eux un hôpital au lazaret; il fit tout pour rendre leur position meilleure et les soustraire aux maladies dont ils souffraient l'atteinte. Son dévouement fut remarqué par les souverains des nations auxquelles appartenaient ces prisonniers. Dès que la paix fut conclue, l'empereur de Russie et l'empereur d'Autriche lui adressèrent des témoignages de leur gratitude. En 1817, Lautard fut appelé à la direction de l'école secondaire de médecine, que le gouvernement venait de fonder à Marseille; il y professa la médecine légale, et ne cessa d'enseigner qu'après avoir atteint l'âge de soixante-quatorze ans. A son passage à Marseille, le comte d'Artois décerna à Lautard la croix de la Légion d'honneur, comme récompense de ses travaux et des services qu'il avait rendus. Lautard devint successivement correspondant de l'académie royale de Turin, de la société des sciences physiques de Paris, de la société de statistique universelle, de la société de médecine et de la société médico-botanique de Londres, de la société archéologique d'Athènes et de plusieurs autres sociétés savantes ou littéraires. Son grand age le força de se retirer des fonctions de secrétaire perpétuel de l'académie de Marseille; mais cette compagnie ne voulut pas le remplacer, et il garda le titre jusqu'à sa mort, arrivée le 5 octobre 1855, après une courte maladie. Z. Dès ce moment, il exerça la médecine avec dis-logues aux prisonniers de guerre; il créa pour Linction. Le service médical de la maison des aliénés lui fut confié, en 1802. L'asile des fous était alors dans le vieil hospice de St-Lazare; les malades étaient entassés dans les réduits de bâtiments en ruine, et le traitement était de tout point imparfait. L'usage des chaînes n'y était pas abandonné. Lautard donna tous ses soins à la réforme des pratiques vicieuses, à l'amélioration de l'état intérieur de l'asile et de la condition des insensés qui l'habitaient. Il atteignit le but sur des points fort, importants. Grâce à lui, les chaînes furent enlevées, et disparurent sans retour; c'est en 1806 que s'opéra cette utile réforme. Lautard conserva pendant plus de trente ans encore la direction du service médical de l'asile. Admis à l'académie de Marseille en 1809, il acquit bientôt au sein de cette compagnie une haute considération, une influence prépondérante. Aucun sujet d'ailleurs ne lui était étranger: sciences, langues anciennes, langues modernes, histoire, archéologie, littérature, beaux-arts. Les Mémoires de l'académie de Marseille contiennent de lui des travaux sur la physiologie, l'histoire, l'archéologie; on y distingue surtout une Notice historique sur deux cent quatre-vingt-dix lettres inédites du roi René; un Tableau littéraire de Marseille, depuis sa fondation jusqu'à nos jours; des Recherches sur la prétendue coutume de l'ancien sénat de Marseille d'accorder la ciguë aux citoyens qui, ne pouvant supporter le fardeau de la vie, prouvaient qu'ils devaient se donner la mort. On y voit aussi des notices historiques sur divers académiciens. En 1816, M. Martin, secrétaire perpétuel de l'académie pour la classe des sciences, s'étant démis de cette fonction, Lautard y fut appelé. Dès ce jour, il eut la direction des travaux de ce corps savant; l'initiative de toutes choses venait de lui. Il avait exploré les manuscrits, les titres de l'académie; il s'était initié à la connaissance des travaux de cette assemblée depuis sa fondation; il les avait étudiés et résumés. Là était en principe une histoire; Lautard l'écrivit avec succès. Le premier volume fut publié en 1826; le second volume en 1829; le troisième en 1843. En 1840, Lautard mit au jour une Notice sur