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d'une part, les espèces qu'il avait réunies, et dont l'inspection était la base de son travail, se voient toujours au musée de Caen en même nombre et dans l'ordre adopté par lui-même; de l'autre on a travaillé sur ses données: Bory de St-Vincent surtout en a profité et s'est plu à le dire fréquemment et hautement. Lamouroux projetait une Histoire de la mer, pour laquelle peut-être per sonne en Europe ne réunissait autant d'éléments de succès que lui. Le Calvados doit à Lamouroux l'introduction de la culture du blé lammas (variété de froment). Le botaniste Kunth a donné en son honneur, à un genre de la famille des Rhinantacées, le nom un peu barbare de Lamourouxia. Ce même nom avait été donné aussi par Agardh au genre Claudée, que Lamouroux avait dédié à son père. Mais ce changement de dénomination n'a été ratifié par personne. Il existe sur Lamouroux diverses notices intéressantes, 1o par J. J. N. Huot (Ann. des Sc. nat., t. 5, p. 113, juin 1825); 2o par Bory de St-Vincent (Dict. class. d'hist. nat., t. 8, avertissement); 3o par Thiebaut de Berneaud (Mém. de la Soc. linn., t. 4, p. 705); 4o par Eudes Deslongchamps (Mém. de l'Acad. royale des Sciences de Caen, 1829, p. 557). - Il ne faut pas le confondre avec son frère J.-P. LAMOUROUX, médecin, versé lui-même dans la botanique et auteur de quatre petits volumes (dont deux forment le Résumé Botanique, deux le Résumé de phytographie), dans l'Encyclopédie portative de Bally de Merlieux.

Р-от.

LAMPADIUS (GUILLAUME - AUGUSTE), éminent écrivain dans les sciences physiques, chimiques et minéralogiques (au point de vue surtout de l'exploitation des mines et de l'industrie des forges), naquit, le 8 août 1772, à Hehlen, dans le grand-duché de Brunswick. Son inclination pour les sciences naturelles se développa durant ses années d'apprentissage dans la pharmacie de ville à Gottingue (1785-91). Pauvre, mais encouragé et soutenu par Heyne, Lichtenberg, Kastner, Gmelin, Blumenbach et d'autres savants, Lampadius commença en 1790, à Göttingue, ses études académiques. En 1793, il accompagna le comte Joachim de Sternberg dans un voyage à travers la Russie, et le suivit ensuite à Ratnitz, en Bohème, où il s'occupa spécialement de chimie et de météorologie. Il dut à la spéciale recommandation de Werner d'être nommé, en 1794, professeur extraordinaire, et l'année suivante professeur ordinaire de chimie à l'académie de minéralogie de Freiberg. L'art d'exploiter les forges, qu'il enseigna à partir de 1796, fut élevé par lui à la hauteur d'une science indépendante et spéciale. Il mourut à Freiberg le 15 avril 1842. Son ouvrage principal est le Manuel de l'art des forges (4 vol., 2e édit., Göttingue, 1817-18); avec des suppléments (1818-26). Son Plan de l'art des forges (Göttingue, 1827) sert de base universelle à l'enseignement de la matière. On possède encore de Lampadius un grand nombre d'écrits

moins considérables sur presque toutes les parties de la chimie. industrielle. Il s'était occupé d'une manière spéciale de la science des engrais, de la fermentation, de l'éclairage au gaz, et il rendit d'éminents services pour l'avancement pratique de ces différentes connaissances. Parmi ses découvertes, on remarque les belles observations sur les matières sulfuriques. La plupart de ses travaux pratiques se trouvent consignés dans le Journal de chimie pratique, par Erdmann.

Z.

