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Établissez à Genève un atelier pour les réparations d'artillerie, un atelier de bourelier pour vous faire des harnois d'artillerie dont on a toujours besoin. Prenez des mesures pour avoir en réserve à Genève un millier de harnois et des fers. Faites également établir à Genève une bonne salle d'artifice.

Je désire ne partir de Paris que lorsque tout sera prêt, et lorsque vous me l'aurez annoncé.

Par l'état que vous m'avez envoyé, je vois que vous n'aurez un corps respectable à Genève que vers le 15 du mois.

Signé BONAPArte.

A 5 heures du soir.

P. S. Le télégraphe m'apprend à l'instant que le général Sainte-Suzanne, qui a débouché sur la Kintzig le 5, est toujours dans les positions de Willstett et Urloffen.

Paris, le 11 floréal an 8. (1 mai 1800.)

Vous trouverez ci-joint copie de la lettre que je reçois à l'instant de Suchet; vous y verrez, citoyen général, notre véritable situation en Italie.

Donnez l'ordre à la division Loison de se diriger par le plus court chemin sur Lausanne ou Genève. La division Watrin doit être, à l'heure qu'il est,

arrivée à Genève. Faites-la filer de suite sur Villeneuve et Saint-Maurice.

La division Boudet doit être arrivée à Genève et Nyon; faites-la également filer sur Villeneuve.

Faites partir de Bourg un détachement de 1,500 Italiens, et en général, de tout ce qui est armé et dans le cas de se battre. Dirigez-les en toute diligence sur Genève; le reste attendra, pour se mettre en route, l'arrivée des armes.

Le général Chabran doit, si j'ai bonne mémoire, être à Genève avec 1,500 hommes de sa division; dirigez-le sur le petit Saint-Bernard. Avec ce corps de troupes et les 5 ou 600 hommes qu'il y trouvera, il attirera de ce côté-là l'attention de l'ennemi.

Faites partir de Châlons et de Mácon les bataillons de l'armée d'Orient, qui sont armés et que vous comptez employer. Qu'ils se rendent, à marches forcées, sur le petit Saint-Bernard, où ils trouveront le général Chabran.

Je ne sais pas s'il y a des pièces de canon sur le petit Saint-Bernard. Ecrivez au général Boyer qui est à Chambéry, pour qu'il envoie sur-le-champ deux pièces sur le petit Saint-Bernard, qui seront aux ordres du général Chabran,

Mon calcul serait que le 17 ou 18 le général Cha

bran pourrait être au petit Saint – Bernard, avec une division de 5,000 hommes. Elle se réunirait à Aoste avec le corps du général Victor, qui peut également se trouver ce jour sur le grand SaintBernard.

Je crois que la 28° de ligne est destinée par le général Moreau à défendre le grand Saint-Bernard. Vous pouvez la prendre pour faire l'avant-garde du général Watrin, puisqu'elle connaît mieux les chemins et est plus reposée.

J'imagine que toute votre armée a un mouvement sur Genève.

Envoyez, je vous prie, un courrier au général qui commande à Briançon, afin qu'il expédie un aide-de-camp à Genève où je serai le 15. Vous le préviendrez qu'il se tienne prêt à marcher avec toute l'artillerie et les munitions qu'on pourra atteler, et tous les hommes qu'il aura de disponibles.

J'arriverai sans faute à Genève le 16. J'aurai alors des nouvelles du général Moreau, et nous prendrons des mesures pour la diversion qu'il est indispensable de faire par le Simplon.

Mettez-vous en correspondance avec le général qui commande dans la Suisse, pour connaître l'état de ses forces.

J'estime votre présence très-nécessaire à Genève, spécialement pour la formation des magasins de Villeneuve. Il faut que les troupes puissent prendre pour six jours de biscuit; mettez en marche pour Villeneuve le plus de boeufs que vous pourrez.

Faites partir toute la garde des Consuls pour Genève. Laissez cependant 25 hommes de cavalerie à Dijon pour mon logement.

Signé BONAPARTE,

Paris, le 14 floréal an S. (4 mai 1800.)

JE reçois à l'instant, citoyen général, votre courrier du 12 floréal (2 mai).

Voici les dernières nouvelles d'Italie : Masséna était le 3 au pont de Cornigliano; ainsi il paraissait décidément bloqué dans Génes.

Il avait fait l'échange des prisonniers avec le général Mélas, mais il se trouvait en avoir 6,000 de plus que l'ennemi. Il pourrait être arrivé :

1o. Que Masséna capitulât et évacuât Génes, s'entend sans être prisonnier, et vînt rejoindre son armée et prendre la ligne de Borghetto ou toute autre ;

2°. Que Masséna fût forcé dans Génes.

Dans l'un et l'autre cas, vous sentez que, du 5 au 20, voilà quinze jours de différence, et que le

général Mélas n'a besoin que de huit jours pour se porter de Génes à Aoste; et, s'il parvenait là avant que vous eussiez débouché seulement avec 20,000 hommes, cela lui donnerait des avantages immenses pour vous disputer l'entrée en Italie.

Ainsi tâchez que le 20, le général Chabran, vos six premières demi-brigades, leur train d'artillerie, la demi-brigade de l'armée du Rhin, qui garde le Saint-Bernard et le Vallais, un millier d'hommes de cavalerie, soient à Aoste', et que le reste y arrive le 22 et le 23.

Je mets en marche encore quelques escadrons de cavalerie, entre autres le 7o de dragons, qui a été échangé, et je pars demain dans la nuit. Je serai le 18 à Genève.

Faites connaître par un courrier, au général Moreau, la situation où est l'armée d'Italie : faiteslui sentir que quelques demi-brigades de plus ne sont rien pour lui, mais que quelques demi-brigades de moins compromettraient non- seulement l'armée de réserve d'Italie, mais encore le comté de 'Nice.

Ecrivez au général Moncey pour qu'il fasse filer sur le Simplon le plus de forces qu'il pourra, afin que vous ayez là 5 ou 6,000 hommes qui seraient à

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