la maison des fous de Marseille, qui fut imprimée aux frais de l'administration des hospices de la ville; en 1844, il publia des Lettres archéologiques sur cette antique cité. Les Lettres archéologiques sur Marseille valurent à Lautard le titre de correspondant de l'Académie des inscriptions et belleslettres. Ses travaux scientifiques ne faisaient pourtant pas négliger à Lautard les travaux de sa profession. En 1811, l'autorité militaire le chargea du service médical de plusieurs milliers de conscrits réfractaires enfermés au lazaret, où des fièvres pernicieuses les décimaient; dans cette difficile occurrence, Lautard fit preuve du plus grand zèle; en cinq mois, il traita quatre mille fiévreux. En 1814, il eut à donner des soins anaXXIII. LAUTARD (LAURENT), de la même famille que le précédent, naquit à Marseille, en 1763, de Jean-Pierre Lautard, négociant de cette ville, mort à Patras, pendant la peste qui désola l'Achaïe en 1777. Laurent, alors âgé de quatorze ans, suivait à Marseille les cours du collège de l'Oratoire. Il fit ses études classiques avec succès, et ayant atteint l'âge mûr, il montrait avec orgueil une petite bibliothèque composée de livres, prix des luttes littéraires dont il était sorti vainqueur. Malgré son goût décidé pour les lettres, il embrassa la profession commerciale et s'y fit remarquer par la sûreté de son jugement. Arrêté pendant la révolution, il fut détenu dans les prisons de Ste-Claire, et n'en sortit qu'à la chute du gouvernement de la terreur. Laurent Lautard recueillit les débris de sa forture et se retira dans un coin de terre, à deux lieues de Marseille. C'est là que, loin du tumulte du monde, il se livra avec ardeur à l'étude des lettres, oubliant le passé et n'attendant rien de l'avenir. Laurent Lautard ne se montra que très-rarement en ville; il ne s'y rendait que pour assister aux séances de l'académie marseillaise. Outre un grand nombre de rapports dont il donna lecture au sein de la compagnie dont il était membre, il publia, en 1812, un mémoire sur le séjour à Marseille de Charles IV, roi d'Espagne, et, en 1822, un travailļ statistique et d'économie politique sur le commerce de Marseille. Mais, parmi ses productions littéraires, il faut surtout signaler ses Esquisses 49 LAUTENSACK (HENRI), orfévre, peintre et graveur sur cuivre, naquit à Nuremberg vers 1506, et y mourut en 1590. Son père (Paul Lautensack le vieux) exerçait la peinture dans cette ville (1). Henri alla s'établir à Francfort-sur-le-Mein, où en 1567 il publia en un volume in-folio un Traité géométrique de la perspective et de la proportion de l'homme et du cheval. Sa manière de graver se rapproche plus de l'art de l'orfévre que de celui du graveur. Hans-Sébald LAUTENSACK, son frère, né en 1508, a gravé à la pointe et au burin. Ses nombreux paysages à l'eau-forte sont estimés des connaisseurs, quoique les figures qu'il y introduit soient en général un peu courtes; mais ses portraits jouissent d'une estime sans restriction. Ils sont terminés au burin; l'effet en est extrêmement piquant et pittoresque. On estime particulièrement de ce maître les pièces suivantes: l'Aveugle de Jéricho, la Chananéenne, Balaam, et David combattant Goliath, deux jolis paysages en travers, un grand tournoi et de grandes joutes, grandin-fol. en travers. Toutes ces pièces sont d'une grande rareté. Deux vues de Nuremberg, du côté du levant et du couchant, deux grandes pièces en trois feuilles chacune. Ses meilleurs portraits sont: Paul Lautensack le vieux, son père, son propre Portrait, celui d'un Seigneur allemand vu à mi-corps: ce dernier portrait est une grande pièce en hauteur, datée de 