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de Magdebourg; les soldats devaient être conduits en France, et les officiers étaient libres de retourner dans leurs foyers, sur parole de ne pas servir contre les Français.

Dès que cette capitulation fut connue des troupes, elles s'insurgèrent; tous les liens de la subordination et de la discipline furent rompus; les officiers demandaient pour eux qu'on assignât le payement de leur solde sur les caisses des provinces occupées par les troupes françaises, et pour leurs soldats, la permission de retourner dans leurs foyers. Le général Savary répondit au général Schoeler, qui avait été forcé d'appuyer près de lui les demandes de sa garnison révoltée, qu'il saurait maintenir la capitulation dans tout son contenu; qu'il occuperait le lendemain les forts et les portes, ordonnerait aux troupes prussiennes de se retirer; que tout ce qui, après cet ordre, serait fait prisonnier, serait puni de mort, et qu'il rendrait chaque officier sur sa fortune, sa liberté et sa vie, responsable du moindre accident. Cette

menace en imposa aux séditieux. Déjà le pillage de magasins d'eau-de-vie avait ajouté au désordre les fureurs de l'ivresse; on se fusillait dans les rues, lorsque, sur l'invitation pressante du gouverneur, le général Savary accourut avec sa cavalerie, pénétra dans la ville, força toutes les troupes de la garnison de sortir par une même porte, les enveloppa dans une prairie, fit mettre bas les armes aux soldats, et fit signer le cartel aux officiers; laissant ensuite au général Dumonceau le soin de faire exécuter la capitulation, il se rendit devant Niewbourg. Cette petite place, qui avait trois mille hommes de garnison, et dans laquelle on avait fait de grands préparatifs de défense suivit l'exemple de Hameln, et capitula le 25 novembre aux mêmes conditions. Là finit ce que nous avons appelé le premier acte de la guerre de Prusse.

Nota. Les Pièces justificatives de ce volume ayant été imprimées en même temps que le texte, et celuici ayant eu plus d'étendue, qu'on ne l'avait présumé, la pagination se trouve interrompue. Elle a été rétablie à la Table' des Chapitres et des Matières. Il n'y a donc point ici de lacune."

PIECES JUSTIFICATIVES

DU SEIZIÈME VOLUME.

Suite de la Correspondance et des Ordres de l'empereur NAPOLÉON, transmis par le majorgénéral de la Grande-Armée française.

(Depuis le commencement des hostilités, jusqu'aux batailles d'léna et d'Auerstaëdt.)

Au maréchal BERNADOTTE.

Cronach, le 8 octobre.

E vous préviens, monsieur le maréchal, que M. le maréchal Soult sera demain à Hoff. L'intention de l'empereur est que demain, à la pointe du jour, vous soyez en marche pour reconnaître et attaquer Saalbourg, s'il y a lieu. L'empereur sera rendu demain à la pointe du jour à Nordhalben. Il est nécessaire que vous fassiez préparer à Nordhalben et à Lobenstein quelque repos pour les ambulances. Je vous envoie des proclamations que vous ferez lire à la tête de vos troupes. Au maréchal LANNES.

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Cronach, le 8 octobre.

L'EMPEREUR, monsieur le maréchal, est instruit qu'il y avait hier à Saalfeld cinq régimens qui ont

pris position à Henbrunn, près de Grafenthal. Si les forces de l'ennemi se trouvent plus considérablesqu'on ne le croit à Grafenthal, il est convenable que vous pressiez l'arrivée du maréchal Augereau, S'il n'y avait que dix à douze mille hommes dans une situation qui vous fût avantageuse, vous pouvez les attaquer après les avoir reconnus, et presser l'arrivée de la tête du corps de M. le maréchal Augereau. Comme l'empereur fera attaquer demain Saalbourg, il est convenable, si vous n'attaquez pas vous-même l'ennemi, que vous le veilliez et teniez en échec, pour empêcher que par une marche de flanc il ne puisse venir au secours de Saalbourg. L'intention de l'empereur est que dans l'ordre de bataille chaque division se forme une aile, et soit rangée sur plusieurs lignes, à quatre-vingts toises de distance. Je joins ici des proclamations de l'empereur, que vous ferez lire à la tête de vos troupes.

Au maréchal LANNES.

Nordhalben, le 9 octobre.

Je vous préviens, monsieur le maréchal, que le quartier-général de l'empereur sera ce soir à Ebersdorf.

Le maréchal Davoust sera à Lobenstein;
Le prince Murat à Schleitz;

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