au moment de mettre sous presse, nous lisons dans le Journal des Débats du 8 décembre: Nous avons reçu une bien triste nouvelle. Une dépêche de Londres annonce que Mme la duchesse d'Aumale, malade depuis quelques semaines, est morte hier lundi à deux heures, à Twickenham. La maladie de la princesse était grave; mais son habile médecin, M. de Mussy, avait signalé depuis plusieurs jours une certaine amélioration dans son état, et rien ne faisait présager une fin si prompte et si funeste.

La duchesse d'Aumale était la fille du prince de Salerne, frère de la reine des Français, Marie-Amélie. Elle était du même âge que le prince son mari, né en 1822. La princesse de Salerne, sa mère, lui survit. Elle-même, elle avait survécu à son infortuné fils aîné, le prince de Condé, mort il y a trois ans à Sidney; sa santé, fortement ébranlée depuis cette terrible épreuve, ne s'était jamais rétablie.

La duchesse d'Aumale se distinguait par la réunion trèsrare des qualités les plus charmantes et des vertus les plus sérieuses. En elle le cœur, noblement inspiré, décidait tout, ne consultant jamais ses forces; et sa raison même, si éclairée qu'elle fût, ne s'arrêtait pas devant les fatigues ou les périls de son dévouement. Une telle perte laisse de grandes douleurs après elle. Tous les amis de M. le duc d'Aumale, et ils sont nombreux, s'associeront à cette cruelle amertume de sa vie déjà si éprouvée, au sein de l'exil, par tant de malheurs

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