ainsi de se porter sur le lac de Lucerne, et de l'autre, en conservant le Vallais, on dérangera tous ses projets ultérieurs. Le général Moncey prendra tous les renseignemens qu'il croira nécessaires du général Lecourbe, et entretiendrá úne correspondance très-active avec les généraux Moreau et Berthier, les instruisant régulièrement de tout ce qui viendra à sa connaissance des projets de l'ennemi. Pour copie, Signé DESSOLLES. général Lettres du Premier Consul Bonaparte Berthier, commandant en chef l'armée de ré serve. Paris, le 4 floréal an 8 de la république. Le ministre de la guerre vous a envoyé hier, citoyen général, la copie d'une lettre sur l'armée d'Italie. Je n'ai point encore de nouvelles officielles, mais voici ce qui résulte de tout ce qui est venu à ma connaissance.. Le 16 germinal (6 avril ), le général Mélas avait son quartier-général à Cairo : il avait avec lui une vingtaine de mille hommes. Il a forcé les redoutes de Montelesimo, et s'est emparé de Savone, et le ́17 (7), de Saint-Jacques. La division française qui était sous Montenotte a fait sa retraite sur Génes, après avoir renforcé la garnison de Savone. Les deux divisions françaises qui étaient aux ordres de Suchet ont fait leur retraite sur la lignè de Borghetto. Cependant le 17 (7), une division de 15,000 Autrichiens a attaqué la Bochetta; Masséna s'y est porté en personne, les a battus, et leur a fait 2,500 prisonniers. Une lettre de Nice, datée du 23 (13), porte Que le général Suchet venait de faire 1,200 prisonniers l'on ignore les manoeuvres qu'a faites le général Masséna; mais il paraît que le 23 (15), l'ennemi était encore maître de Savone. : Le jour où Massénà aura r'ouvert sa communication, nous recevrons nécessairement un courrier; et comme je n'ai point de nouvelles aujourd'hui, je suis fondé à penser que le 26 (16), les communications n'étaient pas rétablies. Que fera donc Masséna? S'il échoue dans l'entreprise de rétablir ses communications, il restera à Génes tant qu'il aura des vivres (il en a pour trente jours), ou il se portera rapidement sur Acqui, pour de là gagner les Alpes; ou il ira, chercher du pain dans le Parmesan, ou tout autre point de l'Italie. Dans cet état de choses, vous sentez combien il est nécessaire que l'armée de réserve donne à plein collier en Italie, indépendamment de l'armée du Rhin. Pour cela faire, vous avez deux débouchés, le Saint-Bernard et le Simplon. Vous pourrez, dans ce cas, vous renforcer des troupes que Moreau a laissées dans le Vallais. Par le Saint-Bernard, vous vous trouverez agir beaucoup plus près du lac de Genève, et dès-lors vos subsistances seront beaucoup plus assurées; mais il faut que vous vous assuriez bien de la nature des chemins depuis Aoste au Pó. Vous pourrez, dans le corps italien, avoir tous les renseignemens nécessaires. Par le Simplon, vous arriveriez tout de suite dans un plus beau pays. Rien en Italie ne pourra résister aux 40,000 hommes que vous avez; que l'armée autrichienne sorte victorieuse ou vaincue, elle ne pourra, dans aucun cas, soutenir le choc d'une armée fraîche. Avant que votre armée soit arrivée à Genève et à Villeneuve, j'aurai des nouvelles positives de la situation de l'armée d'Italie, qui me mettront à même de vous donner des instructions plus précises. Votre plus grand travail dans tout ceci sera d'assurer vos subsistances. Mes guides seront à Dijon le 6. Vous pouvez disposer de l'artillerie comme vous voudrez, et employer à atteler les pièces les attelages destinés au double approvisionnement. La 30 est partie depuis trois jours; mais il y a dans cette demi-brigade beaucoup de conscrits. La 72o, bonne et excellente demi-brigade, est partie de Caen, et se dirige à grandes marches sur Dijon. Vous pouvez regarder cette troupe comme une espèce de réserve. Laissez à Dijon Vignolles, ainsi que les dépôts de chaque corps, pour réorganiser les conscrits à mesure qu'ils arrivent, et vous les faire passer. Faites-moi connaître, par le retour de mon aidede-camp, la situation de votre armée. Signé BONAPARTE. P. S. Il serait peut-être essentiel, par mesure de précaution, que vous envoyassiez un officier où . commissaire des guerres à Chambéry, afin de préparer dans cette place la manutention et des approvisionnémens pour pouvoir nourrir votre armée, si, lorsqu'elle sera à Genève, les événemens dé l'armée d'Italie obligeaient à la faire filer par le MontCénis. Signé BONAPARTE. Paris, le 5 floréal an 8 de la république, (25 avril 1800.) JE reçois, citoyen général, votre lettre du 3 flo réal (23 avril). Vous devez avoir reçu par Murat 1,500,000 francs. Vous trouverez ci-joint ce que j'ai accordé à l'armée de réserve dans les deux derniers conseils d'administration. Je vais tenir la main à ce qu'on vous envoie sur le champ ce qui ne vous serait pas encore parvenu. Écrivez à Lambert et à Bonnold qu'ils activent autant que possible toutes les fournitures, et que l'argent ne manquera pas. A l'heure qu'il est, six pièces d'artillerie de la garde, avec 500 chevaux d'artillerie, doivent être arrivés. |