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DU

DIOCÈSE

DE COUTANCES,

Rédigé et imprimé par ordre de M.gr l'Illustrissime
et Révérendissime PIERRE DUPONT-POURSAT, Evê-
que de Coutances, du consentement du Chapitre de
son Eglise Cathédrale.

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A COUTANCES, Chez P. L. TANQUEREY, Imp. Lib.
de M.gr l'Evêque, et du Clergé. 1825.

LIBRAIRIE

RELIGIEUSE

40, Rue de l'Epée, 40

L.MONTARGIS
ROUEN

1

DE M.GR L'EVÊQUE DE COUTANCES,

QUI ordonne la publication d'un Cérémonial à l'usage de son Diocèse.

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PIERRE DUPONT-POURSAT, PAR LA MISERICORDE DIVINE ET LA GRACE DU SAINT SIÉGE APOSTOLIQUE, ÉVÊQUE DE COUTANCES AU CLERGÉ DE SON DIOCÈSE,

V

SALUT ET BÉNÉDICTION EN NOTRE SEIGNEUR

JÉSUS-CHRIST.

ous n'ignorez pas, Messieurs et chers Coopérateurs, que les Conciles (1) imposent aux Evêques l'obligation de veiller avec tout le soin dont ils sont capables, à ce que l'ordre et la décence, suivant le précepte de l'Apôtre, règnent dans la célébration des saints Mystères et des divins Offices, omnia honestè et secundùm ordinem fiant ( 2 ). C'est pour remplir ce devoir sacré de l'Episcopat que nous venons aujourd'hui réveiller votre attention sur un point si important et vous offrir le moyen que nous avons jugé le plus propre à vous faciliter l'exercice de vos redoutables fonctions à relever parmi nous l'honneur de la Religion et à inspirer le goût et le zèle pour nos Solennités saintes. Car, Messieurs, quoique Dieu ne puisse agréer des hommages qui ne seraient pas l'expression fidèle des sentimens de notre cœur, quoiqu'il demande surtout des adorateurs en esprit et en vérité (3), nous sa

(1) Conc. Later. IV, inter alia. (2) Cor 14.40. (3) Joan. 4. 23,

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vons néanmoins que, loin de rejeter le Culte extérieur, il l'a toujours exigé comme le complément de nos devoirs envers lui et la dette sacrée que nous devons payer à l'édification de nos Frères et à la conservation de la Religion, fondement et appui nécessaire de la société. Aussi voyons-nous que le culte extérieur remonte jusqu'au commencement du monde: Caïn et Abel fils d'Adam offrent au Seigneur des sacrifices, Enos son petit-fils donne une forme constante aux Rites et Cérémonies déjà établis, et nous est représenté dans l'Ecriture comme le premier auteur du culte public (1). Sous la loi écrite (2) avec quelle attention Dieu lui-même ne perfectionna-t-il pas ces premières ébauches ? Dans quels détails étonnans n'entre-t-il point sur les divers sacrifices, leur nombre, leurs rites particuliers, la qualité des victimes, la préparation, les dispositions des Ministres sacrés, la forme de leurs vêtemens et ornemens tout ce qui concerne le Sanctuaire, l'autel, les vases, tout est prescrit, réglé, ordonné. Au reste, notre étonnement cessera bientôt, si nous considérons que dans la loi donnée à Moyse tout était prophétie, figure. N'était-il pas digne de Dieu de représenter au genre humain, sous des emblèmes sensibles, les mystères et le sacrifice de son fils, le Sauveur et Libérateur du monde, et, par tout cet appareil, d'inspirer la plus haute idée du Messie, d'exciter et de nourrir la foi en ce divin Rédempteur; foi qui, avant comme après sa venue, a toujours été la source et le gage du salut éternel. Mais quand les ombres ont fait place à la réalité, quand les mystères prédits et figurés depuis tant de siècles ont été accomplis, les Rites sacrés, les Cérémonies saintes ont-ils dû disparaître ? Non, ils ont dû seulement se perfectionner et s'adapter au Culte nouveau qui venait remplacer l'ancien. Il fallait environner de ces dehors, comme d'un rempart,

( 1 ) Gen. 4. 26. ( 2 ) Levit. passim.

le précieux dépôt de la foi, pour le défendre et le conserver; il fallait, par ce langage symbolique, éclairer les âmes, toucher les cours des Fidèles et alimenter leur piété. Tel est le but principal que s'est proposé P'Eglise dans l'institution de nos cérémonies, dont l'origine, pour la plupart, est très-ancienne et très-respectable. Car nous pouvons, sans crainte de nous tromper, suivant la règle tracée par St. Augustin (r), attribuer aux Apôtres ou à Jésus-Christ même, toutes celles que l'Eglise catholique a toujours invariablement observées. Leurs Successeurs, les Fondateurs des diverses. Eglises y ajoutèrent les développemens que semblaient exiger les temps, les lieux, le génie et le goût des peuples. Ils conservèrent des rites Judaïques tout ce qui pouvait édifier, porter à Dieu, et, si l'on en croit plusieurs Savans, ils en empruntèrent même quelques-uns à la gentilité et restituèrent ainsi au vrai Dieu des honneurs que le Démon avait usurpés. C'est de là 'qu'est venue cette diversité d'usages qui, selon la belle pensée de St-Augustin ( 2 ), sans nuire à l'unité de la foi, forme à l'épouse de J. C. cette robe en broderie d'or, semée de diverses fleurs dont elle se pare pour paraître devant son divin Epoux. Astitit Regina à dextris tuis in vestitu deaurato circumdata varietate ( 3 ).

Dans les premiers siècles, la Religion proscrite, persécutée, fut réduite à célébrer ses mystères dans des souterrains, des antres, des cavernes, et forcée de les envelopper des ombres de la nuit pour en dérober le secret à ses persécuteurs. Mais, lorsque Constantin eut enfin donné la paix à l'Eglise, on la vit, cette fille du Ciel, sortir des catacombes avec toute la pompe et la majesté dues à sa Céleste origine. Elle apparaît environnée de ses Pontifes tout brillans d'or et de pierre

( 1 ) Epist. 54 aliàs 118 ad Januar. (2) Epist. 36. ( 3 ) Ps. 440.

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