1554, etc. C. M. P. et P-s. LAUTERBACH (WOLEGANG-ADAM), jurisconsulte allemand, professeur à l'université de Tubingen, né le 22 décembre 1618 à Schlaitz dans le Vogtland, mort le 18 août 1678, s'est fait connaître par un grand nombre d'ouvrages, dont la plupart ont été réunis en trois volumes in-folio, indépendamment de ses Consilia juridica Tubingensia, 1732-36, 6 vol. in-fol. Il doit principalement sa réputation à son Collegium theorico-practicum in Pandectas, ouvrage important et qui eut le plus grand succès dans les universités d'Allemagne. On y trouve, en 3 volumes in-4°, la substance ou le résultat des principaux commentaires qui avaient paru sur le Digeste. La première édition fut mise au jour par le fils de l'auteur, Ulric-Thomas LAUTERBACH, assesseur à la chambre de Spire, mort le 12 mai 1710. Un abrégé du Collegium, rédigé par J.-Jacq. Schütz, d'après les manuscrits laissés par l'auteur, eut aussi une grande vogue, et fut successivement retouché et commenté par Stryck, (1) Paul Lautensack est moins connu comme peintre que comme enthousiaste. Voir la dissertation de G.-G. Zeltner, Schediasma historico-theologicum de fatis et placitis Pauli Lautensack, Altorf, 1716, in-4°, avec son portrait. LAUTOUR DU CHATEL (LOUIS), né à Argentan, en janvier 1676, avocat au parlement de Normandie, se fixa d'abord à Rouen, où il publia quelques mémoires, qui furent remarqués. De retour dans sa ville natale, il se livra à la littérature, et surtout à la grammaire: il fit mille trois cents additions à l'édition de 1704 du Dictionnaire universel, connu sous le nom de Dictionnaire de Trévoux, qui, grâce à ce travail, reparut plus complet en 1721 (5 vol. in-fol.) Les journaux des savants de 1721 et de 1725 renferment une discussion relative à cette édition, entre l'auteur des additions et le libraire-éditeur du Dictionnaire. Lautour parle dans une lettre à l'abbé Desfontaines, en 1744, de deux mille huit cents articles additionnels pour le même Dictionnaire, et qui furent insérés dans l'édition de 1743. Il ne se borna pas à ce travail: il adressa au père Lelong des Notes, pour rectifier, dans la Bibliothèque historique, l'article de MÉZERAY, dont il était parent par une sœur de l'historiographe, article incorrect fait d'après Larroque. Lautour était en correspondance avec le président Hénault, Desfontaines, Goujet, Lelong, Girard, d'Olivet, etc. Ce dernier, dans son Histoire de l'Académie française, dit qu'il regardait Lautour du Châtel « comme un <<< homme d'un rare mérite et d'un savoir très« étendu. » Cependant, soit à cause de sa mauvaise santé, soit par modestie, Lautour ne fit imprimer aucun ouvrage, et n'entreprit aucun travail de longue haleine. Après sa mort, arrivée à Argentan vers 1758, on trouva, parmi ses papiers des Observations diverses sur la langue française; des Observations sur le Dictionnaire de Moréri; les Auteurs démasqués et reconnus; un Tableau des poëtes français; un Catalogue alphabétique des auteurs grecs et latins qui ont été traduits en français, avec la date des traductions, etc. Ces manuscrits ont été dispersés après sa mort, et sa famille ignore ce qu'ils sont devenus. - LAUTOUR, neveu du précédent, lieutenant général des eaux et forêts, a fait imprimer, en 1759, en 1 volume in-12, un recueil fort médiocre, sous le titre de Récréations littéraires, ou Pensées choisies sur différents sujets d'histoire, de morale, de critique, etc., avec un Essai sur la trahison. D-B-s. LAUTH (THOMAS), professeur à la faculté de médecine de Strasbourg, naquit dans cette ville le 29 août 1758. Il fit ses premières études au gymnase protestant et s'appliqua surtout avec ardeur à la