LAMPE (FRÉDÉRIC-ADOLPHE), théologien protestant, naquit le 19 février 1683 à Dethmol, dans le comté de la Lippe. Après avoir terminé ses études, il fut élevé au pastorat et chargé de desservir différentes églises. Il fut ensuite appelé à Utrecht pour y professer la théologie et l'histoire ecclésiastique. Il se démit de cet emploi au bout de quelques années, et vint occuper la place de premier pasteur de l'église St-Etienne de Brème. Il mourut en cette ville d'une hémorrhagie, le 3 décembre 1729, à l'age de 46 ans. Il avait formé une riche bibliothèque, ouverte à tous les curieux qu'il était empressé de réunir chez lui, et qu'il se plaisait à diriger dans leurs études. On a de lui: 1o De cymbalis veterum libri tres, Utrecht, 1703, in-12, fig. Il y a beaucoup d'érudition dans cet ouvrage, et des choses curieuses, quoique un peu futiles. L'auteur n'avait que dix-sept ans lorsqu'il le composa. 2o Exercitationum sacrarum dodecas, quibus psalmus 45 perpetuo commentario explanatur, Brème, 1715, in-4°. Il cherche à prouver que ce psaume (Deus noster refugium) n'est point, comme le prétendent plusieurs interprètes, une allusion aux victoires remportées par David sur ses ennemis, et qu'on doit le regarder comme purement prophétique: tout son commentaire est d'ailleurs mystique et rempli de chimères. La description d'une agate du cabinet de Th. Hase, son ami, lui fournit l'occasion de donner de nouvelles conjectures sur la forme de la cymbale antique; et cette digression n'est pas la seule qu'on trouve dans l'ouvrage. 3o Synopsis historiæ sacræ et ecclesiasticæ ab origine mundi ad præsentia tempora, secundum seriem periodorum deductæ, Utrecht, 1721, in-8°. Cet abrégé n'est point exempt des préventions ordinaires des protestants contre l'Église romaine, qui y est désignée par le nom de nouvelle Babylone, et que l'auteur regarde comme l'éternelle métropole du royaume de Satan. 4o Commentarius analytico - exegeticus tam litteralis quàm realis Evangelii secundùm Joannem, Amsterdam, 172425, 3 vol. in-4°. Ce commentaire est rempli d'une érudition minutieuse: la première partie est entièrement consacrée à des recherches sur la personne de St-Jean; et Lampe y pousse les choses si loin qu'il ne balance pas à affirmer que ce saint apôtre était d'un tempérament sanguinphlegmatique. 5o Historia Ecclesiæ reformatæ in Hungaria et Transsylvania ex monumentis fide dignis et multis accessionibus locupletata, Utrecht, 1728, in-4°. Lampe n'est que l'éditeur de cet ouvrage, qu'on attribue à Paul de Debrezin (Ember), pasteur à Lizza; mais il l'a mis dans un nouvel ordre et y a fait de nombreuses additions. 6o Plusieurs ouvrages de théologie, composés pour l'usage de ses élèves, et aujourd'hui sans intérêt. 7. De nombreuses Dissertations imprimées séparément, ou dans les journaux de l'Allemagne, parmi lesquelles on distingue : Analysis exegetica parabola Pauline Corinth. 3, vers. 1-17. - Annotationes ex Mss. editæ ad Isaïe 45 - Observationes exegeticæ ad Coloss. 3, insérées dans les Miscellanea Duisburgensia, tome 1er. Lampe a publié avec Th. Hase les trois premiers volumes de la Bibliotheca historico-philosophico-theologica Bremensis, dont il a paru huit volumes de 1718 à 1725, in-8°. On trouvera le détail des autres productions de ce savant infatigable dans le Trajectum eruditum de Burmar.n; sa Vie a été publiée dans le tome 2 des Miscellan. Duisburgensia, dans les Acta eruditor. German, sect. 35, etc. Klefeker lui a consacré un article dans sa Biblioth. eruditor. præcocium.

W-s.

