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concorde. Le règne de la force brutale, au contraire, ne vit que de guerres, de discussions, de fourberies et de procès.

Le gouvernement de la force productive, étant celui des intérêts communs, respecte tous les décrets de la nature; la force brutale, au contraire, étant le principe du gouvernement des intérêts individuels, tend à briser partout les liens que la nature a formés, lorsque l'intérêt ou les passions des plus forts le demandent ou l'exigent.

En un mot, le gouvernement de la force productive est organisé pour mettre chaque jour à exécution les commandements de la nature dans leur esprit et dans leur vérité; tandis que celui de la force brutale met à exécution des lois, qui sont des commandements d'hommes.

Ces derniers commandements sont édictés dans l'intérêt de ceux qui gouvernent et font les lois.

A ce sujet il a été dit: Mais ils m'honorent en vain, en enseignant des doctrines qui ne sont que des commandements d'hommes.

Comme conséquence:

Le règne de la force brutale règle les intérêts

internationaux par la guerre et l'invasion, et ne réunit les congrès qu'après la guerre et jamais avant; parce que les guerres heureuses augmentent la puissance des gouvernants, dans tous les cas, elles leur constituent des honneurs et des bénéfices.

Le règne de la force brutale règle encore les différends entre les classes sociales d'une même race, par la révolution, l'émeute, les coups d'État et la guerre civile; enfin, les différends individuels ainsi que ceux des intérêts privés, par les procès de toute nature.

Le règne de la force productive, au contraire, se basant sur l'esprit de famille, ainsi que sur les coutumes séculaires des peuples, tente de régler avant la lutte les différends internationaux par les congrès, afin de prévenir les guerres par l'arbitrage et les traités de

commerce.

Cette force règle également les différends des classes sociales par la fédération des groupes d'intérêts producteurs, et les différends des intérêts privés au moyen de l'arbitrage des pairs professionnels des plaideurs.

La force productive a sur son drapeau : Conciliation et protection mutuelle de tous les intérêts.

Voici la devise du drapeau de la force brutale: Bataille, et déchirement général de tous les intérêts.

Par ces courtes explications on voit clairement que la force brutale transformée en principe de gouvernement, représente la science sociale du mal; tandis que la force productive organisée comme base gouvernementale, représente la science sociale du bien.

La force productive et la force brutale ont tour à tour servi de base aux gouvernements de toutes les agglomérations nationales, depuis la Tribu, les Castes et les Patriarcats de l'antiquité, jusqu'aux grandes nations modernes.

Ces deux forces se sont créé chacune un droit différent; ces droits sont formulés : 1° Par des lois coutumières pour la force productive ;

2o Par des lois écrites pour la force brutale. Ces deux droits ont en apparence changé de forme chez les divers peuples ayant adopté l'un ou l'autre, mais ils sont toujours et par

tout les mêmes au fond, aussi bien dans leur fonctionnement et leurs conséquences, que dans leurs résultats économiques.

Le droit de la force productive est le même que celui Celto-Gaulois ou corporatif. Ce droit représente la liberté collective au profit des populations, dont il solidarise les intérêts, tandis que ce même droit doit être individuel à l'égard des gouvernants, auxquels les populations syndiquées délèguent la direction de leurs intérêts généraux.

Le droit de la force brutale est représenté par le Droit Romain; il est individuel à l'égard des populations, en même temps que collectif au profit des dirigeants, dont les positions privilégiées sont syndiquées en corporations gouvernantes.

Par la mise en vigueur du premier de ces droits, le peuple réuni professionnellement dirigera et représentera lui-même tour ses intérêts; les fonctionnaires ne seront que ses employés.

Par le second, au contraire, il est défendu aux populations de se réunir professionnellement, elles doivent obéir à la loi faite par les gouvernants; et les fonctionnaires publics sont les maîtres du peuple, au lieu d'en être les serviteurs.

Ce résultat désastreux est obtenu très-facile

ment par la seule raison que, sous l'influence du droit romain actuellement en vigueur, les droits des populations sont divisés par individus, au lieu d'être protégés par des collectivités professionnelles.

Le droit romain représente donc le diviser pour régner, principe que le droit romain a pour mission d'introduire journellement, jusque dans les moindres détails des rapports d'intérêts de tous les commerçants, travailleurs, propriétaires et industriels.

Comme il a été dit, le droit romain a pour base fonctionnelle l'individualisme; aussi, de par ce droit, les gouvernants ont légalisé la division des intérêts et le règne peu à peu de la force brutale dans chacune des relations des hommes et des peuples.

Tandis qu'au nom du droit celto-gaulois qui a pour base la liberté collective, les hommes élevés tentent depuis la chute de l'empire romain, d'introduire, par tous les moyens possibles, l'organisation et la conciliation dans chacune des relations humaines.

L'esprit pratique du droit celto-gaulois est dans le cœur de tous les producteurs, tandis

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