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COMPTES RENDUS

Histoire générale de l'Art. - Marcel Dieulafoy. Espagne et Portugal. Paris, Hachette. 1913, in-16, XVI-415 pp. (Collection Ars una, species mille.)

Ce petit volume, sérieusement documenté et enrichi de 745 figures, constitue un excellent manuel de l'histoire de l'art espagnol et portugais, présenté par un érudit de grande valeur et d'une incontestable originalité.

M. Dieulafoy est surtout connu par ses belles découvertes asiatiques : c'est un spécialiste de l'art persan. La Perse a joué, suivant lui, un rôle capital dans l'élaboration de l'art musulman, et l'Espagne, qui servit d'intermédiaire entre l'art musulman et l'art de l'Europe chrétienne occidentale, a été plus que tout autre pays tributaire des traditions et des influences persanes.

Afin de le mieux prouver, M. Dieulafoy a donné pour introduction à son histoire de l'art espagnol une étude d'ensemble sur l'art persan et l'art de l'islam. Il n'a pas de peine à démontrer que les architectes persans de la période sassanide ont connu la coupole sur trompes, le contrefort extérieur, l'arc-boutant, l'arc outrepassé, la voûte nervée proto-gothique, et que leur architecture a été imitée par les architectes de la Syrie centrale. Il s'attache ensuite à décrire les dispositions caractéristiques de la mosquée et de l'église, et les rattache à trois types principaux: la basilique romaine, le temple égyptien ou copte, les grandes salles des palais persans (Firouz-Abad, Sarvistan, Mchatta). Ce dernier type s'adaptait mieux que les autres aux besoins d'un pays où le bois de construction était rare : l'église voùtée fit fortune; la mosquée voûtée la copia ou la remplaça et les deux types d'édifices religieux en arrivèrent à se ressembler de fort près; rien ne fut plus aisé que de les faire alternativement servir au culte musulman ou chrétien. Dans la mosquée de Cordoue elle-même, qui semble bâtie sur un plan si différent du plan chrétien, M. Dieulafoy découvre une véritable église avec sa nef majeure, ses bas-côtés, son transept (maksoura), son sanctuaire (mihrāb).

A la perfection de l'architecture iranienne correspondait le développement de tous les arts décoratifs : orfèvrerie, tissus, broderie, céramique, sculpture et

peinture ornementales. La Perse exerça la maîtrise incontestée du décor ; son art pénétra d'un côté jusqu'en Chine et de l'autre jusqu'en Espagne.

On ne sera pas étonné que des théories aussi hardies aient été reçues en Espagne avec un certain scepticisme. L'un des plus savants archéologues de la Péninsule, M. J. Ramón Mélida a consacré au livre de M. Dieulafoy un fort intéressant article dans la Revista de Archivos (septembre-octobre 1913, p. 291) << pour prévenir le public de ne pas se laisser séduire par de pareilles nouveautés, dangereuses dans un manuel de vulgarisation ». M. Mélida est beaucoup trop savant pour ne pas admettre que la thèse de M. Dieulafoy renferme une grande part de vérité, mais s'il croit, comme l'auteur français, que l'architecture du moyen-âge présente d'étroits rapports avec l'architecture persane, il se refuse à admettre qu'il s'agisse là d'une influence directe de la Perse, et sur ce point peut-être, il pourrait bien avoir raison.

L'art persan a très probablement exercé une influence directe sur l'art romain du haut Empire. La rotonde du Panthéon, construite sous Adrien, les grandes salles des thermes de Caracalla et de Dioclétien sont, en réalité, des édifices de technique orientale. La basilique de Constantin a les dimensions d'une cathédrale et présente le plan le plus simple, le plus logique et le plus savant que l'on puisse imaginer. Au palais des Césars, certaines voûtes d'arêtes sont construites avec un tel soin que le praticien semble avoir déjà entrevu l'ogive. L'imitation persane a donc pu venir à l'Espagne dès une très haute antiquité et par l'influence normale de l'art romain.