philosophie, aux sciences naturelles et aux mathématiques. Ce ne fut pas sans regret qu'il commença à suivre la carrière médicale, qui était loin de lui offrir cette précision, cette exactitude à laquelle il était habitué. Mais, doué d'une volonté énergique, il surmonta tous les obstacles et couronna ses travaux d'élève par une thèse remarquable, soutenue le 27 septembre 1781, et qui lui valut le grade de docteur. Voulant étendre le cercle de ses connaissances, et se créer d'utiles et agréables relations, il entreprit un voyage scientifique, et, après s'être arrêté pendant quelque temps à Paris pour assister aux brillantes leçons de Dessault, il visita successivement l'Angleterre, la Hollande et l'Allemagne. De retour à Strasbourg, vers la fin de 1782, il fut nommé adjoint aux professeurs d'accouchement Ræderer et Ostertag; ensuite prosecteur et démonstrateur d'anatomie (17 janvier 1784), puis professeur extraordinaire de médecine neuf mois plus tard, enfin, le 11 avril 1785, l'académie lui décerna le titre et les fonctions de professeur ordinaire d'anatomie et de chirurgie. Sa réputation n'était pas circonscrite seulement dans la ville qui était devenue le théâtre de ses travaux et de ses succès; car l'université de Tubingue lui offrit une chaire importante qu'il refusa. Chanoine de St-Thomas, il faisait un cours d'anthropologie au séminaire protestant. En 1795, il fut appelé comme médecin en chef à l'hôpital civil de Strasbourg. A la création de l'académie, il avait été nommé membre non résidant de cette société savante. Il mourut le 16 septembre 1826, au retour d'un voyage en Allemagne, qu'il avait entrepris dans l'intérêt d'úne santé déjà chancelante. Ce savant distingué joignait à de vastes connaissances et une profonde érudition les qualités les plus recommandables. Professeur aussi actif qu'habile, plein de zèle pour la science et l'enseignement, entièrement dévoué au soulagement des malades qui lui étaient confiés, béni du pauvre dont il était le bienfaiteur, Lauth nous présente une vie remplie de travaux utiles et de bonnes et honorables actions. Ses ouvrages sont : 1o Dissertatio de analysi urinæ et acido phosphoreo, Strasbourg, 1781, in-80; 2o Dissertatio botanica de aere, Strasbourg, 1781, in-8°; 3o Scriptorum latinorum de aneurysmatibus collectio, Strasbourg, 1785, in-4o; 4o Nosologia chirurgica accedit notitia auctorum recentiorum Platnero, Strasbourg, 1788, in-8°; 5° De l'état atmosphérique, de la fièvre scarlatine et de l'angine maligne, Strasbourg, 1800, in-8°; 6o Vita Johannis Hermann, Strasbourg, 1802, in-8°; 7° Histoire de l'anatomie, Strasbourg, 1815, t. Jer, in-4°. Cet ouvrage, fruit de recherches immenses, qu'un second volume devait compléter, est malheureusement resté inachevé. D-D-R. LAUTH (ALEXANDRE), fils du précédent, professeur de physiologie à la faculté de médecine de Strasbourg, naquit dans cette ville le 14 mars 1803. Il reçut sous les yeux de son père une éducation littéraire très-soignée, s'adonna aux beauxarts, à l'étude des langues anciennes et modernes et apporta dans ces divers travaux cette constance, cette ténacité d'esprit qui plus tard ont contribué à le ranger parmi les premiers savants de l'époque. La carrière qu'il devait parcourir était toute tracée; il marcha sur les pas de son digne père. Aussi, après avoir terminé sa philosophie, s'empressa-t-il de suivre les cours de la faculté de médecine. Il s'adonna surtout à l'anatomie. Il consigna ces nombreuses recherches dans une thèse remarquable qu'il soutint sur la structure, études, usages des vaisseaux lymphatiques. Reçu docteur, et riche de différentes connaissances, il entreprit plusieurs