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<< Sois la bien-venue! » s'écria Florentine, en voyant le feu de la cheminée, que l'on n'avoit pas entretenu, s'éteindre tout-à-coup. Puis elle se leva de dessus sa chaise; les bras ouverts, elle marchoit vers la porte que Marie et Amélie regardèrent en gémissant profondément, et par où venoit d'entrer l'image de Séraphine éclairée des rayons de la lune. Florentine serra sa sœur dans ses bras.

« A toi, pour jamais!» Ces mots, prononcés d'un son de voix doux et mélancolique, frappèrent l'oreille d'Amélie et de Marie; mais elles ne surent pas s'ils avoient été proférés par Florentine, par le fantôme, ou par les deux sœurs ensemble.

Presqu'au même instant, les domestiques entrèrent, l'air effaré, pour savoir

ce qui étoit arrivé. Ils avoient entendu un bruit comme si tous les verres et toutes les porcelaines alloient se briser. Ils trouvèrent leur maîtresse étendue à la porte. Il ne restoit plus la moindre trace de l'apparition.

Tous les moyens que l'on employa pour rappeler Florentine à la vie, furent vains, Les médecins attribuèrent sa mort à un coup de sang. Marie et Amélie conserveront jusqu'au tombeau le souvenir de cette scène déchirante.

LE REVENANT.

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LA terre considérable et les trois belles maisons de M. Soller attiroient à Julie, sa fille unique, deux fois plus d'adorateurs que sa belle taille et la grâce particulière qui distinguoit sa jolie figure. Aussi, arrivée à l'âge de dix-sept ans, avait-elle eu déjà occasion d'éluder, par ses réponses ambigues, quelques propositions de mariage, et d'en rejeter ouvertement plusieurs

autres.

Son père, à qui elle confioit les motifs de ses refus, se réjouissoit d'avoir une fille aussi intelligente. « Vous ne connoissez « pas Julie,» répondoit-il avec assurance

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