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tions sur le numéraire et le commerce ont été traduites en France, et publiées avec ses mémoires et ses lettres justificatives, en 1790, à l'époque de la création des assignats.

Les écrits relatifs au système de Law sont nombreux. Presque tous les traités des économistes en font mention. Stewart, Ganilh, Storch, en ont fait l'exposition dans leurs ouvrages. Stewart est celui qui en a parlé avec le plus de détail, et qui devait, par la nature de son ouvrage, s'en occuper plus spécialement. Il ignorait les détails d'exécution, et n'a pas pu comprendre le mécanisme du système, ni la cause qui en a empêché le succès. Duclos, Marmontel, en ont parlé dans leurs mémoires, mais en historiens qui se croyaient très dispensés de comprendre et de faire comprendre des détails de cette nature. En général, tous les écrivains français du 18me siècle ont parlé du système de Law comme on parle aujourd'hui des assignats, de l'emprunt forcé, etc., c'est-à-dire avec horreur et ignorance. Forbounais, dans son histoire des finances, est le seul qui ait entrevu le système et les principes sur lesquels il reposait. Son sixième volume en renferme une critique juste et sensée, mais pas suffisamment claire. Dutot, dans ses Réflexions politiques sur le commerce et les finances, imprimées à La Haye en 1738, a exposé et discuté avec une rare sagacité l'état du système au moment où la baisse a commencé, et les deux fameux édits du 5 mars et du 21 mai. Ces réflexions de Dutot sont incontestablement ce qu'il y a de plus profond sur le système de Law, et sur la cause de sa chute. Il existe ensuite un ouvrage spécial de Duverney, et un histoire complète, sous le titre suivant : Histoire du Système des finances sous la minorité de Louis XV, pendant les années 1719 et 1720. Cette histoire renferme les détails les plus curieux sur l'agiotage, et le personnel des agioteurs. Si l'on veut enfin bien connaître le système, il faut lire le nombreux recueil des édits royaux, rendus à son occasion. C'est là le monument le plus authentique, le plus complet et le plus instructif sur cette grande catastrophe financière. C'est le plus difficile à consulter; mais il fournit seul le moyen de comprendre le mécanisme et les détails d'exécution; il renferme seul enfin la statistique du système, et le chiffre des émissions. Les lois sont toujours le monument le plus important et le plus instructif pour l'histoire. Ce recueil d'édits forme deux volumes.

ERRATA

DE L'ARTICLE IRRITATION.

Page 135, ligne 33, au lieu de erreurs de raison, lisez éclairs de raison.

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22 et 23, au lieu de porte le nom de physiologie, lisez porte le nom de physiologique.

14, au lieu de périconites, lisez péritonites.

15, au lieu de forces de sujet, lisez forces du sujet. 28, au lieu de srofules, lisez scrofules.

162,

167,

31, au lieu de l'homme ne peut accumuler que jusqu'à

un certain point, lisez l'homme peut accumuler jusqu'à un certain point.

34, au lieu de émondoire, lisez émonctoire.

IRRITATION.

DE L'IRRITATION CONSIDÉRÉE SOUS LE RAPPORT PHYSIOLOGIQUE ET PATHOLOGIQUE. Le mot irritation représente aux médecins l'action des irritans, ou l'état des parties irritées. On appelle irritans tous les modificateurs de notre économie qui exaltent l'irritabilité ou la sensibilité des tissus vivans, et qui élèvent ces phénomènes au dessus du degré normal.

Le mot irritation est applicable à tous les corps vivans, puisque tous sont doués de l'irritabilité; mais on ne s'en sert ordinairement que pour désigner l'exaltation anormale de cette propriété vitale, ou celle de la sensibilité, chez les animaux les plus élevés dans l'échelle zoologique. Notre intention est de ne considérer ici l'irritation que chez l'homme, laissant à d'autres le soin d'en faire l'application à l'art vétérinaire.

Dire que l'homme est susceptible d'irritation, c'est sans doute dire qu'il est irritable; mais l'irritabilité dont tous ses tissus sont doués ne se prend pas dans le sens pathologique ou morbide. On exprime par ce mot la faculté que ces tissus possèdent de se mouvoir par le contact d'un corps étranger, ce qui fait dire que les tissus ont senti ce contact. Haller n'attribuait cette propriété qu'aux muscles; mais on convient aujourd'hui qu'elle est commune à tous les tissus. Lorsque l'homme a la conscience des mouvemens excités par les corps étrangers, que nous appellerons souvent modificateurs, on dit qu'il a senti l'impression de ces corps, et l'on donne à la faculté qu'il a de les sentir le nom de sensibilité. La sensibilité appartient donc au moi, et l'irritabilité, à toutes les fibres du corps de l'homme. Une partie affectée par les corps étrangers peut éprouver des mouvemens sans que le moi en ait la conscience; il n'y a là qu'irritabilité, mais si le moi éprouve une modification qui porte l'homme à dire je sens, il y a irritabilité et sensibilité. La sensibilité est donc la conséquence de l'irritabilité, tandis que l'irritabilité n'est pas celle de la sensibilité; en d'autres termes, il faut être irritable avant d'être sensible: l'embryon n'est pas encore sensible, il n'est qu'irritable; l'apoplectiqne n'est plus sensible, mais il est encore irritable. On voit que l'irritabilité est commune à tous les êtres vivans, depuis le végétal jusqu'à l'homme, et qu'elle est continue; tandis que la sensibilité est une faculté propre à certains animaux, qu'elle n'est pas continue, et qu'elle ne se manifeste que sous des conditions déterminées. Ces conditions sont l'existence d'un appareil nerveux, muni d'un centre, c'est-àdire d'un cerveau, et un état particulier de cet appareil; car il n'est pas toujours apte à donner à l'animal la conscience des mouvemens qui se passent dans ses tissus. L'apoplectique et l'embryon en sont la preuve.

On avait érigé en propriété la faculté que la fibre possède de sentir l'impression d'un stimulant sans que l'animal en eût la conscience. On avait désigné cette prétendue propriété par le mot de sensibilité organique, parce qu'elle est tellement inhérente aux organes, qu'on peut l'observer chez ceux qui sont séparés de l'ensemble: mais comme le mouvement de la fibre stimulée est le seul phénomène apparent; comme il est impossible d'isoler le sentir du se mouvoir; comme le mot sentir n'a point ici d'autre sens que les mots se mouvoir; comme le mot sentir serait également applicable aux corps inertes, puisque rien n'empêcherait de dire qu'une bille qui se meut a senti le contact de la bille qui l'a frappée, cette sensibilité organique est une abstraction superflue qui ne saurait être admise dans la langue sévère d'une physiologie philosophique.

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