LAMPILLAS (l'abbé don FRANÇOIS-XAVIER), exjésuite espagnol, naquit à Jaen en 1739. Il occupait dans le collége de Séville la chaire des belleslettres, lorsque son ordre fut supprimé (1767). 11 se retira en Italie avec ses compagnons d'infortune, et fixa son domicile à Gènes, où il se livra à l'étude de la langue et de la littérature italiennes. Pendant ce temps, Bettinelli et Tiraboschi (tous deux ex-jésuites), publièrent, le premier, son Risorgimento degli studj, etc., dopo il mille, et le second, son Histoire de la littérature italienne, où ils parlent avec beaucoup de prévention de la littérature espagnole. L'abbé Lampillas, voulant défendre l'honneur de son pays, fit paraître contre ces deux auteurs le Saggio storico, ou Essai historique et apologétique de la littérature espagnole, en réponse aux opinions et aux préjugés de quelques écrivains modernes, Gènes, 1778-81, 6 vol. in-8°. Dans ce livre, écrit d'un style aussi correct qu'élégant, l'auteur s'attache d'abord à prouver que l'Italie fut la principale cause de la décadence des sciences et des lettres, soit dans son propre sein, soit chez les autres peuples; il attribue cette décadence au mauvais gouvernement de Rome, qui donna lieu à l'irruption des barbares du Nord. Après cette époque,

répondirent par deux lettres, que Lampillas réfuta victorieusement. Ces pièces furent imprimées à Rome en 1781. Charles III, roi d'Espagne, récompensa par de riches présents l'abbé Lampillas pour la manière honorable dont il avait défendu la gloire littéraire de son pays. Plusieurs autres ex-jésuites espagnols, Andrès, Eximeno, Clavigero, Hervas, Arteaga, etc., firent, par de bons et savants ouvrages, et à l'exemple de l'abbé Lampillas, revenir les Italiens de leurs préjugés contre les littérateurs espagnols, et se virent également admis parmi les membres de diverses académies savantes de l'Europe. L'abbé Lampillas écrivit aussi quelques poésies italiennes. Il mourut à Gênes en novembre 1798. B-s.

LAMPINET (FERDINAND), conseiller au parlement de Franche-Comté, était né à Dole vers le milieu du 17e siècle, d'une ancienne famille de robe: il vint habiter Besançon lorsque le parlement y fut transféré, après la réunion de la province à la France, et il mourut en cette ville en 1720. C'était un magistrat très-éclairé; il aimait les lettres, et favorisait les jeunes gens en qui il reconnaissait des dispositions; il avait formé une. bibliothèque aussi nombreuse que bien choisie. II a laissé en manuscrit plusieurs ouvrages dont on recherche les copies avec empressement: 1o une Histoire du parlement de Franche-Comté, in-fol.; elle est écrite avec beaucoup de naïveté, et renferme des détails très-intéressants sur les mœurs et les usages de cette province. 2o Dissertation sur le Didatium de Ptolémée, la première ville des Séquanois, in-4°. L'auteur veut prouver que Dole est bâtie sur le même emplacement; mais cette opinion, soutenue depuis par Normand et de Persan, a été solidement réfutée par Dunod et Perreciot. 3o Les Actes des saints de la province de Franche-Comté, in-fol. Le rédacteur de cet article n'a pu découvrir cet ouvrage; mais on trouvera sur le même sujet, dans les Mémoires de l'académie de Besançon, une bonne Dissertation de l'abbé Trouillet, mort à Lons-le-Saunier en 1809. 4o Une Bibliothèque séquanoise, composée de plus de cinq cents articles, in-fol. Elle a été très-utile à la plupart des écrivains qui se sont occupés de l'histoire littéraire de Franche-Comté. W-s.

LAMPREDI (URBAIN), de l'ancienne école linguistique italienne, naquit à Naples en 1761. II étudia d'abord les belles-lettres, la poésie et les

il l'attribue encore à la foule d'ouvrages ascéti | mathématiques, et acquit une connaissance pro

fonde des langues grecque et latine. Se destinant à l'état ecclésiastique, il suivit pendant cinq ans des cours de théologie, et reçut les ordres sacrés. D'une imagination très-vive, il s'occupa aussi de politique et y mit toute l'ardeur de son caractère. Ayant embrassé la cause des Français lorsqu'ils vinrent dans sa patrie, en 1799, il fut obligé de se retirer avec eux, et se rendit en France, où il obtint une place de professeur au collége de Sorèze. Bientôt il vint à Paris, où plusieurs sa

