Imágenes de página
PDF
ePub

apparence de la servitude politique de caste inférieure, se sont vus plus isolés et plus malheureux que jamais. L'émancipation véritable du travail est impossible sans l'organisation vraie de la société, et cette organisation sociale qui dépend de la connaissance de la vérité, s'opérera par l'organisation intellectuelle (l'éducation et l'instruction), et l'organisation matérielle (la réforme rationnelle de la propriété).

ALTERNATIVE DU DESPOTISME ET DE
L'ANARCHIE.

L'alternative du despotisme et de l'anarchie est la caractéristique de l'époque sociale d'ignorance. Cette époque dure tant que la raison est indéterminée, c'est-à-dire est socialement impuissante. Or, l'impuissance de la raison rend la force seule puissante; et cette force se manifeste nécessairement par la domination d'un ou de quelques-uns sur tous, ou par celle, si ce n'est de tous, du moins du plus grand nombre sur quelques-uns : dans le premier cas, il y despotisme et ordre brutal; dans le second, liberté sans frein, brutale également, et désordre.

ABSURDE.

Négation du vrai. Le contraire de l'absurde, l'affirmation du vrai, est donc la vérité. Si trois égalent un est absurde, trois n'égalent pas un est vrai. Si l'anéantissement est absurde comme son corrélatif la création, l'impossibilité de créer et d'anéantir, le rien ne vient de rien ni ne retourne à rien, est la vérité. Tout ce qui est absurde est impossible. Ce qui est impossibie doit encore être démontré avant qu'on l'accepte comme vrai.

ABSURDITÉ.

Identification de choses contraires. Exemple : identification de l'être et du néant, par les croyants qui supposent

que l'âme réelle a été créée; par les matérialistes qui affir ment que l'homme qui est réellement, rentrera dans le nonêtre.

ABUS.

L'homme de science signale l'abus et en démontre le remède; l'homme d'État ne tente de réformer l'abus et d'appliquer le remède, que quand l'abus devenu intolérable n'est plus soutenu par personne et que tout le monde est convaincu que le remède proposé est le seul efficace.

ACTE.

Expression figurée quand elle est relative à la matière. Au propre, il n'y a pas d'acte physique; il n'y a que de la force, du mouvement, des faits. Toute action implique connaissance; toute connaissance suppose l'union d'un sentiment réel avec une partie de la force générale, au moyen de laquelle le sentiment puisse êtr emodifié, puisse se sentir comme modification.

ACTIONS.

Les actions sont des effets de la liberté; les événements sont conformes à ce qu'exige la Justice éternelle. Le rapport nécessaire entre les actions et les événements constitue l'ordre moral.

ACTIVITÉ.

Réelle ou proprement dite, l'activité est essentiellement intelligente. L'âme, source de toute intelligence, est inactive par essence. L'activité prise au figuré est la matière même, la force, la causalité physique, le mouvement, la modification. Pour qu'il y ait activité intelligente, il faut une âme et de la matière organisée.

PARIS.

Le Propriétaire-Gérant: FRÉDÉRIC BORDE.

IMP. VICTOR Goupy, 71, ruE DE RENNES.

LA

PHILOSOPHIE DE L'AVENIR

La coupe absolue de la série dite continue des êtres, coupe devant séparer, d'une manière absolue, l'humanité du reste de la série, établit l'identité de la Religion scientifique et de la Philosophie de l'Avenir, et cette identité démontrée devient la base de la société nouvelle, société embrassant l'humanité tout entière.

- « Attendez que l'affinité naturelle de la religion et de la science les réunisse dans la tête d'un seul homme...; l'apparition de cet homme ne saurait être éloignée, et peut-être existe-t-il déjà... Alors toute la science changera de face, l'esprit longtemps détrôné et oublié reprendra sa place... >>

- Ce que de Maistre a prédit, nous le réalisons.
(COLINS, De la Justice dans la Science
hors l'Église et hors la Révolution.)

EXAMEN CRITIQUE

DE L'OUVRAGE DE M. LEDRU-ROLLIN INTITULÉ DE LA DÉCADENCE DE L'ANGLETERRE. (Suite et fin).

CHAPITRE V.

Conclusion.

Nous allons examiner ce chapitre avec la plus scrupuleuse attention.

