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précédé de la prépofition en, exprimée ou fousentendue, qui offre l'idée du verbe dans un fens adverbial, comme quand on dit nous vinmes en nous promenant, en chantant, en danfant, &c. Quand cette efpece de mots nous fera bien connue nous en dériverons aifément le pluriel préfent de l'indicatif.

Les verbes de la première conjugaifon forment leur gérondif, en fubftituant ant à er dans la terminaifon de leur infinitif. Aimer, aimant; effayer, effayant; obliger, obligeant. Cet e, confervé dans le gérondif obligeant, ne fert, comme nous l'avons vu en expliquant les propriétés des confonnes, qu'à adoucir la prononciation du g, & empêcher qu'on ne prononce la derniere fyllabe de ce mot oligeant, comme celle du mot brigand. C'eft pour une raifon femblable qu'on met une cédille fous le dans le mot menaçant, gérondif du verbe

menacer.

Parmi les verbes réguliers de la feconde conjugaifon, c'eft-à-dire, ceux dont le préfent fingulier le forme par le fimple changement de l'r ou re en s pour les deux premières perfonnes du fingulier préfent, & en t pour la troifième, nous diftinguerons, 1o. ceux dont l'infinitif finit parir. Leur gérondif fe forme de l'infinitif entier, en fubftituant Jant à l'r finale. Jouir, je jouis, jouiffant; ravir, je ravis, raviffant; accomplir, j'accomplis, accompliffant; trahir, je trahis, trahiffant, &c.

Il en faut excepter le verbe ouir, qui fait au gérondif oyant; & les verbes fuir, voir, & analogues, dont le gérondif change l'i en y: fuyant, voyant, prévoyant, revoyant, &c. échoir qui a pour gérondif échéant, & dont les analogues choir & déchoir, n'ont point de gérondif ufité; surseoir, dont le gérondif eft furfeoyant.

2o. Les verbes qui ont l'infinitif terminé par ire, dont le gérondif differe du précédent, en ce qu'il prend l's fimple au lieu de l's double. Lire, je lis,

lifant; dire, je dis, difant; fuffire, fuffifant; faire, faifant; conduire, conduifant, &c.

Nous en excepterons le verbe maudire, le feul analogue du verbe dire dont le gérondif prenne l's double: maudi fant; le verbe écrire, & fes analogues, dans le gérondif defquels le v prend la place de l'r écrire, écrivant; foufcrire, foufcrivant; tranfcrire, tranfcrivant, &c. les verbes rire & fourire, dont les gérondifs fe forment par la fimple fubftitution de ant à la dernière fyllabe de l'infinitif: rire, riant; fourire, fouriant; les verbes bruire, croire, diftraire, & analogues, dont le gérondif change l'i en y bruire, bruyant; croire, croyant; diftraire, diftrayant, &c.

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Les verbes dont le préfent fingulier fe forme par le tretranchement d'une fyllabe fonore, ou d'une fyllabe muette dans laquelle re eft précédé d'une confonne, confervent dans leur gérendif la première confonne de la fyllabe retranchée. Recevoir, je reçois, recevant; vouloir, je veux, voulant; fervir, je Jers, fervant; courir, courant; fuivre, fuivant; rompre, rompant; défaillir, défaillant; dormir, dormant; mettre, mettant; mentir, mentant; mordre, mordant; partir, partant; venir, venant; tenir, tenant, &c.

Il en faut excepter ceux dans lesquels tre eft précédé d'une voyelle compoféc. Le gérondif y change le en deux s: croître, croiffant; naître, naiffant; paitre, paiffant; paroître, paroiffant &c. le verbe prendre & fes compofés, qui perdent le d au gérondif: prendre, prenant, apprendre apprenant, &c. tous les verbes dont l'infinitif eft terminé par indre, dans le gérondif defquels le d fe perd & l'n devient mouillée: feindre, feignant; craindre, craignant; joindre, joignant, &c. le verbe coudre & analogues, dans les gérondifs defquels le d fe change en s: coudre, coufant; découdre, découfant; recoudre, recoufant. Dans moudre & fes compofés, les gérondifs changent le d

en I moudre, moulant; émoudre, émoulant; remoudre, remoulant. Dans diffoudre, réfoudre, abfoudre, les gérondifs font diffolvant, refolvant, abfolvant. Dans les verbes vaincre & convaincre le gérondif prend qu au lieu du c: vainquant, convainquant. Les verbes ouvrir, couvrir, cueillir, fouffrir, ofrr, faillir, & leurs compofés, qui fe conjuguent au préfent comme fi ces infinitifs étoient terminés par er, prenant l'e muct aux trois perfonnes du fingulier, forment pareillement leurs géron difs à la manière des verbes de la première conjugaifon ouvrant, couvrant, cueillant, fouffrant découvrant, offrant, méfoffrant, faillant, affaillant, &c.

