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VIII

ques de toutes les écoles, les controverses, les méthodes de construction des instruments; enfin les dernières recherches sur l'acoustique, l'ouïe, la voix, trouvent leur place dans cette grande bibliothèque.

>> Il ne faut pas oublier non plus les beaux ouvrages que renferme le cabinet d'étude et qui traitent de toutes les connaissances humaines qui se rattachent de près ou de loin à l'histoire de la musique.

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S'appuyant sur les conclusions des deux rapports dont nous venons de citer des extraits, le Gouvernement présenta à la Chambre des Représentants, dans la séance du 29 février 1872, un projet de loi ainsi conçu :

<< ARTICLE UNIQUE. Il est alloué au Département de l'Intérieur un crédit de cent cinquante deux mille francs (152,000 fr.) pour le payement du prix d'acquisition de la bibliothèque et de la collection d'instruments de musique délaissés par M. Fétis, directeur du conservatoire royal de Bruxelles, conformément à la convention conclue le 20 février 1872 entre le Ministre de l'Intérieur et MM. Edouard Fétis et Adolphe Fétis. >>

Dans l'exposé des motifs accompagnant ce projet de loi, il était dit :

« Aussitôt après le décès du fondateur de notre première école de musique, le Gouvernement, d'accord avec la commission directrice de cet établissement, se préoccupa de la pensée de conserver au pays la riche bibliothèque et les collections formées par cet artiste éminent. >>

Venait ensuite l'indication des mesures prises par le Gouvernement pour obtenir une évaluation exacte des collections en question, après quoi le Ministre terminait son exposé des motifs en ces termes :

« La destination des collections délaissées par M. Fétis est indiquée par la nature même des objets dont elles se compo

sent; la collection d'instruments serait déposée au Conservatoire; celle des livres serait conservée à la Bibliothèque royale.

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Dans la séance du 22 mars 1872, M. Hagemans présenta au nom de la section centrale un rapport sur le projet de loi, lequel se terminait ainsi : «< En conséquence notre commission a l'honneur de vous proposer l'adoption du projet de loi présenté par M. le Ministre de l'Intérieur. Elle est d'accord sur la destination qui serait donnée à ces collections celle des instruments trouverait naturellement sa place au Conservatoire et celle des livres serait conservée à la Bibliothèque royale.

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:

La loi fut votée, sans discussion, par la Chambre des Représentants, dans la séance du 4 mai 1872.

Le projet présenté par le Gouvernement reçut au Sénat un accueil également favorable. Voici dans quels termes était conçu le rapport lu par M. D'Omalius dans la séance du

15 mai :

«Notre commission de l'Intérieur apprécie l'importance des collections spéciales rassemblées par M. Fétis pendant sa longue carrière. Ces collections sont, pour ainsi dire. uniques en leur genre et, pour arriver à les réunir, il fallait le zèle, le tact et les connaissances techniques de l'honorable directeur du Conservatoire, qui était à la fois musicien, compositeur, bibliophile et littérateur distingué.

>> I importe à l'honneur scientifique du pays que des richesses de ce genre restent en Belgique. Aussi votre commission de l'Intérieur n'hésite-t-elle pas à vous proposer l'adoption du projet de loi qui alloue, pour cet objet, deux crédits s'élevant ensemble à la somme de 155,500 francs. >>

Le projet de loi fut voté par le Sénat, à l'unanimité des membres présents, dans la même séance où l'honorable M. D'Omalius donna lecture de son rapport.

X

A la somme de 152 mille francs, prix d'achat des collections, le Gouvernement avait ajouté celle de 3,500 francs les frais de transport, d'installation et d'impression du catalogue de la bibliothèque.

pour

Par une dépêche en date du 29 mai 1872, M. le Ministre de l'Intérieur donna au conservateur en chef de la Bibliothèque royale des instructions pour faire transporter au siége de cet établissement la bibliothèque de feu M. Fétis, qui était restée déposée dans les locaux du conservatoire, jadis occupés par le défunt. Il fut immédiatement procédé à cette opération avec les soins qu'elle réclamait.

Il restait à préparer l'impression du catalogue pour laquelle des fonds avaient été votés par la législature. Ce fut un travail long et délicat. M. Fétis avait fait faire, sous sa direction, un double catalogue systématique et alphabétique de sa bibliothèque; mais les livres ne portaient pas des numéros répétés sur les bulletins, en sorte que le récolement fut difficile. Pour la classification méthodique des ouvrages, on conserva les divisions principales d'un plan conçu dans un ordre rationnel et philosophique, en y introduisant seulement de certaines modifications qui avaient pour objet de mettre le nouveau catalogue en rapport avec les principes établis pour la formation des inventaires de dépôts publics. A cette fin, il fallut changer la rédaction d'un grand nombre de bulletins. Il n'est aucun de ceux-ci qui n'ait été soigneusement confronté au titre de l'ouvrage, afin de constater l'exactitude des renseignements bibliographiques.

Dans le présent catalogue, les ouvrages formant la bibliothèque générale (désignée par M. Vanderhaeghen, dans son rapport, sous le nom de cabinet d'étude) précèdent ceux qui composent la bibliothèque musicale. C'est un ordre que nous croyons logique. Le catalogue méthodique est complété par deux tables alphabétiques, l'une pour les noms d'auteurs,

l'autre pour les titres des ouvrages anonymes, afin de rendre les recherches promptes et faciles. Les auteurs sont mentionnés, dans la première de ces deux tables, non-seulement pour les ouvrages publiés par eux et portant leur nom, mais aussi pour celles de leurs productions qui se trouvent comprises dans des collections. Dans la même table figurent les noms des commentateurs, annotateurs, ainsi que ceux des personnages dont il existe des biographies.

Telles sont les mesures qui ont été prises par l'administration de la Bibliothèque royale pour mettre à la disposition du public les trésors des riches collections musicales dont elle s'est enrichie et à laquelle restera attaché le nom, célèbre à tant de titres d'ailleurs, de celui qui les a formées.

LE CONSERVATEUR EN CHEF.

L. ALVIN.

N. B. Indépendamment des ouvrages de musique renseignés dans le présent catalogue, il en existait déjà un assez grand nombre, traitant de la même matière, dans les différents fonds de la Bibliothèque royale.

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