voyages scientifiques, parcourut successivement l'Allemagne, l'Angleterre, la Suisse et la Hollande, contrées dont il savait écrire et parler toutes les langues. Il s'arrêta surtout à Paris, à Londres, à Édimbourg, à Vienne, à Berlin, à Gættingue, à Heidelberg, et trouva dans chacune de ces villes des admirateurs de son beau talent d'anatomiste, et des savants dont il devint bientôt l'ami, De retour à Strasbourg, il ne se livra pas à la médecine pratique. Doué d'une volonté ferme, d'un jugement sûr et profond, d'un grand esprit d'investigation, d'une habileté extrême dans les dissections, les vivisections et les recherches microscopiques, il possédait à un degré éminent toutes les qualités qui font l'anatomiste et le physiologiste. Il avait de plus à sa disposition une immense bibliothèque que lui avait léguée son père, et qui avait été accrue par lui à grands frais. La faculté de médecine se hâta de se l'attacher d'abord comme prosecteur, puis comme chef des travaux anatomiques, et enfin comme agrégé. La chaire de physiologie ayant été mise au concours, il se présenta dans la lutte et fut vaincu par un concurrent moins savant que lui, mais professeur plus brillant et dialecticien plus serré. Cette défaite, loin de le décourager, fut pour lui un puissant aiguillon, et quelques mois plus tard la même chaire se trouvant encore vacante, il fut élu, pour la remplir, aux acclamations unanimes des élèves et des juges. Malheureusement il ne jouit pas longtemps de ce triomphe; à peine put-il faire quelques leçons du cours qui lui était confié; une extinction de voix complète, symptôme concomitant de la phthisie pulmonaire dont il portait le germe, l'arracha du fauteuil académique. Il succomba en 1837. On a de lui: 1o Essai sur les vaisseaux lymphatiques, dissertation soutenue le 15 mars 1824. 2o Mémoire sur les vaisseaux lymphatiques des oiseaux, inséré dans les Annales des sciences naturelles, t. 3, 5 planches, Paris, 1824. Lauth, le premier, donna une description détaillée et complète de ces vaisseaux, et indiqua les particularités qui caractérisent leur système dans les oiseaux. 3o Description des matrices biloculaires et bicornes conservées au musée de la faculté de Strasbourg, mémoire inséré dans le Répertoire d'anatomie et physiologie de Breschet, 3 planches. Paris, 1820, t. 5, p. 178, 4o Manuel de l'anatomiste, Strasbourg, 1829, 1 vol. in-8°; 2o édition, Strasbourg, 1835, avec 7 planches. Une édition allemande a paru par livraisons à Stuttgard, 1835 à 1836, 2 vol. in-8o, avec 11 planches. Ce guide mérite, sous tous les rapports, les éloges qui lui ont été accordés. 5o Mémoire sur la mélanose, avec planches (inédit). La substance de ce travail a été publiée dans le prestein. 6o Mémoire sur divers points d'anatomie, inséré dans les Mémoires de la société d'histoire naturelle de Strasbourg, 1830, t. 4er, avec une planche, in-4°. Ce mémoire traite de la disposition des ongles et des poils. A ce travail sont jointes des notes : 1. sur le muscle tenseur de la membrane antérieure de l'aile des oiseaux, qui, étant formé en grande partie d'un tissu élastique, maintient le membre dans l'état de flexion qui lui est naturel; 2. sur les artères des villosités intestinales; 3. sur les valvules dans les veines cardiaques du cheval; 4. sur les lymphatiques de la tunique interne du cœur du cheval; 5. sur les variétés observées dans les muscles de l'homme; 6. sur la cholesterine contenue dans un kyste qui avait pris naissance dans l'ovaire d'une vieille femme; 7. enfin, sur la coloration de la face due à une stase dans les capillaires veineux. 