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une cinquantaine d'exemplaires du Dictionnaire des Théâtres, qui ont été vendus à des libraires peu scrupuleux, et que ces exemplaires ne seront jamais complétés, quelque part qu'ils se trouvent.

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Je préviens encore ceux qui ont bien voulu m'honorer de leurs souscriptions, qu'ils ne doivent payer que sur la signature Babault; en conséquence, je les invite à jeter un coup d'œil sur le titre de chaque volume, où ils trouveront cette signature.

DRAMATIQUES,

OU

DICTIONNAIRE GÉNÉRAL

DES THÉÂTRES.

1

NAD

NADAL (Augustin), abbé de Doudauville, membre de

l'Académie des inscriptions et belles-lettres, né à Poitiers, en 1659, mort dans la même ville, en 1741.

Les ouvrages de l'abbé Nadal ont été recueillis en plusieurs volumes, dans l'un desquels on trouve ses pièces de théâtre, savoir: Saül, Hérode, les Machabées, Mariamne, Osarphis ou Moïse, et Arlequin au Parnasse. Les quatre premières de ces tragédies furent représentées, mais elles n'obtinrent qu'un succès éphénière. On y remarque une versification quelquefois élégante, mais peu soutenue. Le plus grand et le mieux fondé des reproches qu'on puisse faire à cet auteur, c'est qu'il manque presque toujours de force et de précision.

NADIR, ou THAMAS KOULI-KAN, tragédie, par Dubuisson, au Théâtre Français, 1780.

Tome VII.

Nadir a fourni la fable d'une tragédie, intitulée la Mort de Nadir, par P. F. D. Clavel. Cette pièce fut dédiée au baron d'Aylva.

à

Nadir, ou Thamas Kouli-Kan, s'est emparé du trône de Perse, s'est rendu maître du Mogol, et a emmené avec lui Axiane, fille de l'empereur. Il a fait crever les yeux Mirza, son fils, qui est aime de cette princesse, et que l'on accuse d'être complice d'un attentat contre sa per

sonne.

Dans cet état de choses, il se forme contre lui une conspiration, dont Ali, son neveu, devient le chef. Ce dernier y fait entrer Axiane, en feignant de n'avoir d'autre projet que de venger Mirza, et de le mettre sur le trône de son père; mais les conjurés, plus soupçonneux, veulent le voir, afin d'être sûrs que c'est pour ses intérêts qu'ils vont combattre. Deux fois on amène ce jeune prince sans difficulté. Axiane veut absolument le faire consentirà l'assassinat de son père; mais Mirza s'y oppose, et fait promettre aux conjurés de respecter son père. La conspiration paraît s'éteindre, lorsqu'un des personnages vient accuser Nadir d'avoir fatigué ses troupes dans plus de cent combats. Il n'en faut pas davantage : elles suivent aveuglément le perfide Ali. Quoique victime de la cruauté de son père, Mirza, qui voit ses jours en danger, lui révèle la conspiration, Ceci donne lieu à un combat de générosité entre le père et le fils. Ils sont toujours amans, mais ils cessent d'être rivaux, et veulent réciproquement faire le sacrifice de leur amour. Bientôt on annonce qu'Ali s'avance à la tête de l'armée. Nadir sort pour le repousser, mais il est complètement battu, et revient dans son palais, où ses ennemis le suivent pour l'assiéger. Alors il tire son sabre, et cet homme, qui avait été abandonné par ses troupes, en impose aux soldats

envoyés pour se saisir de sa personne. Axiane, qui se trouvait dans la mêlée, a été mortellement blessée par Nadir. Elle est amenée mourante sur la scène, où elle expire. Mirza se tue, et Nadir lui-même se frappe, après s'être abandonné à toute la violence de ses remords.

Le plan de cette tragédie est défectueux, mais le style offre des beautés. On trouve dans cet ouvrage quelques situations très-dramatiques : toutefois il n'obtint qu'un léger succès. L'auteur, ayant reconnu la faiblesse du cinquième acte, y fit des changemens considérables, que le public approuva.

NAIGEON n'est connu au théâtre que par l'intermède des Chinois, qui lui fut attribué. Cette pièce fut représentée aux Italiens.

NAÏS, opéra-ballet en trois actes; par Cabusac, musique de Rameau, 1749.

Le prologue intitulé l'Accord des Dieux, est relatif à la paix qui venait de calmer l'Europe. On y voit les Titans vaincus par Jupiter et par les autres dieux. Le sujet de la pièce est l'amour de Neptune pour Naïs, cette nymphe, célèbre dans la fable, qui donna le jour aux Naïades. Les jeux isthmiques, institués en l'honneur de Neptune, font la plus grande partie du spectacle de cet opéra-ballet.

NAMIR, tragédie anonyme, 1759.

Ce sujet est tiré de l'histoire des Maures, lorsqu'ils étaient maîtres de l'Espagne. On sait la haine qui divisait les deux puissantes maisons des Zégris et des Abencerrages, haine irréconciliable, et perpétuée de génération en génération. Les premiers avaient enfin accablé les seconds. L'auteur

suppose que Namir était le dernier des Abencerrages. Zaïde; reine de Grenade, du sang des Zégris, aurait pu, et peut-être aurait dû faire mourir ce jeune prince; mais, sous des prétextes plausibles, Zulmar, qui aspirait au trône, avait engagé la reine à le laisser vivre, afin de le faire servir un jour à ses projets ambitieux. Zaïde, forcée de souscrire au choix des troupes qui demandent Namir pour leur général, a vu ce jeune héros; et, malgré l'ancienne inimitié des deux familles, n'a pu s'empêcher de l'aimer. Déjà Namir a défait Alphonse, roi de l'Andalousie. Ce monarque, dit-on, a péri dans le combat, et le vainqueur a fait prisonnière Léonide, sa fille, Les charmés de cette princesse ont allumé dans le cœur de Namir, la plus violente passion. Cependant, Zulmar, voulant renverser tous les obstacles qui s'opposent à ses desseins, presse la reine d'ordonner le trépas de Namir. Il emprunte de sa dernière victoire un nouveau motif pour le perdre; mais la reine ne peut consentir à cet affreux assassinat. La vertu, l'humanité, l'amour surtout, lui parlent trop en faveur du prince, et, pressée par ses sujets de faire choix d'un époux, elle se détermine à donner sa couronne et sa main à Namir. L'amant de Léonide refuse l'une et l'autre. Le ministre Zulmar, indigné de la faiblesse de Zaïde, ne se repose que sur lui seul de l'exécution de ses projets. Il forme donc le dessein de se défaire de la reine et de Namir: ce dernier sera sa première victime. Un envoyé d'Alphonse est venu dire que son maître n'avait point été tué dans le combat, mais qu'il avait été blessé dangercusement, et que Namir lui-même, sans le connaître, a pris soin de ses jours. Cet envoyé propose à Zaïde un traité dé paix, dont la principale condition est le mariage de Namir et de Léonide. La reine, qui s'était d'abord abandonnée à son ressentiment, porte l'héroïsme de l'amour jusqu'à immoler ses feux au

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