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imparfait-paffe, parfait-paflé, ou même paffepaffe, & futur - paffe; de forte que le nom de chacun de ces temps compofés exprime le rapport qu'il a avec le temps fimple correspondant.

Préfent.

A GREER.

J'agrée, tu agrées, il agrée;

Nous agréons, vous agréez, ils agréent.

Imparfait. J'agréois, tu agréois, il agréoit ;

Nous agréions, vous agréiez, ils agréoient.

Parfait.

J'agréai, tu agréas, il agréa;

Nous agréâmes, Vous agréâtes, ils agréèrent,

Futur.

J'agréerai, tù agréeras, il agréera;

Nous agréerons, vous agréerez, ils agréeront.

Préfent-pafé.

J'ai agréé, tu as agréé, il a agréé;

Nous avons agréé, vous avez agréé, ils ont agréé. Imparfait-pafé.

J'avois agréé, tu avois agréé, il avoit agréé ;

Nous avions agréé, vous aviez agréé, ils avoient agréé Parfait-pale.

J'eus agréé, tu eus agréé, il eut agréé ;

Nous eûmes agréé, vous eûtes agréé, ils eurent agréé, Futur-pafé

J'aurai agréé, tu auras agréé, il aura agréé;

Vous

Nous aurons agréé, aurez agréé, ils auront agréé,

LA MARQUISE.

Je comprends celà on ne peut mieux. Vous agrécz mon hommage... Vous avez agréé mon hommage: ce font deux préfents, mais le fecond eft en même temps préfent & paffé. Que je dife au parfait: Quand vous agréátes mon hommage... Quand vous eûtes agréé mon hommage, je vois que la feconde phrafe eft plus paffée que la première, qui eft un paffe; par conféquent cette dernière eft un paffe-paffe, ou, comme vous dites, un parfaitpaffe. Le même rapport fe conferve entre l'imparfait, vous agréiez mon hommage, & vous aviez agréé mon hommage, qui eft à l'imparfait paffé; entre le futur, vous agréerez mon hommage, & le futur paffé, vous aurez agréé mon hommage

&c. &c.

SOPHIE

Ces temps compofés font bien faciles! Il fuffic donc de connoître le verbe étre & le verbe avoir & d'y ajouter le participe du verbe qu'on veut employer?

L'ABBÉ.

Oui, Madernoifelle; mais le participe offre des difficultés fort embarraffantes: tantôt il eft déclinable, & prend la terminaifon mafculine, féminine, fingulière ou plurielle, felon le genre & le nombre des fubftantifs auxquels il fe rapporte; tantôt il eft indéclinable, foit parce qu'il ne fe rapporte à aucun fubftantif, foit parce que fa pofition empêche qu'il ne foit fufceptible de genre ou de nombre. SOPHIE.

Alors les participes ne peuvent donc être ni au masculin, ni au féminin, ni au fingulier, ni au pluriel?

L'ABBÉ.

Non, Mademoifelle. Mais comme les participes tiennent de la nature du nom, qui, même dans l'expreflion la plus vague, offre toujours une idée de genre & de nombre, on donne au participe indeclinable la forme du mafculin fingulier. Par exemple, quand on dit vous avez agréé mon refpect, vous avez agréé mon offre, vous avez agréé mes refpects, vous avez agréé mes offres; le mot agréé a la terminaifon du fingulier mafculin, quoiqu'il ne foit pas plus au mafculin qu'au féminin, ni au fingulier qu'au pluriel, puifqu'il eft toujours le même, foit qu'on parle du refpect ou de l'offre, des refpects ou des offres.

SOPHIE.

Quand eft-ce donc que les participes font fufceptibles du mafculin, du féminin, du fingulier & du pluriel?

L'ABBÉ.

C'est ce que je ne puis vous expliquer que par degrés. Nous diftinguerons généralement deux fortes de verbes, les uns complets & les autres incomplets.