7o Recherches d'anatomie fine, consignées dans la dissertation de M. Varrentrapp (Observationes anatomicæ de parte cephalica nervi sympathici, Francfort-sur-le-Mein, 1831). On y trouve la découverte et la description: 1. des rameaux des nerfs de Jacobson, qui se distribuent au périoste du promontoire, ou plutôt à la membrane muqueuse qui le tapisse, et qui en fait la fonction; 2. du filet de communication entre le ganglion pétreux et le nerf facial; de plus, l'énumération plus complète de tous les rameaux que fournit ce ganglion. 8o Mémoires sur le testicule humain, travail qui a remporté en 1832, à l'Institut royal de France, une médaille d'or pour le prix de physiologie expérimentale (inséré dans les Mémoires de la société d'histoire naturelle de Strasbourg, t. 1er, 2e livraison, 1832, avec 3 planches). Lauth est allé, pour ce qui concerne l'anatomie du testicule, plus loin que tous ses devanciers, dont il a rectifié les idées et corrigé les erreurs. 9o Anomalies dans la distribution des artères de l'homme (dans les Mémoires de la société d'histoire naturelle de Strasbourg, Strasbourg, 1832, t. 1er, in-40, avec 1 planche). 10o Variétés dans la distribution des muscles chez l'homme, mémoire faisant suite au précédent (Id., Strasbourg, 1833, in-4°). 11o Du mécanisme par lequel les matières alimentaires parcourent leur trajet de la bouche à l'anus, dissertation in-4o de 99 pages, Strasbourg, 1833. 12o Remarque sur la structure du larynx et de la trachée-artère, avec planches, Strasbourg, 1855. 13o Exposition et appréciation des sources des connaissances physiologiques, dissertation, Strasbourg, 1836. Lauth range ces sources sous quatre chefs, savoir: 1. anatomie humaine et observation de P'homme à l'état de santé; 2. pathologie, anatomie pathologique; 3. anatomie et physiologie comparées; 4. vivisections. 14o Enfin, un trèsgrand nombre d'articles publiés dans le Répertoire d'anatomie de Breschet, les Archives médicales de Strasbourg, le Bulletin universel de Férussac, le Journal de l'Institut et les Archives générales de médecine. Quand la mort est venue surprendre mier volume de l'Anatomie pathologique de Lob-Lauth, il travaillait sans relâche à réunir les maune blessure. L'expérience lui avait appris combien facilement ce prince oubliait ses généraux éloignés; et ce fut malgré lui que Lautrec reprit en 1527 le commandement de l'armée en Italie. Il commença par s'assurer de la ville de Gênes, s'empara d'Alexandrie dont il laissa la garde aux habitants pour ne pas éveiller de soupçon sur les projets des Français, et vint fondre à l'improviste sur Pavie qu'il enleva et abandonna au pillage. Désirant venger l'affront que les Français avaient reçu devant cette ville, « il ne voulut entrer de<< dans par les portes, mais, par la brèche, tout << à cheval, la faisant un peu applanir pour mani« fester un plus grand triomphe dominatif. >>> (Brantôme). Les sollicitations de la cour de Rome l'empêchèrent de suivre le plan qu'il s'était fait, et il marcha sur Naples; mais au lieu de presser le siége de cette ville, comme on le lui conseillait, il voulut la prendre par famine et se contenta d'en faire le blocus. Les privations de toute espèce qu'éprouvait l'armée et la chaleur de la saison ne tardèrent pas à y développer une maladie contagieuse qui enleva ses meilleurs soldats. Lautrec tomba lui-même malade, et mourut de chagrin le 15 août 1528. Son corps fut placé sous une tombe sans ornements; mais le duc de Serra, neveu du grand Gonzalve de Cordoue, ayant retrouvé le corps de Lautrec en 1556, donna une preuve de son estime pour le capitaine français en lui faisant élever un tombeau magnifique à Naples, dans l'église Ste-Marie la