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Lorsqu'on a descendu le Monte-Cenere, un peu plus bas que le village de Bironico, on peut suivre le chemin qui va à Lugano, ou celui qui conduit au Ponte-Tresa. On va par cette route à Lavens, Lavino, et directement aussi à Varese, et de là à · Angera et Sesto; sur la rive gauche du lac Majeur. De la Rocca-d' Angera on peut sans danger canonner le fort d'Arone.

Depuis Lugano il y a aussi la route qui vient à Ponte-Tresa.

Lettre du général de brigade Mainoni au général Berthier, commandant en chef l'armée de réserve.

Au quartier-général de Sion, le 16 floréal

an 8. (6 mai 1800.)

Je me suis rendu à Martigny pour avoir une conférence avec le général Marescot, inspecteur-général du génie, et le général Watrin. Après cette conférence, dans laquelle je leur ai fait connaître ma position et mes moyens de défense, il a été convenu qu'à leur arrivée à Genève ils vous rendraient compte de nos observations. A mon retour, j'ai reçu la dépêche du général Dupont, chef de l'état-major, expédiée le 12 de Dijon. Je m'empresse, citoyen général, de répondre à vos désirs.

Je défends, depuis les sources du Rhône jusqu'à Saint-Maurice, tous les débouchés sur l'Italie, qui

sont :

La vallée d'Immloch par laquelle on arrive en sept heures à Airolo, en passant au col de Bedretto sur la gauche. Airolo, qui forme le commencement de la vallée Levantina, est situé au pied du SaintGothard. En passant à droite la montagne du Gries, on arrive dans la Formassa, qui va aboutir à Basseno. En suivant dans la même vallée le chemin de la montagne de Saint-Jacques, on se jette dans la Maggia, et on tombe sur Locarno.

Le second passage est celui de la Binda, qui, en partant d'Arnen, conduit en dix heures à Basseno, commune assez considérable sur la Tousa; en suivant la rivière, on va à Domo d'Ossola, etc. etc.

Le troisième passage est celui de Brieg par le Simplon. On monte pendant six heures; on descend presque autant, et après avoir traversé le village de Davedro on arrive à Domo-d'Ossola, etc. Ce passage est le plus praticable des trois on y passe à cheval, avec des mulets; on y a même fait passer du

canon.

Le quatrième débouché est celui de la vallée de Saas par celle de Vièges. Ce chemin, praticable

pour l'infanterie seulement, conduit à Varallo sur le lac d'Orta, par le Monte-Moro et la montagne du Turlo. Arrivé au pied de Monte-Moro, on peut éviter la montagne de Turlo, en suivant la vallée Mastellone et celle de Strona. Ce passage deviendrait intéressant pour tourner et prendre à dos les ouvrages que les Autrichiens ont établis à Ornavasso, dans le but de nous empêcher de déboucher par la vallée de Domo-d'Ossola.

Le cinquième passage est celui de la vallée SaintNicolas, qui conduit aux glaciers d'Hères et dans la vallée d'Aoste.

Le sixième, celui du val d'Annivière, par le glacier de la vallée d'Hères, aboutit dans la vallée d'Aoste.

Le septième, celui de la vallée d'Hères, conduit dans la vallée d'Aoste par deux chemins; le plus direct passe par le glacier d'Hères, l'autre par la vallée d'Hermanns et le glacier de Bagnes.

Le huitième mène également dans la vallée d'Aoste par le glacier de Bagnes.

Le neuvième est celui de la plaine de Proux; en côtoyant le Mont Velan, on arrive sur la montagne contiguë au Grand-Saint-Bernard, d'où l'on descend à Saint-Remy, premier village de la vallée d'Aoste.

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Le dixième passage, celui du Grand Saint-Bernard; on monte pendant huit heures depuis Martigny jusqu'à l'Hospice; on descend ensuite pendent deux heures pour arriver à Saint-Remy.

Le onzième passage, par le Col Ferrès sur CourMajeur.

Il y a beaucoup d'autres sentiers qui conduisent soit en Piémont, soit en Italie; mais dans cette saison, ils sont presque tous impraticables ou Dau moins très-difficiles. Les passages nécessaires pour plonger sur l'ennemi en Italie sont :

Celui du val Maggia: on couperait par ce débouché les troupes autrichiennes postées dans la Levantina à Bellinzona, etc.

Celui du Simplon, par lequel on peut faire marcher beaucoup de troupes, de vivres, etc. Il devient indispensable pour chasser l'ennemi des bords du lac Majeur, et faciliter les opérations du Grand-SaintBernard.

Celui de la vallée de Saas par le Monte - Moro. On peut prendre à dos les ouvrages d'Ornavasso, et remplir le même but que les troupes descendant le Simplon.

Celui du Grand-Saint-Bernard doit être le principal: il est, selon moi, le plus facile et surtout déci

sif, si l'on fait marcher à temps calculé, par le PetitSaint-Bernard, une colonne avec du canon et des obusiers, afin d'attaquer de concert le fort de Bard, et de l'écraser, pour sauter à l'instant cet obstacle qui pourrait retarder la jonction et l'ensemble des opérations.

Les forces de l'ennemi devant moi, si elles n'ont point changé depuis quelques jours, sont réparties ainsi qu'il suit :

Dans la Levantina, 5,000 hommes d'infanterie et 3 ou 400 chevaux commandés par le général Davidowich, la plupart Croates. A Lugano et Locarno, 1,800 hommes; sur mon front, à Domo-d'Ossola et dans les environs, 1,000 hommes du corps des chasseurs du Loup, le corps de Rohan fort de 8 à 900 hommes, celui de Laudon, stationné le long du lac, 2,000 hommes, et 2 à 300 hussards de nouvelle création; beaucoup d'artillerie de petit calibre en batterie à Ornavasso et à Arona.

Dans la vallée d'Aoste, 1,500 hommes du régiment de Kinski, et quatre compagnies de Croates; au fort du Bard, 150 hommes et 4 pièces de canon; à Varèse, un parc assez considérable, et un camp de 10 à 12,000 hommes commandés par le général Vukassowich,

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