Les verbes complets, font ceux à l'expreffion defquels il ne manque rien, tels que je dors, nous marchons, vous veniez, &c. Les verbes incomplets font ceux qui ont toujours un fupplément exprimé ou fous-entendu, tels que je bats, tu défends, nous voulons, vous haiffiez, ils aimeront. On a au moins une idée vague de ce qui eft battu, défendu voulu, haï, aimé. Pour déterminer l'expreflion, il faut que ce complément foit exprimé, & qu'on dife, par exemple: je bats les ennemis, tu défends tes foyers, nous voulons partir, vous haïffez le vice, ils aimeront la vertu. Ces fuppléments font ce qu'on appelle les régimes des verbes.

LA MARQUISE

Mais tous les verbes font incomplets puifqu'ils ont tous des temps compofés, dans lefquels ils empruntent le fecours du verbe étre ou du verbe avoir.

L'ABBÉ.

Celà eft vrai, Madame; mais les temps compofés n'offrent pas une idée plus compliquée que les temps fimples des mêmes verbes. Nous aimons nous avons aimé; nous aimions, nous avions aimé, nous aimâmes, nous eûmes aimé, nous aimerons nous aurons aimé, &c. font de fimples modifications du verbe aimer. Il n'en eft pas de même quand on dit, nous aimons Dieu, nous avons aimé Dieu, nous aimions Dieu, &c. l'idée du verbe aimer y eft jointe à celle du fubftantif Dieu.

LE MILOR D.

C'eft-à-dire que le participe n'eft qu'une partic du verbe, au lieu que le régime lui eft étranger.

L'A BB É.

Oui, Monfieur. Nous diftinguerons deux fortes de régimes; le fimple, qui n'eft précédé d'aucune prépofition indifpenfable, comme les mots vertu, vice, lire, dans ces phrafes, je chéris la vertu, je hais le vice, je veux lire; & le compofé, qui eft précédé indifpenfablement de quelque prépofition comme ce qui fuit les verbes céder, déclamer ceffer, dans ces phrafes: je cède à la vertu, on déclame contre le vice, il ceffe de lire.

LE COMT E.

Je croyois que le régime fimple ou direct ne pouvoit être précédé d'aucune prépofition.

L'ABBÉ.

Pardonnez-moi, Monfieur, il peut être précédé d'une prépofition accidentelle. Dans ces phrases, on exige du beau, vous aviez de la joie; du beau, de la joie, font des régimes fimples, car la prépofition de qui s'y trouve peut aifément s'évanouir. Qu'on dife, par exemple, on exige le beau, vous aviez la joie la plus pure; ces phrafes auront à-peuprès le même fens, & il n'y a plus de prépofition. LE COMTE.

Mais quand le verbe gouverne un pronom, il n'eft pas toujours facile de connoître fi ce régime eft fimple ou compofé. La fortune vous rit cette faute nous coûtera, parlez-moi, pardonnezleur, prenez-en, &c.

L'ABBÉ.

Il eft vrai que, dans ces cas, la prépofition eft confondue avec le pronom; mais il eft facile de les féparer en difant, par exemple, la fortune rit à vous, cette faute coutera à nous, parlez à moi, pardonnez à eux, à elles, prenez de celà, &c.

Quand le verbe n'a point de régime direct, s'il fe conjugue avec l'auxiliaire avoir, fon participe

eft abfolument indéclinable; c'eft ce qu'on voit dans les verbes parler, marcher, fourire. On dit également un homme avoit parlé, marché, fouri; une femme avoit parlé, marché, fouri; des hommes avoient parlé, marché, fouri; des femmes avoient parlé, marché, fouri; fans que les mots parlé, marché, fouri, éprouvent la moindre altération.

Mais fi le verbe fe conjugue avec l'auxiliaire étre, alors le participe devient déclinable felon le genre & le nombre du nominatif, c'est-à-dire du pronom perfonnel du verbe, ou du nom dont il tient lieu. C'eft ce que nous verrons par la conjugaifon du verbe defcendre, dont nous mettrons les temps alternativement au mafculin & au féminin ce qui variera la terminaifon du participe.

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Je ferai defcendue, tu feras, defcendue, elle fera defcendue; Nous ferons defcendues, vous ferez defcendues, elles feront defcendues.

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