1 RYMAILLE SUR LES PLUS CÉLÈBRES BIBLIOTIÈRES DE PARIS' PAR LE GYROUAGUE 2 SIMPLISTE 3 1649 Ad Turbam in Excellentissimo Horto. Rabbinus (b) odit, amat, punit, conservat, honorat, a Bibliotiere Royale Pour tout le monde est doctrinale, Pauure et riche y vont estudier, 9 La Scholastique de Sorbonne 1o, 19 16 23 Et celle de Nauarre est bonne Aux Chartreux 29, aux Martinitins 30 46 43 Tant Grecque, qu'Arabe et Latine, 48 47 49 Et Bechet la Cosmographie, 55 57 L'Hebreu est chez Rabbi 5 L'Abbé 56, Tourne-Mer 65 la Lithographie, 66 Les Morins 67 ont l'Anthologie, 69 L'Encyclopédie chez Autin ", Les Liures Des-Roches 70 ont belle couuerture, Mais leur Maistre n'en donne Science, ny Lecture, Tout Rebut chez Breton-Villiere”, Au Pont Neuf" ma Bibliotiere. AUX LIZARDS. Dom Iacob 73 Bibliotier. NOTES (a) En dédiant son opuscule aux promeneurs du Jardin du Luxembourg ou Palais d'Orléans, l'auteur de la Rymaille veut-il faire allusion aux lettrés que le duc Gaston d'Orléans attirait dans son cabinet, pour s'y livrer à des Conférences sur différents sujets de science ou de littérature? Cela est probable, sans être prouvé. En effet, il n'y avait guère que des lettrés qui pussent trouver quelque intérêt à lire cette petite pièce, d'ailleurs plus bienveillante que satyrique. (b) On a voulu trouver dans le mot Rabbinus placé en tête de ces deux vers, le secret du nom de l'auteur de la Rymaille. C'est probablement le cryptonyme du libraire Rabbi Jacob, dont le nom se trouve cité dans cette pièce, ajoute un bibliographe. 11 est plus simple de croire que Rabbinus est le mot hébreu Rab, docteur, sage, latinisé. Le sage hait, aime, punit, respecte, honore l'iniquité, la paix, le crime, le droit, les honnêtes gens. 1. Bibliotière est le diminutif de bibliothèque employé dans une acception badine et familière, comme il convient à une pièce du caractère de celle-ci. Les savants de cette époque affectionnaient ces diminutifs lorsqu'ils parlaient latin. On disait fréquemment alors bibliothecula pour bibliotheca, biblieta s'employait également dans le même sens. Bibliotière que les lexicographes contemporains n'ont pas enregistré, est un diminutif français calqué sur la forme des diminutifs latins alors en usage. 2. On appelait Gyrovagues, du grec rupos, circuit et du verbe latin vagari, errer, des moines qui n'étaient attachés à aucun monastère particulier et qui voyageaient d'un couvent à l'autre sans avoir de résidence fixe. Il se peut que ce mot soit employé ici dans l'acception de promeneur. 3. Simpliste on disait aussi simpliciste - en latin simpliciarius. C'était un homme « in plantis medicinalibus, vulgo simples, versatus. » (Ducange), en français, naturaliste, herboriste. homme qui connaît les simples. En effet ces moines voyageurs qu'on nommait Gyrovagues, exerçaient, chemin faisant, toutes sortes de professions; mais surtout celle de médecin, de chirurgien, de dentiste, de collecteurs de simples, etc. 4. BIBLIOTHÈQUE ROYALE. La Bibliothèque royale a une existence régulière depuis l'an 1373, lorsque Gilles Mallet en fut nommé conservateur, sous le titre de garde de la librairie du Roi. Le premier inventaire dressé, en cette même année 1373, accuse la possession de 444 volumes. Ces manuscrits, tous précieux, étaient conservés à Fontainebleau. Charles VI fit apporter la bibliothèque royale au Louv e; puis François Ier la rétablit à Fontainebleau. Enfin Henri IV la fit rapporter à Paris et en confia la garde aux religieux du collége de Clermont. Après avoir passé successivement des mains de ces derniers à celles des Cordeliers, puis des religieux de SaintCôme de la rue de la Harpe, elle fut définitivement établie par Colbert dans un hôtel de la rue Vivienne, en 1666. 5. BIBLIOTHÈQUE DU CHANCELIER SÉGUIER. La Bibliothèque du chancelier Séguier était particulièrement remarquable, non-seulement pour le nombre et le choix des livres, mais aussi pour la grandeur et la beauté du local. C'était un modèle de ce genre; moins grandiose, sans doute que le palais construit pour ses livres par le cardinal Mazarin; mais sans |