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truire les classes auxquelles le manuel est destiné, en attirant leur intérêt. Parmi ceux qui l'ont traitée en entier, la commission a remarqué á divers titres, les auteurs des Mémoires nos 14, 32, 5, 6, 22. Mais elle a surtout reconnu des mérites supérieurs, quoique d'un genre différent, dans les Mémoires n° 34 et 31. Le Mémoire n° 34, ayant pour épigraphe: Si quelqu'un vous dit qu'on peut s'enrichir autrement que par le travail et l'épargne, ne le croyez pas, c'est un empoisonneur (Franklin), est un vaste et savant traité d'économie et de morale, dont les doctrines sont fortes, les sentiments parfaits, les enseignements généreux, et qui est d'un langage en général fort élevé, bien que l'auteur cherche quelquefois à le rendre simple. La forme d'exposition trop didactique adoptée par l'auteur, et le style trop grave et trop abstrait dont il se sert, ne permettraient pas suffisamment à son ouvrage de devenir un manuel utile aux classes pour lesquelles l'Académie l'a demandé. Sous ce rapport, le Mémoire no 31, dont l'épigraphe : La morale est la première des sciences, l'économie politique est la seconde (Droz, Econo. polit., liv. 1a, ch. 1o), l'emporte, sous ce rapport, sur le Mémoire no 34. Le savoir y est aussi grand et la forme en est plus simple: elle présente dans un drame attrayant, aussi bien conduit que conçu, ce qu'il importe d'apprendre aux classes ouvrières d'économie politique et de morale pour leur utilité et leur amélioration. Si l'auteur, comme il le reconnaît lui-même, ne s'était pas un peu trop étendu sur certains points par précipitation et n'en avait pas négligé quelques autres par défaut de temps, s'il n'avait pas trop conseillé à ces classes la résignation à leur situation souvent malheureuse, au lieu de leur apprendre à faire effort toujours pour en sortir, s'il n'avait pas invoqué quelquefois l'assistance de dogmes religieux auxquels il ne faut recourir qu'avec une réserve extrême; la commission frappée de ce qu'il y a de savant et de simple, d'intéressant et d'utile, d'élevé et de dramatique, dans ce Mémoire très-près d'être un excellent manuel pour les classes ouvrières, aurait proposé à l'Académie de lui décerner le prix. Mais elle pense que les auteurs des Mémoires qu'elle a distingués et notamment des Mémoires n° 34 et 31, en ayant une année de plus pour perfectionner leur œuvre, et pour en faire disparaître les défauts que la commission y a trouvés, se présenteront de nouveau et avec succès devant elle. Dans cette ferme espérance, elle propose à l'Académie de proroger le concours au 31 décembre 1855. L'Académie adopte les conclusions de la commission et proroge le concours.

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