Nuova. « Lautrec, dit « son véridique historien, avait beaucoup de va« nité; et quoiqu'il demandat conseil, il n'en fai<< sait jamais qu'à sa tête, aimant mieux faillir de << par soi que d'être enseigné par les autres. Il « était brave, hardi, vaillant, et excellent pour « combattre en guerre et frapper comme sourd; << mais pour gouverner un État, il n'y était « bon. >>> tériaux d'un traité complet de physiologie destiné à combler en France une lacune qui se fait vivement sentir; malheureusement ce travail est resté inachevé. - LAUTH (Gustave), frère aîné du précédent, naquit à Strasbourg le 9 mars 1793, fut docteur en médecine et prosecteur de la faculté de cette ville, où il mourut le 17 avril 1817. On a de lui: 1o Précis d'un voyage botanique fait en Suisse, Strasbourg, 1812, in-8°; 2. Spicilegium de vena cava superiore, ibid., 1815, in-4o. C'est la thèse qu'il soutint pour obtenir le doctorat. D-D-R. LAUTREC. Voyez TOULOUSE-LAUTREC. LAUTREC (ODET DE FOIX), plus connu sous le nom de), maréchal de France et l'un des plus braves capitaines de son temps, suivit Louis XII dans son expédition d'Italie, et assista en 1507 à l'entrée solennelle de ce prince dans la ville de Gênes. Il fut chargé de protéger, avec trois cents lances, les Pères du concile de Pise, contre les excès auxquels pouvait se porter une populace excitée par la cour de Rome; et cet emploi, qui n'avait rien que d'honorable, l'exposa aux railleries de toute l'armée, dit Brantôme. Il combattit vaillamment à la bataille de Ravenne (1512); et s'étant jeté dans la mêlée avee son cousin Gaston de Foix, il y reçut tant de blessures qu'il fut laissé pour mort. Il contribua beaucoup à la conquête du Milanez; et le connétable de Bourbon s'étant démis de sa charge, François Ier nomma Lautrec son lieutenant général en Italie. Il reprit ensuite Brescia, Vérone, et força les Impériaux à lever le siége de Parme en 1521: l'année suivante fut le terme de ses succès. Forcé par les Suisses (1) qui menaçaient de se retirer parce qu'ils n'étaient pas payés, il attaqua les Impériaux retranchés dans le château de la Bicoque; et la défaite qu'il essuya força les Français à évacuer toute l'Italie. Lautrec se hâta de se rendre auprès de François Ier, alors à Moulins; mais ce prince refusa de le voir et d'entendre ses excuses. « Le roi, dit naïvement << Brantôme, s'était montré fort en colère; mais << madame de Chateaubriand, sœur de Lautrec, <<< en rabattit tous les coups et sut le remettre en <<< grâce. » Lautrec fut nommé gouverneur de la Guienne et chargé de mettre cette frontière à l'abri des invasions des Espagnols : il n'eut que le temps de s'enfermer dans Bayonne (1523), qui fut aussitôt investie par terre, tandis qu'une flotte en bloquait le port; mais ses discours et son exemple déterminèrent les habitants à le seconder de tous leurs moyens, et les Espagnols se retirèrent sans avoir même osé attaquer une place qu'ils avaient espéré enlever d'un coup de main. Lautrec repassa en Italie en 1525, et il voulut détourner François Ier d'attaquer les Espagnols devant Pavie; ses conseils n'ayant pu prévaloir sur l'opinion du roi, il combattit du moins à ses côtés, et y reçut (1) C'est l'excuse que donnait Lautrec; mais aucuns, dit Brantôme, l'ont trouvée mauvaise (voy, les Vies des grands cap. franç., t. ler, disc. 27). W-s. LAUZUN (ANTONIN NOMPAR DE CAUMONT, comte et depuis duc DE), cadet de sa maison, né en Gascogne vers 1632, fut d'abord connu sous le titre de marquis de Puyguilhem. Le maréchal de Grammont, son parent, le présenta dans la société de la comtesse de Soissons. Louis XIV l'y vit, prit du goût pour lui et bientôt il en fit son