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Nous rayâmes, vous rayâtes, ils rayèrent.

Je fuis, tu fuis, il fuit;

Que nous rayaffions, que vous rayaffiez, qu'ils rayaf

fent.

FUIR.

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Que je fuiffe, que tu fuiffes, qu'il fuît;

Que nous fuiffions que vous fuiffiez, qu'ils fuiffent.

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Les verbes de la première conjugaifon fe diftinguent donc des autres au parfait du fubjonctif, comme au parfait de l'indicatif, en faisant entendre un a dans la dernière ou l'avant dernière fyllabe?

Oui, Madame.

L'ABBÉ.

LA MARQUISE.

Y a-t-il encore une exception pour la troisième perfonne du pluriel?

L'ABBÉ.

Non, Madame : cet a fe met aux trois personnes tant du pluriel que du fingulier.

SOPHIE.

Je croyois qu'on ne mettoit un à la troifième perfonne du fingulier, que quand il y avoit une s à la première; cependant dans tous ces imparfaits ou parfaits du fubjonctif, la première perfonne

.

du fingulier finit par un e muet, & la troifième

par un t.

L'ABBÉ.

Cette exception s'étend fur tous les parfaits, imparfaits ou conditionnels du fubjonctif. Dans le principe, on écrivoit les trois perfonnes par se:

Que je donnaffe, que tu donnaffes, qu'il donnaffe. Enfuite on a retranché la dernière fyllabe se de la troifième perfonne, en y subftituant un t.

Que je donnaffe, que tu donnaffes, qu'il donnaft.

Enfin on a fubftitué un accent circonflexe à l'a muette qui précédoit le t.

Que je donnaffe, que tu donnaffes, qu'il donnât.

Et c'cft ainfi qu'on écrit généralement tous les parfaits, imparfaits & conditionnels au fubjonctif. LA MARQUISE.

Apparemment que Meffieurs les Poëtes aurent encore eu befoin de ce changement-là.

L'ABBÉ.

Cela pourroit être il eft même probable que cette irrégularité fera devenue une loi, parce qu'elle fe fera rencontrée dans les ouvrages de quelques auteurs moins exacts que fpirituels. Quoi qu'il en foit, il n'eft plus permis d'écrire la troifième perfonne au fingulier parfait, imparfait & conditionnel du fubjonctif par fe: il faut abfolument fubftituer un à ces trois lettres.

Que je duffe, que tu duffes, qu'il dût.

Que je vinffe, que tu vinffes, qu'il vînt, &c.

LE MILOR V.

J'ai vu auffi dans quelques vieux auteurs françois, la troifième perfonne du verbe avoir au fingulier préfent fubjonctif, terminée par un muet.

Que j'aye, que tu ayes, qu'il aye,

Je ne fais même fi je n'ai pas vu dans le même temps & dans le même mode, le verbe étre écrit felon la règle générale.

Que je foye, que tu foyes, qu'il foye.

L'ABBÉ.

C'étoit fans doute comme celà qu'il falloit écrire dans la première inftitution de la langue françoife; mais préfentement il n'eft plus permis d'être exact fur ce point: il faut donc écrire, changeant d'ailleurs l'y en i, pour favorifer la prononciation, Que j'aie, que tu aies, qu'il ait.

Que je fois, que tu fois, qu'il foit.

LA MARQUISE.

Quand l'avant-dernière fyllabe de la première perfonne au pluriel du parfait indicatif, eft une voyelle nafale, il fe trouve donc, au parfait, imparfait ou conditionnel du fubjonctif, une n fuivie de deux ss?

L'ABBÉ.

Oui, Madame; mais cette duplication de l'après une confonne, n'a lieu que dans les verbes tenir, venir & leurs compofés; & dans quelques compofés de la prépofition latine trans, fuivie d'un mot qui commence par une Л, tels que tranffubflantier tranfuder, & analogues: tranffubftantiation, il tranffude, &c.

LE MILOR D.

Il réfulte des règles que vous avez données pour la formation des deux temps fimples du fubjonctif, que dans les verbes dont le parfait & le préfent de l'indicatif fe refemblent au fingulier, les deux temps fimples du fubjonctif doivent être presque entiérement femblables.

L'ABBÉ.

Ils ne different pour l'orthographe, qu'à la troifième perfonne du fingulier; mais la voyelle qui

précède la terminaison, cft brève dans le premier & longue dans le fecond.

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A l'exception de la troifième perfonne du fingulier, j'aurois prononcé ces deux temps exactement de la même manière.

LE COMTE.

C'eût été une faute: l'i eft long dans le dernier, & bref dans le premier.

LE MILO R D.

N'en déplaife à la règle qui défend que les voyelles foient accentuées avant l's, je mettrai un accent circonflexe fur l'i au fecond temps du fubjonctif, pour faire voir qu'il s'y prononce plus fortement & plus longuement qu'au premier. J'en ferai autant aux autres voyelles dans le même cas. Que j'allaffe, que je cruffe, que nous vinffions, &c. SOPHIE.

Vous dites, je crois, que le fubjonctif a auffi des temps compofés.

L'A BB É.

Oui, Mademoiselle. Ils font formés par les participes adjectifs de verbes à conjuguer, joints aux deux temps fimples du fubjonctif des auxiliaires

etre & avoir, felon les loix que nous avons obfervées pour les temps compofés de l'indicatif & du conditionnel.

Ces temps compofés fuivent, à l'égard des temps fimples auxquels ils correfpondent, la même gradation que dans l'indicatif; de forte que le premier répond au préfent paffé & au futur paffé ; & l'autre à l'imparfait paffé, au parfait paffé & au conditionnel paffé. C'est ce que nous allons démontrer par quelques exemples.

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