Il serait extrêmement intéressant de savoir s'il existe dans la Péninsule des édifices romains de style oriental comme ceux dont nous venons de parler à Rome. Nous pouvons au moins en citer quelques exemples, d'après le beau livre de MM. Puig, Falguera et Goday sur l'Architecture romane catalane (t. I). Les Thermes de Caldes de Malavella présentent les vestiges de salles voûtées en berceau (p. 126), les thermes de Caldes de Montbuy avaient une grande salle voûtée, flanquée de deux collatéraux également voûtés, communiquant par quatre arcades avec la nef majeure, où se trouvait la piscine (p. 130). A Centelles, près de Tarragone, subsistent encore les restes d'une riche villa, qui renfermait deux salles de style nettement oriental: l'une, dont la couverture a malheureusement disparu, était bâtie sur plan quadrilobé; l'autre, bâtie sur plan circulaire, a conservé sa coupole, jadis décorée de riches mosaïques (p. 136). Les érudits catalans datent cette construction du ive siècle, soit quatre cents ans avant l'arrivée des Arabes en Espagne.

M. Dieulafoy consacre seize lignes à l'art hispano-romain et déclare qu'il «< n'a pas de caractères spéciaux ». C'est peut-être un peu vite dit. Les monuments romains de Tarragone révèlent une si belle exécution que les archéologues se sont demandé si leurs marbres n'avaient point été sculptés par des artistes venus d'Italie. Les bases des colonnes du Temple romain de Barcelone

présentent un profil d'un modèle peu commun. M. Puig date le temple de la fin de la République ou des commencements de l'Empire, et cependant les chapiteaux pourraient aisément être pris pour une œuvre de style théodosien. On a découvert à Barcelone une muraille romaine garnie de contreforts extérieurs. Le théâtre de Mérida, qui vient d'être déblayé, a subi au cours des âges des remaniements importants et plus d'un curieux problème archéologique pourrait se poser à son sujet. D'une manière générale, les édifices romains de l'Espagne semblent avoir été plus grands et plus somptueux que ceux de la Gaule, et les travaux d'utilité publique : aqueducs, ponts, remparts, forteresses, offrent une ampleur qu'on ne retrouve pas ailleurs.

Puis, à côté de l'art romain officiel, a subsisté en Espagne un art populaire, dont il faut sans doute chercher les origines jusque dans les traditions ibériques, et dont les musées d'Espagne nous démontrent l'indéniable originalité.

M. Dieulafoy fait venir d'Orient l'arc en fer à cheval et l'arc outrepassé ; les archéologues espagnols prétendent, au contraire, que ces formes procèdent directement de l'art autochtone et ont été empruntées par les Arabes à l'art populaire espagnol 1. Le Musée archéologique de Madrid possède une dalle funéraire, avec inscription latine, sur laquelle se voit parfaitement net un arc outrepassé. M. Puig en figure cinq autres exemples2, empruntés à des monuments léonnais et catalans; M. Dieulafoy demande qu'on lui montre un arc outrepassé sur un monument espagnol antérieur à l'invasion arabe et ne veut voir jusqu'à nouvel ordre dans les pierres tombales de Léon et de Catalogne que des réminiscences de l'art persan. M. Lampérez y Romea cite, de son côté, six monuments wisigothiques, d'une authenticité certaine, où figurent les fameux arcs outrepassés. Le problème sera peut-être résolu, le jour où l'on prouvera que les murailles extérieures de la Mosquée de Cordoue renferment les restes de l'église chrétienne de San Vicente.

L'art populaire hispano-romain affectionne certains motifs décoratifs très simples tels que les nattes, les festons, les rosaces, les étoiles à six et huit rayons, les roues, les croissants. Faut-il voir là encore des réminiscences orientales? M. Marquet de Vasselot croit à une influence syrienne 3. M. Puig pense que l'on serait plus près de la vérité en considérant tous ces éléments comme appartenant à un art primitif méditerranéen 4. Nous irions volontiers plus loin encore; nous serions bien tentés d'y voir un fond primitif commun à

1. Vicente Lampérez y Romea, Historia de la arquitectura cristiana española en la edad media. Barcelona, t. I, 1906. ·

2. L'architecture romane catalane, t. I, p. 242, 244, 245, 248.

3. A. Michel, Histoire de l'Art, t. I.

4. Op. cit., t. I, p. 249.

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