favori. Comblé des bienfaits du jeune roi, Lauzun devint en peu de temps gouverneur du Berri, maréchal de camp et colonel général des dragons. La charge de grand maître de l'artillerie ayant vaqué en 1669, par la démission du duc de Mazarin, le roi la promit à Lauzun, en lui recommandant le secret; ce dernier eut la vanité ou l'indiscrétion d'en parler: Louvois le sut, et il supplia le monarque de ne point confier cette charge, étroitement liée au ministère de la guerre, à un homme dont il ne pourrait supporter les manières capricieuses et hautaines. Louis XIV paraissait irrésolu : Lauzun le pressa, il osa le sommer de sa promesse; il eut même la témérité de briser son épée sous les yeux du roi, en disant qu'il ne servirait jamais un prince qui manquait à sa parole. Louis XIV, indigné, craignit de ne point se contenir: il ouvrit la fenêtre et jeta sa canne, en s'écriant qu'il aurait trop de regret s'il avait frappé un gentilhomme. Lauzun fut conduit à la Bastille le lendemain; et le comte de Guitry son ami, ayant pris adroitement sa défense auprès du roi, on vit celui-ci descendre jusqu'à négocier avec son sujet pour le déterminer à prendre la charge de capitaine des gardes, en dédommagement de celle qui lui était refusée. Lauzun prisonnier résista quelques jours, et n'accepta que lorsqu'il sut que l'artillerie venait d'être donnée au comte du Lude. Ce n'étaient encore que les premiers degrés de la fortune de Lauzun. A la fin de l'année suivante (1670), il fut sur le point d'épouser, du consentement du roi, mademoiselle de Montpensier, pe LAUWERS (NICOLAS), dessinateur et graveur | tite-fille de Henri IV. Cette princesse lui fit le don d'Anvers, était né à Leuze. Les estampes qu'il a gravées d'après Rubens sont l'ouvrage qui a fondé sa réputation. On y distingue particulièrement P'Adoration des rois, très-grand in-folio; l'Ecce homo, idem (1); le Triomphe de la nouvelle loi, idem avec 2 planches, etc. Il a gravé, d'après Jordaens: Jupiter et Mercure recevant l'hospitalité de Philémon et Baucis, estampe belle et rare, trèsgrand in-folio en travers; d'après Seghers, une Assemblée de joueurs et de femmes dans un cabaret, pièce capitale qui fait pendant avec le Renoncement de St-Pierre, gravé par S.-A. Bolswert, d'après le même maître. - Conrad LAUWERS, son frère putné, de trois duchés; et pendant vingt-quatre heures Lauzun porta le titre de duc de Montpensier. Ce mariage aurait reçu son accomplissement si le comte en avait pressé la conclusion: mais, « peu << content d'épouser Mademoiselle, dit madame de <<< Caylus dans ses Souvenirs, il voulut encore que << le mariage se fit comme de couronne à cou<< ronne; » et il consuma en vains préparatifs un temps qui ne fut pas perdu pour les princes du sang, et surtout pour madame de Montespan : elle eut seule assez de crédit sur Louis XIV pour l'amener à révoquer le consentement qu'il avait d'abord donné (voy. MONTPENSIER). Le roi plai a aussi gravé plusieurs planches d'après les mat- | gnait Lauzun, il tacha de le consoler en le nom tres flamands. Parmi ses meilleurs ouvrages on cite: Elie dans le désert nourri par un ange et le Portement de croix, d'après deux tableaux de Rubens. C. M. P. (1) Après le tirage d'un assez grand nombre d'épreuves, on a substitué le nom de Bolswert à celui de Lauwers. mant maréchal de France; mais le favori déclara sèchement qu'il n'accepterait l'honneur que le roi voulait lui faire que lorsqu'il l'aurait mérité par ses services. Dans le particulier, il se vengea sur madame de Montespan du refus qu'il venait d'éprouver : et il paraît qu'alors la marquise souffrit patiemment ses injures; (car on vit le comte |