ques ou de théologie scolastique nés en Italie, qui étoufferent pour ainsi dire la bonne littérature, et y introduisirent le mauvais goût. Il fait voir ensuite que l'Espagne possédait des écrivains de mérite quand la plupart des autres nations de l'Europe étaient encore plongées dans la barbarie; que les Espagnols ont écrit sur toutes les sciences et traité tous les genres de littérature, et que cette littérature a influé sur celles des autres peuples. L'ouvrage de l'abbé Lampillas eut un assez grand succès. Bettinelli et Tiraboschi y | vants et littérateurs italiens s'étaient réfugiés par suite des événements politiques. Il s'y trouvait encore en 1806, lorsque Monti, historiographe du royaume d'Italie, publia, en l'honneur de Napoléon, un poëme intitulé il Bardo della Selva Nera, Une critique piquante de cet ouvrage, insérée dans la Décade philosophique, fut attribuée à Lampredi, qui, étant retourné en Italie et s'étant fixé à Milan, se réconcilía cependant avec Monti, et devint l'ami de Paradisi, Lamberti, Breislak, et autres savants. Nommé professeur de mathématiques des pages du vice-roi (Eugène Beauharnais), l'inconstance de son caractère lui fit quitter cette place pour se rendre à Naples, où il fut chapelain du ministre de la justice Ricciardi, et donna des leçons de littérature latine et de poésie italienne à sa fille, depuis madame Capece Latro, poëte, distinguée. Lampredi mourut dans cette ville le 22 février 1836. Outre des _traductions italiennes très-estimées de divers passages d'Homère, d'Oppien, de Tryphiodore, etc., on a de lui: 1o Osservazioni sopra il giudizio pronunciato in Firenze intorno ad alcune opere italiane, Milan, 1811, in-12. A cette époque NapoJéon décerna à Florence, d'après la loi du 24 fructidor an 11, le prix décennal sur le meilleur ouvrage italien, et Lampredi publia des Observations critiques sur les ouvrages présentés au concours et qui furent couronnés, notamment sur celui de Micali, l'Italie avant la domination des Romains, et sur celui de Botta, les États-Unis et leur indépendance. 2o Lettere filologiche e critiche seguite da un dialogo interno all' opera del cavalier Vincenzo Monti intitolata Proposta d'alcune correzioni ed aggiunte al vocabolario della Crusca, Naples et Milan, 1820, vol. in-8. Nous devons à Monti, au Dante du 19e siècle (titre qui lui est donné sur la médaille en grand bronze frappée à Milan en son honneur), d'avoir, par ses observations linguistiques, arrêté la fougue de Cesari, de Botta et autres, qui, au commencement de ce siècle, voulaient, avec la Comédie de Dante Allighieri et les Nouvelles de Boccace à la main, réformer la langue et la syntaxe, au mépris de Machiavel et des autres écrivains du 16e siècle,

qui ont donné à la langue italienne une forme harmonieuse et claire. 5o Lettere a Vincenzo Monti interno alla sua traduzione dell' Illiade d'Omero, con appendice di lettera di Quirino Visconti e di Angelo Mustoxidi, Milan, 1827, in-8°, ouvrage très-intéressant à lire, si l'on considère que Monti s'est offorcé de faire une traduction du grand poëte grec en ignorant cette langue. 4o I fenomeni e le apparenze celesti di Arato Solitano, volti dal greco in esametri latini da M.-T. Cicerone coi supplementi del Grozio, ed un appendice di altri frammenti diversi di Cicerone, o tradotti da Omero ad originali suoi, che ci sono rimasti: il tutto volto in endecasillabi italiani, Naples, 1834, in-8°, avec figures. Lampredi a présenté dans cette traduction en vers italiens un ensemble des opinions de Cicéron et de Grotius sur l'ouvrage très-connu