< RUINE UNIVERSELLE, BANQUEROUTE GÉNÉRALE: tel était, << dit M. Ledru Rollin, le cri d'alarme que, de 1839 à 1846, les libres échangistes poussaient dans leurs meetings, • contre le système de la protection et contre les monopoles. « BANQUEROUTE GÉNÉRALE, RUINE UNIVERSELLE: telle est, depuis 1846, l'ardente accusation que répètent contre le « libre échange tous les échos protectionnistes, à la tribune, dans la presse et dans les assemblées.

«

< En mettant de côté les exagérations de la haine dans ( laquelle tombent les partis qui se disputent le pouvoir,

NOVEMBRE 1877.

15

<en jugeant la situation avec le calme d'un esprit désinté«ressé, qu'y a-t-il de vrai dans ces accents de détresse <arrachés à l'orgueil des deux aristocraties?

« Ce qu'il y a de vrai, c'est l'état désespéré de l'Angle

<< terre. >

Non, Monsieur. Ce qu'il y a de vrai, c'est l'état de l'ancienne société, constituée par l'existence des nationalités au sein desquelles l'Angleterre mourra la dernière.

« Ce qu'il y a de vrai, continue M. Ledru Rollin, c'est que chaque parti a raison contre son adversaire, et que < chacun d'eux est en même temps im 'ssant à guérir les « plaies de son pays. ›

C'est vrai, Monsieur, mais il ne s'agit point de guérir les plaies d'une nationalité, mais celles de toutes, qui maintenant sont devenues solidaires; et ces plaies sont inguérissables. Ce qu'il y a de vrai, c'est que, au sein des nationalités, l'Angleterre mourra la dernière.

« Ce qu'il y a de vrai, continue M. Ledru Rollin, c'est que « l'Angleterre ne peut retourner au système de protection << sans provoquer une Jacquerie, de même que, sans provo<quer une Jacquerie, elle ne peut continuer le système impitoyable des concurrences et de libre échange. »

«

Ce qu'il y a de vrai, Monsieur, c'est que les Jacqueries vont devenir universelles dans l'ancienne société et que l'Angleterre les éprouvera la dernière,

« Ce qu'il y a de vrai, continue M. Ledru Rollin, c'est que << protectionnistes ou libres échangistes, n'ayant en vue que << leur intérêt particulier, n'ont envisagé qu'un des côtés de « la question économique, la production, - et qu'ils << se sont ainsi placés sur un terrain sans issue, autour « duquel tout est abîme et chaos. »

Ce qu'il y a de vrai, Monsieur, c'est qu'il est de l'essence du raisonnement de n'avoir en vue que son intérêt particulier. Rendez les intérêts particuliers identiques à l'intérêt

général, et chaque intérêt particulier contribuera au bien général. Rendez l'intérêt temporel identique à l'intérêt éternel et le dévoûment deviendra identique à l'égoïsme. Mais la première identification ne peut exister tant qu'il y a des nationalités, et la seconde ne peut exister tant que Voltaire, vulgarisateur du panthéisme, est considéré comme l'immortel apôtre de la raison.

Quant à la production considérée comme base économique, elle l'est nécessairement tant qu'il y a des nationalités, et il y a des nationalités tant que panthéisme et anthropomorphisme ne sont point anéantis. C'est seulement lorsque anthropomorphisme, panthéisme et nationalités sont anéanque la consommation peut devenir base économique.

tis,

Quant au terrain sans issue, c'est l'ancienne société dès que les nationalités sont en contact inévitable et que l'ignorance sociale, source nécessaire des nationalités, n'est point anéantie.

« Une juste répartition du bien-être, continue M. Ledru Rollin, aurait facilité la consommation intérieure. »

Une juste répartition du bien-être au sein de l'ignorance, ne ferait que révéler à tous l'ignorance sociale, anéantir des droits hypothétiques et causer la plus atroce des anarchies. Les nationalités reposent sur le paupérisme, et pour qu'une nation soit la plus grande, il faut que ses masses consomment le moins possible, soient le plus pauvres possible.

< Mais, continue M. Ledru Rollin, comme la question de « répartition touche à des intérêts trop fortement constitués, « et qu'elle est avant tout la question du peuple, lui seul « pourra la régler, l'organiser, après la plus épouvantable <des catastrophes. »

La question de la répartition autre que par la force, touche à l'anéantissement des nationalités qui n'existent que par la force. Quant au peuple, représentant tout le monde, il ne peut, en époque d'ignorance sociale, être que le plus

« AnteriorContinuar »