Enfin les verbes qui font tout-à-fait irréguliers à l'égard du gérondif, font feoir, meffeoir, affeoir, raffeair, furfeoir, gefir, avoir, boire, fayoir ou fçavoir, clorre ou clore, exclure & analogues, dont les gérondifs font fant ou feyant meffeant, affeyant, raffeyant, furfeoyant, gifant, ayant, buvant, fachant ou feachant, clofant,excluant, &c.

LE MILOR D.

Le verbe gefir fignifie, je crois, être couché.

LE COMT E.

Oui, Monfieur; mais on l'applique particulièrement aux perfonnes qui font mortes, comme on le voit dans cette infcription mife fur le tombeau d'un mauvais médecin.

Ci gît par qui les autres gifent.

On dit auffi qu'un homme eft gifant, pour dire qu'il eft retenu au lit par la maladie. On fe fert encore du verbe géfir dans ces phrafes proverbiales: ce n'eft pas dans ce point que gir la difficultè; ce n'eft pas là que git le lièvre. Mais ce font des expreflions confacrécs, & on feroit mal d'en faire une application plus étendue.

SOPHIE.

J'aurois été fort embarraffée pour diftinguer les infinitifs terminés par ir de ceux qui finiffent par ire, parce qu'ils fe prononcent à-peu-près de la même manière; mais je faurai préfentement que ceux dans le gérondif defquels la dernière fyllabe commence par une / fimple, l'infinitif finit par ire: lifant, live; faifant, faire; fe taifant, se taire; luifant, luire; fuffifant,fuffire, &c.

LE COMTE.

Il y a bien des exceptions à cette règle.
L'ABBÉ.

Les verbes croire, boire, bruire, fouftraire & analogues, font les feules que je puiffe me rappeler. Lears gérondifs font croyant, buvant, bruyant, foufrayant, &c.

Rien ne nous empêche préfentement d'expliquer le pluriel prefent de l'indicatif : pour ce qui eft de la terminaifon, celle de la première perfonne eft ons, celle de la feconde ez, & celle de la troisième

ent muets.

Nous donnons, vous donnez, ils donnent;
Nous courons, vous courez, ils courent, &c. &c.
Cette règle a pour exceptions:

1o. Le verbe étre :

Nous fommes, vous êtes, ils font,

dont les deux premières perfonnes du pluriel finisfent par une fyllabe muctte, & la troifième par ont. 2o. Les verbes avoir & aller, dont la troifième perfonne du pluriel finit pareillement par ont:

Nous avons, vous avez, ils ont.
Nous allons, vous allez, ils vont.

3o. Les verbes dire & redire, dont la feconde perfonne du pluriel finit par tes muet:

Nous, difons, vous dites, ils difent.

Nous redifons, vous redites, ils redifent.

Tous les autres dérivés du verbe dire fuivent la règle générale:

Nous médifons, vous médifez, ils médifent.
Nous prédisons, vous prédifez, ils prédifent.

& la

4°. Le verbe faire & fes compofés, dont la feconde perfonne du pluriel finit par tes muet, troifième par ont.

Nous faifons, vous faites, ils font.

Nous contrefaifons, vous contrefaites, ils contrefont. Tous les autres verbes font réguliers à l'égard de la terminaison du pluriel préfent de l'indicatif.

LE MILOR D.

Je croyois qu'il étoit du bel ufage d'écrire & de prononcer avec l'e muet: nous fefons, nous contrefefons, nous défefons, &c.

SOPHIE.

J'ai entendu quelques perfonnes parler ainfi; mais cette prononciation me paroît tout-à-fait étrange. LA MARQUISE.

Je ne pourrois jamais m'y habituer.

L'ABBÉ.

Il en a probablement été ainfi du futur de ces mêmes verbes. On a d'abord écrit & prononcé je fairai, nous défairons, vous fairez on a eu bien de la peine à fe départir de cette orthographe, & fur-tout de cette prononciation; cependant aujour d'hui tout le monde écrit par un e muet au lieu de ai, je ferai, nous ferons, vous fatisferez, & on prononce prefque comme s'il n'y avoit point d'e: je frai, nous frons, vous fatisfrez, &c. Mais le bon ufage permet encore d'écrire ces verbes par ai, conformément aux règles de l'analogie, au pluriel préfent, & dans tous les autres temps où l'oreille peut s'en accommoder : nous faifons, vous défaifiez, ils contrefaifoient, &c. il eft pareillement

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