er

d'Aratus, et en cela il a acquis de nouveaux titres littéraires

LAMPRIDE (ÆLIUS LAMPRIDIUS), l'un des auteurs de l'Histoire Auguste, vivait au commencement du 4 siècle, sous les règnes de Dioclétien et de Constance Chlore, auquel il adresse son ouvrage, On reconnaît, on le lisant, un homme vertueux et pénétré de l'importance des devoirs de l'historien. Il s'est moins occupé de soigner son style et d'embellir ses récits que de rapporter fidèlement les faits qu'il avait recueillis. Flavius: Vopiscus le loue de son amour pour la vérité. En commençant la vie d'Héliogabale, il déclare qu'il ne l'aurait jamais entreprise, s'il avait espéré empêcher le souvenir de ce monstre de parvenir à la postérité. On lui a cependant reproché d'avoir imputé à Héliogabale des crimes supposés; mais il prévient lui-même qu'il a souvent rapporté des bruits populaires dont il ne se rend pas le garant. On attribue à Lampride les Vies de l'empereur Commode, de Diadumène et d'Alexandre Sévère, outre celle d'Héliogabale dont on a parlé. Quelques critiques donnent la Vie de Sévère à Æl. Spartien. Vossius (De hist. lat., p. 193) et Fabricius (Biblioth. latin.) croient que Lampride et Spartien sont le même écrivain; mais de Moulines réfute cette opinion par des raisons solides (voy. SPARTIEN). W-s.

LAMPRIDE (BENOIT), très-bon poëte latin, naquit à Crémone vers la fin du 15° siècle. Il vint fort jeune à Rome, et y fut accueilli par Paul Cortèse, qui lui donna un logement dans sa maison et ne voulut pas qu'il eût d'autre table que la sienne. Il fut choisi par le savant Jean Lascaris pour remplir une chaire au collége des Grecs, nouvellement fondée par le pape Léon X. Après la mort de ce Pontife (1521), il se retira à Padoue, où il ouvrit une école qui fut bientôt très-fréquentée. Paul Jove, qui se montre peu favorable à Lampride, lui reproche de n'avoir jamais voulu concourir à une chaire publique, par un excès d'orgueil; comme si une trop grande timidité ne pouvait pas être également la cause de son refus. Le cardinal Bembo, Sadolet, le Negri, parlent avec éloge de ses talents et de son caractère. Aonius Palearius, l'ayant entendu expliquer à ses élèves une harangue de Démosthène, écrivait à Bembo: Il avait la voix et le geste de ce prince << des orateurs; il paraissait plein de son esprit « (Lett. 19). » Palearius cite aussi une traduction latine des OŒuvres d'Aristote par Lampride, dont il vante l'élégance: mais Tiraboschi doute qu'elle ait jamais existé, et il est possible que Palearius en áit jugé sur des fragments. Le duc de Mantoue Frédéric Gonzague appela Lampride à sa cour en 1536, et lui confia l'éducation de son fils. Une mort prématurée le ravit à ses amis et aux Muses en 1540, ou, suivant Tiraboschi, en 1542. On a de lui: Des Odes, trois Epitres, quelques. Elégies et des Epigrammes. Paul Jove, son éternel détracteur, lui fait un reproche de s'être trop attaché

On estime beaucoup les têtes de vieillards de Lana. Il les a variées à l'infini, sans leur rien oter du ton de noblesse qui les caractérise. Ce maltre mourut en 1646; il était alors à la tête de l'académie de peinture de Modène, très-célèbre à cette époque en Italie. On a vu de cet artiste, au musée du Louvre, son portrait et la Mort de Clorinde; ces deux tableaux ont été repris en 1815 par les commissaires de l'empereur d'Autriche. AD!"

dans ses odes à imiter Pindare, dont il a pris l'enflure et une certaine dureté, peu agréable pour les oreilles accoutumées à la mélodie des vers latins. Mais Tiraboschi dit qu'on ne peut nier que Lampride, par la force de l'imagination et la noblesse des pensées, n'atteigne souvent à la hauteur de son modèle, et qu'il ne mérite beau-coup d'éloges pour avoir osé, le premier parmi les modernes, rivaliser avec un si grand poëte. Les vers de Lampride, imprimés à Venise en 1540, in-8°, ont été insérés dans tous les recueils, et notamment dans le 6a volume des Carmina illustrium poetar, italorum, Florence, 1719. On a trois Lettres de lui en italien au cardinal Bembo, et une en latin au cardinal Polus. W-s. LAMPSONIUS (DOMINIQUE), de Bruges, cultiva les lettres et les arts, et après avoir été, en Angleterre, attaché au cardinal Polus, il retourna | quels il fut attiré de bonne heure, trouvèrent

dans la Belgique à la mort de ce prélat, et fut consécutivement secrétaire de trois évèques de Liége. Bien que Foppens le qualifie d'excellent peintre, Descamps l'a entièrenient passé sous silence dans ses Vies des peintres flamands. Il a publié en vers latins: Elogia in effigies pictorum celebrium Germaniæ inferioris, Anvers, 1572, in-4°. On a encore de lui: Psalmi pænitentiales lyricis versibus redditi, le Typus vitæ humanæ, à la suite du Recueil des Poëmata et effigies trium fratrum Belgarum (voy. GRUDIUS), et enfin une Vie de Lambert Lombard, peintre et architecte liégeois du 15° siècle, écrite en latin et en prose, Bruges, 1565, in-8°. Il mourut à Liége en 1599, dans la 67a année de son âge. Il avait beaucoup contribué à détacher Juste-Lipse de l'université de Leyde, et à le ramener à la foi catholique (voy. leur correspondance à ce sujet dans Burman, Sylloge epist. t. 1, p. 128-149). - Son frère Nicolas LAMPSONIUS, protonotaire apostolique, chanoine et doyen de St-Denis de Liège, cultivait aussi la poésie latine; et quelques-unes, de ses productions ont été réunies à celles de son frère, à Liége, 1626. Il termina sa carrière à Liége, en 1635, dans un age avancé. Deux pièces assez étendues de Dominique Lampsonius se trouvent recueillies dans les Deliciæ poët. belg., t. 3.

LAMURE. Voyez MURE.

LAMY. Voyez LAMI.

M-ON.

LANA (Louis), peintre, naquit à Modène en 1597. Il passe pour un des imitateurs les plus fidèles du Guerchin. Le tableau qu'il a composé pour l'église Del Voto de Modène, représentant cette ville délivrée du fléau de la peste, est généralement regardé comme sa meilleure production. Peu de peintures à Modène le disputent à cette composition, qui se fait remarquer par la précision du dessin, la force du coloris, une abondance de poésie qui étonne, et une foule de scènes qui déchirent le cœur. Dans quelques attitudes, Lana se rapproche du Tintoret et du Scarsellino. Il y eut une grande rivalité entre lui et le Pesari; ce dernier lui céda, et alla s'établir à Venise.

XXIII.

LANA-TERZI (le P. FRANÇOIs), naturaliste et physicien d'Italie au 17 siècle, a été présenté (1) comme l'auteur primitif d'une découverte qui, renouvelée à la fin du 18o siècle, en a fait l'étonnement, et ne sert plus qu'aux divertissements du 19e, celle des aérostats. Il naquit à Brescia le 13 décembre 1631. Sa famille était l'une des plus illustres de la province; et les jésuites, parmi les

réunies en sa personne deux qualités qui s'ou-
vraient aisément les portes de leur noviciat: la
naissance et le talent. Le jeune Lana, conduit à
Rome, y fut solennellement admis dans leur so-
ciété en 1647. Ses études de philosophie et de
théologie étant achevées dans le collége romain,
il alla enseigner les belles-lettres en différentes
villes d'Italie. Rome le revit momentanément en
1652; car il y fit cette année-là quelques expé-
riences avec le célèbre P. Kircher; mais en 1656
il professait la rhétorique à Terni, où ses succès
dans l'enseignement lui firent décerner par les
magistrats le droit de siéger dans leur conseil
municipal, non-seulement pour lui, mais encore
pour tous ses parents. Il tâcha d'en exprimer sa
reconnaissance en composant un drame dont le
sujet était le martyre de St-Valentin, évêque et
protecteur de Terni. Ce drame n'avait guère d'au-
tre mérite que celui de la bonne intention; car
le P. Lana avait beaucoup moins de dispositions
pour les belles-lettres que pour les sciences natu-
relles, vers lesquelles il était porté fortement et
avec une sorte d'inquiétude. Jaloux de connaître
les secrets de la nature, il voulut pénétrer dans
ceux de la chimie, de la physique et de la méca-
nique; et il ne se lassait point dans ses expé-
riences pour y parvenir. Il en fit d'importantes
avec le baromètre sur la montagne de la Made-
leine, près de Brescia, dans le temps qu'il profes-
sait la philosophie dans cette ville, en 1665. Il
alla, trois ans après, en faire d'autres du même
genre dans le Bolognèse, sur la tour Degli Asi-
nelli; et, revenu dans le Brescian, il en parcourut
toutes les montagnes pour en connaître les miné-
raux. Il fit de nombreuses expériences pour ta-
cher d'expliquer les phénomènes des cristallisa-
tions: mais ce fut en vain qu'avec du nitre et des
sels il tenta d'imiter celles de la nature. Ayant
vu que beaucoup de grains se perdaient par la
manière dont les laboureurs ensemençaient leurs
terres, il conçut l'idée d'un semoir ingénieux qu'a
(1) Voy. la Description des expériences de la machine aéros-
tatique, etc.; par M. Faujas de St-Fond, 1783, in-8°, p. x-XII.

:

singulièrement rappelé celui dont Tull parut | tiques à Ferrare; et Brescia le vit rassembler au

l'inventeur en 1733. Vers la fin du 17e siècle, Alexandre de Borro, du pays d'Arezzo, dans son Char de Cérés, envoyé par lui-même en hommage à un ministre du roi d'Angleterre, avait déjà perfectionné le semoir du P. Lana, dont, au reste, Algarotti fait la description dans une de ses lettres, qu'on trouve au tome 10 de ses OŒuvres. Le P. Lana a bien d'autres titres à notre admiration. Dans son Prodromo dell' arte maestra, il indiqua (ch. 4) des moyens particuliers pour apprendre à écrire et même à parler aux sourds-muets de naissance; pour faire écrire correctement les aveugles-nés, et les mettre même en état de cacher leurs pensées écrites sous des chiffres mystérieux, comme aussi de comprendre ce qui leur serait répondu avec les mêmes caractères. Il y enseigna les moyens de faire paraître une fleur ou un fruit quelconque dans un vase de verre, sans aucune semence; et montra (ch. 9, 10 et 18) comment l'on pouvait faire des horloges à rouages qui marcheraient perpétuellement par le moyen du sable, et d'autres dont l'aiguille serait mue régulièrement par la diminution de l'huile d'une lampe allumée. Il proposa (ch. 5) quatre moyens pour fabriquer des oiseaux qui volassent et se soutinssent en l'air, comme la colombe d'Archytas ou l'aigle de Regiomontanus et autres pareils dont il rappelle le souvenir. Les secrets que le P. Lana donne dans son curieux Prodromo sont presque innombrables; et ils se rattachent à toutes les sciences et à tous les arts, même à celui de la peinture. Ce génie singulier alla fort loin sans doute; car, au chapitre de la chimie, non content d'enseigner la transmutation des métaux, il prétendit indiquer une voie sûre pour arriver à la découverte de la pierre philosophale. C'est au chapitre 6 qu'on voit son invention d'une barque volante, suspendue à quatre globes composés de lames métalliques, desquels on pomperait l'air pour les rendre plus légers qu'un égal volume d'air atmosphérique. Il en fut parlé dans le temps avec beaucoup d'intérêt dans le Collegium physicum experimentale de Sturmius. Leibnitz a fait à ce sujet des calculs qu'on peut voir dans son Hypothesis physica nova: il approuvait les fondements de ceux du P. Lana, mais il doutait que l'expérience pût réussir (1). Ce jésuite n'avait pu la faire, à cause de sa pauvreté monastique, comme il le dit lui-même; et les mêmes raisons l'empêchèrent de réaliser la plupart des inventions cónsignées dans son Prodromo et son Magisterium: d'ailleurs sa complexion débile et cette santé souffrante dont il se plaint dans la préface même de ce dernier ouvrage s'y opposaient également. Affligé d'infirmités douloureuses, il revint dans sa patrie, après avoir professé les mathéma

(1) La première expérience de ce genre qui ait eu quelque succès paraît être celle du P. Gusmao, faite publiquement à Lisbonne en 1709 (voy. GUSMAO). Voy. aussi l'Histoire de l'aéroslation, par Cavallo, p. 17.

tour de lui tout ce que cette ville possédait d'hommes éclairés : ce fut ainsi qu'il y fonda l'académie des Filesotici, c'est-à-dire des amants des choses savantes étrangères du ressort de la nature et des arts. Cette académie publia ses premiers mémoires en 1686; et il en fut fait une mention fort honorable dans les Acta eruditorum de Leipsick (ann. 1686, p. 557); mais cette académie ne subsista pas longtemps après son fondateur, qui mourut à l'âge de 52 ans, le 26 février 1687. Il existe un portrait de lui que l'on croit avoir été peint par lui-même, et au bas duquel on a mis dernièrement une fort bonne inscription latine. Voici ce qu'il reste au public des ouvrages du P. Lana: 1° Rappresentazione di S. Valentino, vescovo, martire e protettore di Terni, Terni, 1656, in-4°; 2° Prodromo overo saggio di alcune inventioni nuove, premesso all' arte maestra, opera che prepara il P. Fr. Lana, Brescia, 1670, in-folio; on en trouve un sommaire dans le tome 40 de la Nova mandelliana raccolta d'opuscoli scientifici, à la page 77. 3o La belta svelata in cui si scuoprono le bellezze dell'anima, Brescia, 1681, in-8°; ouvrage ascétique et bizarre, suivant le goût du temps, comme on peut en juger par les titres seuls des chapitres; celui du sixième est en ces termes : << La reine au balcon, c'est-à-dire l'âme qui, par « les yeux du corps, fait voir ses beautés. » Le titre du chapitre dixième est ainsi conçu : « Les << breuvages amoureux présentés à l'épouse de << son serviteur pour la porter à l'adultère, c'est<< à-dire les plaisirs du corps par lesquels l'âme « est enlevée à Dieu. » 4o Magisterium naturæ et artis, opus physico-mathematicum P. Fr. Tertii de Lanis in quo occultiora naturalis philosophiæ principia manifestantur, Brescia, 1684, 1686, et Parme, 1692, 3 tomes in-fol.; c'est le développement du Prodromo cité plus haut. L'auteur, dans trois corollaires de sa deuxième proposition du sixième livre, où il traite De motu per impetum à motore translato, conclut contre le système de Copernic sur le mouvement annuel et diurne de la terre. (Voyez le Journal des savants, 1685, p. 255.) Се grand ouvrage, fruit d'un travail immense, devait avoir neuf volumes; mais les six derniers n'ont jamais paru, et le troisième, publié après la mort de l'auteur, est très-rare. 5o Dissertazione sopra la declinazione dell' ago calamitato nel paëse Bresciano, faisant partie des Acta novæ academiæ philœxoticorum naturæ et artis, Brescia, 1687; 6o Reflections concerning the formation of crystals. (Philosoph. Transactions, n° 83.) 7° Saggio sulla storia naturale della provincia Bresciana, publié à Brescia, en 1769, par le savant naturaliste Christophe Pilati. G-N.

LANAUZE. Voyez NAUZE. LANÇAROT, navigateur portugais, était attaché au prince Henri. II obtint, en 1444, le commandement de six caravelles expédiées par les négociants de Lagos pour la côte d'Afrique. Gilianez

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